Chapitre 23 : Emma
Toutes mes pensées me ramènent à lui , lui qui est mon pire cauchemar. J'essaie tant bien que mal à ne pas penser à lui, à oublier ce qui s'est passé cette nuit-là. Où, il m'a détruite. Et comme par magie, le visage d'Adrian apparaît dans ma tête et me ramène dans la réalité.
Je me passe les mains sur le visage et prends une grande inspiration, tout ça, c'est le passé. Et pour une fois dans ma vie, je suis d'accord avec ma grand-mère quand elle dit que " le passé doit rester au passé, et le présent, c'est le présent ".
J'entends un toc, toc, je relève la tête et vois Léo entré. Après avoir pris ma douche, je ne suis pas sortie de la chambre. Ce n'est pas que j'ai peur, mais c'est juste que j'ai honte. J'ai honte de devoir me présenter devant son père, j'ai honte d'avoir agi comme une idiote devant lui. Je me déteste d'être aussi stupide !
Léo vient s'asseoir à côté de moi, elle ne dit rien pendant quelques secondes.
- Je ne sais pas ce qui se passe, mais je n'aime pas te voir comme ça.
Sa voix est calme, comme d'habitude. Léo ne s'est jamais énervé contre moi. Elle a toujours été, gentille, cool. Elle n'est pas très compliquée, facile à comprendre. Comparé à son père, qui n'est pas possible. Lui, il est comme une boîte que l'on veut ouvrir, mais qui est impossible à ouvrir.
- Tu sais que je te préfère à ton père ?
- Tant mieux, parce que je commence en avoir marre de votre relation qui est vraiment incompréhensible.
Ma bouche s'ouvre et se referme. Je ne sais pas quoi dire, elle m'a prise de court là. J'ai bien sûr déjà réfléchi au fait que si Leo, apprenait que son père me plaisait, qu'elle serait sa réaction ?
- Qu'est-ce que tu... veux dire par là ?
Elle pose sa tête sur mon épaule, elle à l'air épuisée.
- Emma, ce que vous ressentez l'un pour l'autre se envoie dans l'air à chaque fois que vous êtes l'un proche de l'autre. Elle prend une pose, puis continue d'une voix plus calme. Moi, je l'ai senti la première fois que je t'ai rencontré, j'ai remarqué comment il te regardait. C'est comme si tu lui appartenais, comme si tu étais. . . Je ne trouve pas d'adjectif parfait pour exprimer ce que j'ai vu.
- Tu veux dire que... .
- Oui, il est complètement fou de toi. C'est même écrit sur son front, cela se voit à des kilomètres.
Bien sur que non, Leo est encore une enfant donc elle ne sait pas vraiment ce qui se passe. Elle ne sait pas que son père aime une autre,
Je suis reconnaissant envers Adrian. Il ma sauvé la vie aujourd'hui, et pour cela, je lui dois beaucoup, mais je ne suis pas prêt à avouer quoi que se soit. Je sais maintenant que je suis amoureuse de lui, je sais que lui ne m'aime pas.
C'est pathétique, pourquoi est-ce que je réagis comme ça ? Juste après l'avoir vue embrasser une autre femme, j'agis comme une gamine.
Je suis une adulte et je vais agir comme une adulte. Je vais lui dire ce que je ressens, même si je sais qu'après je vais avoir le cœur brisé. Au moins, après j'aurais l'esprit tranquille et je pourrais passer à autre chose.
Léo, je me surprends en disant :
- Au fait, tu as mon autorisation pour sortir avec lui. Bien sûr, si c'est ce que tu veux !
Je reste bouche bée, ce n'est pas que je ne suis pas contente de l'entendre dire ça, mais ce que je ne m'y attendais pas. Je sais que cet enfant m'apprécie beaucoup, mais pas au point de m'encourager à sortir avec son père.
Je décide finalement de lui dire ce que je pense.
- Léo, je vais tenter ma chance, et s'il me rejette, tu n'as pas intérêt à faire de même. Notre relation doit rester la même.
- Je parie, que lui aussi doit se dire que tu vas le rejeter. Mais ne t'inquiète pas, tu restes toujours la deuxième personne que j'aime le plus.
- Comment ça ?
Elle soupire et s'éloigne de mes bras, ça me vexe un peu, mais je ne dit rien.
- Tu verras. Je n'insiste pas plus, et ne me pose pas plus de question. Sur va manger ? Papa, à cuisiner un repas français, je ne veux pas manger seul. Après, il va me dire de lui donner mon avis, et je ne veux pas le vexer si c'est mauvais.
- En gros, ton père n'est pas un bon cuisinier ?
- Oui.
On sort de la chambre, et je remarque que la maison est peinte en blanc-gris. Une couleur qui donne l'effet de paix, de sérénité. Il y a aussi des tableaux qui représentent, des hommes et des femmes qui sont habillés du vêtement des temps modernes. Les portraits sont bien réussis, ils sont très réalistes. C'est vraiment surprenant. Produire des tableaux aussi réalistes, c'est rare.
Il est vrai que je ne m'y connais pas, mais je trouve que la personne qui les a peints doit-être un artiste exceptionnel ou une artiste.
- Papa, dit que ce sont mes arrières arrière-grands-parents.
Maintenant qu'elle me le dit, je remarque la couleur des yeux des hommes et de certaine femme, ils sont gris. D'un gris profond.
- Je vois ça. Il y a un air de ressemblance.
- Ça ne va pas ! Me comparer à ces vieux, c'est quand même vexant, Emma. Je ne ressemble pas à ces vieux, mais à ma grand-mère et à ma tante.
Je ris, je me reprends et m'excuse. Elle a l'air de ne pas apprécier. Ce qui me fait rire le plus c'est sa tête, quand elle bougonne ça lui va si bien.
Nous arrivons dans la salle à manger, son père est assis sur une chaise, déjà prêt à manger. Son regard s'arrête sur moi, il me détaille de ses yeux gris envoûtants. De haut en bas, l'intensité de son regarde me brûler et créer des frissons partout sur mon corps. Il m'observe pendant encore quelques infimes secondes, avant de détourner son attention vers sa fille.
- À table, sa voix est un peu enrouée, il se racle la gorge puis reprend. Le plat va refroidir, dépêchez-vous.
Leo s'assoit à côté de moi, gêné, je baisse le regard. Je ne suis pas du tout dans mon élément, pas quand il est à côté de moi, pas quand il est à quelques centimètres de moi.
Je goûte le plat, des pâtes au fromage. Je recrache juste après. C'est dégueulas ! Je relève la tête et les fixes, ils ont réagi de la même façon que moi. Soudain, nous éclatons tous les trois de rire.
Je confirme qu'Adrian Nestor ne doit jamais cuisiné de la cuisine française, parce qu'il va empoisonner des personnes.
- Je suis vraiment nul pour la cuisine française !
- Ça, c'est vrai ! Je t'en supplie papa, ne cuisine jamais ce genre de plat !
- Je suis d'accord avec elle, c'est complètement intangible !
Il soupire et se laisse tomber en arrière, il n'a pas l'air d'avoir bien dormit ses derniers jours, avec les cernes qu'il a sous les yeux.
- Emma, tu sais en préparer ?
Je me tourne vers Léo et souris. Elle aussi a compris qu'il faut qu'on fasse quelque chose, si on veut que l'humeur de son père change. Mais, elle m'aide aussi à trouver une occasion pour d'avouer mes sentiments à Adrian.
- Oui, cela prendra certainement 15 min.
Adrian, tire sa chaise en arrière. Ses cheveux sont en pagaille sur sa tête, il a dû passer un peu trop sa main dedans. J'aimerais savoir quel effet est-ce que je ressentirais si je passe ma main dans ces cheveux ? Est-ce qu'ils sont doux comme je pense m'en souvenir ? Je serre les poings, pour éviter la tentation du toucher.
Calme-toi Emma, ce n'est pas le moment de penser à ce genre de choix !
- Emma, si cela ne te dérange pas, est-ce que tu pourrais nous en préparer ? Je pensais que je pourrais reproduire le même goût que dans mes souvenirs, mais je me suis trompé.
Il doit vraiment être triste de ne pas pouvoir en manger, vu son expression. Léo a bien fait de me donner cette chance de lui parler seul à seul, je ne vais pas la gâcher.
- Bien sûr, ça ne me dérange pas.
- Merci, un beau sourire se dessine sur ses lèvres illuminant son visage. Suis-moi.
J'entre après lui dans la cuisine, elle est si belle que je reste un moment à l'admirer. Les pancartes sont peintes en gris foncé, qui s'approchent du noir, le mur est en blanc. La table de cuisine est un modèle américain et anglais, le mélange des deux est magnifique. J'adore.
- Elle est magnifique !
- C'est ma sœur qui voulait qu'on la rénove comme ça, elle disait que mélanger les deux styles donnerait naissance à un nouveau style.
Je me demande comment est sa sœur, elle doit sûrement ressembler à Léo, comme celle-ci le dit.
- Elle a raison, c'est absolument magnifique !
J'attache mes cheveux, et me prépare à cuisiner. Je vais être honnête avec vous, mes seuls talents son la lecture et la cuisine. Oui, je suis vraiment nul.
Il m'apporte le fromage et les pâtes, j'observe l'emmental qu'il a utilisé, je ne vais faire aucun commentaire.
Je m'approche du plan de travail et cherche une cocotte, que je trouve dans un tiroir. Je la prends et mets de l'eau dedans. Ensuite, je mets la cocotte sur le feu et ajoute un peu de seul. Je commence à râper le fromage, quand je le vois passer derrière moi. J'arrête mon mouvement.
Il est temps que je prends mon courage à demain et lui parle, je prends une grande inspiration avant de pivoter vers lui.
- Adrien ?
- Hum ?
- Je sais que je vais paraître peut-être bizarre, ce que je vais te dire peut-être étrange. Mais, j'ai peur que tu t'énerves ou...
- Ne tourne pas autour du pot, et dis-moi ce qu'il ne va pas.
- Euh. . . En fait...
- Je t'écoute, il se tourne vers moi, et me fixe, ce qui fait monter mon anxiété.
- Je t'ai vue embrasser une femme hier, je ne sais pas ce qui se passe entre vous, et je ne vous pas savoir. Mais, j'aimerais t'avouer quelque chose... J-je... Je crois que je suis amoureuse de toi ! Voilà c'est dit.
Un silence gênant s'installe, je finis pas ajouté :
- Je n'attends pas de réponse de ta part, donc pas la peine de stressé.
J'espère que ça va calmer les choses, parce que je ne suis pas prête, à entendre sa réponse tout de suite.
Concernant mes pieds, je tripote mes mains. J'ai peur de voir sa réaction. Là, tout de suite, je crois que mon cœur a dépassé les cents à l'heure. Il bat si fort, que le son emplit mes oreilles.
Quand soudain, je sens ses mains chaudes entourer mon visage et le relever. Son visage est illuminé par un grand sourire. Mais ce à quoi je ne m'attendais, c'est que ses lèvres se posent sur les miennes. Tout mon corps réagit. Un frisson traverse ma colonne vertébrale, une douce chaleur inonde mon ventre. Elle se faufile jusqu'à mon cerveau, et me brouille l'esprit. Je perds le sens du temps, et m'accroche à lui.
- Tu en as pris du temps ! Pour cette autre femme, ce n'est pas moi qui l'ai embrasser mais c'est elle. Elle l'a fait s'en mon autorisation. Et puis, je te l'ai déjà dit non ? La seule femme qui fait battre mon cœur c'est toi, et toi seule Pikachu.
Le choc se dissipe, je prends une grande inspiration, et le fixe.
- Ça veut dire. . . ?
- Oui, Pikachu. Tu me rends fou.
Je me détourne, et continue de rapper le fromage comme si de rien était. J'ai besoin de calmer les battements de mon cœur, mon cerveau aussi à besoin de repos, j'ai reçu beaucoup trop d'informations. Mais lui n'a pas l'intention de se laisser faire, il place ses mains sur ma taille et rapproche nos deux corps.
Mon dos collé à son torse, je ressens toute la chaleur qui émane de lui. J'essaie d'ignorer cette sensation, mais c'est compliqué. Après avoir fini de râper le fromage, je le mets dans un bol et ajoute de l'emmental. Cela va créer une autre saveur, c'est une habitude que fait ma mère.
Je commence à préparer de la crème, pour rendre le plat encore plus croustillant
- Je peux rester comme ça ?
J'enlève ses mains qui ont glissé jusqu'à mes hanches, et lui fait non de la tête.
- Je ne vais pas me concentrer si tu fais ça.
Cette position est étrange pour moi, je ne sais pas comme réagir. Je ne suis pas inexpérimentée en relation de couple, mais je ne sais pas comment réagir avec lui.
- Vous êtes plus mignon comme ça, que quand vous faites semblant de ne pas vous aimer.
Intervient la voix de Léo. Je me retourne vers elle, et rougit de plus belle. Je n'arrive plus à compter combien de fois, j'ai rougi de la soirée, elle n'est même pas encore finie.
- Ne vous gênez pas, mais je commence à avoir vraiment faim.
Cette petite est bien futé, on ressemble à son père. J'espère juste qu'elle ne gardera pas ce caractère dans le futur. Avoir un Adrian suffit, je n'en veux pas deux.
- Je vais faire vite.
Je finis vite la préparation des pâtes au fromage et à la crème, Adrian m'aide à servir.
Nous dînons dans le calme, je n'ose pas parler. En fait, je ne sais pas quoi dire.
Le repas se finit dans le silence, Léo nous dit bonne nuit et par dans sa chambre nous laissant tous les deux. Je porte mon regard sur Adrian, et décide de lui poser la question qui me trotte l'esprit.
- Adrian, est-ce que nous sommes en couple ?
- À ton avis ? Me répond-il avec un demi sourire.
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