Chapitre 58
– Comment l'as-tu su ?
Le regard froid qu'elle me lance me fait immédiatement regretter ma question. C'est sûrement Sam qui a dû tout rapporter à son copain et lui, à sa sœur comme d'habitude.
– Alors, tu comptais vraiment me le cacher ? Demande-t-elle les sourcils relevés.
– Non, enfin, je n'ai pas vu l'importance de te le dire puisque ça ne te concerne pas. Balbutie-je en me levant.
– Tu es sérieuse là ?
Son regard se fait de plus en plus noir. Ne pouvant plus le soutenir, je préfère quitter sur son champ de vision pour aller me réfugier à la cuisine, mais elle finit par me suivre.
– Écoute, tu n'as pas à t'inquiéter pour moi d'accord, je vais régler le probl.-/
– Oui, comme d'habitude quoi ! Me coupe-t-elle. Tu ne t'es pas dit que cette personne pourrait être dangereuse ? Tu veux vraiment te mettre en danger c'est ça ? Commence-t-elle à s'énerver.
– Non, ce n'est pas ça, calme toi s'il te plaît...
Elle soupire d'un coup, sans changer de mine, puis s'installe sur le tabouret juste à côté d'elle. Je lui donne un verre d'eau qu'elle prend et boit, sans toutefois me lâcher du regard. Elle me scrute de la tête aux pieds comme si elle cherchait quelque chose sur moi.
– Tu étais où au fait ? Finit-elle par demander.
– Euh... Chez une amie. Mens-je en fuyant son regard.
– Je vois.... Bref, tu as déjà une idée de qui ça pourrait être ? Sam m'a dit que tu soupçonne celui qui est à l'origine de... Notre séparation. Marmonne-t-elle la gorge serrée.
Nos regards se croisent et j'y vois un mélange de peine et de colère dans le sien.
– Oui, c'est exact et j'espère enfin le coincer. Je ne veux plus vivre avec cette peur dans le ventre, il ou elle m'a assez fait de mal comme ça. Dis-je sans la quitter des yeux.
A cause de cette personne j'ai perdu mon premier vrai amour, cette belle jeune femme qui se tient tout juste devant moi, les yeux remplis de tristesse. J'aimerais tellement la prendre dans mes bras là maintenant, lui dire tout ce que j'ai sur le cœur, mais quelque chose m'en empêche.
Je finis par rompre notre contact visuel, incapable de le soutenir plus longtemps sans craquer. Je vais à mon tour chercher un verre d'eau pour me rafraîchir parce que je commençais déjà à avoir très chaud.
Son regard toujours braqué sur moi, elle réfléchit je ne sais à quoi.
– Tu pense à quoi ? Demande-je un peu suspicieuse, après avoir vidé mon verre d'eau.
– À la meilleure chose à faire pour ta sécurité, et je crois qu'on doit prévenir la police. Je ne veux pas que tu te mettes en danger.
– Je le ferai une fo.-/
Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase que j'entends sonner à la porte d'entrée. Je vais ouvrir et là, grosse panique quand mon regard se pose sur une Aubry toute souriante au bas de la porte.
– Aubry ? Soupire-je la voix tremblante.
– Hey princesse, Tu as oublié ton téléphone chez moi et comme je suis une bonne petite amie, j'ai décidé de te l'apporter. Dit-elle toute souriante en me le donnant.
Je ne m'étais même pas rendue compte tellement j'avais la tête ailleurs. Je le récupère tout en lui gratifiant aussi d'un sourire.
– Merci beaucoup, tu es un amour. Désolée de t'avoir fait faire un détour rien que pour ça. Dis-je en la laissant entrer, tout en surveillant mes arrières.
– Non, ne t'inquiète pas. Je voulais également en profiter pour te proposer une sortie cet après-midi, ça te dit ?
– Euh... Oui, pourquoi pas !
Je m'efforce de rester naturelle devant elle pour ne pas qu'elle soupçonne quelque chose et net quand je prie tous les dieux de la terre pour ne pas que Lyndsay se montre, c'est là qu'elle débarque. Je sens que je vais passer un sale quart d'heure.
Elle est à quelques centimètres derrière moi, les bras croisés et les deux se fusillent du regard. Une chaleur désagréable me traverse tout le long du corps et j'ai juste envie de disparaître.
– Je vois que tu es occupée. Lâche Aubry la mine serrée.
– Euh... Pas vraiment, en fait, je te présente Lyndsay...
– Ton ex ! Continue-t-elle, le regard toujours braqué sur elle.
– Et toi, tu dois sûrement être sa nouvelle copine ! Réplique Lyndsay, la mine également serrée.
Si les yeux tuaient, je crois que ces deux ci seraient déjà à la morgue. Je finis par me placer entre elles, afin de porter toute l'attention d'Aubry sur moi.
– On peut discuter s'il te plaît ? Demande-je calmement.
– C'est elle qui n'arrêtait pas de t'appeler tout à l'heure c'est ça ?
– Oui, mais ne te fais pas de fausses idées s'il te plaît, je vais tout t'expliquer.
– Pas la peine, je vais plutôt vous laissez discuter. Dit-elle en s'apprêtant à partir.
Je la retiens par le bras tout en lui murmurant de rester, ce qu'elle finit par faire.
– Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne fais pas confiance à ta copine ? Réplique Lyndsay, un sourire narquois sur les lèvres.
Je lui fais les gros yeux pour qu'elle arrête de la chercher mais elle n'y prête pas attention.
– Non, je dirais plutôt que c'est à toi que je ne fais pas confiance. Rétorque Aubry en la fusillant de nouveau.
– Oh, pourtant je n'ai encore rien tenté de déplacer !
– C'est bon, arrêtez. Soupire-je fatiguée de leur duel. Lyndsay, tu peux nous laisser s'il te plaît ?
– Nous n'avons pas encore fini alors, je ne vais pas m'en aller. Croise-t-elle à nouveau les bras, le regard sur Aubry.
– D'accord, tu peux aller attendre dans la pièce d'à côté un petit moment s'il te plaît ?
Elle lance un dernier regard meurtrier à Aubry avant de retourner à la cuisine.
– Écoute Aubry...
– Qu'est-ce qu'elle fait là et de quoi étiez vous en train de parler ? Demande-t-elle toujours sur ses gardes.
– Je vais tout expliquer cet après-midi je te le promets.
– Désolée, mais je préfère que tu le fasses maintenant.
– D'accord, soupire-je. On peut au moins aller s'asseoir pour en parler ?
Elle réfléchis quelques secondes, la mine toujours serrée, avant de me suivre jusqu'à sur le canapé. Je prends sa main dans la mienne pour apaiser les tensions, mais ça n'a pas vraiment l'air de marcher.
– Alors, tu m'explique ?
– D'accord... Il se pourrait que quelqu'un s'amuse à me surveiller, elle l'a donc apprise et est venue pour qu'on en discute.
– Attends, quoi ? Quelqu'un te surveille ?
Sa mine serrée se transforme directement en inquiétude.
– Oui, il y a...
– Et pourquoi tu ne m'as rien dit ? Tu sais qui c'est ?
– Non pas encore, mai.-/
– Et c'est depuis quand ça ?
– Calme toi, s'il te plaît. Laisse moi au moins le temps de tout t'expliquer avant de t'affoler.
– D'accord... Soupire-t-elle.
Elle me prête toute son attention, ce qui me permet de tout lui expliquer dans les détails et à la fin, elle me prend dans ses bras.
– T'aurais dû m'en parler plus tôt au lieu de le garder pour toi princesse. Souffle-t-elle en se détachant de moi.
– Je ne voulais pas t'inquiéter et...
De nouveau, je n'ai pas le temps de finir ma phrase que ma tante nous a rejoint. C'est la première fois qu'elle rencontre Aubry alors, celle-ci se lève par politesse.
– Bonjour... Commence ma tante toute souriante, le regard plein d'interrogation.
– Euh, tata je te présente Aubry, mon amie. Dis-je un peu gênée.
– Ton amie ? Fronce-t-elle les sourcils avec un petit sourire en coin.
Je souris à mon tour sachant pertinemment qu'elle a compris ce que je veux dire par amie. Ce n'est pas que j'ai honte de présenter Aubry comme ma copine, c'est juste que je comptais le faire en des meilleures circonstances.
– D'accord... Enchanté de faire ta connaissance Aubry.
– Moi également madame Anderson. Dit-elle un peu gênée à son tour.
C'est la première fois que je la vois nerveuse, ce qui prouve qu'elle même n'était pas encore prête à rencontrer mes proches.
– Tu peux m'appeler Audrey. Sourit ma tante. Et aussi, fais comme chez toi, car les amies de mes filles sont les bienvenues ici. Continue-t-elle en me faisant un clin d'œil.
– D'accord...
– En parlant d'amies, elle est où Lyndsay ? Demande-t-elle en balayant la pièce du regard.
– Euh... Elle est dans la cuisine je crois. Réplique-je, à nouveau gênée.
Elle nous sourit une dernière fois avant de s'éclipser à nouveau. Aubry a l'air moins tendue que tout à l'heure, elle reporte son attention sur moi, mais juste au moment où elle s'apprête à parler, son téléphone se met à vibrer, elle vient de recevoir un message.
– Je dois y aller, sinon, je serai en retard à l'académie.
– D'accord, on se voit cet après-midi ?
– Oui à tout à l'heure !
Je la raccompagne jusqu'à la porte, elle dépose un baiser sur mon front avant de rejoindre sa voiture.
– Alors comme ça, tu étais chez une amie hein... Raisonne la voix de Lyndsay derrière moi.
*****
Lyndsay n'a pas mis du temps à s'en aller après le départ d'Aubry. J'étais tellement remontée contre elle à cause de sa crise de jalousie devant Aubry que j'ai fini par dire quelque chose que je regrette maintenant. Cette fois ci, je crois que j'ai vraiment tout gâché entre nous.
Flash-back
– Alors comme ça, tu étais chez une amie hein... Raisonne sa voix derrière moi.
Je referme la porte, remontée à bloc contre elle, avant de lui faire face.
– Tu n'étais pas obligée de la provoquer tu sais...
– Je n'ai rien fait de mal à ce que je sache. Vu qu'elle avait l'air de bien me connaître, je voulais en faire de même. Se défend-t-elle.
– En lui lançant des regards meurtriers ?
– C'est elle qui a commencé je te signale.
Là, elle n'a pas tort, mais bon... Je pousse un long soupire sans plus rien ajouter, avant d'aller à la cuisine récupérer mon sac, et c'est sans compter sur le fait qu'elle me suive.
– La vitesse à laquelle cette fille et toi vous vous êtes rapprochées m'intrigue beaucoup. Commence-t-elle les bras croisés.
– Comment ça ?
– Elle me semble très louche en fait. À peine elle entre dans ta vie que ces choses bizarres commencent à t'arriver.
– Elle n'a rien avoir avec ça. M'empresse-je de la défendre.
– Comment peux-tu en être sûre ?
– Parce que je la connais et je lui fais confiance c'est tout.
– Incroyable ! Rouspète-t-elle. Tu viens juste de la rencontrer que tu lui fais déjà plus confiance qu'à moi ? Continue-t-elle dans un rire jaune.
– Tu n'y es pas du tout... Soupire-je lasse de la situation. Bref, Aubry n'est pas ce genre de personne d'ailleurs, elle n'était même pas au courant de tout ça, c'est moi qui vient de l'informer à l'instant.
– Qui te dit qu'elle ne fait pas semblant ?
– Je te dis qu'elle n'a rien à voir avec ça, qu'est-ce que tu veux à la fin ? M'énerve-je. Pourquoi veux-tu à tout prix rejeter la faute sur elle ?
– Parce qu'elle t'a volé à moi voilà ! Hurle-t-elle. Cette fille t'a volé à moi et.. Je n'arrive pas à l'accepter. Continue-t-elle la voix fébrile.
– Elle ne m'a pas volé Lyndsay, tu es partie et... Tu as tourné la page. Dis-je la voix cassée. Je sais que je suis en grande partie responsable de ton départ, mais jamais j'aurais imaginé que tu m'oblierais aussi vite.
– Je ne t'ai pas oublié... Soupire-t-elle.
– Tu sais ce que j'ai ressenti en te voyant de retour avec ton nouveau copain ? J'ai compris que tout était vraiment fini entre nous et que je devais moi aussi tourner la page.
– Je ne t'ai jamais oublié... Réplique-t-elle à nouveau, le visage humide. J'avais beau essayé, mais je n' arrivais pas. Ça a toujours été toi...
Elle essaye de se rapprocher de moi, mais je recule instantanément. Ça me brise de la voir dans cet état mais je ne peux pas céder. Non, je ne dois pas céder.
– Moi je suis passée à autre chose maintenant, et tu dois t'y faire. Retourne à New-York comme prévu et refais ta vie. Conclus-je, en lui donnant le dos...
Fin du flash-back
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