Epilogue
-C'est bon, t'as tout ?
-Mais oui, t'inquiètes pas ! Je te jure que par moments, j'ai vraiment l'impression que tu te prends pour ma mère.
Je lève les yeux au ciel, et m'éloigne légèrement pour regarder le résultat de sa tenue. Son costume parfaitement taillé aurait ressemblé à rien, si j'avais pas été là. Il pourrait au moins me remercier !
-Bon, alors on y va. Tout est prêt de toute façon. Raku-kun a tout préparé.
Keiji hoche là tête, stressé, et réajuste sa cravate. Mon dieu, à le voir ainsi on dirait qu'il va faire une crise cardiaque dans très peu de temps. Il souffle, puis se décide à bouger. On sort des vestiaires du restaurant, et mon cœur lui aussi commence un peu à s'emballer. Je ne suis pas du genre à stresser, et pourtant c'est exactement ce qui est en train de se passer. On a réservé le restaurant pour nous, ce soir, et même si Yukihito n'a pas pu venir nous aider, je trouve qu'on s'est plutôt bien débrouillés.
-Bon, c'est à toi de faire le reste. Je suis sûre que tout va bien se passer Keiji. Ne flippe pas trop, OK?
Il acquiesce, l'air angoissé au possible, et je le serre rapidement dans mes bras pour le réconforter. La salle de réception est parfaite, Keiji est magnifique dans son costume, je vois pas ce qui pourrait mal se passer. Il faut juste qu'il se détende.
-T'es sûre que c'est une bonne idée ? Tu crois qu'elle va dire oui ?
-Si je crois qu'elle va dire oui ? Keiji, sérieux ! Ça fait une éternité que vous êtes ensemble, bien sûr qu'Isuzu va dire oui. En plus c'est pas comme si vous étiez éperdument amoureux l'un de l'autre, ou une connerie comme ça...
-Ouais, je sais... Mais on parle de mariage, là, quand même...
Je soupire et regarde l'heure à ma montre. Il est bientôt 20 heures, et il fait complètement nuit dehors.
-De toute façon, t'as plus le temps de réfléchir, elle va être là d'une minute à l'autre. Et moi, je dois y aller avant qu'elle ne me voit. Tout va bien se passer.
J'attrape mon sac et mon manteau, les enfile, puis m'avance pour partir. Seulement, Keiji me rattrape avant que je fasse un pas, et m'attrape par le bras.
-Eh, Saya ! Merci pour tout.
-C'est rien, ça m'a fait plaisir de t'aider à tout préparer. On se voit demain de toute façon... Ça sert à rien mais je te souhaite quand même bonne chance !
-Haha, oui à demain, rentre bien ! Et encore merci.
Je lui offre un beau sourire, essayant de lui donner un peu de courage, avant de sortir du restaurant. Le froid me mord les joues à l'extérieur, et je marche vite jusqu'à chez moi. Je suis sûre que tout va bien se passer pour eux, et cet idiot de Keiji ne se rend même pas compte qu'Isuzu n'attend que ce moment depuis près de deux ans. On va bientôt avoir 25 ans, et je crois que se marier avec Keiji est son plus grand rêve. Un rêve de petite fille qu'elle n'ose dire à personne.
Puisque j'y réfléchis, je trouve ça fou qu'ils aient réussi à rester ensemble aussi longtemps. Et qu'ils soient toujours aussi amoureux. Je veux dire, j'ai l'impression qu'ils ne se disputent que pour des futilités, et qu'ils se pardonnent à la vitesse de la lumière. Ça n'arrive que dans les dramas romantique, en général. Je soupire, et me sens débile d'être jalouse d'eux de cette façon. Mais plus que tout, j'ai hâte de connaître la réaction d'Isuzu à sa demande en mariage... Et comme demain on a prévu de manger tous ensemble, je vais très vite le savoir.
Je me déchausse rapidement en rentrant dans mon appartement, puis file dans ma chambre pour me changer. Cette soirée m'a épuisée, j'ai même cru à un certain moment que rien ne serait prêt à temps. J'enfile mon pyjama, et me rue dans la cuisine pour manger. Qu'est-ce que j'ai faim ! Des restes remplissent le frigo, et mon ventre se met à gargouiller. J'ai l'impression de passer mon temps à manger, ces derniers temps. Il faudrait peut-être que je fasse attention à ne pas trop grossir...
Quoi qu'il en soit, je fais réchauffer le curry d'hier, puis met du riz à cuire. Je m'assois à la table basse, et allume la télé, attendant impatiemment que ça cuise. Je tombe sur une émition télévisée dans laquelle un groupe de k-pop a succès est interviewé. Comme toujours quand je les vois passer à la su ce genre de plateaux, je suis frappé par leur façon de parler japonais. Ils n'ont presque aucun accent, c'est quand même fou !
Je suis tellement concentrée dans ce qu'ils disent, que j'entends à peine ma porte d'entrée se déverrouiller. Mais lorsque je l'entends dire "Je suis rentré !", mon coeur rate un battement. Il m'avait pourtant dit qu'il finirait tard, aujourd'hui !
Je me lève tant bien que mal, encombrée par mon ventre qui commence à devenir énorme, et le rejoins dans l'entrée, alors qu'il se déchausse.
-Bienvenu à la maison... Je croyais que je devais pas t'attendre pour manger, aujourd'hui !
-Oui, c'est ce qui était prévu, mais Tetsuya-sempai a accepté de me remplacer à la dernière minute. Il sait que j'aime pas te laisser manger seule. me dit-il avec son sourire qui me fait fondre.
Je lève les yeux au ciel, puis retourne dans la cuisine. Quel beau parleur, celui-là. J'espère que j'ai mit assez de riz à cuire... Je rajoute aussi du curry dans la casserole, histoire qu'il ne meurt pas de faim avec la petite portion que je me suis faite.
Il me suit dans la cuisine sans rien dire, et me regarde faire. Je sens ses iris bruns sur moi, et je finis par me retourner pour le regarder. Un sourire énigmatique flotte sur ses lèvres, tandis que ses yeux tombants semblent me dévorer du regard. Qu'est-ce qu'il m'épuise.
-Alors, racontes-moi ta journée. Ça s'est bien passé avec Keiji ?
-Oui, on a tout préparé à temps. Il doit déjà lui avoir fait sa demande, à l'heure qu'il est... On verra bien comment ça s'est passé demain, tu la connais elle va s'empresser de tout nous raconter, dans les moindres détails.
-Haha, c'est vrai qu'on parle d'Isuzu, là... T'as rien fait d'autre ?
-Hum, j'ai dessiné et travaillé sur mon story board... Kawakami-kun, mon éditeur m'a appelé aussi, mais pas grand chose de plus. Et toi ? À part travailler t'as fait quelque chose ?
-Nope, rien d'autre que ça... Ah si, ta mère m'a appelé, mais je crois que c'est encore pour savoir comment se passe ta grossesse. Je crois qu'elle s'inquiète plus que nous deux réunis !
-Haha, j'ai l'impression aussi... Et je peux savoir pourquoi elle t'appelle toi ? Je la comprends pas parfois. dis-je en levant les yeux au ciel.
-Ça, j'en sais rien. dit-il en riant.
Je me tourne vers lui en entendant ce son merveilleux, qui me donne des ailes. Un sourire étire mes lèvres et mon coeur s'accélère. J'ai beau dire ce que je veux à propos de la relation de Isuzu et Keiji, qu'elle est clichée, où quoi que ce soit d'autre, je pense que la mienne n'est pas mieux. Même si on se dispute beaucoup plus souvent qu'eux, et qu'on se pardonne très difficilement, je dois avouer que la relation que j'ai avec Yuki aussi, est très clichée.
Deux amis d'enfance tombant amoureux, et construisant leur vie ensemble... Je lève les yeux au ciel à cette pensé, avant de les poser de nouveau sur Yuki. Un sourire étire encore ses lèvres lorsque je le vois s'approcher de moi. Il pose ses deux mains sur mon ventre, comme il le fait souvent, ces derniers temps, avant de se pencher vers moi.
-J'ai même pas eu droit à mon bisou de bienvenu... dit-il, l'air faussement triste.
Je pouffe en voyant ses sourcils se froncer, et sa bouche former une moue trop mignonne. Et avant qu'il ne réplique quoi que ce soit, je me hisse sur la pointé des pieds, et l'embrasse tendrement. Ses lèvres sont douces et sucrées, comme elles le sont a chaque fois que je l'embrasse.
Je crois que je n'aurai pu rêver meilleure vie, malgré tous les défauts qu'elle peut avoir.
*
Nous voilà enfin à la fin de cette fiction ! J'ai commencé à l'écrire il y a vraiment longtemps, (peut-être cinq ans), et je suis contente d'avoir enfin réussit à la finir. J'ai pas grand chose à dire, mis à part que sans ma meilleure amie, je pense que cette histoire n'aurait pas vu le jour.
J'espère en tout cas que vous l'avez apprécié, merci d'avoir lu jusque là :)
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