Chapitre 8
Aujourd'hui nous avons une sortie, direction la forêt.
Je me lève plus tôt que d'habitude pour préparer mon sac de goûter, à ma grande surprise maman chérie l'a déjà fait pour moi, n'est-elle pas tout simplement une montagne d'amour ma maman ?
— Merci 'man, je t'adore, tu es My Treasure, lui dis-je en l'embrassant sur le front.
— Avec plaisir ma fille, profite bien.
Nous avons pris le petit-déjeuner ensemble puis je suis sortie direction le lycée.
Aujourd'hui il faisait beau, il y avait du soleil, le printemps commençait a pointé le bout de son nez.
Une fois au lycée, j'ai rejoint Leïla.
— Salut beauté, dis donc tu t'es mis sur ton 31; legging marron et chemise bûcheron à sortie oulalaa
— Mais non, euh ... je ... non
— C'est bon arrête de rougir, accepte un peu les compliments et admets que tu es plutôt mignonne, renchérit Sohaïb.
Alors là, je le voyais pas venir celui-là, et puis vient Manyl pour couronner le tout en disant :
— Salut madame, qu'avez vous fait de Talya la ténébreuse toujours en noir, où est-elle ?
Puis on se mit tous à rire.
Les garçons sont restés avec nous, ils nous ont confié qu'ils en avaient marre de traîner avec Hanaa et ses deux "servantes".
Dans le bus on se mit les quatre ensemble au fond, on grignotait des galettes qu'avait ramenées Leïla tout en écoutant de la musique.
Arrivés sur place, on avait quartier libre pour faire ce qu'on voulait.
On était tous munis d'une carte et un badge pour ne pas se perdre, et on se mit à marcher ensemble.
Nous étions tous admiratifs devant ces couleurs magnifiques et cette atmosphère paisible loin de l'agitation de la ville.
— Hé, regardez ces champignons étranges. Quelqu'un sait s'ils sont comestibles? Dit Sohaïb.
— Je ne suis pas sûr, essaye, mais moi je ne prendrais pas de risques!, se moqua de lui Manyl.
Puis, tout le monde ria aussi.
— Oh regardez, des empreintes fraîches! Peut-être qu'un animal curieux nous observe, criais-je toute enthousiaste.
— Peut-être que c'est le loup-garou de la forêt!, dit Manyl en prenant un air sérieux, peut-être que sa légende est vraie
— Quelle légende ? Réponds
— Tu en as jamais entendu parler ? Demanda Sohaïb assis sur un tronc d'arbre.
— Arrêtez vos sottises, vous vous moquez de moi c'est ça ?, dis-je en regardant Leïla qui se sentait perdue aussi.
— Assis tois, viens Leïla aussi, Manyl va nous raconter, il la raconte mieux que moi.
— Alors, préparez-vous à entendre une histoire terrifiante, commença Manyl avec un sourire taquin. La légende du loup-garou de la forêt est vieille de plusieurs siècles dans ces contrées. On raconte qu'un alchimiste, autrefois, aurait créé une potion maudite pour obtenir une force surhumaine.
— Une potion maudite ? Répétais-je, me laissant emporter par l'histoire.
— Oui, une potion qui l'a transformé en une créature mi-loup mi-homme, poursuivit Manyl. Incapable de contrôler sa soif de sang, il a commencé à errer dans la forêt, se cachant dans l'ombre des arbres et n'apparaissant que les nuits de pleine lune.
— Vous ne croyez pas vraiment à tout ça, n'est-ce pas?, répliqua Leïla en regardant par-dessus son épaule.
Manyl continuait avec un air dramatique:
— Attendez, le meilleur reste à venir! Les villageois disaient que le loup-garou pouvait sentir la peur des humains et qu'il les chassait sans relâche. Mais il y avait une façon de le calmer...
— Et comment? Dis leur Manyl, soyez prêtes les filles
Manyl me fit un clin d'œil et dit:
— En lui chantant des chansons de berceuses! Les villageois prétendaient que le loup-garou aimait la musique apaisante.
— Oh, c'est un loup-garou mélomane alors?
Sohaïb commençait à fredonner
— Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas...
— Exactement! Maintenant vous savez comment échapper à un loup-garou en colère, dit Manyl en s'étouffant de rire de la réaction de Leïla et de moi-même.
— Eh bien, Manyl, tu as réussi à nous captiver avec ton histoire de loup-garou. Maintenant, allons chasser les créatures imaginaires de la forêt avec nos rires!, lui lançais-je.
Leïla se leva et dit:
— Et peut-être que nous croiserons le fameux loup-garou mélomane en chemin!
— Qui sait, peut-être qu'il nous demandera de lui chanter une berceuse!, continua Sohaïb en riant.
Manyl me montra une rivière :
— Viens, je connais cet endroit c'est tellement magique.
— Mais Leïla ?
— Laisse, elle est avec Sohaïb, ne t'inquiète pas.
J'enlevais mes chaussures.
— L'eau a l'air si propre. Je vais tremper mes pieds!
— Moi aussi, je vais les tremper.
— C'est vraiment apaisant, continua-t-il en me regardant droit dans les yeux.
— Oui, l'eau est belle.
— Non, je parle de tes yeux ... le reflet de la rivière sur tes pupilles c'est hypnotisant.
Je rougis, nous sommes restés un moment sans parler puis il ajouta :
— Tu es tellement mystérieuse Talya, parle moi de toi un peu, ta famille, ton enfance...
— Je n'ai guère l'habitude de m'ouvrir aux autres, je suis du genre à emmagasiner tout ici, dans mon cœur.
— Raconte.
— Quoi par exemple ?
— Ton enfance ?
Je reste un moment pensive puis :
— Mon enfance... c'était une époque à la fois douce et douloureuse. J'ai grandi entourée de l'amour de mes parents et de ma grand-mère. Mon père était le roc de notre famille, toujours présent avec un sourire réconfortant et des paroles sages. Et ma grand-mère... elle était la gardienne de nos traditions, celle qui me racontait des histoires à la lueur des bougies.
— Ça semble vraiment beau. Qu'est-il arrivé ensuite?
Les yeux légèrement humides, je continuais :
— Mon père est décédé subitement quand j'avais à peine dix ans. C'était comme si tout s'était effondré. Son absence a laissé un vide immense dans ma vie. Et peu de temps après, ma grand-mère nous a quittés elle aussi. J'ai perdu deux piliers essentiels en si peu de temps.
— Je suis désolé d'entendre ça, Talya.
— Merci. C'est étrange, tu sais. Ces souvenirs continuent de me hanter. Parfois, je me demande comment les choses auraient pu être différentes si ils étaient encore là. J'ai l'impression que les émotions que j'ai ressenties à ce moment-là sont toujours là, juste en dessous de la surface.
— La perte de quelqu'un qu'on aime est une douleur profonde qui peut laisser une marque permanente.
Après un moment de silence, il poursuiva:
— Écouter ton histoire, Talya, me touche profondément. Je peux comprendre à quel point la perte peut laisser des cicatrices durables. J'ai perdu mon frère aîné il y a quelques années. C'était un accident tragique et soudain. Depuis lors, chaque jour est teinté de cette absence qui ne s'efface jamais vraiment.
— Je suis désolée, Manyl. Perdre un frère doit être une douleur incommensurable.
— Merci, Talya. C'est vrai que ça a été difficile pour moi et pour mes parents. D'autant plus que mes parents travaillent énormément, ils sont souvent absents à cause de leurs engagements professionnels. Cela a créé un vide dans notre maison, comme si nous vivions dans des mondes séparés.
— Ça doit être dur de ressentir cette distance, surtout quand on a besoin du soutien de sa famille.
— Tout à fait. Mais d'une certaine manière, cela m'a appris à être autonome et à valoriser les moments où nous sommes ensemble. Mon frère et moi, on était très proches. On partageait des intérêts similaires et on se soutenait mutuellement. Sa perte m'a rappelé l'importance de ne pas prendre les relations pour acquises.
On se regardait, il comprenait mes douleurs et moi les siennes.
Il essaya de prendre ma main mais je les retira de suite et dis :
— J'ai faim, on mange ?
A ces mots, il me piqua mon sac et je me mis à courir après, jusqu'à ce qu'il me le rendit et on a mangé dans le silence en train de contempler cette belle rivière.
C'était un endroit où le temps semblait ralentir, où l'on pouvait s'asseoir sur les pierres lisses et contempler le mouvement perpétuel de l'eau, en se laissant bercer par sa douce mélodie. La rivière, fidèle à son rythme inaltéré, offrait un refuge tranquille où l'on pouvait se reconnecter avec la nature et trouver un moment de paix.
Une fois repus, il s'approcha et dit:
— Alors madame la mystérieuse fée, que fait-on à présent.
— Pourquoi fée ?
— Peut-être que tu caches une paire d'ailes sous cette veste, prête à t'envoler à tout moment!
— Désolée de te décevoir, je ne suis qu'une simple humaine, sans ailes ni potions magiques. Ma seule magie, c'est de partager des moments mémorables.
— Tu es unique, allez viens on va chercher les deux autres.
Quelques mètres plus loin, nous avons retrouvé Leïla et Sohaïb qui nous cherchaient aussi.
Elle me lança un regard moqueur et me chuchota:
— Où étaient nos tourtereaux ?
— Ne te fais pas de film, nous avons juste déjeuner, dis-je tout en regardant Manyl de loin.
— Le soleil commence à descendre. Peut-être devrions-nous penser à rentrer?, commença Sohaïb.
— Oui, la réalité de la vie quotidienne nous attend, soupira Leïla.
— Mais au moins, nous avons eu cette belle escapade. Ça en valait la peine, dis-je.
— Avec l'espoir de revenir bientôt dans cette forêt magique, n'est-ce pas Talya, me lança Manyl.
— Et qui sait, peut-être que nous croiserons le loup-garou mélomane en train de danser au clair de lune!, répondis-je en lui lançant un clin d'œil.
Il s'approcha de moi, me chuchota :
— Joli clin d'œil, la fée.
— Ou peut-être qu'il nous rejoindra pour chanter une berceuse, cria Sohaïb.
Nous avons rejoins le bus, reprit nos places et retournèrent à la maison les poches et l'âme pleines de souvenirs.
Une fois à la maison, je déballe tout à maman qui m'écoute en souriant et en commentant tantôt.
Je pris une douche, puis me mit au lit, le sourire au lèvres en repensant à la rivière.
Le lendemain, au réveil, en prenant mon téléphone je trouve un message.
《 Bonjour F,
Chaque matin commence avec ton sourire dans mon esprit. J'espère que ta journée sera aussi belle que toi.
"Même si nous ne pouvons pas effacer la douleur du passé, je crois que nous pouvons la transformer en quelque chose de beau." Laisse ce proverbe en tête. 》
F ? Mais pourquoi il m'appelle maintenant F, alors qu'il a l'habitude de dire Talya...
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J'espère qu'elle comprendra que F fait référence à fée...
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