chapitre 56
J'arrive chez Aubry avec presqu'une heure de retard tout en priant qu'elle ne soit pas trop fâchée contre moi. L'après-midi chez Sam et Jackson s'est passé mieux que ce à quoi je m'attendais au point où je n'ai même pas vu le temps passer résultat, je suis en retard.
Une fois devant son immeuble, je me dépêche de rejoindre l'ascenseur et quelques secondes après, je suis devant sa porte avec une bouteille de vin blanc dans les mains, je sonne à celle-ci et elle ne tarde pas à venir m'ouvrir.
– De quoi me faire pardonner de mon retard. Lâche-je rapidement, une moue adorable sur le visage en lui montrant la bouteille que je tiens entre les mains.
Elle me regarde, toute silencieuse, les sourcils légèrement relevés, puis se décale pour me laisser entrer avant de refermer derrière moi.
– Tu m'en veux hein ? Demande-je la mine coupable.
– Un peu oui, mais je suis ravie que tu sois enfin là. Tu as juste... Regarde-t-elle sa montre, une heure de retard, presque rien quoi !
– Je suis vraiment désolée, je n'ai pas vu le temps passer. Dis-je sincèrement.
– Ce n'est pas grave, mais j'aurais aimé que tu me préviennes au moins. Le repas est déjà froid, je vais le réchauffer maintenant que tu es là.
Je soupire, encore plus mal pour mon retard mais elle m'attire à elle et dépose un baiser sur ma joue, ce qui me fait légèrement sourire.
– Tu es là maintenant, c'est ça le plus important. Et heureusement que tu as apporté de quoi te faire pardonner. Continue-t-elle, toute souriante.
Elle récupère la bouteille entre mes mains et la dépose sur le meuble se trouvant juste derrière moi. Je suis soulagée qu'elle ne m'en veuille pas plus que ça et qu'elle ne me pose pas de questions sur la raison de mon retard.
Lorsqu'elle dépose ses lèvres sur les miennes, je réponds favorablement à son baiser tout en m'assurant de l'approfondir un peu.
– Alors, je suis pardonnée ? Souffle-je sur ses lèvres une fois le baiser terminé.
– Humm... On verra tout à l'heure. Réplique-t-elle, un sourire coquin sur les lèvres, accompagnée d'un clin d'œil.
Je souris à mon tour en réalisant l'ambiguïté de sa phrase. Je lui embrasse la joue avant de m'échapper de son emprise. Elle reste plantée là, à l'entrée, me regardant toute souriante, alors que je longe le séjour qu'elle a bien pris le soin d'embellir pour l'occasion en disposant quelques pétales de roses allant de l'entrée du séjour jusqu'à la jolie table pour deux, bien dressée qu'elle a installée tout près des grandes baies vitrées de son appartement. Sur celle-ci se trouve un magnifique chandelier de bougies rouges déjà allumées, des petites guillandes rouges en forme de cœur pendent au dessus de la table et pour couronner le tout, elle a pris le soin de tamiser la luminosité du séjour, certainement pour faire ressortir la lumière des bougies qui sont en accord avec les guillandes.
– Tu étais sérieuse quand tu parlais de dîner romantique ? Demande-je toute émue, en me retournant vers elle.
– Oui, et j'espère que tu aimes...
Je souris discrètement en admirant son travail. Ça se voit qu'elle y a mis du cœur et c'est vraiment magnifique. Je m'avance jusqu'à la table, l'effleure un peu au passage tout en admirant la belle vue qui s'offre à nous du haut de son appartement. Elle se trouve au dernier étage de l'immeuble et la nuit, la vue qu'elle a sur la ville est juste splendide.
– Je me suis dit, qu'une petite soirée romantique nous ferait du bien après cette longue journée épuisante. Continue-t-elle, un léger sourire aux lèvres, en se rapprochant à nouveau de moi.
– C'est magnifique...
– Tout comme la personne pour qui j'ai fait tout ça. Réplique-t-elle d'une manière assez romantique.
Je me sens rougir à la fin de sa phrase, ce qui la fait encore plus sourire. Je ne m'attendais pas vraiment à cette réponse et là, je suis comme paralysée par tant de douceur venant d'elle et le petit regard pétillant qu'elle a présentement n'arrange pas vraiment les choses. Il est si vrai et innocent que je ne peux m'empêcher de me sentir coupable de lui mentir. C'est sûre qu'elle me détestera quand elle saura toute la vérité.
– Hey princesse, tout va bien ? S'inquiète-t-elle.
J'hoche positivement la tête tout en m'efforçant de garder une bonne mine. Je me sens vraiment mal de lui faire ça, penser à Lyndsay tout le temps même quand je suis avec elle, et le plus énervant c'est que je ne le fais même pas exprès. J'aimerais tant avoir le même degré d'amour qu'elle a pour moi en ce moment afin de la rendre heureuse, elle le mérite amplement.
Elle passe lentement sa main sur ma joue, puis la descend jusqu'à mon cou et m'attire à elle.
– Tu es sûre que tout va bien ? Parce que si c'est trop pour toi, je peux tout débarrasser hein...
– Non ça va, je t'assure, c'est magnifique. C'est juste que je... Je ne m'attendais pas vraiment à toute cette belle attention quand tu m'as proposé de passer dîner ce soir sinon, je me serais habillée bien plus classe. Lâche-je dans un petit rire nerveux. C'est vraiment magnifique.
Elle me sourit, puis dépose à nouveau ses lèvres sur les miennes. J'ouvre légèrement la bouche pour lui donner accès à ma langue et elle saisit cette opportunité pour approfondir notre baiser. Il est tellement doux et sensuel que je finis par me laisser aller. Je ne pense plus à rien d'autre qu'à l'instant présent, elle nous dirige sur le grand fauteuil se trouvant à quelques centimètres derrière moi, nous allonge dessus sans toutefois rompre le baiser, je passe ma main sous son pull, son ventre est tout chaud et doux. Je la remonte lentement jusqu'à son dos et elle frissonne.
– À cette allure, je crois qu'on va sauter le dîner... Murmure-t-elle sur mes lèvres, le souffle un peu troublé.
Elle dépose un baiser dans le creux de mon cou, puis sur mon front. Je passe ma main sur son visage pour arranger une de ses mèches rebelles derrière son oreille et elle sourit.
A cet instant je me rends compte à quel point elle est belle, vraiment belle. Je ne la mérite pas. Mon front collé au sien, j'essaye de reprendre également mon souffle. Je me suis vraiment laissée emporter par ce baiser mais je ne le regrette pas.
– Je me sens vraiment bien près de toi, tu es mon rayon de soleil. Se confie-t-elle, en déposant de nouveau un doux baiser sur mes lèvres.
Je commence à rougir sous son regard pétillant. Non seulement elle est douce et belle, et en plus très romantique. Si elle continue comme ça, je vais craquer définitivement.
– Je me sens aussi bien près de toi. Tu es vraiment... Spéciale. Lâche-je sincèrement sans la quitter du regard.
On s'embrasse à nouveau jusqu'à ce que le bruit de gargouille de mon ventre nous interrompt. Nous rigolons, très euphorique du moment.
– On dirait que quelqu'un a un gros creux là...
– Oui, je meurs de faim. Je n'ai presque rien manger cet après-midi.
– Très bien, allons remplir ce petit ventre.
Elle se lève, m'aide à mon tour et nous allons à la cuisine. Je m'installe sur le plan de travail juste à quelques centimètres d'elle et je la regarde mettre le repas à rechauffer dans le micro-onde.
– Nous passerons à table dans cinq petites minutes...
****
Nous sommes à table, en train de déguster le délicieux repas qu'Aubry
a eu la gentillesse de cuisiner en mon honneur. En entrée, nous avons eu droit à une délicieuse salade de macédoine et comme plat de résistance, elle nous a fait un ragoût de bœuf découpé en fines lamelles, accompagnés de riz cuit à la vapeur et de banane-plantains frits. Elle voulait me faire plaisir en cuisinant un plat local de chez elle appelé la ropa vieja et je dois avouer que c'est très délicieux.
– Alors ta journée ? Raconte.
– Elle était moins stressante et chargée que la tienne en tout cas. La taquine-je.
– Je vois ça, sourit-elle. Qu'est-ce-que tu as fait ?
– Eh bien, j'ai fait un tour au campus pour récupérer quelques documents en rapport avec mon stage, puis je suis allée les déposer au cabinet, ensuite j'ai fini l'après-midi chez Sam.
Elle m'écoute attentivement détailler ma journée tout en dégustant son plat, mais ne manque pas de faire une petite grimace à la fin de ma phrase, ce qui pique ma curiosité.
– Waouh, t'as raison, ta journée était vraiment superbe.
– Je sens qu'il y a un truc qui te tracasse alors parle, je t'écoute.
Elle prend une bonne gorgée de son verre d'eau avant de se lancer.
– Tu sais, si Sam n'était pas ta cousine, je crois qu'il y a longtemps que je serais jalouse d'elle. Avoue-t-elle.
– Et pourquoi ? Demande-je très intriguée.
– Parce-que vous passez beaucoup de temps ensemble. Regarde, pas plus tard que hier soir, vous étiez ensemble à faire, je ne sais quelles folies et voilà que vous avez encore passé l'après-midi ensemble...
Je rigole tellement c'est absurde ce qu'elle dit, mais intérieurement je culpabilise un peu de lui avoir menti pour hier soir. Ça ne me ressemble pas du tout.
– Alors, si je comprends bien, tu es jalouse de Sam ?
– Non pas du tout, mais je crois que j'allais l'être si vous n'étiez pas déjà cousines.
Je souris tout en essayant d'assimiler ce qu'elle vient de me dire. Comme c'est mignon de la voir ainsi.
– Bref, ce que je veux dire par là, c'est que j'aimerais qu'on passe aussi plus de temps ensemble... Tu comprends ?
– Euh... Oui, je crois que je comprends, mais on passe déjà du temps ensemble noorh ?
– C'est vrai, mais pour moi ce n'est pas suffisant et bientôt tu vas reprendre les cours, tu seras occupée de ton côté et moi du mien, et j'ai peur que ce peu de temps que l'on réussit à peine à créer se réduise encore.
Je lui prends la main, la regarde toute souriante pour la rassurer.
– Je te promets qu'on trouvera du temps pour nous, en tout cas, je ferai de mon mieux pour toujours être disponible pour toi.
– Et j'en ferai pareille de mon côté.
Elle m'embrasse la main, satisfaite de ma réponse et nous reprenons notre dîner tout en discutant de tout et de rien...
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Point de vue de Lyndsay
Grâce au chantage émotionnel fait par Sam et Jackson, j'ai fini par passer la nuit dans leur appartement. Nous avons passé une superbe soirée, à nous remémorer nos souvenirs d'enfance et nos années de lycée ensemble et c'est en faisant remonter tous ces souvenirs que je me suis rendue compte de tout ce que j'ai perdue en quittant Seattle juste à cause d'un chagrin d'amour. Une superbe amie, vivre près de ma famille et la chance de comprendre ce qui n'allait pas réellement dans ma relation afin de soutenir mon premier vrai amour. Si j'avais la possibilité de revenir en arrière, je le ferai sans hésiter.
Je me réveille le regard un peu flou et la tête lourde. C'est vrai qu'on a encore bu quelques bières au cours de la soirée mais pas assez pour avoir une gueule de bois. Ça doit être le cumul de la fatigue en moi qui est à l'origine de ce mal de tête.
Je fais un tour dans la salle de bain, me débarbouille vite fait avant de prendre la route de la cuisine, à la recherche d'un cachet. Sur le chemin, j'entends des chuchotements en provenance de celle-ci et je m'arrête net quand je suis le nom de Candys dans la conversation.
– Tu as une idée de qui peut être ce pervers ? Demande Jackson à Sam.
Je jette un coup d'œil vite fait et je vois qu'ils sont à table, en train de petit déjeuner.
– Non mais Candys pense que c'est ce malade qui a refait surface. En fait, elle a peur que ce soit réellement lui et s'est mise en tête de l'affronter la prochaine fois pour toute pour y voir clair sur cette histoire.
– Mais non, elle ne doit pas faire ça, elle se mettra en danger !
– C'est exactement ce que je lui ai dit.
J'écoute leur conversation sans vraiment comprendre ce qui se passe réellement alors, je décide de sortir de ma cachette pour avoir d'amples explications.
– Je peux savoir de quoi vous parlez ? Pourquoi Candys serait-elle en danger au juste ?
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A très bientôt pour la suite 😘✨✨
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