CHAPITRE 22

Parfois, il arrivait qu'Hermione Granger repense à ses amis. Ses amis qui se trouvaient dans le futur. Quelque chose lui pinçait souvent le cœur, mais elle songeait que ce qu'elle faisait était bien, qu'elle leur assurait un avenir meilleur. Une certaine satisfaction personnelle sans doute. La satisfaction que l'on tirait souvent d'un jeu remporté avec succès, ou encore lorsque l'on arrive à faire céder ses parents pour une petite bagatelle pour laquelle nous ne porterons presque plus aucune attention au bout de quelques jours. Ses parents aussi lui manquaient. Mais elle faisait avec. Elle avait Thomas, Louise ou encore Bryson. Elle avait le professeur Slughorn ou encore Dumbledore. Puis, il y avait Tom Jédusor. Son visage souriant apparu dans son esprit ; elle ne l'imaginait pas du tout comme cela avant d'arriver à son époque. Il l'avait accueillie, logée... Qui aurait cru qu'il s'apprêtait à devenir le plus grand mage noir de tous les temps ?

Tom scrutait toujours la jeune fille de son regard sombre et insistant. Elle passa, fière comme une lionne, d'avoir remporté en quelque sorte cette bataille qu'elle menait depuis la rentrée à Poudlard. Si Tom commençait à céder, elle pourrait donc tenter une approche.

Ne sois pas trop directe

- Granger, ne souris pas comme ça. Je pourrais rapidement changer d'avis et te jeter en dehors de ma maison, dit-il en serrant les dents.

Hermione, ne voulant pas provoquer la colère du Serpentard, cessa de sourire puis redevint pâle.

- Votre fièvre est passée ? Demanda Dinky qui semblait vouloir détendre l'atmosphère.

- Oui, merci Dinky, chuchota Hermione.

- Je vais préparer quelque chose à manger, dit la petite créature.

Ses grands yeux lancèrent comme des flammes au garçon qui parut se détendre. Évidemment, lorsqu'elle tourna les talons et disparu dans la cuisine, Tom adopta de nouveau son regard qui effrayait dans le monde. La rouge et or commençait à s'y habituer, bien que ses yeux d'un bleus glacials l'effraie toujours un peu. Quelque part elle pensait que cela correspondait à sa coquille, qui lui permettait d'éloigner les gens.

- Granger, qu'est-ce que tu regardes comme ça ?

Elle détourna les yeux et ne répondit pas. Elle se contenta de monter déposer son sac puis de redescendre, sous les yeux du Serpentard, et de disparaître de nouveau dans l'encadrement de la cuisine. Tom ne les suivit pas et remonta s'enfermer dans sa chambre.

Mais qu'est-ce qu'il me prend !

Il tapa sur son matelas, provoquant un petit bruit sourd qui attira l'attention de l'elfe.

- Je reviens, dit-elle en laissant Hermione continuer à cuisiner tout en bouquinant un bouquin abîmé.

Claquant du doigt, Dinky transplana jusqu'à l'entrée de la chambre. La porte était fermée.

- Maître ?

Il ne répondit pas, elle décida alors de rentrer. Il ne lui en voudrait pas. L'elfe était inquiet, depuis un certain Tom il passait son temps fermé dans sa chambre. Lorsqu'elle entra, elle trouva Jédusor face à la fenêtre, scrutant l'obscurité qui enveloppait la maison.

- Dinky... Chuchota-t-il.

Elle referma la porte derrière elle, consciente qu'il n'aimerait pas que l'invitée entende leur discussion.

- Que vous arrive-t-il, maître ?

Il ne bougea pas et se contenta de soupirer. La petite créature, pas plus grande qu'un enfant, s'avança vers le garçon.

- Maître ?

- Dinky, j'ai eu peur.

Intriguée, elle se disposa en face de lui de sorte à capter son regard.

- Pendant qu'elle faisait un cauchemar, j'ai eu peur. Peur qu'elle ne se réveille pas, peur que cette fièvre ne soit pas une fièvre.

Dinky sentit le garçon bizarre.

- Elle est là à chaque fois qu'il ne le faut pas, elle est là pour gâcher mes plans.

- Mais quels plans ? Maître...

- Oh Dinky, rien de bien important. D'ici quelques jours, elle n'aura plus aucune importance, dit-il avec une voix sombre et rauque.

Alors qu'il lui tournait le dos, Dinky répondit :

- C'est une bonne chose d'avoir peur, je pense que cela montre que l'on a quelque chose à perdre.

Tom se stoppa net. Ce que lui disait son elfe était vrai, il commençait à prendre l'habitude de l'avoir à ses côtés. Ne plus avoir la Gryffondor dans les pattes ? Cela lui mit des frissons. Il tenta de se convaincre lui-même :

- Je n'ai rien à perdre.

Puis il quitta la pièce.

Hermione vit arriver Jédusor, ses yeux bleus virant légèrement au rouge. Elle ne le questionna pas pour autant et se contenta de lui dire qu'elle avait fini de faire chauffer ce que Dinky avait commencé. Il la remercia puis s'assit, silencieux, au bout de la table. Elle ne prêta pas attention à son comportement mais plus au fait que Dinky ne redescende pas. Lorsqu'elle demanda ou se trouvait Dinky, il lui répondit qu'il ne savait pas. Aucun doute, leur discussion venait d'être soit importante, soit bizarre. Le Serpentard laissa la fille partir.

- Dinky ? Demanda-t-elle dans le couloir.

Aucune réponse. Une apparition soudaine se fit en haut de l'escalier. Rapidement, la petite créature fit signe à Hermione de se taire et de monter. Dans le plus grand de silences, Hermione monta les escaliers. Elle suivit le petit elfe, consciente qu'elle devait se faire le plus discret possible. Tom, dans la cuisine, rêvassait. Les deux personnes rentrèrent dans la chambre parentale où Hermione séjournait depuis la veille.

- Tom ne vous a pas entendu ? Demanda alors l'elfe.

Hermione se sentit toute bizarre lorsque l'individu appela son maître par son prénom. Dinky sembla gêné et rectifia vite sa phrase en ajoutant « maître ».

- Je ne pense pas, chuchota Hermione.

- Bien, éloigné vous de la porte.

Hermione obéit. Elle recula, toujours silencieusement avant de s'accouder légèrement à la fenêtre, elle aussi recouverte de poussière. Elle remarqua alors que l'armoire qui cachait la source de lumière avait disparu, alors que quelques heures auparavant, elle se trouvait encore dressée au beau milieu de la chambre. Sans doute était-ce dans son cauchemar. La rouge et or n'avait pas réellement prêté attention à la pièce à son réveil, trop occupée à sentir son crâne tambouriner et à voir Tom prêt de son visage. Son cœur se remit à arracher sa poitrine : pendant quelques minutes, elle repensa à leurs deux visages presque collés. Dinky s'approcha alors de la sorcière, un sourire inquiet aux lèvres.

- Avez-vous remarqué quelque chose d'étrange chez mon maître ces temps-ci ?

Hermione ne voulut pas répondre. Si elle répondait, cela risquait de changer les liens du Serpentard avec son elfe. Comment lui dire que son maître s'apprêtait à tuer pour des horcruxe, qu'il avait ouvert la chambre des secrets et qu'il souhaitait devenir le plus grand mage noir de tous les temps. Comme ci elle lisait dans ses pensées, Dinky ajouta :

- Je sais que monsieur ne vit pas tellement dans la lumière. Il a été élevé dans la magie noire, que voulez-vous de plus ?

- Non Dinky... Je... Je trouve que Jédusor se comporte comme il s'est toujours comporté. Un bon garçon froid.

Dinky haussa les sourcils :

- Je vais encore vous raconter quelque chose... S'il m'entendait, il ne serait sûrement pas d'accord, mais je pense que vous êtes la seule à pouvoir le sortir de là.

Tout le monde pense comme elle

- La seule fois que Tom a entendu parler de magie, la bonne magie, fut la cause de sa souffrance. Son père lui raconta comment sa mère c'était montré égoïste envers lui, un simple moldu qui ne demandait rien.

Tom est un sang-mêlé.

- Sa mère a usé de la bonne magie pour s'approprier son père. Comme vous le savez, Tom est né d'un philtre d'amour...

Hermione acquit un air désolé. C'était donc cela, il n'aimait pas la bonne magie car cela avait détruit sa vie. Et il pensait que toute source de magie saine pourrait provoquer la même douleur qu'il avait traversé quelques années plus-tôt.

- Je comprends... Mais pourquoi suis-je la seule à pouvoir l'aider ?

- Parce que vous êtes la première personne à pénétrer dans sa maison. Vous êtes spéciale pour lui, mais je ne sais pas si cela est mauvais ou bon. Vous lui faites ressentir des choses...

Hermione commença à se relever alors qu'elle c'était laissé bercé par l'histoire sombre que lui avait raconté l'elfe. Elle marcha en direction de la cuisine, mais avant de sortir, Dinky ajouta :

- Faites attention madame, Tom n'est pas encore mauvais mais... Il pense que vous êtes là pour « gâcher ses plans ». Si vous savez de quoi il s'agit...

- Non je ne sais pas, la coupa Hermione en mentant.

- Bien... Méfiez-vous.

Elle quitta la pièce. Elle était en danger. Et si Hermione était la première proie visée par le garçon pour mener à bien la création de ses horcruxes ?

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