-Et sans rire cette fois, viens récupérer mon sac.

Avec son rire aussi gras que l'écran de la console d'Armin, Castiel émet des sons énervants mais s'écarte de mon chemin pour aller s'asseoir sur un des cartons. Au pied de ce dernier, un cendrier l'attend avec une cigarette pas tout à fait usagée.

-Si tu es venu ici pour me dire ça, tu peux partir. Je bouge pas, j'ai ma clope à finir et un morceau à reproduire.

-Un morceau? De quoi tu parles?

-À Lysandre et moi, c'est notre planque ici. Il chante puis je joue de la guitare, on écrit tous les deux aussi. Tout l'établissement est au courant, réveille-toi un peu.

Mon charmant camarade de classe tire une taffe en posant son regard sur son potentiel instrument. Ça sent mauvais, l'odeur est aussi dégueulasse que le maquillage d'Ambre.

-Je dois apprendre un morceau, mais il est uniquement dans ma tête. C'est compliqué de le créer, j'ai besoin d'être seul pour y parvenir.

Je ne le comprends pas du tout... Quel bonheur y a-t-il, d'être seul? C'est plutôt triste, il vaut mieux être entouré... J'aurais voulu lui partager mon point de vue mais je tiens à mon sac, il n'y a pas le temps pour les bavardages.

-Ah d'accord, maintenant tu peux m'accompagner aux casiers s'il te plaît?

Furieux qu'il soit ignoré, Castiel me lance un regard plus noir que Kim, l'une de nos camarades de classe.

-Je gaspille ma salive pour que tu en ais rien à foutre de ce que je raconte?! Dégage d'ici, j'aiderais jamais un ringard comme toi, ne t'avise plus jamais de remettre les pieds ici d'ailleurs!

-C'est pas que je m'en fiche, disons que j'ai d'autres urgences à régler...

-Ouais et reste bien seul dans tes problèmes, maintenant tu t'en vas!

Castiel se lève d'un bon et il ne m'en faut pas plus pour remonter les escaliers tant que je suis effrayé. D'un geste puissant, il claque la porte si fort que j'en sursaute.

Je ne sais pas trop si je me sens coupable ou non... J'aurais aimé avoir une véritable conversation avec lui mais mon sac est plus important que tout, il contient toute ma scolarité à l'intérieur...

Triste et hésitant, je m'en vais dans les couloirs en songeant à présenter mes excuses au méchant rockeur.