CHAPITRE 34


Je me lève tandis que je sens des regards persistants sur moi. J'ai totalement oublié de mettre un réveil, j'espère ne pas avoir dormi trop longtemps.

Je me hisse hors de la grosse couette d'hiver et manque de m'étouffer avec ma propre salive en apercevant Blair et Kate, assisent sur le rebord de mon lit. Mais que diable font-elles ici ?

Elles me sourient glacialement, sans un mot. Je les dévisage. Elles me font super peur, bon sang.

- Tu as dormi plus de deux heures, commence Kate, mon ex-meilleure amie devenue complément folle.
- Je peux savoir ce que vous faites dans ma chambre ? je demande en sortant du lit, d'un seul et même bond.
- Je peux savoir pourquoi depuis deux semaines tu squattes les appartements de Aaron ? rétorque froidement Blair.

Mais qu'est-ce qu'elles veulent, bordel ?

- Peut-être pour éviter de me faire tuer par les servantes, par votre faute ? je hurle presque.

Elles vont finir par me rendre cinglée ma parole !

- Pas si fort, idiote ! Les garçons risquent de t'entendre.
- Alors sortez de ma chambre, tout de suite ! je m'entends crier malgré ma peur d'elles.

Kate vient me tirer les cheveux pour me faire taire. Totalement givrée. Je lui prends les mains et essaye tant bien que mal de me défendre, mais il faut l'avouer, elle est physiquement plus forte que moi. Je lance un coup dans son ventre, mais cela ne l'ébranle même pas. J'essaie une gifle mais Blair vient bloquer mes mains, m'en empêchant l'utilisation.

- Lâches-moi, Kate. Je vais appeler Aaron, je lance d'une voix aigüe avant de le regretter.

Mince, elle tire mes cheveux tellement fort que j'en sens certains s'arracher. Mais pourquoi est-ce qu'elles s'en prennent à moi, maintenant ? Il doit être à peine midi, et c'est notre première matinée à Paris ! D'où peut bien venir toute cette haine ?

Kate finit finalement par me relâcher sous les ordres de sa sœur. Dieu merci, c'était une véritable torture...

- Je peux savoir pourquoi vous me détestez autant, sérieusement ? Vous savez que je n'ai plus personne sur qui compter, vous m'avez tout retirer et vous le faites aussi au prince ! Mais pourquoi ? Pourquoi vous donnez-vous autant de mal ? N'avez-vous pas peur d'être découvertes, franchement ? je demande en tombant à terre, me tenant l'arrière de la tête pour tenter de faire cesser la douleur, en vain.

- Evelyn, regardes moi, lance hautainement Blair en relevant ma tête de son ongle parfaitement manucuré. Nous pourrions te tuer tout de suite, sur le champ, que personne n'en saurait rien. Tu n'existes pour personne, très cher. Cependant, vois-tu, tu es comme... Comment te le faire comprendre ? Un petit amusement pour nous, c'est ça. Tu nous permais de faite passer le temps, en attendant le coup final. On devrait sûrement t'en remercier, c'est vrai que sans toi nous nous serions ennuyé plus d'une fois. N'est-ce pas, très cher sœur ? demande t'elle à Kate en rigolant d'un rire qui n'a rien d'amusant.
- C'est exact.
- Alors, voilà. Tu es simplement une malchanceuse qui a été au mauvais moment, au mauvais endroit. C'est dommage, mais tu vas devoir y passer aussi. Seulement, pas pour l'instant. Tu es notre jouet. De toute manière, nous ne nous en faisons pas. Nous savons que tu ne diras rien. Et quand bien même tu le faisais, personne ne te croirait. Tu n'es personne, très cher, termine l'arrogante pupille du roi.

Je n'en crois pas mes oreilles. Leur jouet ? Est-ce que j'ai vraiment bien entendu ? Dites moi que c'est un cauchemar...

- Vous êtes enregistrées, je lance avant qu'elles ne sortent et sur le point de m'effondrer.

Enregistrées ? Mais enfin, qu'est-ce que je raconte maintenant ? Ce n'est absolument pas la vérité !

- Je ne te crois pas, non, balance froidement Blair. Mais... C'est vrai que nous devrions vérifier. Kate, à toi.

Kate ne répond pas. Non, elle se contente d'avancer vers moi tandis que ma tête souffre encore et que j'éprouve un haut le cœur.

- Je... C'est faux. Vous n'êtes pas enregistrées, je ne sais pas ce qu'il m'a pris, je lance d'une voix tremblante.

Elles ne disent rien. Kate s'approche dangereusement de moi tandis que Blair verrouille la porte. Pourquoi ?

Je dégluti.

Mon ex-meilleure amie se jette littéralement sur moi. Elle enlève violement mon pull ainsi que mon pantalon et fouille mon corps. Non mais je rêve, là ? Je pousse Kate autant que je peux, mais rien n'y fait. Elle me retire mon soutien-gorge, celui qu'elle m'a offert à Noël, en réalité.

Je n'avais même pas remarqué que je portais celui-là. Kate le tient entre ses mains, l'air songeuse. Je cache mon corps autant que je le peux tout en poussant Kate. Elle lève ses yeux vers les miens, ils me font peur. On dirait qu'ils sont... sans âme. Vide de tout amour, de toute joie. Ce n'est pas la Kate que j'ai connu. Ce n'est pas la vraie Kate, celle qui m'a permis de ne pas abandonner, durant toutes ces années.

- Kate ? je tente en posant délicatement, de peur, ma main sur son épaule. Est-ce que tout va bien ?

Elle me regarde, avant de me lancer son mechant sourire que je connais maintenant très bien.

- Pauvre petite... Tu es vraiment perdue, ma pauvre, répond elle sarcastiquement sous les rires atroces de Blair.
- Ne l'oublies pas, tu es notre jouer, rajoute Blair.

Après quoi, elles sortent toutes les deux en me jetant mes vêtements et mon soutien-gorge au nez.

Mais qu'est-ce qu'il vient de se passer ? Je n'ai jamais été aussi humiliée de ma vie entière... Même devant le roi, le boxer du prince entre ses mains, je n'ai pas eu aussi honte...

Jouet ? Je suis leur... jouet ? Elles s'amusent avec moi. Elles sont sûres et certaines que je ne suis absolument pas une menace pour elles et leurs plans. Autant se servir de ça. Eh bien, je vais leur donner un scoop ! Elles devraient bien plus se méfier et moins êtres sûres d'elles. Elles finiront de toutes évidence par le regretter et je me languis déjà de ce jour. En espérant qu'il finira par venir...

Je me dépêche de me relever afin de me préparer et de descendre voir Aaron. Je ne veux pas qu'il sache quoi que ce soit sur ce qu'il vient de se passer. Sérieusement, quelle humiliation !

Je me lève, une douleur vive me frappant derrière la tête et ramasse tous mes vêtements que je balance sur mon lit.

- Evelyn ?

Je me retourne d'un saut de stupeur. Aaron ! Oh... Aaron.

Je me dépêche de placer ma couette sur mon corps afin de me cacher. Décidément, rien ne va en mon sens ! Jamais ! Je commence à en avoir marre ! Qu'est-ce qui cloche autant avec moi pour avoir si peu de chance ?

- Evelyn ? Je peux savoir ce qu'il s'est passé ? demande t-il d'une voix grave en s'approchant de moi.
- Rien du tout. Je m'apprêtais juste à me changer, je lance la tête basse.
- Tu te changes la porte grande ouverte et en ayant les larmes au yeux ?

Je ne réponds pas. À quoi cela servirait ? La dernière fois que je lui ai mentis, il a fini par tout comprendre derrière mon dos.

- Les filles sont passées, c'est tout, je lance rouge de honte.
- Evelyn, lèves ta tête ! hurle presque le prince. Parles de manière à ce que je comprennes, sinon je risque d'aller commettre des meurtres tout de suite !
- Aaron, tout va bien, rassures-toi. C'est juste qu'elles ne m'aiment pas, mais elles ne m'ont rien fait de mal.
- Tu as été dénudée ! Rien de mal ? Dis moi sur le champ ce qu'elles ont fait, ou j'y vais tout de suite.

Je suis obligée de le rattraper, en faisant tomber ma couverture au passage.

- N'y vas pas ! Si tu y vas maintenant, tout aura été en vain et nous ne saurons jamais le pourquoi du comment, je lance en tenant fermement sa main.
- Je m'en fiche de savoir le pourquoi du comment, tant qu'il ne t'arrive rien ! Lâches moi, maintenant !
- Aaron, non ! Écoutes moi, je t'en prie. Kate m'a tirée les cheveux, j'ai mal. Prends moi dans tes bras, je lance doucement, ne sachant plus où me mettre.

Je n'ai pas d'autres choix pour le retenir. J'ai peur qu'elles s'en prennent à lui aussi rapidement. Je veux savoir ce qu'il y a derrière leur haine. Je leur ferais payer tout ce qu'elles ont fait enduré à Aaron. C'est pour cela qu'elles ne doivent pas savoir notre découverte à leur propos.

Aaron me regarde, hésitant. C'est seulement après plusieurs longues secondes qu'il vient me prendre dans ses bras. Je comprends son hésitation au moment où mon corps est collé au sien. Je suis encore en culotte. La honte...

Tant pis, j'y penserai plus tard. Pour l'instant, je veux savourer ce câlin avec mon prince. Heureusement, il a pensé à fermer la porte puisque nous sommes pratiquement devant celle-ci.

Aaron se dégage de mes bras plus rapidement que d'habitude. Par réflexe, je prends mes bras à ma poitrine et baisse la tête.

- Tu veux vraiment que je perde le contrôle de moi-même, hein Evy ? lance t-il de son ton taquin, un sourire en coin. Ce ne sera pas pour aujourd'hui, rajoute t-il sans que je ne comprennes de quoi il parle soudainement. Je sais me retenir, quand même, se dit-il à lui-même. Prépares toi, nous allons manger dehors avec Henry. Et cette fois, verrouilles la porte. De toute manière, je reste devant. Personne ne viendras te déranger, termine t-il avant de sortir, me laissant en plein milieu, en culotte et rouge pivoine.

Je voulais rester dans ses bras, moi...

Après m'être lavée, habillée et avoir pris un antidouleur concernant ma tête, je me retrouve avec le prince et son ami Henry en direction d'un restaurant français. Apparement, il est situé au sein de la tour Eiffel même ! Je n'en reviens toujours pas. Et puis, cette fois il n'y a pas de Blair ou de Kate en vue pour tout gâcher.

C'est simplement moi, le prince et son ami.

Arrivés à destination, nous sommes directement escortés par des gardes du corps. Après tout, il s'agit toujours du prince d'Angleterre. Nous prenons un ascenseur qui s'ouvre devant un luxueux restaurant qui est apparement vide pour l'occasion.

- J'ai fait privatiser le restaurant pour plus de sûreté, me chuchote Aaron à l'oreille.

J'entends Henry glousser à côté de moi. Ah, ces deux là ! De grands gamins.

Nous nous installons à une table près des grandes vitres nous donnant une merveilleuse vue sur Paris. C'est si beau... J'en perds mes mots. Ainsi que mon souffle. C'est bien Paris, le Paris qui fait rêver. Je suis reconnaissante d'être ici, et je remercie intérieurement le prince pour ces moments agréables. Aussi parce qu'il arrive à se contenir et se retenir devant les filles, malgré que ce soient elles qui aient fait poignardé son propre père. Je suis tellement désolée pour lui... Mais nous devons savoir. Même si elles sont punies pour leurs actes, si nous ne savons pas pourquoi ces actes ont été commis, cela ne servirait à rien. Ce serait en vain.

Aaron mérite une fin heureuse, j'en suis persuadée.

Les serveuses nous apportent petit à petit nos différents plats. Je ne pourrai donner un nom à aucun d'eux, mais je suis certaine d'une seule chose : tout était succulent ! Je n'ai jamais mangé aussi bonne nourriture, et croyez moi que au sein du palais nous mangeons très bien !

- C'était délicieux, je m'empresse de répéter aux deux hommes une fois que nous sortons du restaurant.
- Oui, tu feras passer mes respects au Chef cuisinier Aaron, lance Henry tandis que nous nous trouvons en bas de la si grande tour.

Nous marchons doucement vers la voiture, toujours guidés et escortés par les gardes quand je bouscule un viel homme. Ou plutôt, est-ce lui qui m'a bousculé ? Et comment a-t-il fait pour m'approcher avec le garde juste à côté de moi ? Étrange.

Cependant, je ne bronche pas et m'abaisse pour l'aider à ramasser son sac de courses. Il a l'air si âgé ! Et pourtant, il se redresse instantanément, même sans mon aide.

Je m'excuse plusieurs fois auprès de lui, me sentant tout à coup mal à l'aise de n'avoir pas fait attention autour de moi.

- Ce n'est rien mon enfant, dit-il d'une voix sage et en anglais, ce qui me laisse bouche bée.

En fait, ce n'est pas le fait qu'il parle en anglais qui me laisse paralysée sur place. Non, non, c'est autre chose. Cependant, je ne pourrai l'expliquer... Je ne sais pas pourquoi, mais ce vieil homme réveille en moi quelque chose. Comme une sorte de... souvenir enfoui au plus profond de moi.

C'est étrange.

À la minute où je reviens à la réalité, le vieil homme n'est plus devant moi. Il s'est littéralement volatilisé. Envolé. Mais... Ne deviendrai-je pas finalement folle, après tout ?

Je me dépêche de rejoindre le groupe qui m'attendait à quelques mètres de là, ne semblant pas comprendre pourquoi je me suis arrêtée. Ils n'ont sûrement pas remarqué l'homme. Je ne peux leur en vouloir, même moi je ne suis plus du tout sûre de ce que je viens de vivre. Il faudra que j'en parle à Aaron.

N'empêche, c'est étrange.

Ce sentiment de souvenir lointain ne veut plus me quitter...

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