Chapitre 1 : Emma


            Je me déshabille puis entre dans la cabine de douche avant d'ouvrir le robinet d'eau, l'eau est à une température parfaite, ni très chaude ni très froide. La chaleur et la vapeur sont les meilleures choses, qui m'aident à réfléchir et à mieux organiser mes pensées, c'est ça mon secret pour être en bonne forme et avoir les idées claires. Et là, de toute façon, j'en ai absolument besoin. Plus que jamais. J'applique du shampoing sur mes cheveux et commence à les frotter. Premier problème, j'ai couché avec un inconnu et je ne sais pas grand-chose sur lui. À part son prénom. Je rince mes cheveux.

Deuxième problème, je ne sais pas quoi dire à ma mère pour expliquer où j'étais hier. Et je ne dois pas oublier de lui présenter des excuses pour mon comportement. J'applique un après-shampoing et masse mes cheveux. Troisième problème, comment demander à ma meilleure amie Leia de mentir pour moi auprès de ma mère, quand je lui mentirai. Je prédis déjà qu'elle va me poser des questions si elle sait où j'étais, et pour empirer les choses, elle voudra « les détails croustillants » comme elle le dit si bien.

Après le rinçage de mes cheveux, je prends le gel douche et commence à me laver. Quatrième problème, convaincre ma sœur de ne pas dire que je suis revenue en portant une chemise ce matin, alors que je porte une robe hier. Et le fait est que je peux l'alcool aussi. C'est mission presque impossible avec Julia, sauf si je trouve quelque chose d'équitable en échange de ce secret.

Je me rince la peau, sors de la cabine de douche, je marche jusqu'au miroir et regarde mon reflet ; il y a un petit suçon sur mon cou et il n'est pas discret. Alors là, pas du tout. Je sors de la salle de bain, avec un peignoir et une serviette qui est enroulée sur mes cheveux.

Comme je vis avec mes parents et ma diabolique petite sœur, je n'ai pas intérêt à sortir de la salle de bain, avec juste une serviette sur la taille, c'est la règle instaurée par ma mère. Et je fais tout mon possible pour la respecter. J'entre dans ma chambre et ferme la porte à clé, ma famille à la fâcheuse habitude d'entrer dans ma chambre sans toquer, donc je prends mes précautions. Je me change rapidement et je me sèche les cheveux.

Ma chambre est peinte en bleu émeraude, tandis que celle de ma sœur est peinte en rose, je jure que je ne sais pas pourquoi elle aime autant la rose. Je trouve ça, trop pimbêche, enfin, trop Barbie. Mais cela ne m'étonne pas. Car dans la famille, à tous des goûts différents, par exemple ; je suis la seule végétarienne de la famille, mes deux parents ont leur chambre peinte en blanc et or. Dans tout ça, j'ai un point commun avec ma mère, j'aime la lecture et elle aussi.

Je descends les escaliers par deux et vais directement dans la cuisine. Pour me faire pardonner, j'ai décidé de faire des crêpes. Ma mère en raffole, sur tout avec du miel dessus et des framboises. Je sais que l'idée est un peu lâche, mais c'est l'une des seules solutions que mon cerveau me fournit. Je prépare la pâte et la laisse reposer pendant quelques minutes, avant de mettre le poêle sur la plaque que j'allume. C'est très facile de faire des crêpes, en plus en écoutant de la musique, rien de mieux. Ma musique préférée « That's my girl », c'est la meilleure chanson pour fille badasse. Ça, c'est mon avis. Je commence à la chanter sans m'en rendre compte.

Tu es déjà tombé,

Tu as déjà été blessé,

Tu as déjà grimpé,

Tu seras prêt à partir, prêt à partir.

— Waouh, tu nous fais des crêpes ?

Je sursaute et me tourne vers Julia qui me regarde avec des yeux tout excités, on croirait voir un chiot qui s'émerveille devant un os. Julia ressemble à un trait portrait à notre mère, elles ont les mêmes cheveux bruns-blonds avec des mèches rousses vénitiennes. Et elles ont la même couleur d'yeux. Tandis que moi, j'ai hérité des cheveux noirs de mon père et de ses yeux marron clair. Il y a quand même une petite différence entre lui et moi, il a la peau plus pâle que moi.

— Ce n'est pas spécialement pour toi.

— Alors c'est pour qui ? Demande-t-elle d'une voix qui se veut curieuse.

— C'est pour maman, et toi, tu as intérêt à ne rien lui dire sur ce matin !

Elle sourit malicieusement et tire un tabouret avant de s'asseoir face à moi. Je ne le sens pas. Quand elle sourit comme ça, avec son regard de défi, c'est qu'elle prépare un mauvais coup, ça a toujours été comme cela avec elle.

— Et comment comptes-tu garder ma bouche sous silence ? Tu sais autant que moi, que ma bouche n'a pas de freins.

Ah, la garce. Je n'aurais jamais pensé qu'elle me menacerait ouvertement. Enfin, peut-être un tout petit peu. On ne fonctionne pas de la même façon, mais on se connaît.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Mercredi, tu dois m'amener au cinéma à 16 h, elle sourit puis continuer. Et le samedi, tu m'amènes faire du shopping et dîner au resto. Pour finir, c'est toi qui paie.

Ma sœur est une vraie sorcière, elle sait que j'ai ma paye mardi, c'est pour ça qu'elle me fait cette demande. Mais je sais aussi qu'elle veut passer du temps avec moi et aussi qu'elle veut se venger. C'est un peu, ou plutôt à cause de moi, qu'on a quitté la France, il y a deux ans, et qu'elle a dû perdre ses amies et recommencer à zéro. Elle m'en veut toujours pour ça, sans connaître la raison pour laquelle on a travaillé.

— D'accord.

Je pose une assiette de crêpes devant elle avec un verre de jus d'orange, avant d'emporter le plateau de nos parents. Je monte les escaliers en faisant très attention au plateau. En arrivant à leur chambre, je toque à la porte et entre sans attendre.

— Petit-déjeuner au lit, pour vous.

Je leur fais la bise à tous les deux et recule d'un pas. Bon, maintenant, il faut m'excuser et lui dire mon avis. Plutôt ce que je pense.

— Primo, je m'excuse d'avoir élevé la voix contre toi maman. Deuxièmement, je promets de faire des efforts avec les garçons, mais pas plus. Je n'arrive pas encore à leur faire entièrement confiance, j'essaie pourtant, mais ce n'est pas facile.

— Je sais Emma, ​​​​elle sourit et continue. Mais je ne veux pas que tu finisses vieille fille. Je veux que tu vives avec beaucoup d'amour, comme le voudrait une mère pour sa fille, que tu aies un gentil petit ami ou un mari qui t'aimera...

— Arrête maman ! J'ai compris.

— D'accord, merci pour le petit-déjeuner.

— De rien. Je murmure avec un petit sourire gêné avant de sortir de leur chambre.

C'est vraiment gênant de l'entendre parler de ma vie, et de mes relations avec les hommes. Je me rends directement dans ma chambre, je prends le livre que le nouveau professeur avait demandé de lire. Je vais finir ma quatrième relecture. Et cependant, je n'ai toujours pas compris pourquoi il nous a demandé de le lire. Pour être franche, quand j'ai vu le mail et le titre du livre, j'ai failli m'évanouir ; Hadès et Perséphone de Scarlett ST. Claire, ce n'est pas un livre qu'on préférerait lire à des élèves quand même ? Je ne sais pas comment il va nous faire un cours dessus, et en même temps, je ne veux pas savoir comment il va s'y prendre.

Je ne sais pas quand je me suis endormie, mais je sais que je suis en train de rêver. Parce qu'il n'est pas possible qu'Adrian se trouve dans ma chambre et qu'il soit en train de m'embrasser. Je sens ses doigts se promener sur mes hanches, sa langue qui lèche mes lèvres avant que je les ouvre pour parler, ça me rend folle. Je ne crois pas que je sois en train de rêver, c'est bien trop réel. Ces sensations, cette chaleur, ce désir et cette excitation mutuelle sont bien trop réels. J'ai l'impression que son sexe se gonfle contre mon ventre, tout mon corps se met à trembler d'excitation.

Tu es folle de ma parole, Emma !

Ces lèvres quittent les miennes pour déposer des baisers sur mon cou, sa tête descend jusqu'à mes épaules avant de s'arrêter. Son regard gris s'infiltre sous ma peau, sonde mon âme et à cet instant, c'est comme si on était lié. Comme si on se connaissait. Et je remarque le désir qu'il a pour moi dans son regard. J'ai envie de lui dire que j'ai le désir aussi fort que lui. Je pense que ce n'est pas la peine de le faire, il sait déjà, mon petit doigt me dit qu'il le sait. À la place, je le pousse vers le lit et colle mes lèvres contre les siennes. C'est un baiser fougueux qui exprime le désir que je ressens pour lui, pour cet effet qu'il me fait alors que je suis à moitié bourré. Il n'est plus doux, non, il ne se retient plus. Même si avant non plus, il ne se retenait pas.

Oh Adrian, plus vite avec ta banane. Oh, tu m'excites. Oh, j'aime ta banane.

Je suis bourré ?

Sans nous en rendre compte, nous étions nus, tous les deux sur le lit, en train de nous toucher, de découvrir chaque parcelle de nos peaux. Nos cœurs battent la chamade, nos souffles et nos gémissements sont les seuls bruits de la pièce. Le chant me monte à la tête, je le veux et rien d'autre. Je le veux en moi, je veux le sentir en moi, sentir qu'il me possède.

Arrêtez de penser à ce genre de chose d'Emma Bray, si tes ancêtres t'entendaient, ils se retourneraient dans leur tombe !

Nous ne nous contrôlons plus, ce sont nos désirs qui ont pris le contrôle. Et je veux que ça continue. Je veux laisser mon désir contrôler ce moment.

Les lèvres d'Adrian se posent sur mon téton gauche, et l'autre, sa main droite, commencent à le presser et à le pincer doucement, ensuite plus violemment, ce qui m'a valu un cri. Sa langue suce mon téton, le désir monte. J'en veux plus !

Comme s'il lisait dans mon esprit, je sens deux doigts entrés en moi. Puis un troisième. Il est fou, ma parole ! Au début, je sens des mouvements doux, par la suite, ils deviennent plus rapides, l'excitation monte et je sens un orgasme naître dans mon bas-ventre. Il grandit à chaque va-et-vient des doigts d'Adrian. Je lui lance un regard, je ne vois rien. Mes yeux sont flous.

Embrasse-moi. Ma voix ne raisonnait pas comme une suggestion, mais un ordre.

Ce sont les derniers mots qui sortent de ma bouche, avant que je ne sente l'orgasme arriver, mais au moment où ce plaisir s'apprête à m'envahir. J'entends une voix m'appeler.

— Emma, ​​​​​​réveille-toi, le déjeuner est prêt.

Et merde, pourquoi est-ce qu'elle m'a gâché mon joli rêve ? Julia Bray, sache que je vais me venger un jour ou un autre !

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