chapitre 53
Point de vue de Lyndsay
J'arrive devant l'immeuble qui abrite les bureaux de ma mère un peu essoufflé par le trajet que j'ai dû faire à toute vitesse. Elle a oublié un dossier très important à la maison ce matin et comme je savais exactement l'endroit où le retrouver dans son bureau, je me suis proposée de l'apporter dans les temps pour ne pas qu'elle soit en difficulté tout à l'heure au tribunal. J'ai dû annuler mon déjeuner de cet après-midi avec Lucas et Kate mais ce n'est pas très grave, on trouvera un autre jour adéquat pour le faire avant mon départ.
Une fois devant l'immeuble, je m'empresse de rejoindre le cabinet de ma mère. J'entre dans celui-ci, salue au passage sa secrétaire qui me sourit d'un simple geste rapide de la tête avant de m'avancer jusqu'à son bureau privé. Étant donné que je suis la fille de la patronne et que je suis constamment présente dans ces locaux, je n'ai plus besoin d'être annoncée avant de franchir le bureau de madame la procureure. Une fois devant, je toque à sa porte et elle ne tarde pas à me faire signe d'entrer.
– Ah ! Merci chérie, tu me sauves d'une grosse catastrophe. Soupire-t-elle de soulagement en récupérant le dossier entre mes mains.
– Il n'y a pas de quoi maman.
– Je ne sais vraiment pas où j'avais la tête ce matin en l'oublient dans mon bureau. Continue-t-elle en vérifiant que tout y est.
– Ce sont les choses qui arrivent par moment tu sais, même aux meilleurs.
Je lui arrache un sourire. Elle se réinstalle confortablement sur son fauteuil le regard toujours plongé dans son dossier. C'est à peine si l'on a même échangé deux ou trois regards, ce qui me fait comprendre que c'est vraiment un dossier très important. Je m'installe de l'autre côté, en face d'elle sans rien dire de plus, la laissant ranger correctement toute sa paperasse et pour m'occuper je promène mes yeux sur la table de son bureau à la recherche de quelque chose à faire.
C'est sans grand effort que mon regard finit par se poser sur un document mentionnant le nom complet de Candys, ce qui attire immédiatement toute mon attention. J'y prête plus attention et je constate que c'est un document d'engagement de stage. Ma mère étant toujours occupée sur son dossier, je récupère ledit document distraitement sans qu'elle ne s'en rende compte, puis je commence à le lire.
Il a été signé ce matin apparemment, ce qui veut dire que Candys était là tout à l'heure et que malheureusement, je l'ai manqué. J'aurais bien aimé la croiser dans les parages malgré le fait que l'on ne se soit pas séparée dans des bons termes hier soir.
– Qu'est-ce-que tu lis là ? Résonne la voix de ma mère, ce qui me fait légèrement sursauter.
– Euh... Rien d'important. C'est juste un document qui trainait sur ta table. Marmonne-je en le redéposant dans la pile des documents à côté de moi.
Je l'arrange de telle manière que ma mère ne doit pas trop y prêter attention mais je me doute un peu qu'elle sait de quel document il s'agit exactement. Elle me regardes faire quelques petites secondes avant de reporter son attention sur le dossier en face d'elle.
– Ça y est, tout est là ? L'interroge-je pour changer de sujet.
– Euh... Oui et merci encore de me l'avoir rapporter chérie. Sourit-elle en le rangeant.
– De rien maman, c'est normal. Je vais devoir y aller maintenant si tu n'as plus besoin de moi. Réplique-je en me levant de mon fauteuil.
– Attend chérie, tu as quelque chose d'important à faire maintenant ?
– Euh... Non pourquoi ?
– Dans ce cas, on peut aller manger un bout juste toutes les deux ? Ça nous permettra de discuter aussi si tu veux bien.
Elle me regarde, un petit sourire aux coins des lèvres, attendant ma réponse. Je sais pertinemment autour de quoi cette discussion va tourner et ça ne me tente pas vraiment mais je suis comme obligée de l'accepter.
– D'accord maman, il n'y a pas de problème...
– Super ! Donne moi cinq petites minutes et on y va.
– Okay. Je vais t'attendre à la réception dans ce cas.
Elle acquiesce, je finis par sortir de son bureau et avant même que je me rende à la réception, je tombe sur mademoiselle Carson qui sort également de son bureau, un dossier dans les mains.
– Ah, mademoiselle Paterson, comment allez-vous ? Demande-t-elle quand nos regards se croisent.
– Je vais bien et vous ? Vous pouvez m'appeler Lyndsay vous savez !
– À la condition que vous en faites pareille et que l'on se tutoie. Réplique-elle en me tendant la main.
– Okay, ça me va. Accepte-je en serrant la main qu'elle me donne.
Sa paume de main est d'une douceur comparable à celle d'un nouveau né, je la retiens un peu plus dans la mienne, Peyton me sourit, sourire que je me fais un plaisir de répondre, puis je la lâche et nous nous avançons jusqu'à la réception où elle dépose le dossier qu'elle a entre les mains avant de se retourner vers moi.
– Alors, tu es là pour apporter un peu de ton aide ?
– On va dire ça. Je suis venue déposer un dossier apparemment très important que ma mère a oublié ce matin à la maison.
– Oh, c'est très gentil de ta part.
– Que veux-tu, je suis de nature très gentille. Me vante-je.
– Je vois ça... Sourit-elle. Et sinon, tu t'en vas déjà ?
– Oui, j'attends juste la patronne. Je lui ai promis un déjeuner.
– En parlant d'elle, je dois aller la voir.
– Oh d'accord. Elle est dans son bureau et j'espère qu'elle ne va plus tarder à en sortir.
Elle me sourit avant de se retourner pour partir.
– Euh... Lyndsay ? S'arrête-t-elle en chemin.
– Oui ?
– J'aimerais savoir si tu as quelque chose de prévu ce week-end ?
– Non pourquoi ?
Elle revient vers moi un peu hésitante mais elle finit par parler.
– Comme je suis nouvelle dans la ville, je me disais que tu pouvais me faire visiter un peu certains endroits enfin, si ça ne te dérange pas.
– Pas du tout, ce sera avec plaisir. Disons dans ce cas samedi dans l'après-midi ? On aura le temps de faire le tour des endroits les plus populaires de Seattle.
– Oui, c'est parfait ! Sourit-elle à nouveau avant de partir finalement.
Je la regarde partir un petit sourire également accroché aux lèvres. Je ne sais pas ce qui se passe entre nous mais je sais que samedi, je ne vais pas du tout m'ennuyer en sa compagnie. Ma mère finit par sortir de son bureau plusieurs minutes après accompagnée de Peyton, nous échangeons un dernier sourire avant de se dire au-revoir.
******
– Alors chérie, tout va bien de ton côté ? Demande-t-elle en découpant soigneusement son filet mignon.
– Combien de fois vas-tu me poser la même question ? Soupire-je en redéposant ma fourchette.
– Jusqu'à ce que j'en sois sûre et certaine. Tu sais, ces deux dernières semaines sont tellement vite passées que nous avons à peine eu le temps de discuter et bientôt tu seras appeler à retourner à New-York.
– Je vais très bien maman et merci de t'en préoccuper.
– C'est normal chérie. Une mère doit toujours se préoccuper de la santé et du bonheur de ses enfants.
Je soupire avant d'enfourcher une petite portion de ma salade dans la bouche.
– Les choses se sont arrangées entre Candys et toi ? Continue-t-elle sur sa lancée.
Je savais qu'on allait en arriver là, c'est la preuve qu'elle a bien remarqué mon geste de tout à l'heure. Elle me regarde, attendant une réponse.
– Oui ça va. Souffle-je. Nous avons discuté ensemble la dernière fois et... Ça va.
Elle me regarde l'air peu convaincu par mes propos.
– Tu sais qu'elle effectuera son stage dans mon cabinet n'est-ce pas ?
– Oui et je trouve ça super. D'ailleurs, c'est moi qui l'ai convaincue d'accepter et je suis contente qu'elle l'ait fait.
– D'accord, je voulais juste m'en assurer.
– Je sais... Souffle-je. Avec Candys les choses ne sont plus comme avant mais.... C'est mieux qu'à mon arrivée. Dis-je avec un léger sourire.
– Je sais que tu tiens toujours à elle chérie et je suis même sûre que tu as essayé de recoller les morceaux entre vous.
Je regarde ma mère sans rien dire de plus. J'ai essayé effectivement mais j'ai échoué. Je ne peux m'empêcher de penser tout le temps à elle malgré le fait qu'elle soit déjà en couple avec une autre personne et même si ça me fait mal de le reconnaître, elle a l'air d'être heureuse dans sa nouvelle relation. Alors, je ne lui souhaite que du bonheur.
– Quand est-ce que tu comptes répartir ?
– Probablement le week-end sur prochain. J'attends encore le coup de fil de Charly pour me confirmer son retour des vacances en famille.
– D'accord.
Nous continuons de manger et cette fois ci en parlant d'autres choses plus joyeuses...
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