Chapitre 11

Cela faisait deux semaines qu'Hermione avait invité Lydia et Simon à l'appartement. Je crois que je ne suis toujours pas remis de cette soirée. Je m'étais moi-même surpris du comportement que j'avais eu envers Hermione. Je ne me croyais pas du tout capable de faire ça, je veux dire d'être si attentionné avec quelqu'un.

Pourtant nous nous étions mis d'accord avec Hermione au sujet de la nature de notre relation quand nous sommes tous les deux. Et nous avions conclus que meilleurs amis étaient le plus adapté et le plus ressemblant à ce que nous étions en train de vivre. Mais pour l'instant je la considérais plus comme une amie. La prendre dans mes bras ne me dérangeait pas vraiment mais cela ne me mettait pas très à l'aise. Malgré tout, je sentais qu'Hermione avait besoin de cette affection et de ce contact physique. Cela faisait longtemps qu'elle vivait seule. Je la voyais de plus en plus heureuse de rentrer chez elle. Surement parce que quelqu'un l'attendait chez elle. Et ce quelqu'un en l'occurrence c'est moi.

Cela me fait du bien à moi aussi de revivre avec quelqu'un. Ma rupture avec Luna a été dure. On s'était mis ensemble juste après la guerre et comme je n'avais plus de logement, elle m'avait accueilli chez elle. Je n'avais donc jamais vécu seul. Entre temps j'avais récupéré le manoir mais comme nous étions bien chez Luna, nous y avions construit notre nid, nous n'avions pas déménagé. Alors quand Luna avait jeté l'entièreté de mes affaires sur le parvis, j'avais emménagé provisoirement au manoir, me disant que j'allais chercher quelque chose de plus petit. Et puis avec mon changement subit de métier et donc mon stage à Sainte-Mangouste, je n'étais pas souvent chez moi.

Hermione était alors entrée dans ma vie, et accessoirement avec notre enfant dans son ventre. J'ai alors déménagé chez elle, ne voulant pas la forcer à aller au manoir. Même pour moi, cette maison n'était pas accueillante et agréable, alors je ne pouvais même pas imaginer ce que c'était pour la gryffondore.

Depuis que j'y suis installé, je me détends et je me sens chez moi de plus en plus. J'ai pris mes marques. Cela me fait également du bien de vivre de nouveau avec quelqu'un. Je me sentais vraiment seul dans le manoir.

L'appartement faisait maintenant partie de ma routine. Je partais une fois qu'Hermione était parti aussi. Je transplanais jusqu'à l'hôpital, faisait ma matinée, mangeais avec Blaise, terminait ma journée et je rentrais avant Hermione pour que quand elle rentre le repas soit près. Avant je mangeais seul et passait chez Blaise après le travail, mais cela ne m'allait pas. J'aimais le fait de préparer le repas à Hermione et je n'aimais pas particulièrement être seul pour manger le midi.

Après le repas, nous nous mettions tous les deux à travailler et nous prenions ensuite un thé blottis dans le canapé. Et les journées se répétaient, elles étaient les mêmes mais cela ne nous déplaisait pas. Nous aimions cette routine. J'appréciais vraiment nos soirées, elles étaient la chose pour laquelle je me levais le matin.

Je savais qu'aujourd'hui Hermione dinait avec Ginny et Lydia, elles devaient se rencontrer. Une fois Hermione parti, je me rendis à Sainte-Mangouste. Je me changeai rapidement et sorti de la salle des médicomages. J'allais voir mes premiers patients de la journée, des gens présents pour la plupart quotidiennement. Les traitements quotidiens n'étaient pas les plus passionnants et j'avais encore trop peu d'expérience pour m'occuper de patients tout seul. Je faisais de l'observation l'après-midi mais le matin était toujours un peu long.

Enfin bref tout un tas de patients à voir, avec des traitements qui n'étaient pas des plus intéressants. Je ne cessais de penser à ma relation avec Hermione. Je savais que la journée allait être longue. J'attendais avec impatience de rentrer chez moi. Et j'avais maintenant un chez moi.

Je me forçais à faire sortir ces pensées de ma tête et à commencer à travailler. J'étais distrait mais arrivais quand même à faire mon travail.

L'heure de déjeuner était enfin arrivée et je rejoignis Blaise, à la table et l'heure habituelle. Il était à l'heure pour une fois. Je le soupçonnais de ne pas être aller au travail ce matin en raison de sa gueule de bois. Il avait un verre à la main et ne semblait pas se soucier que j'ai fait mon apparition devant lui.

« - Tu es déjà en train de boire Blaise ?

- Bonjour à toi aussi Drago, je vais bien je te remercie et toi ?

- On n'a pas besoin des formules de politesse entre nous. Mais ça va merci. Pourquoi tu es là de si bonne heure ? Tu n'es jamais arrivé normalement.

- En fait je viens de terminer ma nuit, donc je prends mon repas avec toi et je vais me coucher.

- Je me doutais que tu n'étais pas allée travailler ce matin, mais je ne pensais pas que tu n'y allais pas non plus cette après-midi. Ton employeur doit vraiment bien t'aimer.

-C'est vrai que c'est vraiment très drôle ça Drago. Comme si ce n'était pas toi mon employeur. Parce que tu en avais tellement marre des équipements de quidditch que tu m'as supplié de m'employer pour que je fasse ton boulot et que tu puisses en changer. Moi j'étais très bien avec mes balais mais je te devais un service alors...

-Oui, oui, c'est vrai mais vois le bon côté des choses, tu as un emploi stable et un patron qui t'accorde plus de jour de congé qu'il ne le devrait. Et tu devrais sérieusement penser à arrêter de boire à toute heure.

-Dis la personne qui s'est probablement bu plus de whisky pur feu que n'importe qui dans les années de sa vie qui sont trop peu nombreuses.

- J'avoue que je n'ai pas été un model au niveau de la consommation d'alcool ces dernières années mais je me suis quand même bien repris.

-Oui c'est vrai que maintenant tu es l'homme parfait Drago Malfoy.

-Je n'ai pas dit ça non plus, tu sais très bien que j'ai des points faibles, et même il y a quelques semaines je n'ai pas vraiment été un type bien. Mais j'essaie vraiment de m'améliorer jours après jours.

-Ah là là Drago, tu me fais vraiment rire. Je ne t'ai jamais vu vouloir changer à ce point. Surtout pour une fille. Et pas n'importe quelle fille. Hermione Granger.

-Oui, oui, je sais tout ça, tu me l'as déjà dit.

-Pour en revenir à miss Granger. Comment ça se passe ? Je veux dire est-ce qu'elle t'a pardonnée la coucherie de l'autre jour, dans sa chambre ?

-Elle ne l'a pas complétement pardonnée mais ça va quand même beaucoup mieux. On peut arrêter de parler de ça ?

-Ok d'accord calme toi. Elle en est rendue à combien de mois maintenant ?

-Elle en est rendue à 4 mois. On va bientôt aller faire une autre écographie. Je suis en même temps très heureux et j'ai très peur. J'ai peur que quand on écoute la prochaine fois, il n'y ait plus de battements.

-Je ne peux pas forcément comprendre mais tu sais que je te soutien. Qu'importe ce qu'il va se passer tu sais que je serai là.

- Oui je sais et merci d'être là d'ailleurs.

- C'est normal pour des amis tu sais. Je l'ai appris il n'y a pas si longtemps que ça mais j'essaie de mettre en pratique mes nouvelles connaissances.

- C'est bien Blaise, je suis fière de toi. »

Je ris doucement face à ma dernière remarque. Nous commençons à manger tranquillement, tout en papotant. Nous, papoter, avant ça n'arrivait pas. On était beaucoup trop angoissés pour papoter mais maintenant on peut le faire et c'est tellement agréable. Il y a 6 ans, on ne s'imaginait pas du tout comme ça. Heureux, ayant une vie à peu près stable. Mais c'est surtout heureux qui nous aurait surpris, on ne se serait pas imaginé heureux. Je ne suis pas sûr que Blaise soit très heureux mais pour l'instant il veut vivre pleinement sa vie et il la vit comme il l'entend. Moi franchement je n'aurais pas pu avoir mieux. Je vais avoir un enfant avec une femme génial qui est devenu ma meilleure amie, j'ai des amis sur qui compter.

Je reviens à l'hôpital et finit ma journée dans les urgences magiques. Je reviens à l'appartement, il est vide comme d'habitude, mais il sera vide tout ce soir. Je m'occupe un peu en attendant Hermione. Elle passe finalement par l'appartement pour me prévenir qu'elle ne mange pas avec moi ce soir, mais je le savais déjà. Elle me prévient qu'elle ne rentrera pas tard et claque la porte en partant. Je me retrouve seul pendant une soirée entière. Ça fait un moment que je n'ai pas vécu ça mais bizarrement ici je ne me sens pas complètement seul. Je me prépare à manger, je regarde quelque chose à la télé mais rien de très passionnant.

Je m'ennuie sans elle, je peux le dire. Je n'arrive plus à m'occuper sans elle. Toute ma vie tourne maintenant autour d'elle au point que je m'ennuie à mourir quand je suis seul. A vrai dire je n'ai jamais su m'occuper tout seul, j'avais toujours quelqu'un pour soit s'ennuyer avec moi soit pour que l'on fasse quelque chose ensemble. Et vu que là je n'avais rien d'autre à penser, je me suis mis à m'inquiéter pour Hermione et le bébé. Pas que sur le restaurant où elle était ou sur le chemin qu'elle devait empreinter pour rentrer, mais plus généralement. Je me demandais si le travail d'Hermione lui plaisait toujours. Si les lycéens ne l'embêtaient pas trop, si cela ne la fatiguait pas trop.

Rien que mes pensées me fatiguaient moi-même. J'essayais de me calmer mais je tournais en rond en l'attendais. Et pour en rajouter à mon stress déjà beaucoup trop présent, elle était en retard. Je guettais le moindre bruit qu'il pouvait y avoir dans la cage d'escalier, les minutes passaient et je n'entendais toujours rien. Puis, des bruits de pas, et le bruit de la clé dans la serrure. A peine avait-elle ouvert la porte que la serrais dans mes bras. Je pense que je devais la serrer trop fort mais elle ne dit rien. Je raffermis mon emprise sur ce corps frêle mais arrondit. Je sentis mon cœur battre moins fort et mon souffle se calmer. Hermione me serra à son tour. Je sentis un sourire timide contre ma poitrine. Je la laissai respirer en me séparant d'elle. Je la regardai, elle était saine et sauve, en un seul morceau.

Je me retournai pour aller jusque dans la cuisine pour nous faire un thé, le temps qu'elle enlève ses chaussures et son manteau. On se dirigea ensuite tous les deux dans le salon. On s'installa dans le canapé comme à notre habitude, dans les bras l'un de l'autre. On but notre thé tranquillement. Nous étions bien tous les deux, nous n'avions pas besoin de parler, la présence de l'autre suffisait. Mais je me décidais quand même à parler.

"- Si tu savais comme je me suis inquiété.

- Je sais je suis désolée, je me suis éclipsée le plus vite que j'ai pu. Mais je suis rentrée à pied, ça m'a pris du temps.

- Ce n'est pas grave tu es là maintenant."

Je souris légèrement pour la convaincre, même si elle ne me voyait pas. J'avais l'impression qu'elle le savait d'une manière ou d'une autre. Au bout d'un moment je la sentis se détendre dans mes bras et s'endormir. Sa tasse en tomba presque, je la posai alors sur la table basse. Je la pris dans mes bras et l'emmena jusqu'à la chambre, je la déposai tendrement sur le lit.

« - Hermione, ton pyjama est à côté de toi, mets-le pendant que je mets le mien dans la salle de bain d'accord. Tu ne serais pas franchement d'accord si c'était moi qui te le mettais, alors fais-le s'il te plaît. »

Je ne savais pas si elle m'avait vraiment entendu mais quand je revins de la salle de bain, Hermione était en pyjama. J'étais soulagé de ne pas avoir à le faire. Je me couchais à côté de la jeune sorcière, je l'embrassai doucement sur le front. Elle ne réagit pas mais je ne m'en souciais pas pensant qu'elle devait surement déjà dormir. M'inquiéter m'avait vraiment fatigué et je m'endormis directement grâce à la présence de l'ancienne gryffondore à mes côtés.

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