CHAPITRE 3


Hermione ouvrit lentement les yeux, aveuglée par la lumière qui inondait la pièce. Elle se frotta le visage, émergeant de son sommeil petit à petit. Quand elle fut habituée à la luminosité dans laquelle la pièce baignait, elle fut surprise de découvrir le professeur à son bureau, plongé dans un parchemin. Elle se redressa lentement, comme pour ne pas faire de bruit.

- Bonjour Hermione.

Il lui adressa un large sourire.

- Bonjour, monsieur.

Il rangea sa plume dans l'encrier, roula son parchemin et le referma à l'aide d'une petite ficelle rouge. Là, il marqua l'objet d'une signature rapide.

- Voici un courriel que tu devras montrer à tes professeurs. Ils n'ont pas encore été informés de ta venue, je suppose que le directeur fera une annonce au repas de ce soir.

Super, tout ce qu'Hermione appréciait : elle sentait déjà les regards rivés sur elle ainsi que les chuchotements la juger.

- Merci, professeur.

- Tu commences ta journée avec le professeur Slughorn, que tu connais bien. Mais n'oublie pas, lui ne te connaît pas. Pour toute personne que tu connais ici tu n'es qu'une inconnue, nouvelle à Poudlard, provenant de ma famille lointaine.

- Compris, répondit-elle.

Il lui tendit le papier qu'elle attrapa et plongea dans sa sacoche de cuir.

- Les manuels te seront fournis lors des cours.

- Je vous remercie, professeur Dumbledore.

Il se contenta de lui sourire. Pendant un instant, il traversa la pièce, faisant des aller-retours, remplissant son sac.

- J'ai un cours dans une dizaine de minutes, il vaudrait mieux que tu quittes mon bureau. Le directeur t'attend pour le test du choixpeau. Rends-toi y avec des bagages, tu pourras t'installer directement dans ton dortoir.

- Oui, professeur.

Il resserra sa cravate et jeta un coup d'œil en sa direction :

- Tout se passera bien, Hermione. Tu n'as qu'à passer dans mon bureau si tu as besoin de mon aide.

Elle le remercia d'un sourire heureux. Enfilant un pull noir, elle attrapa sa valise et quitta le bureau de Dumbledore.

Hermione attendait silencieusement devant la salle que le directeur vienne l'accueillir. L'idée de le revoir près leur rencontre de la nuit précédente l'enchantait peut : qu'allait-il lui demander ? Dans quelle maison allait-elle finir ? Tant de questions chamboulaient son esprit, et pourtant restaient sans réponses.

- Bonjour Miss Granger, dit le vieil homme en ouvrant la porte. Entrez.

Elle le salua et pénétra dans la pièce aussitôt.

- Installez-vous, je vous prie.

Elle s'assit alors, s'enfonçant légèrement dans le cuir sombre du fauteuil. Le directeur s'approcha alors, le choixpeau à la main.

- Le professeur Dumbledore a dû vous expliquer les principes des maisons, je suppose ?

- Oui, monsieur.

- Bien. Dans ce cas, ne perdons pas de temps et voyons ce que le choixpeau dira.

Elle sentit une légère boule au ventre se stresser, comme à son premier jour à Poudlard. L'épreuve du choixpeau était stressante ; elle déterminait vos études, puisque ce dernier décidait de votre maison, et donc des classes dans lesquelles vous vous retrouverez. Pour avoir cours avec les Serpentard, Hermione devait aller à Gryffondor. C'était pour elle une évidence et une obligation.

Une fois qu'il fut posé sur sa tête, l'objet se mit automatiquement à parler :

- Hm... Je vois beaucoup de mystères et de secrets dans cet esprit si jeune. Je vois... Une âme brillante, une passion pour les études, et beaucoup de courage... Mais je vois aussi des mensonges... Mais ce sera... GRYFFONDOR !

Elle laissa un soupir de soulagement s'échapper d'elle tandis que tout son corps se détendait. En face d'elle, l'homme dessina un large sourire, ce qui la surprit :

- Je vois que vous êtes heureuse de vous voir à Gryffondor. Dumbledore le sera tout autant, je l'espère. Laissez-moi vous accompagner jusqu'au dortoir et vous expliquer quelques détails, pour m'assurer que vous ne soyez pas perdue.

- Merci, monsieur.

Elle se releva et ils quittèrent aussi rapidement le bureau qu'ils y étaient arrivés.

- Où étiez-vous scolarisée ?

- Je ne l'étais pas, monsieur. Ma famille me donnait des cours.

- Comment saviez-vous que vous étiez en sixième année dans ce cas ? Demanda-t-il aussitôt en fronçant les sourcils.

- Le professeur Dumbledore me l'a dit.

- Il a pensé à tout !

Ils traversèrent le château jusqu'à la salle commune de Gryffondor, croisant quelques élèves qui les scrutèrent avec incompréhension.

- Nous voilà dans la salle commune. C'est un lieu où tous les élèves se retrouvent, étudient, discutent, partagent des choses ensemble. Du moins, tous les élèves de Gryffondor.

- Y a-t-il un lieu où tous les élèves de toutes les maisons peuvent se rejoindre monsieur ? Comme une salle commune à tous ?

Il hocha les sourcils, posant sur elle un regard agréablement surpris.

- Question pertinente. Ce genre d'endroit n'existe pas. Enfin, il y a la bibliothèque, la cour, la salle d'étude... Mais aucune semblable aux salles communes, malheureusement.

Elle s'efforça de détailler la pièce, émerveillée.

- Ce sont de belles couleurs, n'est-ce pas ?

- Je n'ai jamais vu plus beau, monsieur.

Il sourit fièrement, se dirigeant vers les escaliers en colimaçon. Hermione le suivit. Quand elle posa son pied sur la première marche, une sensation de déjà vu hanta son esprit : elle se vit là, descendant les marches, croiser le regard d'Harry, Ron, et des autres. Simplement, quand elle se retourna, il n'y avait personne.

- Le dortoir des filles se trouve juste ici. Bien évidemment, les garçons n'ont pas le droit d'y venir, tout comme vous n'aurez pas le droit de leur rendre visite dans le leur.

- Je comprends, dit-elle.

Hermione n'écouta pas ce que l'homme lui détaillait, l'esprit surchargé par les souvenirs. Elle se remémora la première fois qu'elle avait monté ces marches, accompagnée de Ron et Harry ; ce soir-là, ils avaient fait la découverte de Touffu, le chien à trois têtes qui gardait la pierre philosophale. Un léger sourire s'esquissa sur ses lèvres.

- Nous y sommes, votre lit est prêt, juste là.

Il désigna le premier lit à leur droite.

- Merci, monsieur.

La matinée passa rapidement. Hermione ne vit pas le temps passer, trop occupée à défaire ses valises, son sac, mais aussi à se vêtir de son uniforme aux couleurs qu'elle aimait tant, aux coloris de sa maison.

Elle attendait sagement devant la salle, en avance de trente minutes, quand le professeur de potion arriva. L'homme lui sourit. Il était plus jeune. Habillé d'une cape verte, il avait les cheveux en pétard.

- Bonjour mademoiselle, que puis-je pour vous ?

Hermione dit avec timidité :

- Je suis nouvelle.

- Miss Granger bien-sûr ! J'ai failli vous oublier ! Pardonnez-moi. Albus m'a beaucoup parlé de vous ce matin ! Enchanté ! Entrez donc, nous allons parler un petit peu.

Hermione le remercia par un bref sourire puis pénétra dans la pièce. La salle n'avait pas changé, seules les armoires avaient bougé. Hermione posa son sac sur une table, plus récente que celle qu'elle avait connue.

- Asseyez-vous, dit-il.

Hermione s'exécuta, n'ajoutant aucun mot.

- Comment c'est passé votre arrivée ?

- Bien, dit-elle gênée. Je me suis installée dans le dortoir, et j'ai visité le château.

- Ne m'en voulez pas, je me permets de vous poser des questions à propos des cours. Vous savez, pour évaluer un peu votre niveau. Albus m'a dit que vous étiez une élève brillante, sûrement en avance sur le programme. J'ai cru comprendre que vous aimiez beaucoup lire ?

Hermione sourit, approuvant d'un vif geste de tête :

- Oui monsieur, je passe le plus clair de mon temps à lire.

- J'imagine que vous savez déjà où se trouve la bibliothèque ?

Hermione hocha la tête. Il sourit.

- Parfait. Alors, commençons.

Les minutes passèrent, et Hermione se laissait questionner sur de nombreux sujets. Plus le temps passait, plus Horace Slughorn avait l'air épaté face à l'intelligence de la Gryffondor. Ses yeux, émerveillés, ne cessaient de grandir de surprise face aux connaissances de la jeune fille. Il ne put s'empêcher de demander :

- Excusez-moi de vous poser cette question, peut-être est-ce impoli de demander cela, mais où avez-vous appris tout cela ? Je veux dire, vous avez trouvé toutes ces connaissances dans les bibliothèques ? Sans aucune pratique ?

Hermione sourit :

- Dans les livres, professeur. Je me suis entraînée seule chez moi.

Il prit un air surprit :

- Bien-sûr ! Quel idiot je suis ! Merveilleux, absolument fabuleux ! Vous êtes exceptionnelle Miss Granger. Quel plaisir de vous avoir parmi nous ! Je sens déjà que vous apporterez beaucoup à cette classe et à cette école.

Hermione fut gênée par la remarque du professeur, ses joues rougirent instantanément. Quelqu'un toqua à la porte. Hermione se retourna. Horace Slughorn s'excusa une nouvelle fois avant de s'approcher vers la porte. La Gryffondor plongea sa main dans son sac, sortant quelques parchemins pour écrire le cours.

- Asseyez-vous mon garçon, dit-il.

Hermione ne bougea pas, gardant ses yeux rivés dans le livre. Quelqu'un s'assit non loin d'elle. Elle sentait un regard peser sur elle.

-Avez-vous fait votre devoir ? Demanda le professeur.

- Oui monsieur, dit une voix masculine. Tenez.

Hermione releva les yeux et se figea. Elle se trouvait en face de Tom Jédusor. Leurs regards se croisèrent un bref instant, avant qu'il ne regarde de nouveau le professeur qui lui souriait, tenant le parchemin qu'il venait de lui tendre. Hermione gardait ses yeux rivés sur lui. Ses cheveux étaient d'un brun corbeau, ses yeux, d'un bleu glacial. Sa peau pâle avait l'air douce. Sa chemise mal mise et ses cheveux mal coiffés lui donnaient un réel charme.

Hermione, reprends-toi.

Tom Jédusor était un peu plus grand que la moyenne, et assez fin.

- Merci mon garçon. Asseyez-vous donc à côté ! Nous allons commencer, les autres sont sûrement en retard comme à leur habitude. Miss Granger, prenez un manuel dans le casier derrière-vous !

Sans façon, dit-elle intérieurement.

Le garçon posa ses yeux clairs sur elle, la dévisageant de haut en bas. Aucun des deux ne bougea de sa place. Horace haussa les épaules alors que les élèves entraient dans la salle. Tous regardèrent Hermione d'un air dubitatif. Elle sourit timidement. Une fille s'approcha d'elle :

- Je peux m'asseoir ? Demanda-t-elle un large sourire aux lèvres.

Hermione hocha la tête en décalant son sac :

- Oui, bien-sûr.

La jeune fille lui sourit de nouveau. Ses longs cheveux châtains tombaient en cascade sur son dos. Quelques taches de rousseurs parsemaient son nez fin. Ses yeux, d'un vert clair, se déposèrent sur le professeur. Le cours commença, et Hermione se plongea dans son manuel.

- Bonjour à tous, dit le professeur.

Tous le saluèrent en chœur.

- Aujourd'hui nous allons étudier l'Amortentia. Quelqu'un pourrait-il me dire ce qu'est cette potion ?

Personne ne leva la main. Le regard du professeur se déposa sur Hermione, et un léger sourire se dessina sur ses lèvres :

- Miss Granger ?

Tous les regards se déposèrent sur elle. Hermione se racla la gorge :

- C'est un philtre d'amour très puissant.

Horace Slughorn sourit fièrement :

- C'est cela Miss Granger. Il est évident qu'il est impossible de fabriquer ou d'imiter l'amour, cette potion créer une attirance ou une forte obsession chez la personne qui en boit. Comment peut-on la reconnaître ?

- Elle a une couleur nacrée et sa fumée fait des spirales, l'odeur de cette potion varie en fonction des goûts de la personne.

Horace parut satisfait de la réponse de la Gryffondor. Les élèves gardèrent leurs regards rivés sur elle. Le professeur lui fit signe de se lever et de s'approcher.

- Venez nous dire ce que vous sentez Miss Granger, dit-il.

Hermione se leva doucement et s'approcha du petit chaudron à côté du professeur. Il lui sourit. Elle se pencha au-dessus et renifla lentement.

- Je sens une odeur d'herbe fraîchement coupée, de parchemins et de... de cheminée, reprit-elle en rougissant.

Elle retourna s'asseoir, sous les regards insistants de la classe.

- Bien, vous allez vous mettre par groupes de deux, annonce le professeur. Vous avez une heure pour me faire cette potion.

Les élèves se levèrent pour se rejoindre. Tous souriaient, riaient. Hermione restait assise à sa place.

- On peut se mettre ensemble si tu veux, dit la fille à côté d'elle.

Hermione sourit :

- Oui avec plaisir.

- Moi c'est Louise, Louise Moore.

Hermione lui serra la main :

- Hermione Granger.

Elles se mirent au travail. Le cours fut animé de discussion en tous genres : elles passèrent du Quidditch aux livres, en abordant le monde des moldus. Louise semblait être une jeune fille douce, et intelligente.

- On a fini notre journée, tu veux qu'on fasse quelque chose peut-être ?

Hermione haussa les épaules :

- Je pensais passer à la bibliothèque avant de manger.

- Ne m'en veux pas, mais je ne suis pas trop bibliothèque... Enfin la lecture et moi... Tu comprends ?

Hermione secoua la tête :

- Pas de souci, je vais lire de toute façon. Mieux vaut être seule et dans le silence.

Louise lui sourit :

- On a qu'à se retrouver devant la grande salle avant de manger ce soir ? Je pourrai te présenter à mon frère et à son meilleur ami !

Hermione, contente de la proposition, lui sourit une nouvelle fois :

- Oui super ! Merci.

- A tout de suite dans ce cas.

Hermione lui fit un signe de main avant de s'éloigner en direction de la bibliothèque. Elle salua silencieusement la bibliothécaire avant de s'enfoncer dans les rayons. Les livres qui s'y trouvaient étaient différents de ceux qu'elle avait lus à son époque. Elle eut un bref sourire. Un point pas plus mal pour elle. Elle sortit un petit livre à la couverture de cuire, et se retourna. Elle heurta quelqu'un de plein fouet. Ramassant son livre qui était tombé, elle se retourna : Un blond la dévisageait. Un Gryffondor, Hermione pouvait le deviner à sa cravate rouge.

- Excuse-moi.

Il se gratta la tête :

- Pas de souci, je ne t'avais pas vu. Tout va bien ?

Hermione rougit :

- Oui.

Il lui sourit :

- Tant mieux.

Il se pencha par-dessus sa main, tentant de lire le titre du livre qu'elle tenait. Il haussa les sourcils :

- Ce livre est sympa, mais un peu trop long.

Hermione parut surprise :

- Tu l'as lu ?

Il hocha la tête :

- Un peu ennuyant pour te dire. La fin ne m'a pas vraiment plu. Mais tu peux te forger ton propre avis.

Il s'éloigna, pressé, et jeta un bref regard en sa direction :

- A plus tard, Hermione Granger.

Elle resta figée dans le rayon, son livre contre elle. Qui était-ce garçon ? Elle se mordit la lèvre sans rien répondre. Elle sortit de ses pensées et s'installa dans un siège, commençant sa lecture.

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