Aujourd'hui en cours de français, on a passé la séance à rédiger notre compte-rendu sur la sortie en forêt.

Une fois la cloche sonnée, je ramasse mes affaires et Sohaïb vient vers moi :

— Alors, raconte.

— Raconter quoi mdr.

— Qu'est-ce qui a fait que tu as changé en un court temps ? L'amour ?

— Hein, quoi.... euh... amour... comment ça amour....

— Hahaha ne t'emballe pas, tout le monde a remarqué que Talya n'est plus Talya, tu changes en bon en quelque chose de rayonnant, il me fit un clin d'oeil, tu as quelqu'un qui te rend heureuse... vas-y raconte.

Mes joues commencent à rougir, je ne sais plus quoi dire, et s'il savait pour l'inconnu, et si c'est lui ....

— Mais non y a rien, si y avait quelqu'un vous l'auriez vu, vous en sauriez vu qu'on devient tout le temps collé ensemble; Leïla, Manyl, toi et moi.

— Oui si tu le dis, en tout cas, je ne sais pas ce qu'il t'arrive mais tu es mieux comme ça, tu parles, tu souris et rigoles on découvre une autre facette de toi qui sans mentir nous plaît beaucoup, tu vas faire tomber plus qu'un, dit-il avec un drôle de regard.

Je sors, me dirige vers mon casier pour y mettre mes affaires, et je trouve une lettre.

Je suis toute émue, j'adore les lettres manuscrites je trouve qu'elles sont plus personnelles et authentiques, transmettant une connexion émotionnelle plus profonde que les messages numériques.

Je la mets dans mon sac toute contente, je la lirai au lit pour m'endormir en pensant à cet inconnu qui commence à me plaire.

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Elle a doucement attrapé la lettre, la glissant avec délicatesse dans son sac à main.

Un timide sourire s'est alors dessiné sur ses lèvres.
Cette scène réchauffe mon cœur, témoignant de son enthousiasme croissant.

Peut-être commence-t-elle à développer des sentiments positifs à mon égard. Cependant, je m'interroge : conservera-t-elle ces sentiments lorsqu'elle découvrira que c'est moi l'auteur ? Craindra-t-elle que je lui aie dissimulé mon identité ?

Son tempérament sensible et réservé me pousse à croire que si j'avais opté pour une approche plus directe en lui parlant de vive voix, elle aurait probablement décliné.

Écrire ces messages et lettres me procure une confiance accrue, et cela me permet d'observer ses réactions de loin. Cependant, je reste attentif à la manière dont elle pourrait réagir.

— Alors mr l'amoureux hahaha

— Non mais laisse moi tranquille, je t'ai déballé mon secret et je regrette, arrête de me tarabuster.

— Oulala les deux sur la défensive quand on aborde le sujet de vos sentiments.

— Comment ça les deux ?

— Ta dulcinée aussi n'aime pas parler sentiments et amour, on dirait c'est tabou pour vous.

— Quand lui as-tu parlé et de quoi ?

— Rien, calme, je lui ai juste dit qu'elle a l'air différente et que c'est peut-être l'amour.

— Et ....

— Et rien, elle a juste commencé à bafouiller et à rougir comme une tomate c'est tellement mignon.

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Nous sommes en récréation lorsque soudain, une dispute éclate dans le bureau du directeur, opposant ce dernier à Hana.

Un tumulte de curiosité nous envahit alors que tout le monde se précipite pour tenter de comprendre la situation. Cependant, le surveillant général intervient rapidement pour nous arrêter dans notre élan.

Une fois que tout le monde soit parti, je me dirige vers Asma la secrétaire.

Asma est une dame d'un certain âge, elle a des cheveux grisonnants.
Son visage ridé raconte tout ce qu'elle a pu endurer.

C'est une femme très serviable et gentille.
Elle prend son travail au sérieux, Asma ne laisse rien passer; intransigeante, elle veut que tout soit fait dans les règles de l'art.

L'indiscipline, l'arrogance et la tricherie ne trouvent pas grâce à ses yeux. Elle se dresse en gardienne inflexible des règles.

Moi, elle m'apprécie bien, Petit Ange me surnomme-t-elle.

Elle se confie à moi souvent, tantôt sur sa vie privée et tantôt sur sa vie professionnelle.

— Bonjour Asma comment vas-tu ?

— Assieds-toi Petit Ange, aujourd'hui tout est sens dessus dessous.

— Pourquoi ?

— Oh si tu savais ....

Elle retire ses lunettes, les pose doucement sur le bureau, ramène une mèche grise derrière ses oreilles et continue :

— Tu as entendu les cris n'est-ce pas ? Et bien figure toi que ta chère copine Hana s'est faite renvoyée avec ses deux amies les jumelles.

J'ouvre grand les yeux et reste bouche bée.

— Nooooon, mais pourquoi ?

— Et bien, elles ont osé soudoyer les professeurs et moi-même pour avoir les sujets d'examen. Heureusement que Mr Tahi votre professeur d'anglais est un homme droit, il les a tout de suite dénoncées et moi aussi bien sûr.
Puis, le directeur Mr Rémi, a fait sa petite enquête et les autres professeurs ont confirmé.

Je n'en revenais pas qu'elles avaient osé faire cela.

L'après-midi même, les trois amies vivaient leurs casiers et sont parties sans prononcer un mot, la tête vers le sol.

La nouvelle ne mit pas trop de temps à se répandre et tout le monde fut au courant de se qu'elles avaient dit.

Quand vient Manyl se mettre à mes côtés en cours d'histoire, il me dit :

— Tu es au courant pour Hana, Tia et Mia ?

— Oui

— La première guerre se déclencha..., SILENCE, ...

— Qui te l'a dit ?

— Oh j'ai juste entendu dans les couloirs

— Menteuse

— Pourquoi ?

— Je sais que Asma t'apprécie plus que le reste et aime bien se confier à toi

— Silence vous deux, allons Mlle Talya, vous êtes toujours silencieuse et appliquée ne laissez pas Mr Manyl vous faire tourner la tête. Le prochain avertissement dehors les deux !

— Allez tais-toi, je me suis faite gronder pour la première fois à cause de toi.

— Prière de m'excuser princesse Talya, dit-il en imitant les voix des princes des années cinquante.

Je me mis à rire.

— Les deux, dehors, ça suffit. Ça vous fera du bien de prendre de l'air et continuer votre discussion.

Je n'en revenais pas, pour la première fois on me met dehors.

Honteuse et confuse, je pris mes affaires et sortis en courant.

— Talya attends

— Mais lâche moi, tout ça à cause de toi, dis-je avec une voix tremblante.

— Tu ne vas quand même pas pleurer ? Si ?

— On ... ne ... m'a jamais ... mis à la porte ni .... par..lé de la sorte.

— Oh non, viens par ici, et il m'enlaça.

Après un moment de larmes, je m'échappe doucement de son étreinte et m'assois par terre dans la cour. Prenant mon livre, mes doigts maladroits laissent échapper la lettre.

— Tu as fait tomber quelque chose

— Oh Zut, merci.

Je la remis aussitôt dans mon sac.

— Ça à l'air important

Je l'ignore et continue ma lecture.

— De la part de qui ?

Je continue à lire.

— Mais qui écrit des lettres maintenant ? C'est ringard.

— Ringard toi même

— Ah tu n'as pas donné ta langue au chat, j'ai enfin pu te faire parler. Au fait, désolé pour le cours. Je voulais juste parler.

— T'inquiète, déjà ça m'ennuyait.

Il s'approcha avec délicatesse, saisissant mon pendentif en forme d'ange entre ses doigts pour l'examiner.

Alors que nos regards se rencontrèrent, un échange silencieux se créa.

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Dans ces profondeurs émeraudes des siens, j'ai ressenti un tourbillon d'émotions, comme si chaque nuance de vert racontait une histoire différente. Mon cœur s'est mis à battre un peu plus vite, tandis que mes pensées semblaient s'évanouir, laissant seulement sa présence et la connexion invisible entre nos regards. Je me suis senti captivé, presque hypnotisé par la sincérité et la chaleur que je pouvais percevoir dans ses yeux verts.

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— Pourquoi tu le portes toujours ?

Puis, il reprit sa place.

— C'est un cadeau, le dernier cadeau de ma grand-mère.

— Ah désolé, c'est pour ça tu le tiens toujours quand tu es stressée ou énervée ou triste, ça explique tout.

— Tu m'espionnes maintenant ? C'est drôle.

— Je suis un bon observateur c'est tout. Sinon, tu ne veux toujours pas me dire de qui est ta lettre ?

— Continue à rêver mon vieux.

La cloche sonne, je prends mes affaires et me lève. Quand Manyl me tient la main.

— Quoi encore ?

— Je t'accompagne

— Non, je prends le tram

— Pour me faire pardonner, je t'accompagne, pas d'excuse ma petite fée.

Je monte avec lui sur son scooter, ça me fait bizarre, je sens quelque chose entre nous deux mais je je ne saurais expliquer ce sentiment.

Il me dépose, on se dit à demain.
Une fois rentrée, maman est déjà là.

— C'est lui ton mystérieux inconnu ?

— Mais non, c'est Manyl. Un camarade.

— Il a l'air sympa

— On verra si tu le trouveras toujours sympa si je te dis qu'à cause de lui je me suis faite engueuler par le prof d'histoire et qu'il m'a mis à la porte.

— TALYA! raconte tout de suite, je veux tout savoir

— Non mais c'est bon, rien de grave, en plus juste le dernier quart d'heure.

Elle fronce ses sourcils.

— Raconte

— Quand je vais t'expliquer, on va en rire toutes les deux.

— Je connais une qui va en rire plus que l'autre.

Je lui raconte tout, en passant par ce qui s'est passé avec Hana.

Finalement, je n'ai pas reçu de punition.

Une fois au lit, je prends ma lettre.