chapitre 32

Elle est en pyjama, juste en face de moi, adossée sur la rambarde des escaliers, tenant un verre de lait en main et elle n'arrête pas de rigoler.

– Ce n'est pas drôle du tout ! J'aurai vraiment pû faire une attaque là. Râle-je.

– Désolée, mais si tu voyais ta tête en ce moment, je suis sûre que tu en rirais aussi. On dirait que tu viens de te faire attraper en flagrant délit. Continue-t-elle à rigoler.

Je veux résister à l'envie de rire mais je n'y arrive pas quand je vois les grimaces qu'elle me fait par la suite.

Je craque et je l'accompagne dans son fou rire quelques secondes avant de me ressaisir et de reprendre mon air sérieux.

– C'est bon tu peux arrêter maintenant ?

– D'accord, j'arrête.

– Et puis d'ailleurs, qu'est-ce-que tu fais ici à cette heure au lieu d'être dans ton appart avec ton petit ami ? Demande-je en accrochant mon manteau sur le porte-manteau.

– Je te rappelle que c'est aussi ma maison ici mademoiselle ! Réplique-t-elle avant de boire son lait.

– Mais tu ne vis plus ici aux dernières nouvelles. La taquine-je.

– Ouais, c'est vrai mais aujourd'hui j'ai eu envie de passer un peu de temps avec ma famille adorée.

– Okay, qu'est-ce-qui se passe réellement ? Demande-je les bras croisés, en plissant légèrement les yeux.

– Bon, pour le moment je suis seule à l'appart, Jackson ne reviendra pas avant demain soir et je n'avais pas du tout envie de dormir seule là-bas. J'ai donc décidé de venir passer la nuit avec vous mais à mon arrivée j'ai trouvé une grande maison vide...

Je n'écoute plus vraiment tout ce qu'elle me raconte parce-que mon esprit est ailleurs en ce moment. Je me rapproche de la fenêtre pour jeter un dernier coup d'œil sur cette voiture mais à ma grande surprise, elle n'y est plus.

– Hey, tu m'écoutes même ? On dirait que tu es ailleurs là. Dit-elle en se rapprochant de moi. Et puis même qu'est-ce-que tu regardes par la fenêtre ?

– Tout à l'heure quand j'étais dehors avec Aubry, il y avait une voiture toute noire juste en face, sous l'arbre mais maintenant, elle n'y est plus. Dis-je un peu déconcertée.

Elle y jette également un coup d'œil rapide avant de reporter son attention sur moi.

– Et où est le problème ? Le propriétaire de cette voiture est juste parti après avoir fini ce qu'il avait à faire, c'est normal !

– Tu ne me comprends pas ! Souffle-je.

– Et que veux-tu que je comprennes ?

– C'est juste que, j'ai eu l'impression qu'il y avait une personne à l'intérieur tout à l'heure et qu'elle nous observait.

– Dans cette voiture ? Attend, tu n'es pas sérieuse là ! Rigole-t-elle.

– Laisse tomber ! Dis-je contrariée en m'éloignant de la fenêtre.

Je vais à la cuisine très agacée par son comportement. J'essaye de lui expliquer quelque chose de très important mais elle ne prête même pas attention et n'arrête pas de se moquer de moi.

– C'est bon, je ne rigole plus promis ! Réplique-t-elle en me suivant dans la cuisine.

– Non ça va, oublie cette histoire !

– Allez ma belle, ne soit pas fâchée s'il te plaît, je te promets que je ne rigolerai plus !

Je m'approche du frigo, récupère une bouteille d'eau avant de m'installer en face d'elle.

– Allez, dit moi, qu'est-ce-qu'il y a ? Je t'écoute.

J'ai envie de la bouder mais je n'y arrive pas quand je vois la moue qu'elle me fait.

– Je ne sais pas trop, mais j'ai un très mauvais pressentiment. J'avais vraiment l'impression qu'il avait une personne dans cette voiture et qu'elle nous observait tu comprends ?

– Oui, je comprends. Mais pourquoi cette personne vous observait au juste ?

– Je ne sais pas ! Souffle-je.

– Tu n'as pas cherché à te rapprocher de la voiture pour y jeter un coup d'œil ?

– Non pas vraiment ! Aubry était prête à le faire mais je n'ai pas voulu.

– Je vois ! Écoute, tout à l'heure je vous ai aussi observé Aubry et toi par la fenêtre et je n'ai rien vu de suspect aux alentours. Tu te fais peut-être des idées ma belle.

– Tu as peut-être raison mais cette voiture était bien présente et je l'ai jamais vue ici avant.

– Ça doit sûrement être une personne qui a rendu visite à nos voisins d'en face, tu n'as pas de raison de t'en faire pour cela.

Elle réussit à me convaincre que cela n'est que le fruit de mon imagination et que je ne dois pas m'en faire. C'est vrai que ces derniers temps je suis devenue paranoïaque à cause de ce qui m'est arrivée mais je vais essayer de lâcher prise.

– Bon, arrête de t'inquiéter pour un rien. Je préfère qu'à la place, tu me racontes ta soirée avec Aubry. Qu'est-ce-qui s'est passé entre vous ? Demande-t-elle avec un petit sourire pervers.

– Et bien... C'était une belle soirée, nous sommes allées dans un petit café-restaurant très sympa ensuite au cinéma.

– C'est super ça ! Et après ? Me presse-t-elle toute excitée.

– Au restaurant, elle m'a demandé d'être sa petite amie et j'ai accepté. Réplique-je le sourire en coin.

– Ainsi ma petite cousine a décidé de suivre mes conseils ? Réplique-t-elle toute contente.

– On va dire que oui ! Quand j'ai pris un peu de recul, j'ai compris que tu avais parfaitement raison. Je dois reprendre ma vie en main en m'ouvrant de nouveau à l'amour.

– Ravie de l'entendre, il était tant !

– Et puis, Aubry est géniale comme fille, à chaque fois que nous sommes ensemble, je suis heureuse et je dois avouer qu'elle me fait également de l'effet.

– Raconte moi toute votre soirée en détail s'il te plaît, je suis toute ouïe !

– Demain si tu veux bien ! Pour le moment, je suis épuisée et je n'ai qu'une seule envie, dormir. Dis-je en levant de table.

– Tu vas me laisser seule ici ?

– Tu n'as qu'aller dormir aussi ! Réplique en me dirigeant vers les escaliers.

– Mais moi je n'ai pas sommeil et je veux savoir ce qui s'est passé entre vous. Dit-elle en me suivant.

– Demain j'ai dit ! Bonne nuit cousine, je t'aime. Dis-je en montant les escaliers.

– Tu n'es pas sympa du tout ! Râle-t-elle.

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       Point de vue de Lyndsay

       9:30

Je suis reveillée depuis une bonne trentaine de minutes mais je peine à me lever du lit tellement je suis pensive.

Allongée toute seule dans ce grand lit, je n'arrête pas de penser à Caleb ainsi qu'à Candys.

Depuis le jour où nous nous sommes discuter à propos d'elle, il a commencé à être distant. J'ai voulu qu'on en discute mais il trouve toujours un prétexte pour me fuir à chaque fois que je veux aborder le sujet.

Le lendemain de Noël, il a décidé d'aller passer un peu de temps chez son meilleur ami juste pour m'éviter et il n'est pas encore revenu de son séjour. Il est fâché contre moi au point d'ignorer mes messages mais je ne l'en veux pas.

Je finis par me lever, je fais un tour dans la salle de bain avant de descendre retrouver les autres. Je jette un coup d'œil dans la salle de séjour mais celle-ci est déserte. Je regarde ensuite dans la cuisine mais aucun signe de vie. On dirait que je suis toute seule dans cette maison.

Comme nos cousins sont à la maison pour les fêtes, peut-être ils ont tous décidé d'aller faire un tour dans la ville.

Je profite du fait que je suis dans la cuisine pour me faire un bon petit déjeuner, des œufs brouillés avec du bacon.
À peine je me mets à table que je vois Célia arriver.

– Hey, ça sent bon par ici !

– J'ai cru que j'étais seule ici.

– Euh non, nous sommes tous dans la chambre de Maxwell, on regarde une vidéo. Dit-elle en piquant dans mon assiette.

– D'accord, c'est cool.

– Tu peux te joindre à nous si tu veux. Je suis juste venue faire du popcorn et récupérer quelques friandises.

– Désolée mais je préfère retourner dans ma chambre après avoir petit déjeuner.

– Tu préfère rester seule au lieu de venir passer du bon temps avec nous ? En plus, les parents sont en déplacement, ce qui veut dire qu'on a la maison rien qu'à nous pour au moins deux jours. Dit-elle toute joyeuse.

– Ah bon ? Et où sont-ils allés ?

– Papa avait quelques affaires de dernières minutes à régler et maman a décidé de l'accompagner.

– D'accord. Dis-je en continuant à manger.

– Alors, tu viens ? En plus, on prévoit faire une petite fête demain soir et on aura besoin que tu nous donnes quelques idées.

– Désolée ma puce, je ne me sens pas très bien et je n'ai pas envie de plomber votre ambiance.

– C'est à cause de Caleb ? Demande-t-elle inquiète.

– Comment ça ?

– Je sais que vous vous êtes disputés et ne me dit pas le contraire.

– C'est vrai, on s'est disputé à propos de Candys. Il soupçonne le fait que j'ai encore des sentiments pour elle et il m'évite pour ne pas qu'on aborde vraiment le sujet.

– Et ses soupçons sont fondés ? Tu l'aimes encore ? Demande-t-elle les sourcils relevés.

– Oui, je l'aime. D'ailleurs, je n'ai jamais cessé de l'aimer. Affirme-je avec un petit sourire en coin.

– Enfin, tu l'admets. Réplique-t-elle toute contente. Et maintenant, que comptes-tu faire ?

– Je vais d'abord avoir une conversation avec Caleb, je sais où le retrouver. Ensuite, j'irai voir Candys...
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