CHAPITRE 39

Hermione avait fermé les yeux.

C'est fini, pense-t-elle.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle vit Tom toujours la baguette tendue vers elle. Son cœur battait tellement vite qu'il aurait pu percer sa poitrine. Elle reprit rapidement sa respiration. Prenant une bouffée d'air gelé, elle se releva lentement pour s'approcher du Serpentard :

- Pousse-toi, lui dit-il aussitôt qu'elle fut debout.

- Ecoute-moi, c'est une histoire compliquée...

- Il n'avait pas qu'à poser ses sales pattes sur toi, répliqua-t-il en serrant les dents.

Mais le regard insistant de la fille l'obligea à détourner ses yeux de sa cible. Il plongea ses yeux bleus dans ceux de la rouge et or. Son cœur se mit peu à peu à accélérer le rythme. Tom se détendit peu à peu, bien qu'il ignorât la réelle raison de cette détente si soudaine. Il se contentait de regarder fixement la fille qu'il se contraignait à repousser bien que son cœur lui en demander tout autrement depuis peu. Il se mentait à lui-même en se répétant incessamment « Non, je ne l'aime pas. Tom Jédusor ne peut aimer quelqu'un ». Mais c'était faux, il était bien tombé amoureux de la fille dont l'amour était interdit. Hermione, de son côté l'aimait aussi. Tout ce qu'elle avait fait était pour le protéger. Mais il ne devait pas s'en prendre à Bryson. Le comportement de Tom la troublait énormément : pourquoi agissait-il comme si elle lui appartenait ? Ne réfléchissant pas plus longtemps à la question, elle se rapprocha de Tom et tendit le bras.

- Ça va aller, chuchota-t-elle.

Son comportement troubla le jeune homme qui se sentit intimidé. Non pas qu'il eut peur ou autre, non, cela allait bien au-dessus de tout cela. Il tendit droit sa baguette sur elle :

- Je t'ai dit de reculer Granger.

Elle se raidit, pâlie et son pouls faillit se stopper net.

- Je... Jédusor non s'il te plaît... C'est trop compliqué mais je t'en prie...

- Pousse-toi où je te tue avec lui, Granger.

Elle ne bougea pas, mais les mots du garçon résonnaient dans sa tête.

- Tu ne peux pas...

Il rigola, sans aucun doute un rire nerveux puisqu'il commença à trembler :

- Oh bien-sûr que si je peux, tu es qui pour me dire ce que je peux faire ou pas hein Granger ?

Hermione se sentait désormais faible, plus vulnérable que jamais. Les paroles de Tom la blessaient peu à peu. La jeune fille était d'habitude rusée, mais quand cela touchait ses sentiments, elle se sentait plus faible que jamais. Après tout ce qu'elle avait enduré pour lui, il la menaçait de sa baguette et manquait de la tuer à n'importe quel moment.

- Granger, dernière chance...

À contre cœur, elle se poussa du chemin du Serpentard qui parut fier de découvrir Bryson. Hermione se mit alors à trembler ; elle allait assister au meurtre de son ami.

- Jédusor... S'il te plaît...

- Tais-toi, dit-il en serrant les dents.

Il disait cela à contre cœur, mais la haine prenait peu à peu le dessus en lui. Une haine incontrôlable. Il s'avança prêt de sa proie, plus satisfait que jamais, sa baguette fermement empoignée il la tendit. Hermione éclata des larmes commencèrent à monter, floutant sa vue. Lorsqu'il ouvrit la bouche, elle cria :

- Jédusor !

Il tenta de faire disparaître la fille un instant afin de savourer la mort du garçon qui avait osé tuer Dinky, osé s'en prendre à lui et osé la toucher. Il avait déposé ses lèvres sur celle de la fille qu'il aimait. Le nombre de fois où Tom aurait aimé faire ce geste et qu'il s'était retenu. Non, personne ne pouvait le faire à sa place, elle était tout pour lui. La haine grandissait peu à peu qu'il se rendait compte de ses sentiments pour elle.

Elle a toujours été là pour moi.

- AVA...

- Tom !! Non Tom...

Le prénom résonnait dans sa tête, chuchoté, crié, prononcé par la fille. Il sera les dents une fois de plus, crispant sa mâchoire. Il ne pouvait pas la blesser, pas elle. Se rapprochant du garçon il lui mit un coup de poing, sous les cris désespérés de la fille qui pensait toujours qu'il s'apprêtait à l'assassiner. Il dit alors haineux :

- Pars d'ici.

Bryson leva la tête, Hermione essuya ses yeux. Personne ne parut comprendre, c'est pourquoi il répétait :

- Pars, avant que je ne regrette mon geste Maccooper. Et reste loin de nous, ou tu le regretteras.

Bryson empoigna sa baguette qu'il rangea dans sa poche arrière, les poings serrés. Il lança un regard désolé à la fille et partit en courant du lieu où il avait manqué mourir à plusieurs reprises. Hermione restait là, agenouillée dans la neige qui glaçait ses genoux rougis par le froid. Elle s'essuya les yeux bien que les larmes continuassent à couler en cascade sur ses douces joues pales. Tom s'approcha d'elle et l'aida à se relever, toujours envahit par une colère jalouse. Elle posa sa douce main dans la sienne. Tous deux étaient gelés par le froid. Elle chuchota, toujours blessée et en pleure :

- Merci...

Il ne répondit pas et se contenta de la ramener chez lui.

Hermione était dans la salle de bain, sortant d'un bain chaud qui lui avait fortement remonté le moral. Habillée de son vêtement taché de sang, elle sortit de la pièce qui dégagea chez Tom une odeur douce de sapin. Il releva la tête pour découvrir la fille propre belle.

- Hum... Je... Je ne voudrais pas te déranger...

- Que veux-tu ? Dit-il en reprenant son air indifférent.

Elle hésita un long moment avant de demander enfin :

- Tu n'aurais pas des vêtements à me prêter, je... Je ne veux pas trop rester dans ceux-là, enfin...

Il soupira. Contrairement à ce que s'attendait la rouge et or, il répondit simplement :

- Suis-moi.

Elle ne fit que respecter la demande du garçon qu'elle suivit dans la maison entière. Il l'amena jusqu'à la chambre parentale où il ouvrit la grande et mystérieuse armoire qui cachait de nouveau la luminosité de la fenêtre qui pourtant embellissait la pièce. Tom devait la préférer sombre que lumineuse. Il en sortit une robe, noire et simple qu'il lui tendit.

- Autre chose ?

- Hm... Non merci...

Elle paraissait gênée. Tom la quitta pour retourner dans son salon où il se reperdit une seconde fois dans ses pensées. Il revit le garçon embrasse Hermione, son cœur se tordit une énième fois. Tant de fois il avait imaginé cette scène entre lui et elle, jamais il n'avait eu assez de courage pour ne serait-ce que pour lui avouer ses sentiments. Du moins, il venait lui-même de se résoudre à arrêter de se mentir.

Je suis amoureux...

Il avait peur, mais il se rappela toutes les fois où il avait réussi à rendre la fille souriante. Elle était tellement belle lorsqu'elle avait ce regard lumineux. Il repensa soudainement au moment où il l'avait prise dans ses bras. Son cœur se remit à battre. Il n'eut pas longtemps pour se perdre dans ses pensées : La fille redescendait déjà les escaliers. Il se retourna et découvrit la jeune fille dans la ravissante robe de sa mère. Il ignorait si c'était la robe ou Hermione qui était la plus belle, sûrement les deux pensa-t-il tout bas.

- Merci pour la robe... Dit-elle encore. Je te la rendrai une fois que j'aurais lavé mes vêtements.

- Tu peux la garder.

Elle se figea dans son dos :

- Pardon ?

- Tu as très bien entendu, tu peux la garder.

- Mais...

Il soupira :

- Pourquoi faut-il toujours que tu insistes, je te l'offre et tu vas négocier pendant une heure pour finalement la garder.

Elle parut gênée mais aussi surprise :

- Mais si tu veux la garder...

- Pour qu'elle moisisse dans un placard ? Non merci. Et puis, elle te va bien.

Il ne bougea pas.

Il vient de me faire un compliment...

Elle s'approcha et le regarda dans les yeux, cherchant la moindre lueur de mensonge.

- Tout va bien ? Demanda-t-elle.

Il la regarda :

- Pourquoi agis-tu comme ça Jédusor ?

- Je suis tout à fait normal.

- Non, pas depuis tout à l'heure... marmonna-t-elle.

Il fut tout d'abord vexé par la remarque de la jeune fille mais reprit très vite ses esprits pour lui répondre :

- Ce n'est pas parce que je te fais un compliment que je suis mourant, Granger. Ou cas où tu n'...

- Il n'y a pas que ça Jédusor. D'abord, tu agis comme si je t'appartenais, ensuite, tu manques de me tuer. Tu m'offres une robe puis tu me complimentes. Je ne comprends pas bien...

- Granger, il n'y a rien à comprendre.

Il partit, la laissant derrière lui. Elle resta dans le salon, son petit cœur toujours blessé.

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