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2023 ⌚️

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LUCY

Vendredi 05 mai 2023, 10h30

Je suis dans la cuisine et je prépare de bonnes lasagnes avec ma mère. C'est la recette fétiche de notre famille. Timéo va être si content quand on ira le chercher et qu'on lui dira ce qu'on mange ce soir !

Nous enfournons les lasagnes à la bolognaise dans le four que nous avions préchauffé à 200°C, comme nous l'indique la recette de marmiton, puis nous réglons le temps à 25 minutes. Nous rangeons tous les restes d'ingrédients dans le frigo ou dans les placards et je me dirige vers la table de la salle à manger, pour continuer mes devoirs. C'est à ce moment précis que la petite décide de se réveiller. Je commence à me lever mais ma mère me retient.

- Non chérie, j'y vais tu as des devoirs à faire, me dit-elle en me souriant tendrement.

J'hoche la tête et me remets aux mathématiques que j'aime tant, notez l'ironie :(

L'exercice se porte sur les algèbres et tout le tralala. Tout ce que je n'aime pas faire !

Ma mère revient avec la petite dans ses bras, habillée de son body de printemps couleur lavande, couvert de motifs roses et de ses socquettes du même style. Elle se prépare à s'installer sur les grandes chaises du plan de travail, quand je l'interromps.

- Maman, je peux la prendre s'il te plaît ?

- T'es sûre ?

- Oui, j'ai besoin de la prendre dans mes bras pour me donner du courage, rigolai-je légèrement.

- Bon bah, j'arrive.

Elle me sourit avec son sourire tendre me posant la petite merveille sur mes genoux, qui rigole pleinement, remplie d'innocence comme les enfants de son âge.

Je la parsème de bisous sur ses joues, ses tempes et le bout de son petit nez. Elle se met à gazouiller et à rigoler. J'ai de la chance d'avoir un bébé plein de joie, qui s'est mis à rigoler très tôt. Je finis mes baisers sur sa bouche. Oui, je fais partie des mamans qui embrassent leurs enfants sur cette partie du corps. Je ne trouve rien de bizarre, bien au contraire. Je trouve ce geste tellement tendre que je ne veux pas m'en priver avec mes enfants. Nous faisions pareil avec ma mère et nous continuons de le faire. Elle le fait aussi avec Timéo. Bien sûr, si nos enfants un jour nous disent qu'ils n'en ont plus envie, nous arrêterons.

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Le bruit d'une clef tournant dans la serrure nous stop dans notre moment à trois, à s'apaiser devant la télévision en même temps que je finis mes derniers devoirs. La porte s'ouvre et ma mère part accueillir la personne présente dans l'embrasure de la porte.

- Ian ! Comment s'est passée ta première journée ? dit-elle toute enthousiaste.

- Super, merci Coralie ! Où sont mes deux princesses ?

- Dans le salon, elles t'attendent.

Ian prend place à côté de moi et prend notre fille dans ses bras, quand je lui tends. Je sais qu'elle lui a manqué. C'était sa première journée de travail depuis la prison et surtout la première journée sans sa fille, depuis sa naissance c'est-à-dire, 3 mois et des poussières.

- Ça va, t'es pas trop fatigué ?

- Du tout mon cœur, il me sourit de son sourire en coin que j'aime tant et m'embrasse tendrement, me faisant ressentir tout son amour. Il se décolle légèrement et reprend. J'ai pensé à mes deux femmes, ça m'a permis de garder ma forme.

Nous rigolons puis Ian découvre ce que j'étais en train de faire avant son arrivée.

- Bon, nous on va laisser maman travailler tranquillement, hein Camille, dit-il en commençant à se lever.

Je pose ma main sur son avant bras encore plus musclé qu'avant, dut à la musculation qu'il a exercée durant son emprisonnement.

- S'il te plaît, restez avec moi mes amours.

- Tu as besoin de te concentrer mon cœur.

- Je vais réussir à rester concentrée je te promets, lui assurai-je.

- Sûre ?

- Mmh, très.

Il me sourit tendrement et se rassoit à côté de moi avec notre fille confortablement assise sur ses genoux.

- Tu pourrais m'aider ? lui demandai-je en soufflant exagérément en laissant ma tête tomber sur l'appuie-tête.

- Désolée Lucy mais j'étais prof de Français, pas d'histoire. Et on sait tous les deux que cette matière me convient autant qu'à toi.

Nous rigolons, notre rire emplit la pièce. Notre fille ne comprenant pas la raison, se mit tout de même à nous imiter. Ian la tourne, de sorte qu'elle soit face à lui.

- On est drôle, c'est ça princesse ?

À l'aide de ses jambes potelées la maintenant très peu, comme son papa la soutient sous ses aisselles, ma merveille se met à s'agiter comme une folle, et à fléchir ses genoux tout en amplifiant son éclat de rire contagieux. Elle fut vite rattrapée par la fatigue dû à ses seulement 3 mois. Sa tête se posa lentement sur l'épaule de son père et elle s'endormit rapidement, la bouche légèrement ouverte.

- Elle est tellement mignonne quand elle dort.

- Oh oui ! Bon, j'vais la coucher. Ça commence à faire lourd sur ma pauvre petite épaule, parce qu'elle se détend tellement qu'elle met tout son poids.

- Oh pauvre loulou tu dois supporter 5 kilos sur ta pauvre petite épaule ! rigolons-nous légèrement. Je viens avec toi, repris-je sérieusement.

Il se tourne dans ma direction une fois debout et me regarde de son regard sérieux.

- Lucy, dit-il d'une voix grave.

- Ian, s'il te plaît !

- Non, tu dois travailler, insiste-t-il.

- Je reprendrai après ! le convaincs-je

- Bon ok mais tu restes seulement cinq minutes.

- Mmh, de toutes façons il n'en faut pas plus pour la coucher.

Il râle en lâchant un léger grognement pour ne pas réveiller notre princesse et se dirige vers ma chambre, qui est la nôtre provisoirement. Il la couche dans son lit de nourrisson collé au notre et la glisse dans sa couverture d'emmaillotage.

Je me place dans son dos et entoure à moitié sa taille de mon bras, tellement celui-ci est petit. Je mets ma tête sur son épaule après m'être hissée sur la pointe des pieds, puis lui susurre à l'oreille.

- T'es le meilleur papa que je ne m'étais jamais imaginée.

Je l'entends soupirer puis une fois qu'il a fini de tout vérifier pour qu'elle fasse une bonne sieste, il se retourne. Je suis surprise de voir ses yeux embués de larmes. Je ne pensais pas que ça lui ferait autant d'effets. Il prend ma tête en coupe avec ses grandes mains et me sourit légèrement.

- Et tu es la meilleure mère de ce monde que je ne m'étais jamais imaginé non plus.

C'est à mon tour de laisser quelques larmes perler le long de mes joues. Il les essuie à l'aide de ses pouces puis m'embrasse passionnément tout en restant doux, comme il sait tant bien le faire. Un goût salé agréable vient s'installer en plus de ce goût délicieux, dont j'ai pris l'habitude d'apprécier. Nous finissons par nous enlacer chacun la tête posée sur l'épaule de l'autre.

Je me sens si bien dans ses bras.

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Nous sommes dans la voiture. Camille dans son siège auto, sur le siège passager, à coté de ma mère qui est au volant. Ian et moi sommes assis à l'arrière. Mon petit ami à gauche et moi au milieu. Il reste une place pour mon petit frère à ma droite côté vitre. Il va être ravi de tous nous voir, surtout sa nièce car depuis sa naissance, plus rien ne compte à par elle. Je sens qu'il prendra soin d'elle quand il sera grand et qu'il prendra sa défense dès qu'il le faudra.

Nous venons d'arriver devant son établissement. Nous sommes garés à une place pas trop loin. Ma mère part le chercher et revient accompagné du jeune tonton tout fier.

- Caca !

- Chuut chaton, Camille a besoin de dormir, il ne faut pas faire de bruit.

Il hoche la tête et place son index sur sa bouche en imitant mon 'chut'. Il est si mignon mon petit chat qui grandit si vite ! Je crois que devenir tonton et vivre avec un bébé tous les jours à la maison, l'a fait vite prendre en maturité.

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Nous sommes les quatre assis autour de la table, à manger nos fabuleuses lasagnes. Quand Timéo a découvert ce qu'il y avait dans son assiette, je l'ai vite prévenu de réagir doucement en voyant ses yeux se transformer en orbites. Il m'a fait un grand sourire et a fait comme s'il criait sans sortir de bruits de sa bouche, tout en courant autour de la table. Nous avons bien rigolé.

Ian a déjà donné le biberon à notre princesse et l'a mise dans son parc, pour qu'elle puisse jouer ou dormir comme elle le souhaite.

- C'est tellement bon maman ! confie mon petit frère à notre mère.

- Merci p'tit clown.

Il s'arrête net de manger et se cale au fond de sa chaise haute, en croisant ses bras sur son torse.

- Je ne suis pas un peuutit cloon !

- Non c'est vrai, tu es un formidable tonton.

Son sourire refait surface et il recommence à manger. Nous rigolons légèrement pour qu'il ne se vexe pas de nouveau, et poursuivons à notre tour notre délicieuse dégustation.

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Écoutez Sign of the Times

Je suis dans mon lit double et j'attends Ian qui est en train de se préparer. Je ferme les yeux, épuisée de m'être levée tôt aujourd'hui et de m'être occupée de notre fille, à chaque fois qu'elle pleurait, pour laisser mon homme dormir un maximum pour sa première journée de travail.

Des souvenirs de ma vie d'il y a un an refont surface sous mes paupières.

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« Vous ne pouvez pas l'emmener en prison, je porte sa fille ! [...] »

« Putain, elle est enceinte de ce beau gosse ! Ouais mais, t'es super contente, tu l'as que pour toi puisque tu as le droit d'aller le voir au parloir et pas cette pute. C'est vrai, c'est le destin ma viiiie !! [...] »

« C'est le prof de français de l'année dernière, Lucy et leur fille ?? les murmures et regards bienveillants mais surtout malveillants fusillent de partout, jusqu'à ce qu'on atteigne l'ancienne salle de classe de mon homme. [...] »

« J'ouvre la porte de ma chambre et m'arrête instantanément dans mon élan. Y a-t-il un bug dans mon cerveau ? L'unique. Le seul. L'homme de ma vie est face à moi et me regarde, son sourire en coin, des larmes perlant sur ses joues. [...] »