CHAPITRE 28


- Henry ? je demande en ne comprenant pas ce que celui-ci fait à une telle heure ici.
- Evelyn, est-ce que tout va bien ? Pourquoi ces gardes te pourchassent-ils ? Attends, rentrons avant que tu ne me réponds. Je sens que tu as pas mal de choses à me dire, dit doucement le meilleur ami du prince en m'aidant à me relever.

Henry m'entraîne dans les appartement du prince sans même lancer un regard aux quatre hommes. Il est connu ici, c'est normal qu'ils le laissent entrer ainsi. Heureusement que j'ai pu le trouver devant la porte, je ne sais dans quelle situation je serai à l'heure actuelle ! Sûrement devant la roi, en train de me faire sermonner une énième fois parce que je ne suis pas rester dans ma chambre, selon ses maudits ordres. Ces trois derniers jours on été épouvantables ! Je suis bien contente d'être sorti un peu. Même si cela m'a valu une course poursuite avec des gardes super costauds. Quelle ironie.

- Qu'est-ce que tu fais ici à une telle heure Henry ? je questionne la première tandis que je m'assois sur un des sofas du salon du prince, Henry vient se joindre à mes côtés.
- C'est Aaron qui a demandé à me voir. J'ai entendu ce qu'il s'est passé, j'en suis vraiment désolé, répond t-il en posant une de ses mains sur mon épaule.
- Ce n'est pas de ta faute, tu n'as pas à t'excuser, je réplique en souriant. Je suis contente de t'avoir trouvé, je n'aurais pas pu rentrer ici sans ton aide.
- Je peux savoir pourquoi tu as l'air si... mal en point ? Je veux dire, tu as la lèvre coupée et des bleus sur ton joli visage. Qui a pu te faire une chose pareille ?

Je raconte rapidement à Henry la chronologie de ces derniers jours. Depuis l'audience devant le roi qui a montré la vidéo où le prince et moi avions failli nous embrasser, à ma punition dans ma chambre et aux servantes qui n'ont pas hésité à me cracher dessus et à me maltraiter quand elles l'ont pu. Oui, ces derniers jours n'ont pas été de tout repos et Henry le comprend bien. Il le comprend tellement qu'il n'hésite pas à me prendre dans ses bras, en signe de réconfort. Et en effet, ce geste marche étonnamment bien. Tout mon corps se détend tandis qu'il chuchote des mots doux au creux de mon oreilles en me caressant les cheveux. Je me laisse aller et commence à pleurer. Ça a été si dur pour moi, bon sang ! Je n'ai absolument rien fait qui méritait un tel traitement... J'ai été si seule... Même cet arrogant de prince n'a pas pointé le bout de son nez ! Quel idiot, je le hais !

- Je vous dérange, peut-être, lance une voix grave qui ne montre aucun signe de joie.

Je me dégage instantanément des bras chaleureux du beau blond et mon regard croise directement celui du prince. Il ne pouvait pas tomber au meilleur moment, ce crétin !

- Je peux savoir ce qu'il se passe ? demande autoritairement le grand brun en enlevant son manteau.

Il a l'air mécontent. Sérieusement ? Bonjour, sinon. On ne s'est pas vu depuis trois jours, quand même ! Il pourrait au moins me demander si je vais bien !

- J'ai rencontré Evy devant la porte, elle était encerclée de gardes. Je l'ai faite entrer, elle était en train de me raconter toute cette histoire, lui répond Henry tandis que je reste silencieuse.

Je sèche mes larmes en sentant le regard lourd du prince sur moi. Je n'ai pas envie de lui parler. Enfin... Pas totalement. De toutes évidences, je suis obligée de le faire. Il ne faut pas que j'oublie le but premier de ma fuite. La dague ! Je dois lui en parler, mais je ne peux pas le faire devant son meilleur ami. Il ne sait rien à propos de toutes mes visions, personne ne sait en réalité. Mis à part l'insolant de prince, bien sûr.

- Vous aviez l'air de faire bien plus que de parler, dit subitement de prince en brisant le blanc qui s'était installé.
- Oh, tu sais quand une demoiselle ne va pas bien, le premier geste est de la réconforter un minimum, rétorque Henry en rigolant ce qui fait diminuer considérablement les tensions et je lui en suis reconnaissante.

D'ailleurs, je me retient difficilement de lui dire qu'il devrait sûrement prendre modèle sur son ami ! En demandant de mes nouvelles, par exemple ! Je suis vraiment remontée, ça oui.

Henry reste une bonne trentaine de minutes. Il discute avec le prince dans la chambre de ce dernier tandis que moi, je suis toujours dans le salon. J'ai bien compris qu'ils avaient besoin de parler de quelque chose de personnel, et même si j'aimerai énormément savoir de quoi, je m'en suis abstenue.

Ma solitude se termine enfin quand ils entrent dans le salon. Henry me dit au revoir en me reprenant légèrement dans ses bras, ce qui ne manque pas de ma faire rougir malgré ma situation.

- Ne t'inquiète pas Evelyn, tout finira par retourner dans l'ordre, lance le blond aux yeux bleus avant de quitter définitivement la pièce.

Il nous laisse ainsi dans le silence le plus glacial que j'ai pu connaître avec Aaron. Pourtant, d'habitude les silences que nous partageons n'ont rien de gênants, au contraire ils sont plutôt relaxants. Là, la seule chose que j'ai envie de faire et de m'enterrer plus bat que terre. Et d'embrasser le prince, mais ça, c'est une toute autre histoire...

- Je peux savoir pourquoi tu es sorti de ta chambre en fuyant ? lâche finalement le ténébreux brun en s'approchant de moi.
- Peut-être parce que sinon je n'ai pas le droit de sortir du tout ? je réplique un peu trop agressivement, mais je ne le regrette pas.
- Tu pouvais simplement demander à me voir, les gardes t'auraient escorter, lance Aaron en me regardant droit dans les yeux.
- Pardon ? Tu crois que je n'ai pas déjà essayé ?
- Ils n'ont pas accepté ?
- Ils m'ont ri au nez, figure-toi ! je hurle presque, tremblante.
- Evelyn, qu'est-ce qu'il y a ? Et puis, pourquoi est-ce que ton visage semble si blessée ? Blair t'a encore frappé ? interoge Aaron, qui semble enfin inquiet.
- Non, ce n'est pas de sa faute. C'est rien, laisse tomber, je dis doucement, ne voulant plus parler de ce qu'il s'est passé durant le temps d'enfermement.
- Dis-moi ! Si quelqu'un te frappe, je lui ferai payer cher, crois moi.
- Je ne veux pas que tu fasses payer cher qui que ce soit, Aaron, alors laisse tomber. Tu veux ? je demande, fatiguée de cet interrogatoire.
- Tu dois me le dire, Evelyn ! Qu'est-ce qu'il s'est passé, enfin ?
- Tu veux savoir ce qu'il s'est passé ? Tu n'avais qu'à chercher à savoir ces derniers jours ! C'est impossible que tu n'aies pas entendu parler du traitement que j'ai subi de la part de, attends que je réfléchisse... tout le monde ! je fini par exploser, en larmes et devant le regard étonné du prince.

Il ne répond pas. Je sais qu'il culpabilise, je le connais. C'est bien fait, il m'a cherché. Il n'avait qu'à abandonner l'affaire !

Personne ne parle. Je n'arrive même pas à arrêter de pleurer. J'ai tellement accumulé, ces derniers jours ! Entre la découverte des plans diaboliques de ma meilleure amie et de sa " sœur ", du fait qu'elle me déteste en réalité, du fait qu'elles veulent nous tuer, qu'elles ont en fait déjà essayé, et tout ce qui s'en suit ! Je n'en peux tout simplement plus ! Trop, c'est trop...

- Je... Je ne sais pas quoi dire, m'avoue le prince après des secondes entières  beaucoup trop longues.

Je ne répond pas. Quel enfoiré.

- Je... Est-ce que tu vas bien ? fini t-il par me demander, tout de même.

Je ne répond toujours pas.

Mais cette fois, je souris et je crois le que prince le remarque. C'était tout ce que je demandais, moi...

- Je... J'ai eu une vision ce soir, je brise le silence après quelques secondes en séchant mes dernières larmes.

C'est au tour du prince de ne pas répondre cette fois. Non, à la place il me prend dans ses bras. Stupéfaite, je n'ai même pas le temps de réagir !

- Tu es si mignonne, dit-il comme simple justification.
- Et toi, tu es vraiment bizarre ! Lâche-moi, imagine qu'il y ait encore des caméras, je lance en jetant un œil aux alentours.

La vérité, c'est que je n'ai pas du tout envie qu'il me lâche. Je veux qu'il me sert davantage et plus fort encore.

Étrangement, c'est comme si il lisait dans mes pensées puisque il s'exécute de le faire. J'enfoui mon visage dans son cou si chaud, ça me fait tellement de bien un peu de chaleur dans ce froid de janvier... C'était tout ce dont j'avais besoin. Tel un anesthésiant pour moi, Aaron sait comment y faire pour que je ne resente plus aucune douleur, émotionnellement et physiquement.

Pourquoi doit-il être un prince, et moi une servante ? Mon cœur se sert à cette pensée et je chasse ces idées de ma tête.

Après plusieurs minutes, Aaron se détache finalement de moi, à contre cœur. 

- Bien, maintenant tu peux me dire. Quelle était la vision ? demande Aaron tandis que nous entrons dans sa chambre.
- Une main tenant fermement une dague, c'est tout ce que j'ai vu, je répond en me remémorant la beauté de l'arme.
- C'est étrange. Pourquoi une dague ? Ce n'est pas très commun comme arme.
- Est-ce que tu connais quelqu'un en possédant ? Elle était très belle, incrustée de rubis, je précise.
- Non, je ne crois pas. En tout cas, tu as bien fait de venir me prévenir. Tu ne dois plus t'en soucier, à présent.

Plus facile à dire qu'à faire, mon grand !

- Tu sais... Pour la punition, c'est le roi qui en est responsable. Je veux dire, je le savais, mais je ne pensais pas du tout que ce serait à ce point. Je n'avais pas cette idée des choses que tu subissais, je ne m'en rendais pas compte. J'ai été débordé ces derniers jours, j'ai aussi dû rechercher les auteurs des caméras dans ma chambre. En tout cas, je suis désolé de ne pas m'être occupé de toi, dit Aaron en replaçant mes cheveux derrière mon oreille.
- Aaron qui s'excuse... Je suis une privilégiée, dis-moi, je lance en rigolant. Ce n'est rien, ne t'en fais pas. C'était plutôt immature de ma part de réagir comme tout à l'heure.
- C'était plutôt enfantin oui, ironise t-il. Mais c'est ce qui fait que tu es si charmante... et importante à mes yeux.

Mes joues virent à l'écarlate à l'entente de ses propos et je lui souris.

- Est-ce que tu as trouvé qui a placé les caméras, au final ? je demande, la boule au ventre.

Si il découvre que c'est Blair et Kate qui en s'ont à l'origine, il risque de tout découvrir derrière. Ce n'est pas le moment...

- Non, impossible de remonter jusqu'à ces malfaiteurs. J'ai pourtant engagé des spécialistes, et pourtant il n'y a eu  aucun résultat !
- C'est sûrement des idiots qui voulaient s'amuser un peu en ayant des films du prince d'Angleterre, je mens.
- Sûrement, mais ça t'a mis dans de sacrés draps. Je n'ai toujours pas trouvé la solution pour faire changer d'avis le roi quant à ta punition, qui n'a d'ailleurs toujours pas été décidée.
- Ce n'est pas grave, je suis certaine que tu as donné ton maximum. Le roi reste le roi, après tout ! je lance en rigolant nerveusement.
- Evy... J'ai hâte de devenir roi à mon tour... Tout sera si... différent.
- J'en suis absolument sûre. Tu seras un excellent roi, parce que tu es une excellente personne, je dis en prenant timidement son visage entre mes mains.

Mon cœur bat très vite, mais je fais abstraction de ce détail. Je veux profiter de son visage avant que je ne sois enfermée de nouveau. Je sais que Aaron ne peut rien y faire. Juste de le voir, c'est tout ce que je demande. Je l'aime et je n'ai pas envie d'être privée de sa personne. Mais que faire ? Ce n'est pas comme si que j'avais énormément de choix. Tant pis, profitons pleinement de ce moment, avant que les gardes ne viennent m'éscorter jusqu'à ma chambre.

Nous savons tous les deux que nous devons respecter les ordres du roi, au risque qu'il décide quelque chose d'encore pire.

Plusieurs minutes passent silencieusement. Si il n'y avait pas tout ce contexte plutôt triste derrière la scène, j'aurai pensé que c'est un moment magique. Je me prive de penser comme ça, devoir quitter le prince sera d'autant plus amère. Peut-être que je ne pourrai plus jamais le revoir, si telle est la décision du roi...

Le moment se termine finalement par l'entrée de gardes agités. Ils sont sûrement là pour me ramener dans ma chambre. Mais pourquoi n'ont-ils pas frappé à la porte ? Ils n'ont normalement pas le droit d'entrer ainsi.

- Comment osez-vous entrer sans ma permission dans ma chambre ? hurle autoritairement Aaron en se levant à l'encontre des deux gardes.

Ils ont vraiment l'air agités. C'est étrange. J'ai un très mauvais pressentiment. Pourquoi ?

- Mon prince ! C'est le roi... Il... Il a été poignardé ! disent-ils presque en cœur, de plus en plus troublés.

Mon cœur manque plusieurs battements.

La dague !

****

Hello ! Voilà, le chapitre que vous avez tant attendu !

Alors, je suis vraiment, vraiment désolée du retard, mais en ce moment ce n'est pas ouf pour moi. Je suis en pleines révisions pour mes partiels qui comment mardi, jusqu'au 19 décembre, donc il n'y aura pas énormément de chapitres, encore désolée.

Mais il y en aura énormément une fois que tout sera fini !

Alors, comment avez-vous trouvé ce chapitre ? La fin ? Des spéculations ? À vos commentaires !

N'hésitez pas à partager et à voter, ça me ferait très plaisir !

Des bisous. ♡

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