Chapitre 60
– Qu'est-ce qu'elle fait là ? Demande-t-il, le regard plein de noirceur.
– Salut Alex... Soupire-je avec peine.
– Ne prononce pas mon prénom, je te l'inter.-/
– S'il te plaît Alex, ne soit pas désagréable. Intervient Aubry en me lançant un regard compatissant. Nous sommes des adultes alors, comportons nous comme tels, s'il te plaît.
J'ai du mal à soutenir son regard tellement il est noir. Aubry l'incite à venir s'installer en face de moi et après quelques secondes de réticence, il finit par céder, puis elle revient s'asseoir près de moi, prend ma main dans la sienne pour me faire comprendre qu'elle est là, et que je ne dois pas m'inquiéter.
– Pourquoi m'as-tu fait venir ? Demande-t-il à sa cousine, la mine toujours serrée.
– Pour que tu aies une discussion avec Candys, elle a quelque chose à te dire et s'il te plaît, j'aimerais que tu l'écoute.
– Je n'en ai pas en.-/
– Je suis désolée. L'interrompre-je, la voix pleine de remords. Je suis vraiment désolée pour tout ce qui s'est passé quand nous étions au collège.
– Tu veux parler des harcèlements auxquelles tes amis et toi aviez pris un malin plaisir à me faire subir ? Lâche-t-il amèrement.
– Je n'ai jamais participé à ça et tu le sais...
– Pas directement mais tu prenais ton pied à me regarder être torturé par eux avoue le !
– Pas du tout ! Je ne suis pas comme ça !
– Menteuse ! S'emporte-t-il. Tu crois que je ne vous voyais pas ta copine la blonde là et toi, vous moquer de moi ?
– Non, je n'ai jamais fait ça...
– Malheureusement pour vous et heureusement pour moi, je ne suis plus le même aujourd'hui. J'ai réussi à m'en remettre et à passer outre toutes vos menaces.
– Je ne t'ai jamais harcelé Alex... Répète-je au bord des larmes.
– C'est bon, ça suffit ! Intervient de nouveau Aubry en se mettant entre nous. Écoute Alex, c'est du passé maintenant et je pense que tu devrais oublier tout ça s'il te plaît.
– Quoi ? Mais de quel côté tu es à la fin ?
– Du tien bien sûr mai.-/
– Non, il n'y a pas de mais qui tienne ! Je suis ton cousin, ton sang et cette fille n'est personne pour toi !
– Arrête, c'est ma petite amie et j'aimerais que les choses s'arrangent entre vous. Dit-elle posément.
– Ta petite amie ? Réplique-t-il dans un rire jaune. Cette fille ne te mérite même pas. Je ne sais pas ce qu'elle t'a raconté, mais tu ne devrais pas avoir autant confiance en elle. Crache-t-il dans un excès de colère en me pointant du doigt.
– Ça suffit maintenant ! Tu ne me connais pas, alors je ne te permets pas de parler de moi ainsi.
Il se lève en rigolant alors que je ne sais même pas ce qui est marrant dans tout ce que j'ai dit.
– Tu es fausse comme toutes les autres. Tu fais croire à ma cousine que vous êtes en couple alors que tu continue toujours à voir ton ex ! Lâche-t-il comme une bombe qui n'attendait qu'à exploser.
Mon cœur rate un battement à la fin de sa phrase, j'ai l'impression que je vais m'évanouir à l'instant. Une chaleur très désagréable m'envahit tout le corps quand je sens le regard d'Aubry, rempli d'incompréhension se poser sur moi.
– Qu-quoi ? Qu'est-ce que tu racontes ? Marmonne-t-elle difficilement, sans me quitter des yeux.
– Eh bien, ta chère petite amie comme tu le dis si bien, n'a jamais cessé de voir son ex copine. Pas plus tard que la semaine dernière je les ai vu ensemble deux fois. La première fois, dans un cabinet d'avocat et la seconde, toujours le même jour, en soirée chez elle. Cherche à savoir ce qu'elles ont bien pu faire ce soir là avant de dire fièrement qu'elle est ta petite amie. Vocifère-t-il.
Je baisse les yeux tellement je me sens mal. Ma poitrine se resserre, j'ai dû mal à bien respirer et mon visage est inondé de larmes. Je n'ose même plus regarder Aubry dans les yeux, qui sûrement est dans tous ses états en ce moment. Je savais très bien que cette histoire finirait par me rattraper seulement, je ne savais pas que ce serait aussitôt.
Après quelques secondes de silence, je réunis le peu de force qui me reste pour refaire face à Alexender. Il vient de dire une chose qui a éclairci tous mes doutes.
– Alors, c'est bien toi qui me surveille depuis tout ce temps ? Demande-je pour plus de certitude de sa part.
– Tu vois, elle ne le nie même pas ! Rigole-t-il.
– C'est toi qui t'amuse à me faire peur depuis deux ans et ça te fait rire en plus ? M'emporte-je cette fois-ci, à bout de nerfs.
– Quoi ? Tu racontes n'importe quoi là ! Je t'ai juste suivi deux fois pour voir si tu étais vraiment sincère avec ma cousine mais j'ai découvert que ce n'était pas le cas. D'ailleurs, ça ne m'étonne même pas venant de toi, tu n'es pas différente des autres et ne vas pas dire le contraire.
– C'est bon ça suffit. J'en ai assez entendu là ! Lâche Aubry, toute peinée par la situation.
Elle se rapproche de moi, la mine plus serrée que cet après-midi, les yeux larmoyants et je ne sais même pas si je vais réussir à la convaincre cette fois ci. J'ai tellement peur de ce qui pourrait se passer, je n'ose même pas imaginer ce qu'elle pense de moi maintenant.
– Aubry... Soupire-je tendrement.
– Que vas-tu lui dire maintenant hein ? Que j'ai inventé tout ça ?
– C'est bon j'ai dit ! Hurle-t-elle à bout de nerfs. Alex s'il te plaît, tu peux nous laisser maintenant ?
– Ne te fie pas à sa gueule d'ange pour gober tout ce qu'elle va te raconter cousine, c'est une gross.-/
– S'il te plaît Alex laisse nous ! Le coupe-t-elle à nouveau.
Il me lance un dernier regard noir en se levant. Le sourire vainqueur qu'il affiche par la suite en voyant dans quel état il a mis Aubry avec cette nouvelle m'écœure au plus haut point. Il a réussi son coup, semer le trouble entre nous. Comment vais-je pouvoir arranger les choses maintenant ?
Toute silencieuse, elle le raccompagne jusqu'à la porte avant de revenir s'installer en face de moi, son visage entre les mains. Je la regarde se retenir de toutes ses forces de me crier dessus et ça me fait mal au cœur. Je sens que cette nouvelle vient de briser un truc d'irréparable entre nous et je m'en veux tellement.
– D'accord... Je t'écoute. Souffle-t-elle posément, le visage toujours camouflé par ses mains.
– Je suis désolée... Murmure-je, la tête baissé.
– S'il te plaît, épargne moi tes excuses pour le moment, dit-t-elle en relevant enfin la tête vers moi, et... Explique moi les choses clairement. Il doit forcément avoir une explication à tout ça !
Elle se lève brusquement de son fauteuil, ce qui me fait sursauter et se met à faire les cent pas dans la pièce. La voir lutter ainsi avec sa colère pour ne pas dire quelque chose qui me blessera à coup sûr et qu'elle finira par regretter à la fin me brise littéralement le cœur.
– Tu n'as pas essayé de le contredire tout à l'heure, alors j'attends tes explications, c'est tout ce que je veux présentement. Continue-t-elle posément.
– D'accord, mais rassois toi d'abord s'il te plaît...
Elle me regarde un court instant, toute hésitante, mais finit par le faire dans un soupire lasse.
– C'est bon, je t'écoute...
– La semaine dernière, j'ai croisé Lyndsay par pur hasard après avoir terminé mon entretien dans le cabinet qui m'a retenu.
– D'accord, et qu'est-ce qu'elle faisait là bas à ce moment précis ?
– En fait... Il se trouve que c'est le cabinet de sa mère, la procureure Paterson. Marmonne-je en évitant son regard.
– Waouh ! S'exclame-t-elle dans un rire jaune.
– J'allais te le dire je t'assure !
– Ah oui ? Et quand exactement ? Quand je vous aurai vu ensemble, comme c'était le cas ce matin ? Réplique-t-elle dans un excès de colère.
– Non pas du tout, je voulais juste trouver le bon moment pour le faire...
– Tu es sérieuse là ? Et concernant la soirée que vous avez passé ensemble ? Tu attendais aussi le bon moment pour me le dire ?
– Je t'assure qu'il ne s'est rien passé entre nous cette nuit là, nous avons juste discuté et regardé un film, rien de plus. Essaye-je désespérément de me défendre.
La tête baissée, elle reste silencieuse pendant plusieurs secondes qui m'ont semblé interminables, puis pousse un long soupire en me refaisant face. Son visage est tout rouge et ses yeux pleins de larmes, mais elle réussit toujours à garder son calme.
– Cette fameuse nuit, c'était quand exactement ? Demande-t-elle, la voix cassée.
– Aubry...
– Réponds moi s'il te plaît...
Je ne veux plus la blesser, je n'arrive même plus à soutenir son regard tellement je m'en veux énormément.
– Candys...
– Le soir où j'étais censée passer du temps avec Sam. Avoue-je la gorge serrée.
– Ça c'est la meilleure ! S'exclame-t-elle en se relevant, toute peinée.
– Écoute moi s'il te plaît...
– Tu m'as menti. Je t'ai fait confiance tout ce temps et toi tu m'as regardé droit dans les yeux et tu m'as menti. Lâche-t-elle dans un sanglot.
La voir finalement lâcher prise de cette manière me donne juste l'envie de disparaître. Là c'est sûr, je viens de lui brise le cœur.
– Je suis vraiment désolée Aubry. Je ne voulais pas que tu te fasses de fausses idées.
– Et bien là, c'est trop tard. Je ne sais même plus si je dois te croire maintenant ou pas.
Elle s'avance jusqu'à ses grandes baies vitrées, le visage tout humide et je la suis tout doucement.
– Aubry... Je n'ai jamais voulu te le cacher je t'assure seulement, je ne savais pas comment te le dire. J'avais peur que tu le prennes mal. Balbutie-je la voix remplie de tristesse.
– Je préfère que tu t'en ailles maintenant s'il te plaît. Soupire-t-elle le regard ailleurs.
– Aubry...
– Va-t-en s'il te plaît ! Laisse moi seule...
****
Je n'ai pas eu la force de conduire jusqu'à la maison dans cet état de profonde tristesse, alors j'ai préféré m'arrêter chez Sam, la seule personne capable de me comprendre et de me soutenir.
– Hey ma puce, qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi pleures-tu autant ? Demande-t-elle tout inquiète en me prenant dans ses bras.
Je me suis retenue de pleurer tout le long de la route mais une fois devant sa porte, je ne pouvais plus résister. J'avais trop mal, et il fallait que ça sorte.
– J'ai encore tout gâché comme d'habitude Sam. Pleure-je à chaude larmes. J'ai tout gâché avec Aubry...
Toute peinée à son tour, elle me serre contre elle pour me réconforter.
– Je suis vraiment désolée ma puce...
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