/Point de vue exceptionnel d'Aaron Moore\

Evelyn me regarde, curieuse de savoir ce que j'ai pu découvrir d'autres à propos de Blair et Kate, ainsi que de leur relation de sœurs. Elle est tellement mignonne que j'en oublie presque de continuer mon histoire. Je la dévore littéralement des yeux, et ce qui me rend fou, c'est qu'elle ne s'en rend même pas compte. Elle ne comprend pas l'effet qu'elle a sûr moi.

Je suis carrément mordu. Dire que c'est moi qui ai posé le stupide pari ! Je l'ai rompu le premier ! Ne pas tomber amoureux avant l'été, ce n'était pas si compliqué ! Quel idiot. Et pourtant, repenser à Henry prenant Evy dans ses bras me rend totalement fou. Je connais Henry, je sais qu'il se doute de la nature de mes sentiments. Il me connais parfaitement. Je lui fais confiance. Mais Evelyn ! Comment a-t-elle pu le laisser la câliner ? Dans mes propres appartements ! Il faut vraiment que je me calme, juste d'y penser me met dans de tels états... Et puis, si on y rajoute les derniers évènements, à savoir les pimbeches qui ont poignardé le roi... Quelle soirée merdique, c'est rien de le dire.

- Aaron ? Est-ce que tu m'écoutes, oui ? me demande la petite brune en perdant patiente.
- Tu sais très bien que je ne t'écoute jamais, je me moque.

C'est plus fort que moi. Je n'arrive tout bonnement pas à me contrôler quand il s'agit de la taquiner. Et c'est comme ça depuis que nous nous sommes rencontrés, il y a des mois ! C'est la seule à avoir cet effet sur moi. Ça ne me déplaît pas, mais c'est si... nouveau ? Je ne sais pas quoi en penser.

- Tu es vraiment stupide ! dit-elle avant de s'excuser pour la énième fois de la soirée.

Je déteste quand elle s'excuse à tort et à travers. Même quand c'est elle la victime, elle ne peut s'empêcher de demander le pardon ! Et je le lui fais bien comprendre par le regard que je lui lance.

- Aaron... Je veux savoir la suite ! boude Evelyn telle une enfant désireuse de connaitre la suite d'une histoire.
- Ça va, je vais continuer, alors cesse de gémir ! Après avoir découvert que Christopher Anderson avait signé les papiers d'abandon de Kate, qui est aussi le père de Blair, je me suis dit que c'était peut-être un hasard. Anderson est un nom plutôt commun, tu sais.
- Et alors ? m'interroge t'elle, les yeux ronds.
- J'ai fait un test génétique. Enfin, pas moi, des spécialistes l'ont fait.
- En trois jours seulement ? relève t-elle, surprise.
- Je suis le prince, je te signal ! N'importe qui ferait n'importe quoi pour moi, je répond, pas peu fière, ce dont elle n'hésite pas de se moquer.

C'est vraiment la seule à être aussi franche avec moi, parfois un peu méchamment, mais elle est quand même franche. Et c'est comme ça depuis le début. Je sais que la mission du roi était de me rendre plus mature, de changer mon comportement, mais je pense que Evy a réussi sans vraiment le vouloir. Ou même s'en rendre compte. Elle affecte littéralement tout ce que je fais, dans un bon sens. Bien qu'il y a quelques mois, j'aurai tout fait pour ne plus l'avoir dans mon chemin, aujourd'hui c'est la seule personne qui égaye ma vie.

- Comment tu as fait pour soumettre le test ? questionne Evy en me faisant sortir de mes pensées.
- Leurs couverts. J'ai engagé un détective privé pour prendre le plus de leurs couverts après qu'elles aient mangé, c'était pas très compliqué, je lui dis tandis que je rapporte un autre document de mon bureau. Sœurs à 99,99 % ! Alors, ça t'embouche un coin, non ?

Evelyn lit rapidement le document officiel avant de lever les yeux vers moi, totalement ébahie.

- Quelles garces ! jure t'elle en se levant à son tour. Et dire que Kate a été ma meilleure amie, la seule, pendant plus de 6 ans ! Mais comment se sont-elles retrouvées ?
- Alors ça, c'est justement le mystère, je répond, frustré de ne pas avoir trouvé.
- Qu'est-ce que on va faire maintenant ? Tu pourrais simplement les mettre en prison pour tentative de meurtre au roi ? Ta simple parole équivaut à toutes les preuves du monde, propose t-elle sérieusement.
- J'y ai bien évidemment déjà pensé ma petite Evy, mais je ne crois pas que ce soit la meilleure idée. Je te signal que, par je ne sais quels moyens, elles ont réussi à distance à préparer notre mort. Le crash en hélicoptère, tu te souviens ? Je ne pense pas que c'était leur premier coup, et je suis certain que ce n'était pas leur dernier. Les mettre derrière les barreaux n'assurera pas forcément ta sûreté, je lui répond en caressant ses cheveux.

Je ne peux jamais me retenir de jouer avec ses cheveux. C'est quelque chose qui m'attire directement, systématiquement.

- Et la tienne, rajoute t'elle en glissant sa main sur la mienne, remettant une mèche rebelle derrière son oreille.

Elle me rend juste complément dingue. J'ai envie de l'embrasser,  constamment. J'ai envie qu'elle soit mienne, pour toujours. Mais après le fiasco qu'elle a subit devant tout le monde la dernière fois, et toutes les blessures qu'elle a enduré depuis, toute seule et sans que je n'ai été  présent pour la protéger... Je ne veux pas qu'il lui arrive ne serait-ce qu'une égratignure de plus. J'en tuerai immédiatement les auteurs.

- J'y pense ! Et si on était sur écoute, en ce moment même ? lance subitement la jolie brune.
- Calme toi, Evy, je répond en rigolant. J'ai fait inspecter mes appartements, on ne craint rien.
- Si tu le dis... Alors, on fait quoi maintenant ? Je veux dire, on ne peut pas les laisser faire pour autant...
- Non, bien sûr que non. Il ne faut pas qu'elles sachent que je suis au courant de tout ce qu'elles font. Je vais enquêter le plus possible, jusqu'à monter aux origines de tout ça, tout en nous protégeant. D'ailleurs, tu vas rester ici à partir de maintenant.
- Quoi ? Comment ça ? Tu n'as pas entendu les ordres du roi ? Je ne peux pas ! s'affole littéralement Evy, ce dont je ne suis absolument pas surpris.
- Ev, le roi est dans le coma, je dis en essayant d'être le plus neutre possible.

J'ai déjà pleuré plus tôt, tel un faible d'idiot. Je ne peux pas remettre ça. Je sais bien, de par son regard, qu'Evy n'aime pas quand je suis comme ça. C'est froid avec mon "père", ça l'a toujours été. Depuis que ma mère est morte, en fait. C'est littéralement le même scénario qui se répète. Et je suis totalement impuissant face à tout cela. Je sais que si le roi ne se réveille jamais, il va terriblement me manquer. Juste d'y penser me fait atrocement peur. Est-ce que je vais même réussir à gérer tout un pays, en l'absence de mon père ? Je sais bien que je ne serai jamais un aussi bon roi. Et c'est justement pour ce genre de situation que mon père voulait me préparer. Quel con j'ai été...

- Aaron... commence doucement Evy. C'est d'accord, je resterai ici à partir de ce soir, continue t'elle en prenant ma main dans les siennes.

Elle l'a bien compris, sans le moindre doute, j'ai en réalité besoin de sa présence plus que toute autre chose. Comment fait-elle ? Elle me comprend sans même que je n'ai à dire le moindre mot. Ce genre de chose n'était jamais arrivé, auparavant.

C'est ce qui fait que je l'aime davantage.

- Aaron, tu devrais te reposer maintenant. Ça a vraiment été une longue soirée et je suppose qu'une longue journée t'attend demain aussi, dit tristement Evelyn.
- Oui... Je vais devoir faire une conférence de presse pour annoncer la nouvelle aux citoyens. À moins que le vieux ne décide de se réveiller dans la nuit, j'essaye d'ironiser. Aller, fais pas cette tête, je rajoute en la décoiffant. Je te jure que ça va aller.
- Je n'en doute pas. Tu es mon Aaron, le très arrogant et fort Aaron, lance Evelyn avant de complément rougir.

J'ai tellement l'habitude de la voir virée au rouge que je sais immédiatement pourquoi. "Mon Aaron", qu'elle a dit. Elle me rend définitivement fou.

- J'aime te voir rougir pour moi, je m'entends lui dire sans même pouvoir m'en retenir.

Sérieusement ? J'ai pas trouvé mieux à dire ? Mais qu'est-ce qui se passe avec moi, bon sang ! Moi qui suis d'habitude tombeur, on passera les phrases d'accroche !

Evelyn ne répond pas et se contente de rougir plus. Elle est à tomber, tout simplement. Même dans ce pyjama qui ne la met pas du tout en valeur. D'ailleurs, elle n'a jamais rien portais qui l'a met vraiment en valeur. Il y a bien eu la petite robe rouge du slow de Noël, mais elle est plutôt d'un ancien modèle. Elle devrait juste prendre plus soin d'elle. Même si elle est déjà parfaite à mes yeux comme elle est, ça ne lui ferait que du bien.

- Aaron ? Tu penses à quoi ? me demande t'elle, ce qui me fait encore sortir de ma rêverie.
- Rien. Tu veux te laver en première ? je demande, en me rendant compte après du sens qui pourrait être compris.
- Oh, non. Je me suis déjà lavée tout à l'heure avant la fuite, et tout ce qui s'en suit, répond t'elle innocemment. Par contre, je vais te préparer le tiens, rajoute t'elle.

Elle ne me laisse même pas rétorquer qu'elle est déjà dans la salle de bain. Je sais ce qu'elle pense, elle est toujours mon assistance personnelle puisque le roi n'en a toujours pas décidé le contraire. Mais pour moi, elle ne l'est définitivement plus. Elle ne l'était déjà plus en rentrant d'Amazonie, où nous nous étions vraiment rapprochés. Elle ne veut pourtant pas le comprendre, quelle que soit la façon dont je le lui dis ou le lui montre. Elle est si têtue et bornée. J'ai décidément trop déteins sur elle.

- Ton bain est prêt, dit Evy en revenant dans ma chambre. Je vais préparer tes vêtements.

Ça ne sert à rien de protester, alors je me dirige vers la salle de bain où en effet, le bain est préparé. Je m'empresse de me déshabiller et de glisser dans ma baignoire dans laquelle je reste un bon quart d'heure.  Puis, j'enfile une serviette autour de ma taille et retourne dans ma chambre, où je trouve Evelyn, assise sur mon lit en rêvassant.

Lorsqu'elle me voit enfin, elle détourne presque trop brusquement le visage. C'est toujours la même chose quand elle me voit torse nu ou en serviette. C'est plutôt une réaction inhabituelle des femmes vis-à-vis de moi-même, mais c'est ce qui fait son charme. Elle s'est vraiment démarquée de toutes les autres nanas que j'ai pu côtoyer. Dont Blair. La personne qui veut me tuer, tuer celle que j'aime et qui a poignardé mon père. Après avoir coucher avec moi tant de fois. Je la hais. Je me vangerai, quoi qu'il arrive. D'elle et de sa sœur, tout aussi détraquée.

Je chasse ces idées de ma tête pour l'instant et constate qu'Evelyn me... matait ? Pendant que je suis allé prendre les vêtements qu'elle a déposé sur mon lit, elle me regardait. C'est vraiment dépaysant de sa part. Et ça me fait tellement rire !

- Tu te rince bien les yeux, ma tendre Evelyn ? je demande, hilare.
- Je... Pas du tout ! nie t'elle en détournant le visage, pivoine.

Je m'approche d'elle et m'assois à côté, toujours en serviette pour la narguer. Dieu, qu'est-ce que j'aime la mettre dans cet état ! Elle perd littéralement tous ses moyens. Elle essaye de reculer, moi me rapprochant, jusqu'à se retrouver collée à la tête de lit. Je me rapproche d'autant plus, jusqu'à ce qu'il ne reste que quelque centimètres nous séparant. Je peux sentir sa respiration saccagée qui accélère sur mon torse. Elle baisse la tête. Je relève sa tête pour la force à me regarder dans les yeux. J'aimerai savoir une fois pour toute si elle ressent la même chose pour moi.

Evelyn ne dit rien mais elle ne baisse pas le regard pour autant. Au contraire, elle le soutient. J'ai l'impression de voir du désir dans ses yeux, mais c'est aussi ce que j'avais eu l'impression de voir les fois où nous avons failli nous embrasser. Pourtant, à chaque fois elle s'est arrêtée sans aller jusqu'au bout. Je n'avais jamais connu ça avant. Et maintenant, je me sens comme ces lycéens boutonneux qui sont sur le point d'embrasser quelqu'un pour la première fois, alors que c'est naturellement faux. Et pourtant, je ne veux pas le faire si je ne suis pas certain qu'elle en a aussi envie. Je suis dans un tel état ! Elle va finir par me rendre dingue.

- Evelyn... je lâche dans un souffle sans pouvoir réellement terminer ma phrase.

Pour toute réponse, Evelyn se contente d'enfin agir.

Elle m'embrasse passionnément.
Elle m'embrasse comme personne ne m'a jamais embrassé.
Elle m'embrasse amoureusement.

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Hello tout le monde !

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Des bizous. ♡