CHAPITRE 23

Hermione ne parvint pas à stopper son sourire, ce que remarqua vite Tom qui rétorqua sèchement :

- Granger, si tu n'effaces pas ce sourire imbécile tu finis en repas pour Nagini.

La jeune fille frissonna. Lorsqu'elle repensa au serpent, qui dans son cauchemar l'avait lacérée de multiples fois, elle devint alors pâle et la peur se fit lire dans ses yeux. Son sourire disparu pour laisser une grimace se dessiner et déformer légèrement son visage. Jédusor, satisfait de ce qu'il venait de faire, bomba presque le torse. Dinky comprit très vite qu'il y avait comme de l'orage dans l'air et tenta de détendre l'atmosphère en annonçant qu'elle allait préparer le repas. Évidemment, cela importait peu au garçon qui ne fit que remercier son elfe de maison. Hermione sourit à la petite créature en la remerciant de sa douce voix. Puis cela ne dura pas longtemps puisque, lorsque la créature fut parti, les regards combattants des deux sorciers s'affrontèrent de nouveau. La lionne, fière, prit son sac et remonta les escaliers afin d'y déposer dans la chambre parentale, qui se trouvait actuellement être la sienne. La chambre était plus claire, plus lumineuse étant donné que l'armoire qui cachait la fenêtre avait été retirée durant le temps où elle n'était pas là. Sans doute une décision de Dinky qui savait comment bien gérer la maison Jédusor. Tom quant à lui, s'enferma dans sa chambre afin de continuer à élaborer ses plans. Hermione descendit alors les escaliers, dans l'espoir qu'il ne viendrait pas à son tour. Elle allait aider Dinky, sans doute par pitié. Cependant, cet elfe était libre. Un point que l'on ne pourrait reprocher à Tom serait qu'il se sente supérieur face aux créatures. Ce qui était totalement faux.

- Madame Granger, je vous attendais... Il faut que je vous parle, dit l'elfe en voyant arriver Hermione dans l'encadrement de la porte.

- Oh et bien... Je vous écoute, répondit-elle.

Le petit Elfe descendit de sa chaise haute pour venir se positionner face à la Gryffondor. Ses petits yeux globuleux fixèrent la jeune sorcière alors que cette dernière lui souriait. La créature lui rendit son sourire avant d'ajouter :

- Avez-vous remarqué quelque chose d'étrange chez maître ? Je suis inquiète. Très inquiète...

Si elle parle du fait qu'il ait ouvert la chambre des secrets et qu'il se prépare à tuer des personnes pour obtenir ses horcruxes afin de devenir le plus grand mage noir que personne n'ai jamais connu, oui.

Hermione aurait aimé lui répondre cela mais évidemment elle ne répondit que par un hochement de tête négatif. Elle ne pouvait lui annoncer tout ce qu'il s'apprêtait à faire, cela briserait leur lien et Hermione savait à quel point Tom était attaché à la petite créature. Ou du moins, à quel point il l'appréciait. Elle avait toujours été à ses côtés et ce, depuis son plus jeune âge.

- Il n'arrête pas de parler de plans, et passe beaucoup de temps enfermé dans sa chambre... Chuchota l'elfe.

- Je ne sais pas, mentit-elle.

Hermione fit en sorte que son ton paraisse le plus sincère possible, et cela semblait marcher puisque l'elfe ne voyait rien à ses mensonges. Elle continuait de grimacer ou de sourire bêtement, alors que la créature était inquiète.

- Monsieur n'a jamais vraiment aimé la bonne magie, et je ne pense pas que ce qu'il s'apprête de faire soit bien. Vous savez madame, la seule fois ou la magie qui n'est pas noire à fait irruption dans sa vie, cela l'a énormément blessé. Il faut savoir que Tom a été élevé par une mère qui lui a donné naissance suite à un philtre d'amour. Son père, le moldu, n'a jamais été réellement bon non plus.

Jédusor est un sang-mêlé...

La Gryffondor fit mine d'être la plus désolée possible, et Dinky gardait son sérieux en poursuivant :

- Je suis persuadée que vous pouvez l'aider, et vous êtes la seule Miss Granger.

- Je ne vois pas en quoi, mentit-elle de nouveau face à la conversation redondante.

Dinky sourit :

- Vous êtes différente, vous êtes la seule qu'il ait laissé pénétrer dans sa maison. Personne de l'extérieur avant vous n'y était rentré.

- Cela ne fait pas pour autant de moi une « amie ».

La créature secoua la tête :

- Non, mais je pense que Tom vous apprécie. Ou du moins, il tente de se convaincre de l'inverse.

Tout comme moi.

Ne sachant que répondre, la rouge et or se contenta de baisser les yeux et de fixer net le sol. Elle sentait en elle une espèce de tristesse. Tom gardait beaucoup de chose en lui dont Dinky n'était pas au courant, et il fallait qu'elle les découvre vite avant que le garçon ne commette l'impardonnable.

- Je sais que vous savez des choses, Miss Granger. Des choses très graves, mais que vous ne voulez pas me les dire car cela viendrait à me faire douter de la bonté de mon maître. Un choix plutôt raisonnable, et je vous en remercie. Simplement, si vous me permettez, sachez qu'il a besoin de votre aide.

La créature annonça cela comme ci elle avait lu en elle, ce qui gêna d'autant plus la jeune sorcière qui était embarrassé par le sujet. Un sujet délicat pour une personne aussi proche de Tom.

- Je veillerai à cela, répondit-elle gênée.

Des bruits de pas retentirent dans les escaliers, un silence se fit sentir. Hermione attrapa son bouquin avant de ne replonger ses yeux à l'intérieur, ne sachant que faire. La créature comptait sur elle comme beaucoup de gens appartenant au monde magique. Une responsabilité assez grande pour une fille assez jeune.

Je vais y arriver, songea-t-elle.

Effectivement, elle devait le faire. Pour tous autant que pour elle ; stopper Tom.

- Quel silence ! S'écria Tom qui arriva le torse bombé tel un héro.

La fille fit tout pour ne pas croiser son regard, cependant Tom avait très bien compris que les deux personnes venaient d'avoir une discussion en son sujet. Le Serpentard était en effet loin d'être bête. Mais il laissa faire, songeant qu'il en parlerait lorsqu'Hermione et lui seraient seuls.

Quelques heures plus-tard, la petite créature annonça qu'elle allait s'occuper de la maison. Lorsqu'elle disait maison, cela concernait tout d'abord le jardin, qui était en effet très bien entretenu. Chose qu'on ne pouvait reprocher à l'elfe qui gérait à merveille la demeure Jédusor. Sauf la chambre parentale, la seule pièce qui paraissait en piteux état et qui était composé de plus de quatre-vingt pourcents de poussières, selon la Gryffondor. Une pièce assez inquiétante où elle avait séjourné plusieurs fois maintenant. Hermione se trouvait assise dans cette chambre depuis des heures, à lire un bouquin. Parlant de sorcellerie, de vieux contes et de légendes. Le genre de livres que la jeune sorcière appréciait lire pendant des heures même des journées entières. Lorsque l'elfe fut assez occupé pour ne pas fourrer son nez à l'intérieur, Tom songea qu'il était temps de s'occuper de la Gryffondor. Décidé, il s'en alla de sa chambre pour venir à la rencontre d'Hermione qui se trouvait toujours sur le lit poussiéreux. Il entra en silence et ferma la porte derrière lui ; la fille, tellement plongée dans sa lecture passionnée, n'entendit même pas que le vert et argent s'approchait d'elle. Il se pencha par-dessus son épaule pour venir scruter sa lecture.

- Les contes de Beedle le Barde, dit-il.

Hermione sursauta mais il parvint à mettre sa main sur sa bouche assez tôt pour que son cri ne sorte pas en dehors de la pièce. Lorsque la sorcière vit son prétendu agresseur, elle se soulagea presque. Mais le regard que lui portait Tom Jédusor n'avait cependant rien de rassurant. Elle s'écarta de lui afin de reprendre son souffle, coupé, et de calmer son pouls, rapide.

- Jédusor.

- Je vois que je t'ai surprise, répondit-il en ignorant les yeux lançant des flammes de la jeune fille, furax.

Elle prit son livre et déposa délicatement son marque-page à l'intérieur, le déposant ensuite dans son sac de tissu usé.

- Qu'est-ce que tu veux ? Demanda-t-elle presque peureuse.

Le regard craintif que lui portait alors la fille l'amusait presque :

- Je suis venu te chercher, Ajouta-t-il avait un petit ton joueur.

Lorsqu'il comprit que la jeune fille ne répondrait pas, il ajouta de nouveau :

- Ça ne sert à rien de prendre ton sac.

- Où m'emmènes-tu ?

Il sourit :

- Tu verras. Tu n'as aucune raison de me craindre, Granger.

La fille obéit et déposa son sac à terre. Elle ne suivit pas le sorcier pour autant, et croisa les bras comme ci elle attendait des réponses. Tom perdait de plus en plus sa fierté, pourquoi agissait-il ainsi ? Il fit alors disparaître ce comportement qui ne lui allait pas pour faire revenir sa froideur habituelle.

- Granger, tu me suis ou tu retournes à l'école.

Méfiante, elle répondit rapidement et presque sèchement :

- J'aimerai d'abord savoir où nous allons, si cela ne te dérange pas.

- Oh Granger, ne monte pas sur ces grands chevaux. Tu sais très bien tout comme moi que quoi qu'il arrive tu me suivras.

La fille parut alors sombre, adoptant des yeux presque noirs :

- Bien. Cela ne dépend que de toi.

Tom avait en réalité l'intention de préparer un piège. Effectivement, la seule manière dont il pouvait réussir serait de piéger la jeune fille afin de ne plus l'avoir dans les pattes. Cependant, il commençait à se décourager. Il tenait à elle, il l'appréciait et n'avait plus aucun doute là-dessus. Sur ces pensées, il se souvint alors de ce que lui avait dit Dinky sur la peur alors qu'il n'était qu'un enfant :

Il est bien d'avoir peur, monsieur. Cela montre que vous avez quelque chose à perdre, et que vous tenez à cette chose.

Mais ce dont il était question n'était pas une chose, c'était elle. Celle qui se tenait devant lui et qui le craignait.

- Granger, je le répète : Tu n'as aucune raison de me craindre. Dit alors le garçon d'une voix douce.

D'un ton presque insolent qui ne lui ressemblait pas, Hermione dit :

- Ne fais pas le doux avec moi Jédusor. Je n'ai pas besoin de ta pitié, je n'ai pas besoin que tu joues avec moi. Arrête de faire comme si tu t'inquiétais pour moi alors que je ne suis rien. Maintenant, dis-moi ou tu comptes m'emmener ou je ne bouge pas de cette chambre.

Sa voix tressaillit, signe d'une grande tristesse.

- Je ne joue pas Granger, je ne joue plus. Je suis sincère.

- Ne me fais pas croire ça, pas à moi. Ça ne marche plus, répliqua-t-elle avec cette même lueur d'espoir tout en baissant les yeux.

- Granger, que tu me crois ou non : tu es la seule personne avec qui j'ai toujours été sincère dans ma vie.

Sur ces mots, elle releva les yeux pour les plonger dans l'océan glacial qu'était ceux du garçon. Il ajouta alors :

- Suis-moi maintenant Granger.

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