Le lendemain 12 h

     Je sors de la voiture, et fixe mes mains qui tremblent. Elles ne sont pas les seules à trembler, il ya aussi mon corps entier ! Je suis terrifié. C'est la première fois que j'ai aussi peur.

    Je passe ma main droite dans mes cheveux et les ramène en arrière, je me mets finalement à marcher et prends la direction du département de littérature. Je sais qu'à cette heure si, tous les élèves sont déjà sorties, il ne reste plus que lui. Il est certainement dans son bureau entrant de ranger ses affaires, ou faire un, je ne sais quoi.

     Je continue de marcher, jusqu'à entrer dans l'immense bâtiment, que je remarque pour la première fois, qu'il est ancien.

   Sérieusement ? Tu vas en cours ici depuis 2 ans, et c'est la première fois que tu le remarques ?

    Je ne t'ai rien demandé conscience !

    Si je continue à me parler dans ma tête, je vais finir certainement par devenir folle. C'est même prouvé par les scientifiques.

    Je m'arrête à quelques pas de l'entrée, ce que je vois arrêter les battements de mon cœur, pendant quelques secondes. Puis ils se remettent à battre, créant un rythme de tambour. Boum. . . Boum. . . Boum. . . Tout mon être me crie de m'enfuir, et c'est ce que je fais même si mon cœur me dit de faire l'inverse. D'aller pousser cette femme, de l'éloigner de lui. Mais, à la place, je fuis.

     J'aurais dû m'y attendre, c'était sûr. Il ne pourrait jamais rien n'y avoir entre lui et moi. Têtu, comme je le suis, je suis quand même venu le voir. Et voilà la conséquence. Il embrasse une autre femme.

    Retourner dans la voiture, je démarre et par directement au travail. Je ne veux pas pleurer, pas pour quelque chose que je savais qu'il n'y avait que moi qui en rêvais.

    Mais quand même, il aurait pu juste me dire, qu'il voyait une autre femme. Il aurait pu tout simplement, éviter de me donner de faux espoir.

- Ce n'est pas sa faute, mais la tienne. Tu sais déjà que l'amour entre vous deux, est interdit !

     C'est vrai, c'est la mienne. Pourquoi est-ce que j'ai toujours le béguin pour les personnes qui sont inaccessibles ? Pourquoi est-ce que les hommes accessibles, ne m'attirent jamais ? Pourquoi est-ce que je dois aimer l'impossible ?

     Je sèche les gouttes de larmes qui m'ont échappé. Je ne veux pas qu'on me voie pleurer, je ne veux même pas qu'on pense que j'ai pu pleurer.

     Je gare la voiture devant le bâtiment, où il ya écrit « AddictBook ». À l'entrée, je salue Sophie, et vais directement dans mon bureau. Il y a une pile de texte qui m'attend.

    Comment est-ce qu'ils ont pu me faire ça ? A moi leur éditrice.

    Il y a 6 textes posés sur mon bureau, je parie que chaque texte doit avoir vers les 300 pages ou plus. Être éditeur, ce n'est pas de tout repos, mais cela en vaut la peine, si c'est pour lire des belles histoires. Je suis prête à faire tous les sacrifices possibles, lire, c'est tout ce qui me reste de moi-même. Je n'ai plus rien, à part la lecture.

     Je mets de côté ma vie amoureuse, et plonge dans mon deuxième monde, celui de voyageuse.

      Entré dans ce monde, je ne vois pas le temps passé. C'est mon alarme qui m'informe que l'heure de rentrer chez-moi est arrivée. Je range mes affaires et dors.

⁂

3 heures plus tard

     J'avale mes somnifères, puis m'allonge sur mon lit.

    Au dîner, les parents nous ont posé quelques questions Julia et moi. Sur notre journée, ce que nous avons fait. Ensuite, je suis allé prendre une douche, avant de continuer ma lecture. Je viens de ranger le texte qu'il reste à lire. Je le finirai demain. Je sais, qu'il ne faut jamais remettre ce que l'on peut faire aujourd'hui à demain. Néanmoins, j'ai besoin de repos.

     Je ferme les yeux, et essaie de compter les moutons, comme le disait ma grand-mère. Hélas, cela ne marche pas, je me tourne de chaque côté, mais en vain. Je décide finalement d'allumer mon téléphone. Il n'est que 21 h 15, mais je suis quand même fatigué. J'ai reçu des appels de Leia, j'écoute le vocal qu'elle a envoyé.

- Emma, ​​Kyle dit qu'il te fait la gueule, tant que tu ne l'appelleras pas, il refuse de te parler. Qu'est-ce qui c'est passer ? C'est la première fois qu'il ne veut pas te parler. Est-ce que c'est à cause du fait que tu ne lui as pas parlé de tes sentiments pour Adrian ?

      Aïe. Je savais qu'il boudait, mais pas à ce point. Je soupire intérieurement, après lui envois un vocal. Lui disant, que je ne veux pas non plus parler à Kyle, que moi aussi, je lui fais la gueule et s'il ne s'excuse pas de ne pas m'avoir raconté comment c'est dérouler leur séjour à Douglas.

     Je remarque aussi un autre message, c'est Leo. Un peu étonné, je consulte le message.

Léo : Salut Emma, ​​est-ce que tu t'es disputé avec mon père ?

      Pourquoi est-ce qu'elle me demande ça ? Je ne me rappelle pas m'être disputé avec lui, depuis ce qui c'est passé l'on ne sait pas parler.

Moi : Non, je ne me rappelle pas m'être disputé avec lui.🤔

Moi : Pourquoi cette question ?🤨

Léo : C'est la première fois que je le vois aussi inquiet.

Moi : Il est inquiet ?

Léo : Oui. Ce ne serait pas plus facile si on s'appelait ?

Moi : D'acc.

      Juste après avoir envoyé mon message, mon téléphone sonne. Je réponds, et je vois sa tête apparaître. Je ne m'attendais pas à un appel vidéo. Elle a les cheveux lâches, assise sur son lit, le dos collé au mur. Ses magnifiques pupilles, m'observe. Puis, un grand sourire se dessine sur son joli visage d'ange.

- Ça fait vraiment longtemps qu'on ne sait pas vu.

- À qui tu le dis ? Tu m'as beaucoup manqué, Léo.

- Toi aussi Emma. C'est bizarre, non ?

- Qu'est-ce qui est bizarre ? Je demande, d'un ton curieux.

- On ne se connait pas énormément, mais on ressent beaucoup l'absence de l'autre.

      Un grand sourire se dessine sur mes lèvres, je vais devoir lui expliquer deux ou trois choses à cet adorable petit ange.

- C'est simple, Léo. Il n'y a pas besoin de beaucoup d'explication, tout ce qu'il faut retenir, c'est que je t'aime beaucoup.

    Elle rougit, c'est si mignon ! Elle a l'air gêné.

- Moi aussi Emma, ​​je t'adore !

    Je ne sais pas pourquoi, mais ces petits mots me touchent. Et encore plus surprenant, j'aime beaucoup cette gamine. Même si elle est son enfant. Je m'arrête dans mes pensées, je sais que si je continue, je vais encore pleurer.

- Qu'est-ce que tu voulais dire tout à l'heure ?

- Ah oui. Mon père agit étrangement, il passe les heures où il est à la maison à fixer son téléphone. Comme s'il attendait un appel.

- Qu'est-ce qu'il ya d'étrange à ça ?

- C'est qu'il ne sait jamais comporter comme cela avant.

     Je ravile difficilement ma salive, et tourne ma langue deux fois dans ma bouche avant de commencer à parler.

- Il se pourrait qu'il se soit trouvé une copine, ou qu'il attende l'appel d'un ami.

- Le problème Emma, ​​c'est qu'il n'y a qu'une seule femme qui intéresse mon père. Et c'est toi.

    Mon cœur rate un battement, mais se reprend.

     Elle se trompe, son père ne s'intéresse pas à moi, mais à une autre femme. Je le sais. Je l'ai vu l'embrasser. Je n'aurais pas dû espérer quelque chose de ça par, et je ne vais rien espérer dans le futur et maintenant non plus.

- Tu te trompes Léo, ton père ne ressent rien pour moi. Et même si c'était le cas, lui et moi, c'est impossible.

    Elle passe sa main gauche sur sa nue, comme son père le fais souvent. Comment je sais ça ? À chaque fois que je l'ai croiser que ce soit par hasard ou pas, quand il est dépassé, il passe sa main sur sa nue. Ça doit être une tique héréditaire.

- Mais. . . Non rien. Cela ne me regarde pas, s'il y a un problème entre vous, vous vous débrouillerez. Je ne vais pas m'en mêler.

- Il n'y a rien. . .

-Non ! Je ne veux rien savoir.

    Je ris doucement et la regarde, cette fille, je parie qu'elle va briser beaucoup de cœur dans le futur. Elle est déjà si belle, je ne peux l'imaginer dans le futur. Son père va avoir du boulot.

    Pourquoi est-ce que tu t'inquiètes pour lui, Emma ?

- Au fait Emma, ​​je voulais te demander si on pouvait organiser une soirée pyjama ?

- Tu veux en faire une ?

      Elle hésite durant quelques secondes, puis fini par hochet la tête.

- Je n'en ai pas fait depuis mes 6 ans. J'ai envie d'en faire une avant mon anniversaire.

     Oh PUTAIN DE MERDE !

     J'ai carrément oublié que son anniversaire était samedi !

- Ça me va. Si tu as l'autorisation de ton père, on peut la faire vendredi et j'inviterai Leia. Comme ça, on sera quatre avec Julia.

- Je vais aller demander à mon père. Elle saute du lit, et disparaît de mon champ de vision.

      J'entends, sa voix et celle de son père : « Papa ? ». . . « Est-ce que je peux aller à une soirée pyjama ? ». . . « Où ? » . . . . « Chez Emma ». . . « Elle est d'accord pour ça ? ». . . «Oui». . . « Quand est-ce que tu dois être chez-elle ? ». . . « Je vais lui demander, je reviens ». Elle réapparaît, prend le téléphone qu'elle a laissé sur le allumé, puis se met à marcher.

- Emma, ​​il doit me déposer à quelle heure ?

- 17 h, je rentre à la maison à 16 h. Donc 17 h, se serait parfaits.

- Tu as entendu papa, c'est à 17 h que je dois être là-bas.

     Il y a eu un moment de silence, puis la voix d'Adrian résonne.

- Passe-moi le téléphone.

      Elle s'exécute sans me demander mon avis. C'est quoi leur problème au Nestor ? Ils font des choses sans me demander mon avis.

- Emma. . .

    Il se met à descendre des escaliers, ensuite, il s'assit sur un fauteuil. Ses cheveux sont en pagaille sur sa tête, ils ont l'air mouillé, c'est comme s'il vient de sortir de la douche.

     À l'instant où nos regards se croise, ses pupilles grises me font plonger dans un autre monde, un monde où il n'y a que nous deux. Toutes les émotions que j'ai essayé de faire disparaître, réapparaissent et m'engloutissent. Je ferme soudain des yeux, et m'échappe de son entreprise.

- Merci, de lui avoir proposé cette soirée pyjama !

       Comment te dire que ce n'est pas moi qui ai eu l'idée, mais ta fille ?

- Tu sais grâce à cette proposition, samedi, j'aurais assez de temps pour finir de préparer son gâteau. Et aussi emballer son cadeau. Est-ce que tu viendrais ?

- Bien sûr, je ne vais pas lui poser un lapin.

-Merci, encore Emma.

- Pas la peine de me remercier. Mais, est-ce que je peux la garder avec moi samedi, je la ramènerai à temps pour son gâteau.

- Bien sûr.

- Merci.

     J'ai eu une superbe idée. Je sais que Leo a beaucoup aimé le tome 1 de Fourth Wing, de Rebecca Yarros Même moi, j'ai beaucoup aimé. Je vais lui offrir le tome 2 et 3 dédicacés. J'espère qu'elle va aimer. Parce que pour les avoir, je vais faire le déplacement Londres-Liverpool.

- Alors ?

- Il est d'accord.

- C'est super !

- Merci d'avoir accepté Emma.

- Ce n'est pas la peine de me remercier. Je n'ai rien fait pour ça.

     Elle baille, puis s'allonge sur son lit.

- Tu as l'air fatiguée.

- Oui, je suis rentrer il y a 2 h de la boxe. Mon corps n'a plus d'énergie.

- Moi, j'ai lu 5 textes cet après-midi. Je veux juste dormir et tout laisser derrière moi.

- Moi aussi.

      Je finis par lui souhaiter bonne nuit, et m'endors juste après. Avec l'image de son père comme dernière pensée. C'est vraiment absurde. Mais je n'y peux rien, c'est comme ça, il n'y a pas d'explication.