CHAPITRE 43
15 heures passées.
16 heures passées.
17 heures arrivent.
Je ne peux plus attendre.
Merde ! Je suis sur le point de m'arracher le cœur pour qu'il cesse de battre aussi fort.
Nous attendons, tendus comme jamais, depuis deux heures. Rien ne s'est passé. Anna, la copine qui était aussi anciennement agent secret pour le FBI quand elle travaillait aux USA, n'a toujours pas appelé. Elle est censé enregistrer la conversation entre Blair et Kate, celle que j'ai vu dans ma vision. Pourtant, rien ne se passe. Je pense que je risque de mourir stressée dans les prochaines minutes, si rien ne se produit de nouveau.
Nous allumons la télévision sur la chaîne des informations. Dire que les nouvelles nous ont présentés comme criminels de la nation. Des terroristes. Voilà ce que nous sommes devenus pour tous les anglais, et sûrement pour tout le reste de la population, en réalité. Cette situation me peine énormément. Ce n'est pas juste. Nous n'avons rien fait de mal, pourtant nous sommes accusés à tord.
Henry éteint l'écran. Je le remercie intérieurement.
- Evelyn, viens là, me dit Aaron en me prenant dans ses bras.
Je me blotti contre mon copain. Si ce sont les derniers moments de ma vie en liberté, autant en profiter pour être près de la personne dont je suis amoureuse.
De toute ma vie, je n'aurai rien fait de particulier. Je ne laisserai aucune trace, sauf mes faux crimes. Je n'aurai rien fait de spéciale. Je ne sais pas si j'ai des regrets, mais j'ai énormément de remords. Il y a tellement de choses que j'aimerai découvrir, expérimenter, apprendre ! Au près de Aaron. Avant de le rencontrer, je n'avais pas particulièrement de rêve. Pas de couleur préférée, pas de loisirs ni de passions. Ce n'est toujours pas le cas, mais je veux en avoir. Je veux découvrir ce que j'aime, ce qui me fait rêver au près de celui que j'aime. Est-ce sincèrement trop demander ? Maintenant, au mieu je finis mes jours en prison. Au pire... je ne veux pas l'imaginer.
Aaron sent ma peur intérieure. Il me sert plus fort. Je l'aime tellement. Je voudrais au moins que lui s'en sorte sain et sauf. Puis il y a Henry... je pense que c'est celui que je plains le plus dans toute cette histoire. Il n'a rien demandé. Il n'est en rien concerné par cette folie. Il ne savait rien de tout cela, il y a encore une semaine ! Pourtant, il doit en subir les conséquences ! Il a des parents encore en vie, et une copine avec qui il doit vivre quelque chose de fort ! Tout ça va lui être enlevé. Ce que c'est injuste ! J'en veux au monde entier. Non, en réalité, j'en veux à deux personnes.
Maudissant les diaboliques sœurs, je m'arrête brutalement de faire quoique ce soit en entendant la sonnerie de chez moi. C'est la deuxième fois que j'entends ma sonnerie. Cependant, cette fois, j'ai l'impression que c'est le faucheur de la mort qui est à la porte.
Plus personne n'ose bouger. Je lance un regard à Aaron. J'ai peur. Et si c'était la police ? C'est sûrement eux. C'est la fin.
Ce qui le surprend le plus, c'est que c'est étrangement calme. Je pense que les garçons l'ont aussi remarqué puisqu'ils commencent à se mouvoir. La police aurait fait plus de bruit, non ? La porte serait déjà en train de voler en éclats. Nous nous calmons.
Puis, je recommence à espérer. Peut-être est-ce enfin une bonne nouvelle ?
Henry traîne lentement ses pieds vers la porte. Les seuls bruits sont ses pas, ainsi que nos cœurs qui battent à tout rompre. Je sens des sueurs froides dans le dos. Je frissonne. Je tremble.
Peut-être est-ce Anna ? Peut-être va t-elle nous dire que tout est enfin terminé ?
Oui, ça doit être elle. Ça ne peut être personne d'autre. Henry lui a indiqué dans quel secteur se trouvait ma maison au téléphone. Ce sera elle ! Il le faut.
- Tu peux ouvrir, lance Aaron avec prudence.
Ce dernier vient machinalement se mettre devant moi. J'apprécie le geste, mais ce n'est pas vraiment ça qui me protégera, au besoin. Je me retiens d'en faire la remarque et me concentre sur la porte.
Henry insère la clé dans la serrure. Mon cœur s'arrête. Je me fige. Je ne sais même pas si je respire encore.
Je ne peux pas voir ça. Je ferme les yeux.
J'entends la porte s'ouvrir.
J'ouvre les yeux. Je les referme immédiatement. C'est un cauchemar. Elles sont un cauchemar.
- Vous ! hurle Blair, entrant en trombe dans le salon.
Elle est suivie par Kate. Elles ont l'air enragées et prêtes à tout détruire sur leur passage.
- De quel droit osez-vous ? demande Henry avec autorité, fermant la porte par peur d'être vus.
- Nous ? C'est plutôt à vous de demander ça !
J'observe Kate. Je ne comprends pas. Elles ont les visages déformés par la haine. Elles me font penser à... des monstres. Non plus qu'intérieurement, mais aussi physiquement. Pourtant, ce sont les plus belles femmes que je ne connaisse. Quand bien même, elles ressemblent à d'horribles créatures à cet instant précis. Je ne reconnais plus leurs fins traits et leurs jolies sourires. Tout à disparu. Toute trace d'humanité s'est envolée.
- Je vais vous tuer ! hurle Aaron, qui prend enfin conscience de leur présence.
Il se lance sur Blair dans le but de l'étranger. Je ne le retiens pas. J'aimerai qu'elles disparaissent. Je le veux sincèrement.
- Tu ne feras rien ! lance Kate d'un ton calme et maîtrisé.
Nous tournons automatiquement nos regards vers elle.
Elle tient deux pistolets, une dans chaque main.
- C'est vous qui allez mourir, ce soir, ajoute Blair.
C'est à présent à elle de sortir deux autres armes à feu de ses poches. Elles les pointent vers nous. Mes pensées s'embrouillent et tout se mélange dans ma tête. Pourquoi ? Bon sang, pourquoi !
- Je croyais que vous aviez fait en sorte que nous passions pour des meurtriers ? Pourquoi nous tuer maintenant ! Vous en aviez l'occasion dans l'ancien palais ! je demande, fatiguée et lassée de tout cela.
- Justement ! Nous avions tout sous contrôle ! Tout était parfait ! Absolument tout !
- Alors, pourquoi êtes-vous là ? Vous devriez être avec le gouvernement, en train de discuter votre prochain règne, je me trompe ? ose demander Henry tandis qu'elles s'approchent dangereusement de nous.
Elles nous emmènent à la cuisine. J'ai peur qu'elles tirent sur l'un de nous. Elles sont folles à lier ! Elles ont assassiné tellement de personnes. Mais ce que je ne comprends pas, c'est qu'elles ne l'ont jamais fait directement. Pourquoi se salir les mains, à présent ? Venir en personne ? Alors que tout marchait comme sur des roulettes pour elles ! Elles sont dans un sale état. On dirait qu'elles ont courus. Elles sont essoufflées et sont mal habillées. Je n'ai jamais vu Blair dans ce genre de tenue... tout à fait banal. Cette dernière est en train de pleurer. Cette scène me glace le sang. Elles ont d'énormes problèmes mentaux. Elles sont psychopathes et je n'en peux plus.
- En effet, nous devrions. Nous étions en réalité en train de justement en parler quand le Premier Ministre a reçu un appel téléphonique ! gémis Blair en reniflard bruyamment.
- De quoi parles-tu ? demande Aaron, curieusement.
- La policière ! crache Kate en se tournant vers Henry.
Nous comprenons instantanément. Mon Dieu, faites qu'Anna aille bien. Je ne pourrais vivre paisiblement si une énième personne était morte par notre faute.
- Où est Anna ? demande Henry avec inquiétude.
Il se retient. Il se retient de frapper les jeunes femmes. Je suis tellement désolée qu'il ait à vivre ça.
- Oh, mais ne t'inquiètes pas ! Ta chère policière va très bien ! lâche Blair avec amertume.
- Je ne comprends plus rien, dis-je doucement.
- Toi, tu vas mourir la première ! hurle Kate, déchaînée.
On dirait qu'elles sont possédées. Elles ne contrôlent plus aucun de leurs gestes ni plus aucune de leurs paroles. Elles lancent des regards partout. Elles ne tiennent pas en place. Leurs doigts sont placées sur les détentes des quatre pistolets bien trop dangereusement. Mon cœur se sert à chaque fois qu'elles bougent les armes sous nos nez. J'ai envie de crier. Seulement, la main de Aaron serrant fermement la mienne m'en empêche. Il faut que nous soyons forts, même si c'est la fin. Elles ne méritent pas notre panique.
- Qu'a fait Anna ? questionne le prince avec prudence.
Cette question a dû avoir l'effet d'une gifle pour Blair. La pupille du roi hurle sauvagement avant de tirer en direction du mur derrière nous. Nous crions de peur avant de nous jeter à terre. Je ne sens plus mon cœur battre. Je suis terrifiée. Je lance un regard vers les garçons. Ils ne savent plus quoi faire. Cette situation est hors de contrôle. Nous sommes piégés.
- Levez-vous !
- C'est un ordre ! ajoute Kate.
Nous nous exécutons lentement. Tous les membres de mon corps tremblent. Je suis sur le point de faire un malaise. Un gros haut le cœur me prend quand mon regard croise celui de Kate. Elle me dégoûte. Ces deux femmes me repugnent à un point !
- Qui regardes-tu comme ça ? lance Kate d'un ton doux, en s'approchant de moi.
Elle rigole faussement. Elle dépose le pistolet sur mon front. Je me sens mal. Je retiens difficilement des larmes. Des sentiments de peur, de haine, de tristesse et de désespoir se mêlent, me donnant envie de tout abandonner. Et si elle me tuait ? Après tout, tout serait définitivement finie. C'est tout ce que je demande. Peut-être même que le prince... non, le roi, et son meilleur ami pourraient être sauvés. Je n'aurais plus à affronter le regard écœurant de mon ancienne amie et de sa sœur. Je veux en finir. Oui, je préfère qu'elle me tue.
- Eh bien ? Tu n'as plus rien à dire, on dirait ? Toi qui étais si bavarde, autrefois ! Te souviens-tu ? Nous avions l'habitude de tout se dire ! dit la blonde d'une fausse gaieté.
- Eh bien ? Tu ne veux plus me tuer ? Tu préfères parler du vieux temps, on dirait ? Bien sûr que je m'en souviens. Tu étais si adorable, avec moi ! Et moi avec toi, n'est-ce pas ? Je me demande si Blair te traite aussi bien et avec autant d'amour ? je demande sur le ton du défis.
Elle me dévisage.
- Oses lui faire quoique ce soit. Je te tuerai à mains nues, je te le jure, ajoute Aaron.
Son regard est meurtrier. Blair se positionne devant lui.
- N'empêche, je me sens insultée. Comment peux-tu passer de moi, à ça ?
Ça ? Quelle peste.
Elle s'arrête un moment, me devisage, puis replace son regard sur celui d'Aaron.
- Avez-vous couchez ensemble ?
Je la regarde avec stupeur. Elle est sérieuse, là ? Comment la conversation a-t-elle débouchée sur ma relation amoureuse et sexuelle avec Aaron ?
- Ça ne te regarde pas, je lance, offensée.
- Blair, nous avons assez discuté comme ça. Finissons-en, l'hélicoptère nous attend de l'autre côté de la ville, fait remarqué Kate à la brune qui se redresse.
- L'hélicoptère ? Où allez-vous ? demande Aaron avec mépris et rage.
- Loin d'ici.
- Vous ne m'avez pas répondu ! Où est Anna ? insiste Henry.
- Elle va très bien, malheureusement ! Si nous l'avions vu dans mes appartements, elle serait actuellement morte. Heureusement, quand vous serez retrouvés, c'est vous qui serez morts.
J'essaie de comprendre, en vain. Est-ce que notre plan a marché ?
- Si vous partez, vous pouvez très bien nous laisser la vie sauve ! Au moins celles des garçons, je demande d'un ton suppléant malgré ma haine.
- Nous ne sommes pas aussi charitables, tu le sais. Vous allez mourir. C'est ce que vous méritez.
- Ce que nous méritons, sérieusement ? Qu'avons nous donc fait de si mal ? Je vous signal que c'est le roi Chuck qui a tué votre père ! Ni Henry, ni Aaron, ni moi. Le roi a aussi tué mes parents ! J'ai autant de haine que vous envers le roi, mais je ne peux pas me venger sur des innocents ! Vous comprenez ? Vous avez dépassé les bornes. Vous êtes aveuglées par le pouvoir. En plus, tu croyais vraiment que si Blair devenait reine, ce serait la même pour toi, Kate ? Tu es sa servante, merde ! Tu le seras toujours, quels que soient vos liens par le sang ! Tu te fais avoir. Tu es manipulée.
En terminant mon récit, je me rend compte que je suis finalement en train de pleurer. Je m'étais tellement retenue !
Je lève un regard vers les filles et constate avec surprise que Kate pleure aussi. Je ne peux pas lui faire confiance. Elle est mauvaise. Tout autant que sa sœur.
- Tu as raison. Nous nous en prenons aux mauvaises personnes, lance faiblement Kate.
Je m'approche d'elle, méfiante.
- Tout est de ta faute !
Je suis paralysée. Kate s'est retournée contre sa sœur. La blonde tremble de haine. Elle a perdu toute lueur d'affection pour Blair en l'espace de quelques secondes. Je lance un regard aux garçons. Ils semblent autant dans l'incompréhension que moi. Nous regardons la scène en silence. Est-ce que mes paroles ont vraiment eu cet effet ? Je ne peux le croire.
- Kate, ma chérie ?
- Non ! Je ne suis pas ta chérie ! Je ne suis pas ta sœur ! Tout allait si bien dans ma vie, avant que tu n'y entre, il y a 10 ans ! Je vivais parfaitement, avec une famille qui m'aime même si je ne suis pas leur vraie fille. Une famille qui me veut du bien !
- Grande sœur, tu es fatiguée. Terminons et rentrons.
- Non, tu te tais ! C'est à moi de parler ! Ce stupide Christopher m'a abandonné tandis qu'il t'a gardé ! Même si je n'ai pas la même mère que toi, il aurait dû m'élever de la même manière qu'il t'a élevée ! Même si je suis sa fille illégitime, il aurait dû m'aimer autant que toi ! En effet, je suis fatiguée. Je suis fatiguée de toi et de tes caprices. Je suis épuisée de cette quête qui ne te rend service, qu'à toi ! C'est vrai, quoi. J'y gagne quoi à tout ça ? Tous ces meurtres, toutes ces machinations ? Depuis des années ! Je n'aime même pas Christopher. Je ne l'ai même pas connu ! Pourquoi vangerai-je une personne qui m'a abandonnée ? Hein ? Dis moi !
- Kate, je...
- La ferme ! Je te hais Blair. Je te déteste. Tu as pourrie ma vie avec tes plans. C'est fini. Tout est fini. Tu me comprends ?
Blair n'ose plus parler. Elle ne bouge plus. Elle a peur.
C'est à ce moment que Henry profite de son inattention pour prendre ses armes. Il les pointe vers Kate. Celle-ci sourit. Mon cœur se sert. J'ai un mauvais pressentiment.
- Ce n'est pas nécessaire, dit Kate de son faible sourire.
La blonde lève l'arme à feu vers sa sœur.
- Je t'en supplie, ne fais pas ça.
Blair pleure à chaudes larmes. Kate de sourcille pas.
Puis, elle tire.
Blair tombe avec une délicatesse irréelle, telle une plume se posant sur le sol. Doucement et d'une beauté affligeante, la pupille du roi meurt. Elle est belle, même sans vie.
Kate se tourne vers moi. Mon corps entier se fige. Je suis tétanisée.
- Je suis si désolée. Je t'aime sincèrement, n'en doute jamais. Je t'en supplie, pardonne-moi.
Elle me dit toutes ces paroles en souriant. Je... je crois que son sourire est sincère. Je la connais. Elle est enfin de retour.
Je suis prête à lui répondre, à lui dire de se rendre et comment tout peut se terminer, enfin. Qui sait ? Je pourrais peut-être un jour lui accorder mon pardon ?
Mais elle ne m'en laisse pas l'occasion. Je n'en aurais plus jamais l'occasion.
Elle prend l'arme et la pointe vers son cœur.
Puis, elle tire. Pour la deuxième fois.
Ça, je ne pourrais jamais lui pardonner.
Jamais.
***
Salut tout le monde ! Dites-moi, vous êtes de plus en plus nombreux à lire cette histoire ! Merci !
Je suis vraiment navrée de ce retard. A vrai dire, je n'avais plus vraiment la motivation pour la continuer. Mais hier, j'ai relu depuis le début et j'ai trouvé ça dommage. Cette histoire a besoin d'une fin ! D'ailleurs, une fin qui approche rapidement... je ne suis pas prête psychologiquement haha.
Quand ce sera fini, je vais sûrement faire une correction. J'ai commencé il y a un moment, et si vous regardez bien entre le début et la fin, je n'écris plus exactement de la même manière. De plus, il a quelques fautes qui traînent (je ne suis pas parfaite sur ça, et je me recorrige rarement après avoir écris par manque de temps).
Bref ! Qu'avez vous pensez de ce chapitre ? Dites moi tout, j'ai besoin qu'on en parle ! Puis, j'ai bien besoin de parler aussi haha !
N'hésitez pas à voter et à partager !
Des bisous ! ♡♡
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