chapitre 51

            Point de vue de Lyndsay

Nous discutons depuis un bon moment déjà, Candys est de plus en plus détendue pour mon grand bonheur, elle a enfin laissé tomber ses barrières et rigole à cœur joie à mes petites blagues ridicules. Comme ça fait du bien d'entendre sa voix résonner dans toute la pièce, ça m'avait manqué, elle m'avait manqué. J'aimerais vraiment que les choses redeviennent comme avant entre nous, le temps où je pouvais passer mes doigts dans sa belle chevelure brune sans qu'elle ne soit gênée, le temps où je pouvais l'embrasser à tout moment sans qu'elle n'ait un mouvement de recul, ça me manque.

Tellement nous sommes obnubilées par notre conversation que nous avons même abandonnées la série qu'on regardait et sans même nous en rendre compte, on a fini par se rapprocher sur le canapé, laissant juste quelques petits centimètres nous tenir à l'écart.

À un moment donné de la soirée, lorsque dans un mouvement non contrôlé de ma part, ma main a effleuré celle de Candys, je l'ai sentie frissonner, avant de la voir rougir. J'étais à la fois très étonnée et heureuse de l'effet que j'ai encore sur elle et quand elle a remarqué l'intensité avec laquelle je la regardais, elle a préféré se lever, prétextant débarrasser la table pourtant je savais très bien qu'elle voulait juste s'éloigner de moi, encore une fois.

Je me demande quand est-ce qu'elle va arrêter de faire ça. Elle ne veut toujours pas admettre que quelque chose est en train de renaître entre nous, pourtant c'est très flagrant, mais je ne vais pas insister pour l'instant. Je fais comme si de rien n'était, puis je l'aide à débarrasser.

– Et sinon, quand est-ce que tu commences ton stage ? Relance-je la conversation.

Nous sommes présentement à la cuisine en train de vider nos assiettes. Candys préfère faire la vaisselle pour m'éviter du regard, le temps que ces rongeurs disparaissent sûrement. Cette situation m'amuse un peu dans le fond, ça se passe un peu comme à nos débuts où je passais tout le temps à lui courir derrière pendant qu'elle m'évitait du mieux qu'elle pouvait.

Je m'installe sur l'une des chaises près du plan de travail, attendant qu'elle finisse enfin sa vaisselle.

– Je ne sais pas encore. Ta mère m'a laissé le temps d'y réfléchir et j'ai jusqu'à la semaine prochaine pour lui donner ma réponse. Répond-elle, toujours dos à moi.

– Pour y réfléchir ? Tu ne veux plus faire ce stage ?

– Non, ce n'est pas ça. C'est juste que j'ai été contactée par d'autres cabinets, elle savait que cela arriverait alors, elle me laisse un peu de temps pour faire mon choix.

– Ah d'accord... Mais si tu veux mon avis, tu ne devrais plus réfléchir. Tu as toujours voulu faire ton stage dans l'un des meilleurs cabinets de Seattle et quoi de mieux qu'un stage dans l'un des plus grands cabinets qui plus est, le cabinet du procureur général ? N'hésite pas à saisir cette opportunité. Dis-je sincèrement.

À la fin de ma phrase, elle prend enfin le temps de poser son regard sur moi, le sourire aux coins des lèvres.

– Tu aurais dû être agent commercial tu sais ? Rigole-t-elle.

– Je peux toujours mettre ça dans mes projets qui sait ! Réplique-je, très flattée.

– Oui, ce sera parfait.

On rigole toutes les deux et je profite de ce moment de distraction pour me rapprocher une fois de plus d'elle. Son sourire se fait désormais timide, laissant encore place à de nouvelles rougeurs sur son visage. C'est tellement mignon.

– Alors, tu vas accepter sa proposition de stage ? Demande-je en faisant abstraction de son état actuel en ma présence.

– Oui, je vais accepter. Souffle-t-elle avec un léger sourire.

Je la scrute du regard, très satisfaite de sa réponse et vu la proximité qu'il y a présentement entre nous, j'ai très envie de l'embrasser là maintenant. Je continue de me rapprocher d'elle et elle ne me stoppe pas. Je passe finalement mes mains sur ses hanches, l'attire jusqu'à moi pour qu'il ait plus aucune distance entre nous.

– Lyndsay, s'il te plaît. Réussit-elle à dire, le souffle entre-coupé. On ne peut pas faire ça.

- Et pourquoi pas ? Tu en as tout autant envie que moi.

Le regard plongé dans le sien, je constate que j'ai raison. Elle fait tout pour lutter mais ça se voit qu'elle veut la même chose que moi à cet instant. La température monte entre nous, sa respiration s'accélère un peu, mon regard ne cesse d'alterner entre ses yeux et ses lèvres, celles-ci m'appellent. Je passe ma main sur son visage pour dégager sa mèche de cheveux rebelle qui m'empêche d'avoir une pleine vue sur celui-ci. Je suis sur le point de l'embrasser, mais mon regard dérive sur la partie toute nue de son cou, je me fige, laissant ainsi mon envie de l'embrasser disparaître. Elle remarque mon changement d'humeur ainsi que la direction de mon regard, ce qui la pousse à s'éloigner de moi.

– On ne peut pas faire ça.

Mon regard reste toujours focalisé sur cette partie de son cou qu'elle essaye tant bien que mal de cacher. Elle a un énorme suçon encore tout frais sur le cou, impossible de passer inaperçu. Je finis par détourner le regard avant de reprendre place sur ma chaise. Un silence gênant s'installe entre nous, j'aimerais bien outrepasser sur ce que j'ai vue, mais je ne peux pas. Il faut que j'en sache plus sur cette relation qu'elles entretiennent.

– Vous l'avez déjà fait ? Finis-je par demander la gorge serrée.

Elle se fige, m'évite du regard. Ça se voit qu'elle est gênée par ma question mais je m'en fiche, je veux savoir. M'imaginer tout ce qui a pu se passer entre elles m'est insupportable pour le moment.

– Je ne crois pas qu'on devrait parler de ça.

– J'aimerais juste savoir à quel point c'est devenu sérieux entre vous. Réplique-je la gorge toujours serrée.

– Cela ne va te servir à rien.

– Au contraire... Soupire-je.

Elle n'a pas vraiment idée de tout ce qui se bouscule dans ma tête en ce moment. Je veux qu'elle me réponde et je veux tellement que sa réponse soit le contraire de ce que je pense. Elle finit par reporter son regard sur moi, mais reste muette. Son silence est vraiment insupportable.

– Réponds-moi s'il te plaît. La supplis-je du regard.

– Lyndsay, il n'y a plus rien entre nous et tu n'as pas le droit de me poser cette question. Réplique-t-elle la voix cassée. Je croyais que tu voulais qu'on redevienne juste amies, rien d'autre.

Je regrette tout à coup la carte de l'amitié que je voulais jouer avec elle, je n'aurais pas dû. Je ne crois pas que l'on serait capable d'être juste amies, en tout cas, moi je ne peux pas. Elle a raison, je n'ai plus le droit de lui poser ce genre de questions et vu comment elle est sur la défensive, je comprends que tout ce que je m'imaginais est avérée.

Je finis par me résigner, puis je retourne à toute vitesse dans salon récupérer ma veste parce-que je ne peux plus rester là. D'ailleurs, je n'aurais même jamais dû venir.

– Je vais y aller, c'est mieux et je suis désolée pour tout à l'heure. Finis-je par lâcher en évitant son regard.

Sans toutefois attendre une réponse d'elle, je sors de la maison, la laissant planter là devant la porte...

*******************************

         Point de vue de Candys


Tout se passait vraiment bien entre nous jusqu'à ce qu'elle essaye de m'embrasser. J'étais comme hypnotisée par elle à ce moment, mais on n'aurait pas dû en arriver là. Je m'en veux tellement qu'elle ait vue ce suçon sur mon cou d'ailleurs, je ne savais même pas qu'il était là jusqu'à ce que je sente son regard insistant sur mon cou. On dirait qu'Aubry a bien voulu marquer son territoire et elle a réussi.

Je reste figée devant la porte, regardant la voiture de Lyndsay s'éloigner de la maison. Elle ne m'a même pas laisser la raccompagner, je ne sais pas si elle était en colère ou juste triste que je n'ai pas voulu lui répondre toutefois, je ne peux m'empêcher de culpabiliser. J'ai comme l'impression de l'avoir encore déçu, une fois de plus.

Au moment où je m'apprête à regagner l'intérieur, je remarque la voiture de la dernière fois de l'autre côté de la route, j'ai toujours cette impression qu'elle est là pour moi, pour surveiller tous mes faits et gestes mais je n'arrive toujours pas à voir la personne qui se trouve du côté conducteur. C'est avec la peur dans le ventre que je décide de me rapprocher de celle-ci, mais avant que je n'arrive à destination, le conducteur démarre et s'en va.

Je me demande qui peut bien vouloir me faire peur de la sorte. La prochaine fois que je la vois dans les parages, j'appellerai la police, c'est décidé.
__________________________________

Bonne lecture à vous et surtout, n'oubliez pas de voter et de commenter ✨✌️♥️....

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top