CHAPITRE 41
Personne ne dit quoique ce soit. Mon cœur bat tellement vite, mes mains tremblent et mes jambes sont devenues coton.
Le journaliste a dit que nous sommes des criminels. Que nous avons tué le roi et enclenché l'incendie ! Alors que tout ça a été fait par Kate et Blair !
Kate et Blair ! Ces démons. Elles ont tout manigancé.
- C'est pour cela que ça a été si simple de s'échapper, je lance prudemment.
- Tout s'explique, ajoute Henry les yeux dans le vide.
Nous sommes tombés bien bas. Bien plus bas que ce que je n'aurai jamais pu imaginer.
Je lance un regard vers ne prince. Il semble perdu, désorienté. Je ne l'ai jamais vu dans cet état. Aaron est une personne qui sait toujours quoi faire, qui a toujours le dernier mot. Pourtant, à l'instant même, il ressemble à un enfant ayant perdu sa mère dans un grand supermarché. Mon cœur se serre en le regardant.
Je m'approche de lui et prend sa main dans les miennes. Je le regarde droit dans les yeux tandis qu'il me prend dans ses bras. Cet endroit est si réconfortant. J'aimerai y rester toute la vie, loin du palais, loin de Blair et de Kate, loin de tous ces problèmes.
Je me dégage cependant et à contrecoeur de ses bras, déterminée.
- Nous ne pouvons pas les laisser faire, je lance soudainement pleine d'énergie.
- Evelyne, tu as raison mais que veux-tu faire contre le gouvernement à notre poursuite ? me demande Henry désespérément.
- Alors quoi ? Nous laissons faire Kate et Blair et purgeons une peine que nous ne méritons absolument pas ?
Je m'énerve. Je le sais. Cela n'arrive pas très souvent, mais quand je le suis, la suite n'est jamais agréable.
Je décide de me calmer avant d'exploser comme une bombe. Henry a raison. Que pourrions nous faire contre tout un royaume à nos trousses ? Pas grand chose. Rien du tout, en fait. Le mieux que nous pourrions faire est de rester cachés. Mais même ça ne sera pas possible pour très longtemps.
- Je vais me rendre, lance soudainement le prince brisant le silence.
- C'est hors de question, je réponds sèchement.
Pas la peine de lui demander la raison.
- Evy, il le faut. Personne ne croirait notre version. Blair a dû récolter de nombreuses preuves. Elle prépare ça depuis des années. Et depuis des années, je l'ai gardée près de moi, tel un idiot. C'est aussi de ma faute.
- Aaron ! Se rendre ne fera pas de toi un héro. Cela fera de toi un idiot seulement ! je hurle presque.
J'y vais peut-être un peu fort, mais je ne peux pas le laisser faire ça. Je ne peux pas le perdre ainsi. De plus, cela ne changerait rien à notre sort avec Henry. Ce serait juste ridicule et inutile.
- Je le sais, Evelyn ! Je sais que c'est inutile, mais que peut-on faire d'autre ? Si je ne fais rien, je vais simplement voir mon meilleur ami et ma petite-amie se faire enfermés innocemment ! Je suis prince de ce pays, et depuis la mort de mon père, je suis roi, que Blair et Kate le veulent ou non !
Aaron se calme me laissant paralysée avant de reprendre calmement.
- Je suis désolé. Cette histoire me rend complètement fou et je sais que Blair est en ce moment même en train de se réjouir de notre sort. Je sais aussi qu'ils ne devraient pas tarder avant de venir vérifier cette maison. Je ne sais pas quoi faire. Je suis perdu.
- Nous le sommes tous Aaron, arrêtes de culpabiliser, dit doucement Henry.
- Henry a raison. Au moins, nous sommes ensemble.
Nous nous posons un instant dans la salle à manger, autour de quelques paquets de chips et autres conneries du genre.
- Ce que je ne comprends pas, c'est qu'il n'y a aucune preuve affirmant que nous aurions tué le roi et initié le feu au palais, dis-je après réflexion.
- Juste le fait que nous n'étions pas là au moment où les pompiers sont arrivés fait de nous des suspects. Sauf pour Henry. Pour toi, Blair a dû être très persuasive.
- Dans ce cas, il n'y a pas de vraies preuves, comme des images de nous en train d'installer des bombes. C'est la parole de Blair contre celle de Aaron, je rajoute.
- Le problème, c'est que maintenant, tout le pays est à notre recherche. Je suppose que Blair a dû faire des propositions à des personnes hautement placées pour être de son côté. Pareil pour la télévision. Nous aurions dû dire la vérité avant qu'elle ne balance son mensonge. Nous étions enfermés. Elle a tout prévu.
- Mais pourquoi ? demande Henry.
- Pour se venger du roi ayant tué son père et par la suite, pour régner sur le royaume.
- Elle est une héritière légitime après moi, même si elle n'est pas la fille du roi. Être sa pupille suffit dans ce genre de situation, dit Aaron. La loi est parfois stupide.
- C'est vraiment compliqué, réplique le meilleur ami du prince.
- Tu l'as dit.
- Je pourrai appeler mes parents. Ils doivent être surveillés, mais je ne sais pas si nous avons un autre moyen de quitter le pays discrètement, propose le grand blond.
- Il ne vaut mieux pas pour tes parents. Ils deviendront des complices à la minute où ils répondront à ton appel sans prévenir les forces de l'ordre. Je préfère les laisser en dehors de cette histoire, ils ne méritent pas d'y être associés.
Le silence retombe. C'est par ce silence que nous comprenons. Seules les minutes, au mieux les heures, nous éloignent de la prison, si ce n'est pire. Le meurtre du roi est une trahison de la plus haute importance. Sans oublier tous ces innocents morts dans le palais.
Perdue dans mes pensées, je suis subitement prise de vertiges et de nausées. Je connais bien cette sensation. Une vision.
Je suis dans le palais, à l'extérieur. Des larmes montent instantanément en voyant l'état des lieux. Tous est saccagé, brûlé et détruit. Ce si bel endroit. Une maison pour moi et bien d'autres. Je ravale mes larmes en voyant au loins deux personnes entrer dans une des deux ailes du palais. Blair et Kate.
Je les suis rapidement, ce qui m'étonne beaucoup puisque je ne savais mas que je pouvais me déplacer ainsi dans mes visions. Elle montent en direction des appartements royaux. Des policiers sont disposés à chaque coin du château. Où que vont les sœurs, elles sont saluées royalement. Elles ne le méritent pas. En y allant trop vite, je me cogne à un pilier. Je reprends rapidement mes esprits avant de continuer. Je marche quelques mètres avant de m'arrêter brutalement. Je peux... toucher les lieux ? Dans mes visions ? Je lève ma main droite en direction du mur et commence à le toucher. C'est comme la réalité.
Après quoi, je retourne justement dans la réalité.
- Evy ? Tu m'entends ? répète Aaron inquiet.
- Ta copine va bien, arrêtes d'être aussi inquiet. Elle va finir par prendre peur et te fuir, se moque son ami.
- Je pense qu'après tout ce qui s'est passé depuis qu'elle est avec moi, on pourra tout vivre elle et moi, lui dit-il faisant mon cœur battre à tout rompre.
Je racle ma gorge pour prévenir de ma présence spirituelle et essaie de ne pas trop rougir. Une mission bien compliquée.
- Tu es de retour ! Alors, c'était comment ? demande curieusement Henry, n'en croyant pas ses yeux.
- Comme d'habitude, je dis avant de me souvenir de ce qu'il s'est passé. Enfin, non ! C'était... étrange. Je crois comprendre ce que voulait dire Harry l'autre fois. Ces visions... ça va bien au-delà de juste voir le futur proche.
- Comment ça ? me demande le prince en m'apportant un verre d'eau que je bois d'une traite.
- Je pouvais me déplacer dans la palais. Mais c'est pas tout ! Je pouvais même toucher les murs. Et peut-être même les objets. Je n'ai pas eu le temps d'essayer. Cela n'était jamais arrivé avant, je raconte encore surprise.
- C'est pas croyable, lance Henry émerveillé.
- Tu as vu le palais ?
- Oui, je réponds au prince. C'était... horrible. Tout est détruit par les flammes et énormément de policiers y sont. J'ai aussi vu Blair et Kate. Elles se dirigeaient vers les appartement de Blair je crois, mais la vision s'est arrêté avant.
- Il n'y a pas un moyen d'y retourner ? demande Heny.
- Dans la vision, tu veux dire ?
- Exactement.
- Non, pas de ce que je sache. Enfin, je n'ai jamais essayé et ce n'est jamais arrivé.
- Se déplacer dans tes visions aussi, ce n'était jamais arrivé. Pourtant, c'est ce qui s'est passé, ajoute Aaron.
En effet, ce qu'il dit est vrai. Mais, retourner dans une vision ? Ça me paraît impossible. Je ne vois même pas comment je devrai m'y prendre. Non, je ne pense vraiment pas que cela soit possible. Et pourtant... j'ai bien envie d'essayer. De toute manière, nous n'avons plus grand chose à perdre. À part du temps...
- Vous pensez que ça peut marcher ?
- Pourquoi pas ? Tu as bien des visions alors que c'est censé être scientifiquement impossible ! réplique enthousiastement Henry.
Aaron me lance un regard profond. Un regard qui veut dire " je crois en toi ". Un regard qui veut tout dire pour moi.
Seulement, par où commencer ? Je ne sais rien de ce don, mis à part les origines et la fin tragique du peuple le possédant. Comment contrôler ce pouvoir ? Je n'en ai pas la moindre idée. Je dois essayer. N'importe quoi.
Je prend une profonde inspiration, comme si que cela apporterait un quelconque changement, puis ferme les yeux. Je pense. Je pense fort.
Je pense au palais. Je pense à l'incident. Je pense à la mort du roi. Je pense aux filles. Blair et Kate. Une haine m'envahit. Je ne peux pas laisser cette haine prendre le dessus. Je dois rester concentrée.
Pour se faire, je pense à la seule personne qui éclaire mes journées et mes nuits. Aaron. Mon petit-copain. Le prince d'Angleterre. Non, en fait, le roi d'Angleterre. Le meilleur que ce pays ne connaîtra jamais.
Plusieurs minutes passent. J'entends les respirations bruyantes des garçons. Ça ne marche pas. J'en étais certaine. Du temps perdu.
Au moment d'abandonner, je sens pour la seconde fois de la soirée de brutaux vertiges ainsi qu'une légère envie de vomir. Je me sens transportée. Je crois que ça a... marché ?
Mes pensées sont confirmées puisque je me retrouve dans le même endroit que tout à l'heure, c'est-à-dire devant les appartement de Blair. Je laisse échapper un soupir de soulagement et ne tarde pas à entrer chez cette peste de brune. Heureusement, la porte est ouverte, elles viennent d'y entrer. Je ne pense pas pouvoir traverser les murs et honnêtement, je préfère ne même pas essayer.
J'entre rapidement avant que Kate ne ferme la porte. Je suis tellement proche d'elles ! S'en est perturbant. Je ne sais même pas comment me comporter. J'ai une peur constante d'être vue alors que je sais pertinemment que je ne le peux pas ! Ceci n'est qu'une vision, rien de tout cela ne s'est encore passé !
Je me concentre et attends patiemment qu'une des deux prenne la parole. Elles ont l'air sérieuses. Kate a même l'air inquiète, voir agacée et anxieuse. Que se passe-t-il ?
- Tu as dit que tout le monde serait de ton côté ! Je savais qu'il ne fallait pas faire confiance à ce vieux schnock d'Harry Taylor ! Le voilà qui retourne sa veste encore une fois, se plaind mon ancienne meilleure amie.
- Je ne comprends pas non plus. Je sais que ce viel homme aime seulement le cahot et maintenant qu'il l'a eu, il a dû se lasser, rétorque Blair doucement, dans l'embarras.
- Mais nous avons besoin de lui ! Comment fouiller dans les vies des politiques manquants pour les faire chanter sinon ? Es-tu prête à utiliser ton corps ? Parce que moi, pas vraiment.
Je commence à comprendre peu à peu ce qu'il se passe. Au moins, je peux constater que Kate n'a pas totalement perdu sa dignité. Blair en revanche ne semble pas être contre cette idée. Je rigole intérieurement malgré la situation.
- Je réussirai à le convaincre, ne t'inquiètes pas. De toute manière, nous avons déjà la pitié de la population. Les politiques devront en tenir compte. Ils ne voudront pas faire grossir le scandale autour de la famille royal. Je serai reine, n'en doute jamais. Nous avons réussi à faire croire à tout le monde que Aaron et ses idiots d'alliés sont les criminels, alors que c'est nous ! Nous avons tué le roi, nous avons déclenché le feu au palais. Beaucoup sont morts, grâce à nous ! Que veux-tu de plus ? La famille royale est hors de portée. Le prince est écarté. Nous gouvernerons, pas lui.
Elle est complètement folle. C'est grave. Je ne sais même plus si je la hais à ce moment précis ou si je la plains.
Maintenant, je sais comment elles s'y prennent pour arriver à leurs fins. Cependant, comment le montrer aux gens ? Comment les percer à jour ? Cette mascarade doit cesser. Cela fait trop longtemps. Je réfléchis durant de longues secondes sans savoir. Le mieux aurait été de les enregistrer mais je n'ai rien sous la mains et je ne pense sincèrement pas que ce soit possible. Ce n'est qu'une vision du futur. Du futur ! Justement ! Cela n'est pas encore arrivé ! Je pourrai les enregistrer quand ce sera le cas ! Mais comment ? Je ne sais même pas quand cela arrivera. Je dois savoir. C'est la seule et unique solution pour nous sauver.
Je regarde l'horloge centrale. 14h56. Mais de quel jour ? Je jette un regard aux alentours. Mis à part les filles accablées et en train de se plaindre, je ne vois rien. Je décide de changer de pièce et me dirige vers la chambre de Kate, puisque j'étais dans le salon. Bingo ! Dans sa chambre se trouve sur son lit son ordinateur portable. Il est verrouillé, bien-sûr, mais la date y est affichée. C'est demain ! Cette vision me montre demain, un peu avant 15 heures. C'est parfait.
J'y serais. Coûte que coûte.
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