CHAPITRE 32

Hermione s'était cachée derrière une des statues de pierres, à moitié trempée par les eaux qui entouraient ces morceaux de pierre finement taillés. Son pouls était aussi rapide que son souffle, elle était prise d'une sorte de panique incontrôlable. Elle tentait malgré tout de se contrôler, cherchant de l'oreille la bête. Elle entendait sa peau visqueuse frotter le sol, glisser sur les eaux crasseuses et grisâtres. L'odeur nauséabonde que dégageait les lieux provoqua chez Hermione de vifs haut-le-cœur. Tom laissait la bête s'échapper, la regardant se faufiler dans les lieux. Il n'avait pas vraiment réfléchi à la personne qui serait la victime, et ça lui était plutôt égal. Du moins, quand il ne pensait pas à la Gryffondor. La rouge et or s'accroupit en se répétant machinalement les règles pour ne pas se faire avoir par la bête, une manière de peut-être se rassurer. Elle était la seule ici à savoir la réelle nature de la créature qui s'en prenait aux élèves, la seule à savoir que c'était Tom – Malgré les nombreux soupçons en son égard.

Elle vit alors apparaître la gueule de la créature géante, d'un réflexe rapide elle ferma les yeux et se tut. Il ne fallait pas qu'elle soit découverte. Elle attendit un petit moment avant de n'entendre que le silence dans les lieux, elle rouvrit alors prudemment ses yeux félins pour scruter autour d'elle. La jeune sorcière se pencha doucement pour regarder en direction de la statue ancienne. Tom n'était plus là, il s'était accroupi contre une des statues serpent où il tenait un livre noir dans ses mains. Hermione se mit en marche : Elle traversa calmement les eaux en tentant de faire le moins de bruit possible. Évidemment, sa discrétion ne pouvait réussir à berner la bête, aux sens à l'affût. Elle avait peu à peu repris son calme, quand soudain la bête passa de l'autre côté d'une grille à côté d'elle. Hermione ne regarda pas le reflet, ne regarda pas la bête dans les yeux mais se contenta de nouveau de son ouïe. La créature poussa un cri strident : Hermione était repérée, du moins, c'est ce qu'elle pensait. La première chose à laquelle elle pensa alors fut de trouver une cachette, le plus rapidement possible, car elle entendit de nouveau la fureur de la bête qui glissait dans les canalisations. Elle accéléra son pas, tout en gardant son calme. L'eau remuait sous ses gestes qui commençaient à être affolés, se troublant. Hermione marchait rapidement : Elle regardait toutes possibilités de cachette pour que ni le Basilic, ni Tom ne la repèrent. Le premier coin qui attira son attention fut le crâne de la statue antique. La cachette parfaite : du moins, si elle y arrivait à temps. Elle accéléra de nouveau le pas, ne sachant où aller d'autre que ce lieu qui lui paraissait être le meilleur. L'être poussa de nouveau un cri, plus assassin que jamais. Une menace. Hermione regarda en direction de Tom qui était toujours captivé par sa lecture ; elle s'élança alors en direction de la masse pierreuse sous de nouveaux cris de la bête. Les bruits stridents se rapprochaient. Elle commença alors à grimper, se loupant plusieurs fois. Elle arrivait presque en haut alors que quelque chose rampait rapidement dans son dos ; elle était là. Hermione se dépêcha mais la bête la rattrapa bien avant qu'elle ne puisse atteindre sa cachette. D'un coup de tête et d'un cri meurtrier, la créature éjecta Hermione au sol tellement violemment que la douleur s'empara déjà de la jeune fille. Tom referma calmement son livre alors que sa bête s'abattait sur la rouge et or. Lorsqu'il se retourna, le sang lui tordit le cœur.

- Granger...

La fille se releva de nouveau et sortit sa baguette, la levant contre la bête qui sévit de nouveau. Surtout ne pas se faire mordre, ne pas la regarder ni regarder le reflet. Hermione continuait à fixer sa baguette comme-si c'était la seule chose pouvant la sauver face à ce géant assassin.

Inspire, expire... Encore... Calme-toi... Trouve une solution...

- Sicarius ! Arrête ! S'écria Tom en Fourchelangue alors qu'il accourait.

Il ne réfléchit pas à ses gestes et se précipite sur la jeune fille, la séparant de la bête. Dans ses lieux si sombres, ses sentiments prirent pour la première fois le dessus. Les lieux reprirent la couleur de la vie, l'émotion de l'amour. Il tendit la main vers la bête, lui répétant d'arrêter. Tendue, la bête regagna sa cachette ; elle rentra lentement dans son nid en lâchant quelques bruits de déception : ne pas avoir assassiné sa proie. Le silence redevint alors maître. Tom passa sa main derrière le cou de la fille, la supportant. Il remarqua alors qu'elle sanglotait, sûrement de douleur. Il prit alors sa baguette et prononça des sorts qui firent refermer les blessures de la fille, déjà tachée par le sang. Bien que les blessures soient refermées, Hermione sentait encore quelques douleurs au plus profond d'elle. Une douleur au cœur notamment ; elle se sentait mal. Triste.

- Granger...

Elle gémit en tentant de se dégager des bras du garçon. Elle ramassa lentement sa baguette puis la rangea dans sa poche arrière.

- Que faisais-tu là ? Demanda alors le garçon.

Elle ne répondit pas, trop occupée à penser que s'il n'avait pas été là, elle serait sans doute déjà morte. Pourtant, elle ne pouvait pas le remercier étant donné que l'agresseur était son animal. Tom regardait l'étendue des dégâts. C'est de sa faute si elle était là, dans cette état-là. Il se mit alors à penser ; Elle était là parce qu'elle voulait l'aider, parce que depuis le début elle cherchait à l'arrêter dans sa progression de mage noir. Parce qu'il ne devait pas sombrer. Elle était là pour le sauver, pourtant, cela lui avait presque coûté la vie. Hermione ferma les yeux, épuisée, songeant que si Tom l'avait sauvée, il ne lui voulait aucun mal. Elle ferma les yeux et tomba dans la noirceur d'un sommeil douloureux.

- Idiote, dit-il alors qu'il portait le cadavre inanimé de la fille.

C'était la seule qui voulait qu'il s'en sorte, la seule qui avait failli mourir pour lui. Même ses propres parents n'auraient pas fait pareil. Pourtant, il continuait à tomber dans la noirceur de sa magie. Il était trop tard, personne ne pouvait plus rien pour lui. Pourtant, elle était là, étendue dans ses bras à bout de force. Elle combattait à sa place, elle souffrait à sa place. Tom sentit son cœur se resserrer de plus belle.

Tom coucha la fille dans le lit ou elle avait dormi pendant plusieurs séjours. Elle dormait encore, d'un sommeil de plomb. Il la contempla un long moment avant de fermer la porte. Il la laissa se reposer calmement, se remettre de ses blessures.

Un bruit sourd éclata dans la maison Jédusor alors que Tom lisait calmement un livre dans sa chambre. Un bruit de porte se claquant retentit alors. Lorsqu'il pénétra dans la pièce, il découvrit une Hermione tremblante. La fille, dans la chemise ensanglantée et sa jupe noire tenait sa baguette droite vers la porte alors qu'elle était tombée du lit.

- C'est moi, dit Tom. Tom Jédusor.

- Je sais qui tu es, chuchota-t-elle entre deux reniflements.

Il s'approcha doucement d'elle, méfiant envers la baguette tendue droite sur lui pour aider la fille à se relever. Le contact de leur peau fit frissonner Hermione qui était encore sous l'effet de choc de l'attaque du Basilic. Néanmoins, ce n'était pas la seule chose qui l'inquiétait.

- Granger, que ce passe-t-il ? Pourquoi ne ranges-tu pas ta baguette ? Je ne vais rien te...

- Chut.

Tom se tut. La fille resta cependant accrochée à son cou, alors qu'il l'épaulait. Elle scrutait les moindres détails qui pouvaient être indice.

- Granger, expliques-moi ce qu'il se passe, chuchota Tom qui semblait s'adoucir.

Elle le regarda de ses yeux noisette, les plongeant dans son regard gris.

- Il était là... Dit-elle en tremblant de nouveau.

Il fronça les sourcils, nageant dans une totale incompréhension. Elle continuait à pointer sa baguette. Il glissa sa main sur son bras avant d'empoigner sa baguette en ajoutant d'un souffle près de son oreille :

- Il n'y a personne, Granger.

Elle se dégagea de ses bras, pointant de nouveau sa baguette. Malgré la douleur, elle réussit à tenir debout. Elle fit le tour du lit, continuant à rester silencieuse. Elle pencha sa tête dans le couloir sombre : Personne. Lorsqu'elle se retourna, Tom était derrière elle, même trop proche d'elle. Elle se sentit rougir en sentant son souffle chaud glisser contre sa nuque.

- Sors ta baguette, lui dit-elle.

Un bruit de pas retentit dans le couloir. Avant que Tom n'ajoute quelque chose, elle lui plaqua sa main contre ses lèvres chaudes et douces. Il sortit alors sa baguette, à l'entente des bruits qui résonnaient près de l'entrée de la chambre, peut-être près de la cuisine. Quelqu'un était actuellement dans sa maison. Hermione se pencha mais un sort jailli avant même qu'elle n'attaque ; elle fut contrainte de se repliée dans la chambre, se collant contre Tom pour éviter que l'agresseur ne puisse l'attaquer ni même la voir. Un rapprochement qui fit de l'effet à Tom. Tous deux étaient alliés, une alliance qui lui plaisait autant à lui qu'à elle. Dans ce moment de combat face à la mort, elle était là et il était là. Une alliance qui les rendait presque invincible. Il passa son bras pour pousser la fille derrière lui. Il sortit d'un coup : Personne. Il avança calmement, mais Hermione le suivit de prêt pour surveiller ses arrières. Un instinct de survie qui les menait à une alliance puissante. Soudainement, avant même qu'elle ne réagisse Tom s'écria :

- Immobulus !

L'agresseur tomba raide au sol. Le blason de Gryffondor était visible sur la poitrine de sa cape. C'était lui, l'assassin de Dinky et celui qui s'en était pris à Hermione quelques minutes plus tôt. Elle resta dans le dos de Tom alors que tous deux s'approchaient du cadavre immobile. Tom se pencha pour venir découvrir le coupable de tout ce mal qui détruisait Tom. Hermione eut le souffle coupé et son cœur manqua de nombreux battements. Tom resta bouche-bée mais n'était pourtant pas si étonné que ça. L'agresseur se trouvait être en réalité : Maccooper, Bryson Maccooper.

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