CHAPITRE 7

- Deux heures de colle ? Ils n'abusent pas un peu ? S'exclama Louise.

- Je ne sais pas quel est le pire entre deux heures de retenue ou deux heures de retenue avec Jédusor, souligna Thomas.

Hermione ne parlait pas, trop occupée à fixer le brun qui venait de rentrer dans la grande salle. Il semblait apprécié ; les sourires s'affichaient, accueillant son retour. Il ne lui avait pas menti, il était bien de retour le lendemain matin, pour le petit déjeuner. Elle ne manqua pas de remarquer le message que Dumbledore lui fit passer dans un regard complice. Tom ne la regarda pas et quitta la pièce.

La brune attendait dans le bureau de Dumbledore lorsqu'il arriva, accompagné de Tom. A la manière dont il la regarda, Hermione comprit qu'il ne savait rien de la présence de cette dernière.

- Bien, vous savez tous deux pourquoi vous vous trouvez ici, fit remarquer Dumbledore en fouillant dans des placards.

Aucune réponse.

- Et bien allez, au travail.

Tous deux quittèrent le bureau en silence, s'ignorant, en direction de la cour qu'ils étaient chargés de nettoyer. Il y eut un long silence rapidement interrompu par un raclement de gorge. D'un mouvement de baguette, les feuilles mortes se mirent en tas, les mauvaises herbes furent coupées et les arbres taillés. Hermione regarda Jédusor avec stupéfaction :

- Nous n'avons pas le droit d'user de la magie durant les heures de retenu, fit-elle remarquer. Tu veux nous faire renvoyer ?

- Ils n'en sauront rien, dit-il narquoisement.

Elle arqua les sourcils :

- Tu penses que Dippet et Dumbledore ne se rendront pas compte ?

- Tu t'attendais à quoi Granger ? J'ai autre chose à faire de mon temps. Je ne vais pas ramasser des feuilles mortes.

Il avait dit ça d'un ton tellement froid qu'elle en eut des frissons. Puis, il y eut un silence total. Elle n'osait parler, le regardant s'asseoir sur les murs de pierres.

- Tu veux quelque chose ? Demanda-t-il l'air amusé en remarquant qu'elle le fixait.

Elle leva les yeux au ciel et fit non de la tête.

- Et bien, assieds-toi, nous avons deux heures à tuer ici.

Hermione fronça les sourcils.

Je rêve ou il vient d'être gentil ?

- Pour une fois que je me montre agréable, dit-il en haussant les épaules.

Elle s'assit sans répliquer tandis qu'il sortit un livre qu'elle reconnut aussitôt. Le journal de Jédusor, futur horcruxe. Elle frissonna de nouveau, puis, fit mine d'être innocente :

- Qu'écris-tu ?

- Ce ne sont pas tes affaires, je t'ai proposé de t'asseoir mais pas de papoter.

Choquée de la réponse, elle lui tourna le dos et sortit à son tour. Après quelques minutes de silence et de tension, Jédusor reprit :

- Que lis-tu ?

Elle ricana :

- Drôle de question pour quelqu'un qui vient de me dire de me taire. Ce ne sont pas tes affaires, répondit-elle en l'imitant.

Il sourit :

- Tu ne veux pas me dire parce que tu ne veux pas avouer que tu es en train de lire le livre que je t'ai conseillé ?

Elle secoua la tête en dessinant un sourire timide. Il venait de marquer un point : elle était effectivement en train de lire le livre qu'il lui avait dit de lire.

- Je vois, dit-il. Et ?

- Et quoi ?

Il haussa les épaules :

- Comment il est ?

- Il est pas mal.

Il haussa les sourcils :

- Pas mal ? Il est excellent tu veux dire.

Elle sourit.

- Tu ne veux pas l'avouer ?

- Bon d'accord... Dit-elle. Mais il y a mieux.

La discussion se stoppa là.

- Où vas-tu comme ça ? C'est l'heure du repas.

- Tu es trop curieuse Granger, tu devrais apprendre à te mêler de tes affaires.

Elle leva les yeux au ciel :

- Tu n'as toujours pas compris la leçon ? Il ne faut plus que tu sèches.

Il se mit à rire :

- Si tu crois que se sont ces pauvres heures de colle qui vont me retenir, tu m'as très mal cerné.

Elle continua cependant à le suivre, descendant les marches de la cour. Elle savait qu'il retournait dans la forêt interdite, mais était-elle prête à le suivre ?

Hermione, tu es venue ici parce que c'est ta mission. Tu dois le suivre.

- Encore là ? Dit-il d'un ton moqueur. Attention, tu vas avoir des heures de retenue Hermione Granger. Les feuilles mortes vont t'attendre.

Elle grimaça. Elle continua de le suivre. Cette fois, il ne la stoppait pas. La forêt était froide en cette nuit d'automne. Un vent frais la traversait, faisant tourbillonner les quelques feuilles sur son passage. Hermione frissonnait. Tom, devant elle, était resté silencieux tout le chemin. Il n'avait adressé à Hermione aucun mot, même pas un regard. Ça en devenait inquiétant. Durant le chemin, elle avait eu le temps de se poser des milliers de questions ; l'avait-il attirée ici pour la tuer ? L'emmenait-il vraiment chez lui ? Un fois là-bas, que se passera-t-il ? Évitant les racines et les branche sur son chemin, elle continuait à le suivre, silencieuse. Elle avait peur c'était vrai, mais sa mission était bien précise : arrêter Tom Jédusor. Peu importe comment se finissait l'histoire, elle devait le stopper, l'empêcher de devenir Lord Voldemort. Le garçon s'arrêta et siffla.

- Nous n'en avons plus pour longtemps, dit-il.

Qui appelle-t-il ?

Comme elle ne répondit pas, il lui adressa un coup d'œil rapide. Assise sur une racine, Hermione tremblotait, regardant ses pieds.

Elle a décidé de venir, elle assume les conséquences, pensa-t-il.

Mais Tom sentait que quelque chose n'allait pas. Jamais Hermione n'agirait comme ça. Il ouvrit son sac et lui tendit un gilet en laine noir. Comme elle ne le regardait pas, il s'approcha et dit froidement :

- Granger.

Elle leva ses yeux noisette vers lui. Son visage se crispa de surprise :

- Non merci, répondit-elle gênée.

- Prends-le, Ajouta-t-il. Dernière proposition, et je le range.

Elle l'attrapa doucement, l'enfilant.

- Merci, finit-elle par dire.

Il fit un signe de tête et se retourna.

Ne te laissa pas rendre faible par cette fille, se dit-il.

Tom ne savait pas vraiment ce qu'il se passait, ni ce qu'il faisait. Accepter qu'elle vienne, et pire, chez lui, était impossible. Mais quelque chose lui disait d'accepter. Elle enlevait en lui toute trace de noirceur, toute méchanceté qu'il contenait en lui s'effaçait aussitôt qu'elle était dans les environs. Elle le rendait faible. Et le voilà qu'il l'embarquait dans ses plans. Cette heure de retenue avait été cependant, sans aucun doute, la meilleure de toute sa vie. Bien qu'il ne connaisse en rien cette fille, il ne sentait en elle qu'une forme d'humanité immense mêlé à une intelligence hors norme. Il pensa alors que c'était l'occasion d'obtenir de nombreuses réponses à son sujet, notamment sur ses origines.

Quelque chose ne tourne pas rond dans ta tête mon pauvre vieux. Tu emmènes une inconnue chez toi. Qu'est-ce qu'il se passe ?

Des bruits se rapprochèrent rapidement. Hermione, qui parut paniquée, se redressa, sur ses gardes. Un centaure d'une carrure pas croyable sortit d'entre les buissons, bombant le torse.

- Tom, salua-t-il.

- Salut, répondit le Serpentard. Désolée je suis arrivé plus tard, j'ai été retardé.

Hermione observait la scène sans un mot. L'homme face à elle était fort. Ses yeux d'un noir intense se déposèrent sur elle, la scrutant de haut en bas.

- Qui est-ce ?

Il s'approcha d'elle pour la renifler.

- Longue histoire, soupira Tom.

- J'ai tout mon temps, fit remarquer la créature qui désormais faisait le tour d'Hermione.

Gênée, elle sourit à l'homme.

- Et bien pas moi, maugréa Tom.

L'homme soupira et s'écarta de la jeune fille qui se détendit. Tom lui fit signe de s'approcher.

- Fortis, se présenta-t-il.

- Hermione, répondit-elle.

- Monte, lui dit-il.

Hermione écarquilla les yeux. Suite à la réaction de la fille, Tom reprit :

- Il nous emmène chez moi.

Elle monta derrière Tom.

- Et c'est parti.

Après avoir remercié Fortis, les deux adolescents se remirent à marcher. Au loin, un manoir sombre se dessinait à travers la brume. Aucun doute, ils étaient bien chez lui. La demeure correspondait exactement à ce qu'Hermione s'était imaginé.

- Nous arrivons, dit Tom distant.

Le garçon était à peine visible dans cette brume. La nuit les cachait entièrement à un point tel qu'eux même ne pouvait presque pas se voir. Des lampadaires apparurent alors aux coins des grands sapins qui s'élevaient éclairant le chemin. Ils arrivèrent alors devant une grande porte de fer ornée de serpent d'argent avec des yeux fait d'émeraudes luisant et reflétant les lumières scintillantes. Le Serpentard se mit alors à parler en Fourchelangue : les étreintes des vipères d'argents sur le fer froid se desserrèrent, laissant le passage libre aux deux adolescents. Une fois qu'ils eurent passé le portail qui s'élevait quelques mètres au-dessus du sol, ce dernier se referma et les emprisonna.

Un grand jardin s'offrait à eux, avec des fontaines usées et des arbres mal taillés. Tout était très sombre et le manoir était à peine visible au fond de la petite résidence du Serpentard. Ils arrivèrent devant la porte de bois de chêne, sombre mais belle.

- Bienvenue chez moi, dit-il.

Il ouvra alors les portes et la laissa pénétrer dans sa demeure. L'intérieur était fait de marbre, de bois et de cristaux. Les sièges étaient faits de cuir, les meubles de bois, la vaisselle de porcelaine. On fond du petit salon se trouvait de grandes baies vitrées ouvrant sur une autre salle. Les moldus appelaient ça un terrarium. Ce terrarium était de la taille de la salle commune de Gryffondor. Rempli de feuilles et de branches, ce dernier donnait vue sur un serpent d'une taille quelque peu grande.

- Je te présente Nagini.

Hermione crut avoir un arrêt cardiaque lorsque le Serpentard prononça le nom de son serpent. Alors la jeune fille se demande si le serpent n'était pas déjà en possession d'une part de l'âme de Jédusor.

- Tu as peur des serpents ? Demanda le garçon à la vue de la fille au teint blanc comme un linge.

- Heu non... Un peu...

Il haussa les sourcils puis détourna le regard.

- Au fond du couloir se trouve la cuisine, dit-il avec la Gryffondor à sa suite.

Ils montèrent des escaliers de marbre, d'une beauté hors pair. La famille du garçon devait décidément être en possession de grandes fortunes pour avoir un manoir aussi bien rempli.

- Là, c'est la salle de potion et de magie qui appartenait à ma mère.

La pièce était très colorée, remplie d'étagères recouvertes de flacons contenant des substances flaches ou produisant des bulles. Deux ou trois chaudrons étaient positionnés au centre de la pièce, entourés de tabourets et de manuels.

- C'est ici que tu t'entraînes ? Demanda-t-elle.

- M'entraîner pour quoi ?

Elle se racla la gorge tout en gardant son attention posée dans la salle.

- Pour les cours ?

- Tu t'intéresses à mon savoir, chuchota-t-il.

- Pas du tout, répondit-elle froidement en le suivant dans le couloir aux tapisseries argentées.

Il rigola :

- Oui, c'est ici que je passe la plupart du temps pour étudier mes cours, et autres. Ici, c'était la chambre de mes parents, dit-il froidement.

Soudain, un elfe de maison en sorti, ressemblant fortement à Kreatur.

- Salut Dinky, dit-il.

Le petit elfe de maison lui sourit avant de descendre les escaliers dans leur dos, gardant ses yeux noirs rivés sur la Gryffondor. Il chuchota quelques paroles, mais personne n'arriva réellement à distinguer ce qu'il cherchait à faire passer.

- Elle n'a pas l'habitude d'avoir des invités, je rentre toujours seul.

- Oh non mais ce n'est pas grave, je comprends...

Il la regarda bizarrement avant de replonger son regard dans l'avant du couloir ou se trouvait un second escalier et deux portes. Il ouvrit la première et lu montra une salle de bain magnifique, et très clair ; ce qui surprit fortement la jeune fille qui n'avait vu que des points sombres dans la maison. Il ouvrit la dernière porte pour lui montrer sa chambre. La pièce était dans les teintes marbrées, surtout gris clair.

- Voici ma chambre.

La lumière était plus puissante que dans les autres pièces, sans doute, car c'était celle dans laquelle il passait la plupart de son temps. Un grand lit recouvert d'une couverture en fourrure marron clair, un petit bureau et de grandes baies vitrées donnant sur la brume qui entourait toujours la maison. La jeune fille était émerveillée, contrairement au reste de la demeure, cette pièce était particulièrement lumineuse et claire.

- Et qu'est- ce qu'il y a en haut des escaliers ?

- La chambre de Dinky, dit-il froidement. Pas la peine de rentrer dedans.

- Jédusor ?

Le garçon se retourna pour poser ses yeux sur la jeune fille :

- Pourquoi m'as-tu emmenée ici ?

- Je savais que tu allais me poser cette question...

La Gryffondor lui lança un regard interrogateur. Le silence resta longtemps dans la petite pièce. Tom Jédusor paraissait froid et distant :

- C'est toi qui m'as suivi je te signale...

Elle leva les yeux au ciel avant de s'excuser timidement. Jamais elle n'aurait pensé pénétrer dans le manoir Jédusor un jour dans sa vie.

- Tu dormiras dans la chambre de mes parents.

- Dormir ?

- A moins que tu ne veuilles retourner à Poudlard directement, oui.

Puis il la quitta. Pourquoi l'avait-elle suivi ? Parce qu'elle voulait des réponses. Et lui aussi, allait percer ses secrets. Peut-être même qu'elle serait la victime pour son premier horcruxe. Il s'enfonça dans l'ombre, un large sourire aux lèvres. 

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