Chapitre 5 : Emma / Adrian
Emma
Ses yeux sont remplis de colère, de jalousie et d'irritation. Oh maman mìa ! Je ne m'attendais pas à ce que mon plan fonctionne aussi bien. Pourtant, il ne dit rien et ne fait rien non plus. Il commence à parler du cours et à poser des questions. Bien sûr, comme je n'ai pas vu le film, il ne me demande rien, ne cherche pas à m'humilier.
Je passe la moitié de l'heure du cours à le maître, ou toute l'heure. C'est si difficile de ne pas fantasmer sur lui ! Son visage qui ressemble à une sculpture grecque, son corps bien bâti et ses lèvres charnues. Bordel de merde ! Il a tout l'air d'une banane qui a envie qu'on la croque. J'encre mon regard dans le sien, ses yeux gris m'observent, me jaugent. Comme s'il allait me sauter dessus.
Cela ne me dérangerait pas qu'il me saute dessus personnellement.
Mes doigts écrivent toutes seules sur mon téléphone avant d'envoyer mon message.
Moi : Arrêtez de fixe mes lèvres Monsieur, on dirait que vous avez envie de me les dévorer.
Il retourne derrière son bureau et s'assit. Dommage, je voulais continuer à le mater.
Je viens de me rendre compte que je commence à changer. Pourquoi est-ce que je pense à ce genre de choix ? Si j'ai bonne mémoire, j'ai arrêté de penser à tout ce qui est sexe, relation sérieuse depuis quasiment trois ans.
Cet homme est quelqu'un de dangereux. Je devrais m'éloigner de lui, je devrais arrêter ce jeu qui s'est installé entre nous. Mais je n'y arriverai pas. C'est impossible . J'ai goûté à cette sensation et je ne veux pas m'en lasser. Cette histoire commence à devenir beaucoup plus intéressante pour que j'arrête.
Adrian : Tu as vu juste.
Ô mon Dieu !
Je ne m'y attendais pas, je ne pensais pas qu'il allait répondre aussi vite. En plus, il est en train de donner cours. Un sentiment d'excitation se crée dans mon bas-ventre, un sourire carnassier se dessina sur ses lèvres, m'excitant encore plus. Je suis folle ou je commence à l'être.
Moi : Et vous allez le faire ?
Adrian : Tu dois attendre, si tu veux le savoir.
Moi : J'ai peut-être posé la question, mais cela ne veut pas dire que je veux que vous m'embrassiez.
Adrian : Et moi, je dis que c'est le contraire.😙
Moi : Tu ne connais pas mes pensées, alors ne dis pas n'importe quoi, s'il te plaît.
Adrian : J'ai assez d'information sur toi, pour me permettre de dire ce genre de choix.😉
De quoi est-ce qu'il parle ? Comment at-il pu avoir des informations sur moi ? Je ne lui ai pourtant parlé que pendant quelques minutes dans le couloir. Je ne me souviens pas lui avoir dit quoi que ce soit sur moi. Est-ce qu'il a enquêté sur moi ?
Non impossible, jusqu'à hier, il ne connaît pas mon nom. Ce qui veut dire soit, il bluffe, soit c'est moi qui lui ai dit samedi soir. Puisque je ne me souviens pas de ce que j'ai pu révéler ce soir-là, je me penche plus à la deuxième option.
Merde !
C'est décidé, je ne boirais plus jamais d'alcool de ma vie. Je n'aurais même jamais dû me rendre à cette boîte de nuit, j'aurais juste dû aller me promener et revenir. Mais il a fallu que j'y aille et en plus de ça, je picole et couche avec cet homme étrange. Cet homme qui n'arrête pas de revenir dans mes pensées, qui n'arrête pas de me bousiller la tête.
Je devrais arrêter tout. Arrêter cette bêtise que nous allons faire, si nous continuons. Pourtant, mon cœur ne veut pas. Juste d'y penser, il se serre, et me fait mal. Par contre, ma conscience m'a dit de repenser à ce qui s'était passé avant. Comment j'ai fini avec le cœur en miette. Elle a raison, je ne veux pas finir comme ça.
Les battements de mon cœur s'accélèrent, je n'arrive pas à respirer. Les images défilent dans ma tête avec vitesse. J'ai chaud. J'ai mal à la tête, mon cœur me fait mal, c'est très douloureux.
Son visage apparaît. Son me sourire dégoûte, je veux qu'il arrête . J'ai fui, alors pourquoi revient- il ? Je n'arrive plus à respirer. Il faut que je prenne mon antidépresseur. Je rouvre les yeux, je ne me souviens pas quand je les ai fermés. Ma vision est floue, je cherche mon sac malgré cela. Mais il n'est plus là.
- Tiens, avale-les.
Cette voix m'est familière.
Je m'exécute. La douleur dans mon cœur s'atténue petit à petit. Les médicaments font effet. Je relève la tête et fixe mon professeur. Son visage affiche une sorte d'inquiétude ou c'est juste moi qui suis en train de délirer.
Reprennent mes esprits, je regarde autour de moi, il n'y a personne d'autre que lui et moi. Debout en face de moi, il m'observe.
— Ça va mieux ? Sa voix est douce, calme.
— Oui, merci pour les médocs.
— De rien, mais tu en fais souvent ce genre de crise, n'est-ce pas ?
—...
Comment sait-il ça ?
Il le sait, parce que tu as dû certainement tout lui dire sur ton passé, fait remarquer ma conscience.
Impossible.
Il faut que tu arrêtes tout de suite, sinon, tu vas encore te briser.
Elle a sûrement raison, mais c'est aussi elle qui me disait de me laisser aller.
Pour une fois dans ta vie, écoute-moi, et dit lui de ne plus t'approcher. Insiste-t-elle, d'une voix encore plus forte.
Un soupir sort de ma bouche, je ne sais plus comment penser. Je ne sais pas si je dois écouter mon cœur ou ma conscience, entre les deux, qui est le meilleur choix ? J'ai peur de faire le mauvais choix.
— Emma, est-ce que tout va bien ?
Je concentre mes pensées sur lui. Les hommes beaux comme lui finissent toujours par briser les filles comme moi. Je prends une grande inspiration, avant d'ouvrir ma bouche.
— Il faut que tu arrêtes, Adrian.
Ses sourcils s'arquent de confusion.
—Comment ça ?
— Cette relation, ce courant qui passe entre nous et cette attitude étrange. Je voudrais qu'on arrête.
Adrien
C'est une blague, j'espère. Elle ne peut pas juste me dire d'arrêter ce qui se passe sans même me donner d'explication.
Mon regard devient froid, je la fixe droit dans les yeux. J'aimerais tellement pouvoir savoir ce qui se passe, dans sa tête. J'aimerais savoir à quoi est-ce qu'elle pense, qu'est-ce qui la fait autant peur. J'aimerais aussi savoir pourquoi est-ce qu'elle me repousse maintenant, alors qu'il ya encore quelques minutes, elle me lance des piques. Je veux comprendre ce qui est en train de se passer. Je veux savoir ce qui lui a fait changer d'avis.
— J'aimerais connaître la raison de ce retour-en-arrière soudain.
J'essaie au maximum d'avoir une voix calme, même si cela n'est pas dans mes habitudes. Je ne suis pas quelqu'un de patient, alors essayer de l'être, c'est très compliqué. Gardant un visage sans émotion, un visage calme. Mais ce masque cache en réalité des choses, il y a une rage derrière.
- Je te l'ai dit, je ne veux dépasser pas me lancer dans quelque chose qui me. Je me répète, tu es mon prof. Et il est interdit d'avoir ce genre de relation.
Elle se fiche de moi, là ? Elle a 20 ans, elle est une adulte. Je ne vois pas le problème d'avoir une relation plus poussée. Il n'est pas interdit qu'un élève s'intéresse à son professeur, dans la mesure où elle est majeure. Je connais assez bien les lois de l'Angleterre, il n'est écrit nul par que c'est interdit. Est-ce qu'elle a peur que sa réputation soit bousillée ? Mais à la place où ma bouche lui pose la question, elle dit autre chose.
— Qui te parle d'avoir une relation plus que physique ?
Ses yeux s'écarquillent de surprise, je parie qu'elle ne s'attendait pas à ce que je lui pose cette question. Même moi, je ne m'y attendais pas, je ne sais pas ce qui m'a pris. Elle a l'air d'être blessée par mes propos, mais ma foutue bouche ne veut pas s'excuser !
— Je vois, j'aurais dû m'en rendre compte avant. Tout ce qui vous intéresse, c'est mon corps.
Merde !
Comme elle, je ne veux pas me lancer dans une relation sérieuse. Alors pourquoi est-ce qu'elle le prend aussi mal ? Je commence à être dépassé, là. Et puis, depuis quand est-ce qu'elle a recommencé à me vouvoyer ?
Arrête de parler, Adrian !
— Comme toi, tu me l'as bien fait comprendre, samedi soir. Et on était d'accord sur le fait que, si nous nous recroisons, nous aurions seulement une relation physique et rien de plus.
Pourquoi at-elle cette expression sur le visage ? On dirait que je l'ai vexé. Toutes ses réactions me déroutent, je ne sais pas ce qu'elle attend de moi. Je ne suis pas doué pour ce genre de choix. En fait, je n'ai jamais été douée pour tout ce qui concerne les relations avec les autres. La voir en colère, me met en rogne. Je me demande pourquoi est-ce que je suis aussi énervé.
— En fait, je crois que tout ce qui s'est passé samedi soir est une erreur.
Une erreur ?
Vient-elle de qualifier cette nuit que nous sommes passés comme une « erreur » ? Cette putain de nuit qui m'a rendu dingue pendant ses trois jours. Je n'arrive pas à croire que nous sommes vraiment en train de nous disputer, c'est si puéril de sa part.
— Donc, s'il vous plaît, monsieur Nestor, n'oubliez pas que vous m'avez touché, n'oubliez pas que vous ressentez une attirance physique pour moi.
Ça, c'est impossible, ma belle, je t'ai déjà dans la peau.
Comment peut-elle me dire ces mots avec une expression qui dit qu'elle me veut autant que moi ? Je déteste cette expression sur son visage, je la préfère avec son air provocateur, cela lui va mieux.
— Pourquoi ? Est-ce que c'est à cause de l'autre garçon que tu me dis ça ?
Je n'aime pas l'idée qu'elle puisse être proche de lui, et je me demande pourquoi cette pensée d'elle avec ce gamin me met-elle aussi en colère ?
— Cela ne vous regarde pas, monsieur.
— Évidemment que cela me regarde, arrête de dire des conneries.
— Je ne crois pas. À ce que je sache, nous ne sortons pas ensemble pour que cela vous concerne, donc monsieur, arrêtez de poser des questions sur ma vie privée.
À quoi est-ce qu'elle s'attend en me disant ça ? Est-ce qu'elle essaie de me bénir ? Je passe mes doigts dans mes cheveux et essaie de faire disparaître cette frustration que je ressens, ce... Je ne sais même pas ce qui m'arrive, cela m'irrite beaucoup trop. Je ferais mieux de la laisser tranquille, d'arrêter de penser à elle. Je vais m'éloigner d'elle et suivre son conseil. Si je continue à lui parler, je vais finir par perdre la tête, c'est sûr.
— Oui, tu as raison. Je ne serais jamais capable de sortir avec une gamine qui se prend pour une femme. Je ne sais même pas comment j'ai pu coucher avec toi.
Le regard qu'elle me lance tord le cœur. Je vois clairement dans son regard que je la déçois, mais peu importe. Je sais que si je continue, je vais la briser comme son fameux ex.
— Vous avez quoi, monsieur, allez vous faire foutre ! Vous n'êtes qu'un salopard arrogant !
Elle a raison, je ne suis qu'un salopard. Je ne prends même pas la peine de la retenir et la laisse partir. Je m'affale sur la chaise de mon bureau et essaie de comprendre tout ce qui vient de se passer.
— Qu'est-ce que j'ai fait bordel ! Emma, tu vas me rendre fou !
Je ne sais plus que penser, je ne sais pas si j'ai bien fait de la rejeter. Et qu'est-ce qui m'a pris ? Au départ, je devais simplement l'embrasser à la fin du cours. Mais j'ai fini par faire en sorte qu'elle me déteste. Je ne suis vraiment qu'un con, un idiot qui ne sait pas comment s'exprimer. Et au-dessus de tout ça, je suis un vrai connard ! Comment est-ce que j'ai pu lui dire qu'elle était une gamine, alors que je la traite comme une femme, quelques minutes avant cette dispute.
Est-ce que j'ai bien fait de tracer une ligne entre nous ?
Oui, je ne le regretterais pas. Enfin, j'espère ne pas le regretter.
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