CHAPITRE 19
Il ne fallut pas longtemps à Hermione pour comprendre que Tom Jédusor avait pris la décision de quitter, une fois de plus, l'école de sorcellerie. C'est en traversant la salle de potion vide qu'elle comprit que le Serpentard avait déserté les lieux quelques minutes ou quelques heures auparavant. La rouge et or pensa évidement que cela était une très mauvaise idée, autant pour ce qu'il s'apprêtait à faire que pour les soupçons au sujet de la chambre des secrets. Les élèves apprirent plus tard que l'assassin avait laissé un message dans la salle commune des Serdaigle, maison où se trouvait la fille pétrifiée. Le message s'adressait à tout le château, et annonçait que la chambre des secrets avait été ouverte et que la bête avait été lâchée. Pour le moment, seule Hermione et le Serpentard connaissait la réelle nature du monstre, qui était en réalité un Basilic. La jeune fille frissonna en se remémorant qu'elle-même avait été pétrifiée par la bête.
Il suffit de ne pas la regarder dans ses yeux jaunes, cela m'évitera déjà la mort. Et puis, je vais aussi ne pas me faire pétrifier... Ce serait idiot de ma part.
Les soupçons concernant Tom Jédusor étaient nombreux ; Certains prétendaient qu'il faisait cela pour se venger, d'autres parce qu'il était fou. Les Serpentard ne se montraient pas fières face à ces menaces qui pesaient sur le château, et contrairement à l'équipe de Drago Malefoy, ne revendiquaient pas cela comme une victoire mais le chuchotaient comme une peur. Une forte tension pesait sur l'équipe adulte ainsi que sur les élèves. De son côté, la jeune sorcière ruminait. Que devait-elle faire ? Se livrer à Dumbledore sur tout ce qu'elle savait où continuer à courir après le Serpentard dans l'espoir qu'un jour il se résonne à stopper cette magie noire ? Tout lui était confus.
❄
Tom marchait depuis plusieurs heures. Le froid qui l'entourait ne l'atteignait pas. Aucun remord ne lui était venu à l'idée en voyant le corps inerte de la fille dans les couloirs affolés de Poudlard. Cela était pourtant de sa faute, mais malheureusement il était totalement indifférent. La seule chose qui avait réussi à l'atteindre fut la déception et la peur, lu dans le regard de son professeur préféré : Horace Slughorn. Le seul homme qui arrivait à croire en lui.
- Puis-je t'aider ? Demanda une voix dans son dos.
Sortant brutalement de ses pensées, il se retrouva face à la personne qu'il cherchait.
- Fortis ! Je te cherchais, répondit-il un sourire noir aux lèvres.
Le cheval s'avança lentement, méfiant.
- C'est moi...
- Mieux vaut se méfier, répondit-il toujours avec ce grain de méfiance dans sa voix.
Tom Jédusor soupira ; Il n'avait pas tout son temps.
- Où dois-je t'emmener cette fois-ci ?
Satisfait, il sourit à la créature qui semblait enfin comprendre qu'il n'avait pas tout son temps. Il reprit son sac sur ses épaules :
- Chez moi, chuchota-t-il, comme toujours.
La créature se baissa. Une fois l'humain bien installer, Fortis se mit à galoper rapidement afin de traverser les lieux le plus vite possible. Une question lui vint soudain à l'esprit :
- Tu n'es pas avec cette sang-de-bourbe ?
Tom serra de nouveau les dents. Pourquoi tout le monde s'obstinait sur elle ?
- Non, soupira-t-il.
Il repensa alors à l'expression qu'elle avait dessinée sur son visage lorsqu'elle l'avait aperçu, alors que tout le monde contemplait la Serdaigle étendue au sol. Ce regard glaçant qui voulait presque dire qu'elle savait tout, qu'elle savait que c'était lui et qu'elle lui en voulait. Auparavant cela lui aurait été égal, mais depuis un certain temps, cette fille chamboulait tous ses plans.
Il va falloir que je m'occupe de son cas
Hermione sortit de la salle commune de Gryffondor. Laissant ces deux amis derrière elle, elle s'avança en direction de la salle de défense contre les forces du mal. Bien qu'elle n'ait pas cour, elle s'apprêtait à poser une question importante à son professeur préféré. Entrant dans la salle, elle trouva ce dernier seul, penché sur une petite boîte contenant une sorte de gelée vivante. Elle ne prêta pas longtemps attention à la créature gluante qui s'agitait sous ses yeux et regarda de suite son professeur. Il lui sourit avant de replonger ses yeux sur ce qui paraissait le captiver.
- Bonjour Miss Granger, que puis-je pour vous ? À moins que ce ne soit sur ce mélange que propose le bar, je ne vois pas ce qui pourrait me valoir votre visite.
Hermione rigola faiblement avant de demander :
- Non, monsieur, je ne compte toujours pas le goûter. Cela concerne un sujet bien plus important. Puis-je fermer la porte ?
Le professeur referma la boîte qu'il plongea dans le noir avant de regarder son élève avec un grain de peur dans les yeux.
- Bien entendu, fermez la porte...
Elle ne mit pas longtemps avant de fermer la porte. D'un coup de baguette elle parvint à claquer la porte qui se dressait quelques mètres derrière elle. Elle sourit alors que le professeur peinait à rester joyeux. Visiblement, il avait peur de ce qu'allait lui demander la sorcière comme ci elle s'apprêtait à lui demander quelque chose concernant de la magie noire. Évidemment, elle allait parler du Serpentard mais sans ne rentrer dans les détails.
- C'est à propos de Tom, monsieur...
- Oh... Et bien que voulez-vous ?
Hermione comprit qu'il avait quelque chose à cacher, et c'est pour cela qu'elle était là.
- Je voudrais savoir quelque chose monsieur, si depuis quelque temps vous le trouvez... Bizarre...
Il se leva et commença à marcher, signe de nervosité. Elle ne lui en voulait pas, il était impliqué dans une affaire plutôt délicate. Tom lui avait demandé des renseignements sur les Horcruxe, digne d'un bon professeur il répondit.
- Ou voulez-vous en venir Miss Granger ?
Le professeur semblait comprendre ou Hermione voulait venir, et cela semblait l'inquiéter.
- Monsieur, Tom vous aurait-il parlé de magie noire ?
Il ouvrit grand les yeux, avant d'accélérer sa marche :
- Cela ne vous regarde pas.
La jeune fille soupira. Elle savait qu'il ne lui dirait qu'après de longues minutes d'insistance, mais il le fallait. C'était pour son bien, pour le bien du monde des sorciers et il fallait impérativement qu'elle sache.
- Monsieur, j'ai besoin de vous.
Il la regardait d'un air désolé, comme la regarderait une personne chargée de garder un gros secret. Un regard aussi de chien battu. Tom l'avait-il menacé ?
Non...
Hermione le craignait mais elle allait devoir insister. Le professeur se montrait bien trop têtu envers elle.
- Et bien je ne peux pas vous aider, jeune fille.
Son ton commençait à gronder.
- Monsieur, je sais que Tom vous a parlé de magie noire. De magie très noire.
Il ravala une grosse boule de salive, provoquant un petit bruit d'embarras. Il se rassit, puis respira calmement.
- Miss Granger, si vous le savez pourquoi venir me demander ?
Il dit cela en croisant ses mains.
- Parce que, monsieur, c'est la seule chose que je sache, mentit-elle. J'ai besoin de savoir maintenant de quelle sorte de magie noire il s'agit... Vous savez tout comme-moi qu'il est fort probable que Jédu... Que Tom en use.
Il la regarda comme s'il voulait dire « je sais », mais se contenta de faire pivoter sa tête en lui montrant un signe plutôt négatif. Elle effaça son sourire et prit un regard tellement noir que l'homme ravala une seconde boule de salive, cependant moins bruyante que la première.
- J'espère que cela vous sera utile Miss Granger, vous êtes une élève brillante et je suppose que vous me demandez cela pour une raison d'une extrême importance...
- Effectivement, monsieur.
Il soupira :
- Tom est aussi un élève brillant, mais malheureusement il ne compte pas se servir de son intelligence pour le meilleur... Un soir alors que je me trouvais dans mon bureau, aux alentours de vingt-deux heures sans doute, Tom est venu me rendre visite. Ce jeune garçon venait me demander quelque chose sur un sujet assez, Hum... Délicat.
Hermione fit signe à Slughorn de continuer :
- Il m'a prétendu qu'il avait découvert cela dans un livre de la réserve, il m'a parlé d'une sorte de magie noire. Attention Miss Granger, cela est une magie très noire.
- Je sais monsieur, et j'ai bien peur qu'il ne s'apprête à la mettre en œuvre...
D'un air désolé le professeur sourit fébrilement. Un sourire qui s'effaça aussitôt.
- Cela concernait les Horcruxes.
Je sais.
La rouge et or, rusée, fit mine de ne pas comprendre. Évidemment elle savait tout à propos des Horcruxes, tout sauf la manière de les créer.
- Un Horcruxe est un objet issu d'un sort de magie noire extrêmement puissante permettant au sorcier qui le désire de séparer son âme en deux et d'enfermer cette âme dans un objet ou un être. Ce procédé nécessite cependant la mort d'une personne. Le sorcier qui réussit à accomplir cet acte ne peut plus mourir : il devient donc immortel.
- Vous voulez dire que pour créer un Horcruxe, cela reviendrait à tuer quelqu'un ?
Horace Slughorn répondit d'un ton tremblant :
- Effectivement...
Hermione réfléchit : Tom avait donc tué sept personnes afin d'obtenir ses Horcruxes. Elle trembla. Elle devait réellement le stopper, cela causerait d'énorme dégât et surtout, le mènerait à cette puissance noire.
- Merci monsieur.
Elle se leva avant de lui serrer la main, puis lui tourna le dos. Elle avait obtenu ce qu'elle voulait, et s'apprêtait à arrêter le plus grand mage noir de tous les temps.
- Monsieur, savez-vous où trouver Tom ?
- Non, désolé...
Elle pivota de nouveau puis ouvrit la porte, avant de ne refermer elle entendit le professeur lui dire :
- Si vous pouvez arrêter Tom et le raisonner, je vous en serrais totalement reconnaissant. C'est quelqu'un de bien, au fond.
Je sais...
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