CHAPITRE 29


À l'entente des paroles du garde, je pense immédiatement à la dague. Comment le roi peut-il se faire poignarder ? C'est un cauchemar.

J'ose un regard vers le prince, il est aussi blanc que neige. Il ne va pas bien. C'est plutôt légitime, son père vient de se faire poignarder. Je me sens si mal...

- Aaron ? Est-ce que ça va ? je demande en faisant abstraction du fait que les gardes sont encore là.

Dire que quelques minutes plus tôt je m'attendais à ce qu'ils viennent me chercher afin d'être enfermée à nouveau. J'aurai préféré cela, finalement. Et de loin ! Pauvre roi Chuck...

- Il... Il s'est fait poignardé ? Bougez de mon chemin, crie le prince en s'avançant vers la sortie, et je le suis.

Aaron quitte ses appartements en direction de l'étage du dessus qui est celui de son père. En sortant, nous remarquons rapidement que le château est sans dessus-dessous. Tout le monde court, la panique règne dans cet endroit. Personne ne remarque le prince, c'est pour dire que le trouble a largement pris place ! C'est une situation qui n'est jamais arrivée ici, enfin pas de ce que je sache. Oh, si. La mort de la reine.
Oh mon dieu, cette situation doit rappeler des souvenirs horribles au prince !

Nous montons les escaliers rapidement, j'essaye tant bien que mal de suivre le prince malgré la foule qui descend et monte, certains en pleurs. Je ne peux mentir, ce paysage est effrayant, et la suite ne prévoit rien de mieux.

Nous arrivons finalement devant les portes de ses appartements, des infirmières en sortent affolées, tenant les bassines ensanglantées et outils de chirurgie. Le prince entre et je le suis dans la chambre du roi, les gardes étant trop préoccupés pour me remarquer. Comme tout le monde, en fait.

À l'intérieur, c'est le drame. Un chaos prend place, et en voyant le roi alité mon cœur se serre et je retient mes larmes. Il y a plusieurs machines qui sont disposées et liées au roi, et énormément de sang tache les draps de soie. C'est une horrible scène qui se dresse sous mes yeux. J'en détourne le regard et remarque les trois médecins supérieurs de la cour, dont le chirurgien qui s'est occupé de ma cuisse quand nous sommes rentrés de l'Amazonie. Je constate aussi que Anne est présente, elle ne m'a pas encore remarquée et c'est tant mieux. Des majordomes et gardes du corps se tiennent non loin du lit. Et enfin, les deux personnes que je redoutais le plus de croiser. Kate et Blair.

Blair est par terre, en pleine crise de pleurs tandis que Kate, Anne et deux autres autres servantes essayent de la calmer. En me voyant, Kate et Blair font une chose qui me glace de l'intérieur.

Elles esquissent un sourire. Le même, au même moment. Leur ressemblance me frappe en plein visage. Comment ai-je pu faire pour ne pas la remarquer, tout ce temps ? Ainsi que les autres ? Elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau, l'une étant blonde, l'autre brune. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas le constater. Et ça a été le cas d'absolument tout le château, apparemment.

Comment peuvent-elle sourire dans une situation pareille ? En pleurant, qui plus est ! Je leur lance un regard noir, un regard qui leur dit que je finirai par révéler au monde entier le crime qu'elles ont commis. Parce que oui, cela ne fait aucun doute, ces monstres ont poignardé notre bien-aimé roi, avec la dague de la vision. Un des meilleurs roi que la nation anglaise ait pu connaître, elles l'ont tout simplement poignardé !

Je ne les déteste que davantage, si c'est encore possible.

J'essaie d'oublier les deux diablesses et me concentre sur Aaron. Il ne mérite rien de tout cela ! Dire que Blair, une personne avec qui il a partagé des moments d'amour passionnels, a pu faire une chose aussi affreuse ! Des larmes remontent à cette pensée, il n'a décidément rien fait qui mérite un tel châtiment. C'est bien trop. Et dire que je lui cache toute cette horripilante vérité... Comment vais-je regarder le prince dans les yeux, maintenant ? Je ne serai pas mieux que Blair et Kate si je lui cache tout cela. Il faudra bien que je finisse par tout lui avouer...

Le prince se rend lentement vers le lit de son père, les médecins lui cédant le passage. Anne fait une légère référence, elle possède des petits yeux rouges, cette image me fend le cœur. Aaron s'assoit près de Chuck et lui prend la main. Il ne dit rien, aucune larme de sort de ses yeux, mais je le connais suffisamment pour savoir qu'il doit être meurtri, au fond.

- Comment est son état ? demande soudainement Aaron, arrêtant le silence qui s'est installé si on oubli les halètements incessants et insupportables de Blair.
- Il est dans le coma, mon prince, répond le premier médecin supérieur. L'hémorragie a cessé mais nous ne pouvons dire quand il se réveillera, si fini par se réveiller.

La mâchoire du prince se crispe, puis il se lève.

- Le criminel a-t-il été arrêté ? interroge le prince aux gardes du corps.
- Non, mon prince, répond le premier. La police est sur le chemin pour ouvrir l'enquête.
- Occupez vous d'eux quand ils seront là, puis vous m'en ferez un rapport. Est-ce que le criminel a au moins laissé l'arme derrière lui ? Ou autre chose ?
- Rien, mon prince, dit le garde du corps en baissant la tête.

Puis le prince se retourne vers moi, en ignorant Blair qui s'est levé à son tour en s'approchant de lui, sûrement pour tenter de le consoler.

- Viens avec moi, me dit-il tandis qu'il sort de la pièce.

Je jette un rapide coup d'oeil autour. Anne me regarde curieusement, tandis que Blair et Kate me lancent des regards meurtriers. C'est bien à leur effigie, ces garces.

Je fais une rapide référence en regardant le roi, et prie intérieurement pour qu'il se rétablisse et qu'il se réveille. Il est la dernière famille du prince, je veux qu'il soit là pour lui. Quand bien même je sais que ces deux là ne sont pas très proches, je sais aussi que Aaron aime son père, même si il ne le montre pas. En plus, me dire que une de leurs dernières confrontations a été de ma faute, et que Aaron lui a tenu tête... Oui, il faut que Chuck se réveille, c'est une nécessité.

Je sors ensuite sous tous les regards des personnes présentes dans la chambre. Ils doivent sûrement se demander de quoi Aaron veut parler avec moi dans ce genre de situation. Moi, en l'occurence je sais. Une boule au ventre se forme rien qu'à y penser.

Je retrouve Aaron dans sa chambre, je savais qu'il voudrait un peu de tranquillité et de calme pour en parler. Je ferme la porte et me diriger vers son lit, sur lequel il est assis en se massant les tempes.

- Je suis désolée, je lance la première en me posant à ses cotés.

Aaron souri timidement. Il est si mignon.

- Pourquoi est-ce que tu t'excuses toujours alors que c'est jamais de ta faute ? me questionne t-il.
- Je... Pour tellement de raisons. J'ai quelque chose à te dire, Aaron. C'est compliqué et tu vas certainement m'en vouloir, mais...
- Tu veux sûrement me dire que c'est Blair et Kate les responsables et que la dague était sans doute la leur ? lance subitement Aaron tandis que j'ai l'impression que mes yeux vont sortir de leurs orbites.
- Que... Comment vous pouvez savoir ? Je veux dire, je vous l'ai caché et vous n'aviez aucun moyen de comprendre, si ? je demande, le cœur battant à tout rompre.
- Calme-toi, Evelyn. Tu comptais me le dire que maintenant ? Sérieusement, je suis déçu, m'avoue t-il ironiquement.
- Excuse-moi... Ce n'est pas que je ne voulais pas mais comment j'aurai pu te faire croire que la pupille du roi et ma meilleure amie veulent tuer la famille royale, et moi au passage ? j'essaye d'ironiser aussi ce qui arrache un sourire au prince.
- J'avoue que j'aurai pensé à une blague, me dit-il.
- Tu vois ! Sinon, est-ce que ça va, toi ? je continu en le regardant gravement.
- Oh, oui. J'ai découvert que mon père vient de se faire poignarder par une psychopathe avec qui j'ai partagé mon lit durant plusieurs années, mais ça va, me répond-t-il en rigolant.
- Aaron...
- Tu as gagné. Non, je ne vais pas bien du tout. Prends moi dans tes bras, Evy, me demande t-il de ses grands yeux tel un petit enfant demandant des sucreries.

Comment refuser ? Sans hésiter et sans un mot, je prend Aaron dans mes bras. Je glisse doucement mes doigts dans ses doux cheveux et je le sens trembler légèrement. Il... Il est en train de pleurer ? Ce ne peut pas être possible. Comment Aaron, le si macho et narcissique Aaron, peut-il être en train de pleurer dans mes bras ? Je ne peux plus, mon cœur me fait tellement mal ! Il est d'habitude extrêmement fier, le voir pleurer me dépayse énormément. Je sens une larme couler le long de ma joue mais je viens immédiatement l'écraser. Je dois au moins essayer d'être forte pour lui. Aujourd'hui, c'est à moi de le réconforter comme il l'a tant fait pour moi depuis notre rencontre.

Je le borde encore plusieurs minutes dans le silence le plus tatol, loin du chaos du palais, tandis que ses tremblots augmentent. Je me sens si inutile ! J'aimerai tellement pouvoir apaiser sa douleur...

Finalement, Aaron se redresse dans le calme. Il me regarde intensément dans les yeux, et voir pour de vrai ses yeux rougis par les larmes me déchire le cœur, cette situation me chagrine tant...

- Merci Evelyn, fini par lâcher le prince dans un murmure en séchant ses larmes.
- Merci à toi, de m'avoir ouvert ton cœur, je rétorque en touchant de bout de mes doigt sa joue pour sécher ses larmes.

Aaron sourit. Il a un magnifique sourire. J'aimerai qu'il ne puisse rien éprouver d'autre que de la joie dans sa vie.

- Tu n'est pas curieuse de savoir comment j'ai compris pour Kate et Blair ? m'interroge Aaron tandis que je le regarde en silence chercher des documents dans un tiroir de son bureau.
- Si, bien sûr que je le suis ! Mais tu es certain de vouloir en parler maintenant ? Il commence à se faire tard, tu devrai de reposer, je lance en pensant à cette bien trop longue soirée et à tout le travail qu'il aura à faire après l'annonce de cette triste nouvelle au peuple anglais.
- Je ne crois pas que je vais réussir à dormir de si tôt ma petite Evy, répond le prince en effleurant ma joue, me laissant frissonnante.
- Bien, alors je suis toute ouïe !
- Tu te souviens quand Blair t'a giflé avant de t'avoir dit pour le crash en hélicoptère et la façon dont elle réussirait à nous tuer, toi et moi ?
- Comment oublier ? je dis sarcastiquement.
- Je ne t'ai bien évidemment pas cru quand tu as trouvé un excuse. J'étais tellement en colère contre cette barge que j'ai cru que j'allais commettre un meurtre durant ces trois derniers jours ! Autant parce qu'elle a levé la main sur toi, qu'à cause de ses propos déplacés.
- Tu comprends ce que j'ai pu ressentir ces dernières journées alors, je me moque gentiment.
- Je t'assure que il ne fallait pas qu'elle passe devant moi avec sa sœur aussi timbrée qu'elle. Je ne les aurait pas rater, dit-il frustré, tandis que sa mâchoire se crispe.
- Sa sœur ? Donc Kate est vraiment sa sœur ! Je ne peux pas le croire ! Comment tu as pu savoir ? je demande, choquée même si ce n'est pas surprenant.
- J'ai fouiné dans les actes d'état civil de Kate, d'abord. Il s'avère que ses parents sont des parents adoptifs, elle a été envoyée à l'orphelinat Saint Cecilia à sa naissance, j'y ai donc envoyé un expert pour demander des informations sur qui l'a envoyé.
- Et alors ? je demande, désireuse de savoir la suite.
- Christopher Anderson ! Le père de Blair est celui qui a personnellement ramener Kate à l'orphelinat.
- Comment tu peux savoir ? je questionne en me levant d'un bond de stupeur, puis en me rasseyant.
- Les documents qu'il a dû signer en abandonnant sa fille, j'ai pu les avoir en usant de mes pouvoirs, dit-il fièrement.
- Et tu ne m'a rien dit pendant trois jours ! je crie presque en regardant le document en question avant de croiser les bras sur ma poitrine, vexée.
- Tu ne pas rien dit non plus pendant... pendant combien de temps d'ailleurs ?
- Je ne sais plus... quelques semaines, je répond honteusement en repensant à la première vision dans laquelle j'ai vu clairement nos deux ennemies.
- Tu oses m'en vouloir ? Tu ne manque pas de toupet, jeune femme ! relève t-il en crânant carrément.
- On est quitte à présent ! je lance en espérant qu'il accepte.
- Voyons, rigole t-il. Très bien, laisse moi continuer mon histoire à présent.
- Parce que ce n'est pas fini ?
- Bien sûr que non ma petite Evy. Ce n'est que le début, crois moi sur parole, lâche t-il en faisant glisser ses doigt dans mes cheveux d'un geste attendrissant.

Comment lui dire que je pense exactement la même chose que lui ?

C'est clairement le début d'une guerre avec elles, et je suis bien contente d'avoir enfin l'amour de ma vie à mes côtés.

En espérant un happy ending, si possible...

****

Hi ! Oui, oui, vous ne rêvez pas ! Un deuxième chapitre dans la lancée ! Alors que demain je dois me réveiller à 6 heures du matin pour mon premier partiel :'(. Souhaitez moi bonne chance !

Sinon, comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Dites moi tout en commentaires !

N'hésitez pas à voter et à partager !

Des bisous. ♡

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