CHAPITRE 9

Tom se réveilla, toujours accroupit contre son lit molletonneux. Ses yeux rougis par les larmes le brûlaient. Il se leva lentement avant de s'allonger dans son lit. Il garda les yeux rivés sur le plafond tout en sentant son cœur qui se tordait encore, tentant de résister à la tristesse qui l'envahissait. Il regarda l'heure sur sa montre pour découvrir qu'il était déjà minuit. Il avait donc dormi toute la journée. Il passa lentement sa main dans ses cheveux décoiffés puis se releva. Lorsqu'il se regarda dans le miroir, il découvrit un garçon aux yeux gonflés par le déchirement avec des traits tristes.

Ce n'est pas moi...

La rage commençait à refaire surface mais la tristesse reprit le dessus. L'amertume recommença à serrer sa gorge.

Reprends-toi, dit sa voix dans sa tête.

- Maître ? Dit la voix de l'elfe derrière la porte.

- Entre Dinky, lui répond-il à contrecœur.

La petite poignée de fer se mit à pivoter et l'elfe entra après avoir jeté un sort à la serrure. Le petit elfe regarda son maitre avec de petits yeux montrant de la compassion.

- Tout va bien ?

Il se retourna, les yeux toujours rouges. À la vue des yeux du garçon, la créature grimaça avant de s'approcher de lui.

- Que se passe-t-il maître ?

- Je suis fatigué, ment-il.

L'elfe ne le cru pas, comme il s'y attendait.

- C'est cette fille, supposa-t-elle.

Jédusor se retourna pour regarder la petite créature avec laquelle il avait grandi. Il ne considérait pas Dinky comme son esclave, loin de là. Par ailleurs, il détestait l'idée que se faisait les sorciers sur leurs elfes. Les elfes étaient très attachants et surtout très fidèles.

- Elle dégage tellement de douceur, mais pourquoi avec moi ? Chuchota le Serpentard.

- C'est peut-être ce dont vous avez besoin depuis des années, maître.

- Je t'ai déjà demandé de m'appeler Tom, Dinky.

L'elfe sourit à son maître qui était plus son ami voire son frère.

- Entendu, Tom.

Malgré la martyre qui s'animait en lui, il réussit à dessiner une sorte de sourire sur son visage endolorit sous la souffrance. Il avait passé la nuit à pleurer et se sentait très mal.

- Elle m'a l'air juste, dit Dinky.

- Je sais... Et elle l'est, enfin je crois... Mais je ne veux pas ressembler à eux...

- Maître.

L'elfe posa sa petite main sur l'épaule musclé du sorcier en la tapotant avec affection. Elle s'était toujours montrée très proche de son maître. Elle sentit alors que le garçon frétillait. Elle se pencha et découvrit un Jédusor qu'elle n'avait jamais vu auparavant ; il pleurait. Le cœur de Jédusor se resserra de plus belle.

- Vous ne leur ressemblerez jamais, vous êtes loin d'être comme eux maître. Pleurer n'est pas une honte, comme le dirait Albus Dumbledore : C'est avoir été fort trop longtemps. Je suis là...

- Je suis comme eux, mauvais, remplit de magie noire.

- Non, vous pouvez toujours vous en sortir.

Il arrêta de sangloter et posa ses yeux injectés de sang sur la petite créature :

- Je suis déjà trop loin pour m'en sortir Dinky... Pourquoi crois-tu encore en moi ?

- Maître... Qu'êtes-vous en train de préparer pour me dire de telles choses ?

Toujours son regard posé sur l'elfe, il répondit le cœur froid :

- Rien.

Alors qu'il venait à peine de dire ces paroles, la créature se figea froidement.

- Vous n'êtes pas comme vos parents Tom, vous ne pouvez tuer qui que ce soit.

- J'en suis pourtant capable, si cela me rend invincible...

Prise de nouveau d'une compassion elle reposa sa douce main sur celle du sorcier :

- Laissez-moi vous dire, si je peux me permettre, que cela n'est pas vous.

Elle se trompe.

Suite à plusieurs minutes de silence, l'elfe reprit la parole :

- Qui est cette jeune fille ?

- Qui ? Demande Tom.

- Celle qui dort actuellement dans le couloir.

Tom surprit s'écria :

- Elle dort dans le couloir ?!

- Oui, une fois qu'elle était partie elle est revenue quelques heures après et a tenté de rentrer...

Il se leva et accouru jusqu'au couloir sombre. L'appuya alors sur un petit bouton afin d'allumer la lumière. La créature disait vrai, à quelques pas de l'entrée se trouvait la jeune fille endormie profondément sur le sol poussiéreux. Il s'approcha en veillant à ne faire aucuns bruits capables de la réveiller et s'accroupit à ses côtés. Il se sentit rougir ; La jeune fille qui se trouvait au sol était d'une beauté parfaite. Bien qu'il l'ait déjà remarqué, Hermione était une sorcière magnifique.

- Imbécile, chuchota-t-il en faisant tourner une de ses mèches de cheveux dans sa main.

Il passa lentement ses bras sous son corps splendide avant de la soulever. Le tenant contre lui, il la conduisit jusqu'à la chambre qui servait de chambre à ses parents. Rentrer lui faisait toujours un effet de douleur en lui. Puisqu'il était quelque peu bouleversé depuis la matinée, celui-ci ne put s'empêcher de ressentir l'amertume montée. Délicatement, il déposa la fille sur le lit molletonneux. Alors qu'elle bougeait légèrement, il lui tourna le dos et repartit de la chambre. Avant qu'il n'ait passé le seuil de la porte, celle-ci chuchota dans son sommeil :

- Jédusor...

Un sourire se dessina sur le visage endolorit du sorcier. Il ferma la porte et la laissa dormir et rêver. En entrant de nouveau dans sa chambre, il veilla à bien fermé la porte dans son dos pour que personne n'entre sans l'autorisation, bien que la maison soit vide depuis des semaines. Par terre se trouvait la petite créature, toujours assise et souriant à son maître :

- Dinky...

- Maître, ne faites pas cela...

Il vint s'asseoir au côté de son amie :

- Je ne peux pas me retenir, plus les jours passent et plus le noir l'emporte sur moi.

La petite créature se racla la gorge avant de répondre d'un ton serein :

- Vous n'avez jamais été quelqu'un de méchant Tom.

- Tu te trompes, dit-il froidement. Je vis sans sentiments, je suis loin d'être quelqu'un de bien Dinky.

- Pourtant ce qui s'anime en vous pour elle est bien un sentiment, maître, que vous le vouliez ou non.

C'est alors que le cœur de l'ennemi se remit à battre pour cette fille.

- Je ne me laisserai pas envoûter par de telles bêtises, répondit-il en tremblant.

- Tom...

- Dinky je ne suis pas ce genre de personne.

- Peut être que vous avez simplement besoin de sentiments, c'est sans doute ce qu'il vous manque depuis que vous êtes de ce monde maître. J'ai tenté de vous donner tout ce que je pouvais mais désormais vous êtes grand et je ne peux décider à la place de vos parents...

- Je n'ai pas besoin de sentiments, je me tiens très bien sans.

La créature soupira laissant retomber ses bras le long de son petit corps :

- Je ne sais plus quoi faire...

Alors que l'elfe commençait à partir, Tom Jédusor toujours animé de sa faiblesse la rappela. En effet, même s'il ne voulait l'admettre il aimait son amie plus que tout et il avait besoin d'aide :

- Dinky j'ai besoin de toi...

- J'ai toujours été là, et je serais toujours là maître, dit son amie qui acquit un sourire rayonnant. Je ne veux pas que vous viriez dans la magie noire...

- Si tu savais... On ne peut plus rien pour moi, pauvre garçon que je suis... Cette soif de pouvoir ne cesse de grandir chaque jour en moi...

- Nous pouvons toujours y remédier, il y a toujours une solution. Mais vous savez, on peut trouver le bonheur même dans les moments les plus sombres... Il faut juste ne pas oublier d'allumer la lumière.

Jédusor rigola d'un rire encore un fois nerveux :

- La lumière ne fait pas partit de ma vie.

- Pourtant votre sentiment caché en vous commence à devenir plus fort que cette noirceur à ce que je vois, dit la créature en regardant de plus près le visage rougit du garçon.

Jédusor savait de quoi elle parlait, mais tentait tout de même de se convaincre qu'elle avait tort :

- Je ne vois pas de quoi tu parles.

- Ne nier pas la vérité, et encore moins à moi Tom. Je suis votre elfe...

- Mon amie, la corrigea-t-il en la coupant dans son discours.

- Oui, comme vous voudrez.

Il lâcha un petit rire qui sonnait en effet amical, mais l'elfe resta neutre et repris calmement son discours :

- Parlez-lui.

- Peut-être un jour.

- Dans ce cas, je vous quitte. J'ai fini et n'ai plus rien à rajouter.

Elle sourit alors et referma la porte derrière elle. La pièce redevint plus froide que jamais ; elle avait raison, il avait besoin de s'en sortir. Mais comment ce détournement de situation pouvait-il être si soudain ? Lui qui se préparait à être le plus grand mage noir de tous les temps se retrouvait à pleurer faiblement contre son lit perdu entre haine et bien. Et la question qui lui faisait le plus de mal était surtout : Était-il en train de tomber amoureux de son ennemie ? Cette pensée lui faisait peur. L'amour avait mené sa famille à la haine, pourquoi le sort s'acharnait autant sur sa personne ? Il repensa alors aux paroles de son elfe de maison :

"on peut trouver le bonheur même dans les moments les plus sombres"

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