CHAPITRE 12
- Merci Dinky, dit calmement Jédusor.
Le petit elfe sourit.
- Dinky est là pour répondre à maître.
Elle le salua avant de sortir de la pièce et de le laisser seul accompagné de la rouge et or. Alors que le garçon mangeait son petit-déjeuner, ses yeux rouges fixaient la fille qui faisait battre son cœur. Ce sentiment naissant était trop flou pour être décrit et cela l'effrayait.
Pourquoi prend-elle autant soin de moi ?
- Ta main va mieux ? Demanda-t-elle aussitôt que la pièce fut vide.
- Oui, ne t'inquiète pas Granger.
- Je ne m'inquiète pas, dit-elle en rougissant.
Elle est plutôt mignonne quand elle rougit.
- Arrête de faire comme-si tu ne t'inquiétais pas, tu meurs d'inquiétude.
Il lui sourit en coin ce qui la fit carrément craquer.
- Je... Jédusor !
Elle lui tapa l'épaule amicalement avant de rire nerveusement. Son cœur battait, il battait tellement fort qu'elle cru le voir lui déchirer la poitrine.
Je ne peux pas... C'est Voldemort !! Cria-t-elle dans sa tête.
Son attachement était malheureusement plus fort qu'elle ne le pensait.
- Granger ?
- Heu. Oui ?
Il garda son air sombre et triste en disant tout bas :
- Je pense qu'il est temps de retourner à Poudlard...
MINCE !
Hermione avait carrément oublié qu'elle avait loupé plus de cinq jours de cours. Comment allait-elle justifier son absence ? Sans parler de ses amis à qui elle allait devoir mentir à ses amis et à beaucoup d'adultes. Elle supposa alors que le fait qu'ils aient loupé les cours en même temps ne passerait pas inaperçu, surtout pour le professeur qui les aimait beaucoup ; Horace Slughorn. Mais Miss Granger n'avait aucune envie de mentir, et surtout en sachant qu'elle avait déjà menti à beaucoup de personnes sur son identité.
- On part ce soir, nous arriverons un peu après le repas dans la grande salle, dit le garçon en lui tournant le dos.
Hermione Granger regarda sa montre moldu, il était près de quatorze heures :
- On part à dix-huit heures ?
- Bien vu, Granger.
Elle sourit légèrement.
- Je vais faire un tour, je reviens. Prépare ton sac.
- Je peux...
- Tu peux quoi ?
Elle se racla la gorge hésitante avant de demander :
- Je peux venir ?
Il soupira, hésitant à son tour. Qu'allait-il lui répondre ? Il ne pouvait lui dire ce qu'il allait faire, mais de l'autre côté il commençait à réellement avoir confiance en elle. Peut-être même qu'elle était une sorte d'allié, bien que de base ils soient "ennemis".
- Si tu ne veux p...
- C'est bon prends ma veste à l'entrée, la coupa-t-il.
Surprise elle obéit et empoigna la veste du garçon qu'elle déposa avec douceur sur ses épaules frêles. Elle sortit dehors à la suite du garçon qui ferma la porte après avoir demandé à Dinky de préparer les sacs à leur place.
- Où on va ? Demanda la fille frissonnant sous le vent frais.
- Tu verras, Granger. Et arrête de poser des questions.
Elle soupira avant de chuchoter tel un enfant puni :
- Pardon...
Il sourit légèrement en voyant la rouge et or aussi mignonne, et elle ne le remarqua pas.
- On arrive bientôt ?
- T'es agaçante, Granger.
La manière dont il l'appelait lui rappelait Draco Malefoy. Le blond de Serpentard avait pris l'habitude d'appeler qui que ce soit par le nom de famille, une habitude commune avec le futur seigneur des ténèbres à en croire les paroles de ce dernier.
- Jédusor ! Où on va ?
- Tu ne t'arrêtes jamais dis-moi.
Elle soupira avant de baisser les yeux et de regarder le sol recouvert de feuilles mortes. Ils avaient suivi une longue route depuis la maison du garçon, cela faisait prêt d'une heure qu'ils marchaient sans relâche.
- On va à Allée des embrumes, tu connais ?
Hermione cru avoir un sursaut à l'entente de leur point d'arrivée.
- Si je connais...
- Bien.
La jeune fille se tut, dans quel pétrin c'était-elle fourrée ? Si quelqu'un l'apercevait là-bas cela ne passerait pas inaperçu.
N'importe quoi, tu n'es plus dans le temps de Harry Potter donc tu es carrément inconnue ! Pensa-t-elle en tentant de se rassurer.
L'allée des embrumes était une petite rue très sombre. Cette ruelle inquiétante paraissait entièrement constituée de magasins consacrés à la magie noire. Hermione Jean Granger la connaissait très bien et frissonnait rien qu'à l'idée de se trouver dans un lieu si mauvais, si diabolique à ses yeux. Au fond du petit chemin étroit se trouvait le magasin qui inquiétait le plus la sorcière de Gryffondore, bien qu'elle soit très courageuse elle détestait l'idée d'être dans ces lieux appartenant à la magie noire et ne s'y trouvait bien évidemment pas à sa place ; Barjow et Beurk. Bien entendu, Jédusor rentra dans celui-là, sans ne dire aucun mot à la fille qui l'accompagnait frissonnante. Le magasin était quant à lui encore plus sombre que l'allée elle-même. Une fois à l'intérieur, la fraicheur noire noyait les deux adolescents dans une atmosphère dangereuse. La poussière recouvrait la plupart des meubles et objets, les lumières clignotait signe de faiblesse et de manque d'énergie, de petites bougies venait rendre les lieux encore plus détestables qu'ils ne pouvaient l'être. La plupart des meubles étaient d'une couleur grisaillant ; Dessus se trouvait des vases, des étagères remplies de choses étranges comme des yeux ou encore des mains.
- Monsieur Jédusor ! Mais quel plaisir ! S'écria un homme sortant de l'ombre au fond du petit magasin.
Le Serpentard ne sourit pas mais se contenta de faire un geste de tête saluant son interlocuteur.
- J'ai votre commande ! Oh... Qui est-ce ? Demanda l'homme trapu au regard sombre en regardant Hermione.
Le garçon ne répondit pas, l'homme insista. De son ton froid et rauque, il demanda une seconde fois :
- Qui est cette fille qui vous accompagne monsieur...?
- Tu poses beaucoup de questions Barjow... Soupira Jédusor.
- Je me questionne sur la personne que vous ramenez, vous venez toujours seul Tom.
La fille comprit alors qui était l'homme qui se tenait à leur opposé : C'était le patron de Barjow et Beurk, lui-même nommé Mr Barjow.
- Puisque tu tiens tant à savoir, c'est une amie.
Hermione sourit légèrement mais effaça vite ce sourire qui pourrait la faire passer pour une idiote. Le sorcier au nez crochu marmonna des mots que la Gryffondor ne put comprendre, mais elle le vit s'enfoncer au fond du magasin. Il revint quelques minutes plus tard avec deux objets à la main, le premier était une bague, or ayant une pierre précieuse noire, l'autre était un collier. Ces deux objets n'étaient pas n'importe lesquels, mais les futurs horcruxes du seigneur des Ténèbres.
- J'ai rénové la bague de votre mère afin de la rendre plus éclatante, et ce collier vient tout droit de Poudlard.
Hermione reconnu immédiatement le médaillon : Il appartenait autrefois à Salazar Serpentard - un des quatre fondateurs de l'école de sorcellerie Poudlard.
- Merci, Je reviendrais sûrement aux vacances de noël. Passe le bonjour à Beurk de ma part.
Empoignant les deux objets d'une poigne forte, Jédusor tourna les talons et commença à sortir de la pièce lugubre. Hermione suivit le pas à ses côtés sans ne prêter attention au regard que l'homme lui portait, des regards bien noirs et tueurs.
- Si tu te laisses faire sa lumière t'étouffera et tu perdras la voie que tu souhaites, Jédusor ! S'exclama une voix féminine.
Beurk apparut dans le coin de la caisse d'où elle fixait le Serpentard. Il se contenta de lui lancer un coup d'œil avant de faire un signe de main montrant qu'il sortait réellement du magasin. Les adultes ne dirent plus rien qu'Hermione ne comprenait pas ; De son autre main, son ami la poussa hors du lieu inquiétant. Ils quittèrent alors l'allée des embrumes aussi vite qu'ils avaient pu la traverser en arrivant, retrouvant un paysage coloré qui réconforta pleinement la Gryffondor.
- Que voulait-elle dire ? Demanda alors Miss Granger au garçon qui se dressait à ses côtés.
- Rien de bien intéressant, Granger.
Si tu te laisses faire sa lumière t'étouffera et tu perdras la voie que tu souhaites, Jédusor !
Ces mots hantèrent l'esprit de la jeune sorcière silencieuse tout le trajet du retour. Elle avait une hypothèse mais cela paraissait carrément impossible ; Comment la vendeuse avait pu lire les intentions de la jeune fille comme si elle lisait un livre ? Peut-être même qu'elle avait lu en lui...
- Tu es bien silencieuse, Granger.
- Je me disais que je t'agaçais, dit-elle en sortant de ses sombres pensées qui résonnaient pourtant encore au plus profond d'elle.
Il la regarda en levant le sourcil droit avant de lui répondre d'un ton méprisant :
- Bonne déduction, tu ne finiras jamais de m'épater Granger.
Ils marchèrent silencieux jusqu'au manoir Jédusor.
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