Je reviens au lycée après deux jours d'absences. La raison? Toutes les morsures que j'ai retrouvé sur mon corps et qui me faisaient un mal de chien. La mémoire m'était revenue en un éclair et tout ce qui s'est passé ce dimanche s'est fait une place dans mon crâne, ne cessant de me hanter pendant toute la journée du lundi. De plus, mon anémie était tellement puissante que j'ai cru que j'allais mourir si j'essayais de faire ne serait-ce un seul pas.

Me voici donc à ma table en train de parler avec Lyrina et Eyres, le démon aux cheveux rouges et mon voisin de place. La plupart des bandages que je porte sont dissimulés par les différents vêtements qui composent mon uniforme, ce qui m'arrange, ayant du coup qu'à prétexter une excuse pour le gros pansement qui couvre mon cou. Quoi? Vous ne pensiez pas que j'allais avouer que c'est l'autre tordu du cerveau qui m'a fait ça? Ben tiens, quand on parle du loup. Je l'ignore comme je sais si bien le faire et entame une conversations avec Ey sur un de nos points en communs: La bouffe! Malheureusement, le vampire m'interromps. Il se penche vers moi et m'embrasse devant tout le monde sans aucune gêne. Oh non, le visage de mon amie prend déjà cet air d'incompréhension total. Voyant que je ne lui rend pas son baiser, le rouquin se recule et se permet de dire ça sans mon autorisation:

- C'est ma petite-amie.

Qu'est ce qu'il peut m'énerver avec son air de haute société! Je ne tarde pas à lui crache le fond de ma pensée au visage:

- J'ai jamais dit que je sortais avec toi! Alors tu vas me faire le plaisir de calmer tes ardeurs et ne plus t'approcher de moi! Est-ce clair?

Me foutre la honte devant les autres élèves à l'air de bien l'amuser vu qu'il me tire brutalement le bras pour me coller contre son torse. Je craque là.

- C'est décidé, tu ne me vois plus de la journée. Tu es insupportable!

Je me dégage brusquement, répond à son regard moqueur par un meurtrier de ma part et me dirige vers la sortie, prête à exploser de rage. Je me retourne néanmoins dans la direction de Lyrina qui est toujours sous le choc de la scène qui s'est produit sous ses yeux.

- Lyly, tu pourras dire au prof que je suis absente aujourd'hui encore? Je suis désolé mais si je reste une seule seconde avec ce bouffon, je sens que je vais faire un massacre. Dis-je en pointant mon ennemi du doigt, qui en passant, est repartis siester sur sa table.

Elle acquiesce lentement. Je ne suis même pas sûre qu'elle a compris ce que j'ai dit. Bref, je me dirige vers l'infirmerie, un mal de crâne me vrillant soudainement la tête. Je toque bientôt à la porte puis attends. Personne ne vient m'ouvrir donc j'ouvre et découvre que la salle est déserte. Tan mieux, l'infirmière n'est pas là. Elle sait ce qui m'est arrivé mais elle a promis de ne rien dire. Ce qui m'a fait un peu peur, c'était cette lueur dans ses yeux. Je n'aurais pas pu déterminer quoi mais ça ne me disait rien de bon. Enfin bon, je pose mon sac au pied d'un des lit, m'installe sur celui ci, ferme les yeux puis sombre presque immédiatement dans un sommeil profond.

Plusieurs heures plus tard

-Naoka?

Je sens que l'on me secoue l'épaule. Je grogne, étant encore endormie.

- Naoka, si tu ne te réveille pas tu vas manqué l'heure de manger.

Je daigne ouvrir un œil et me rend compte que Yona me fixe avec inquiétude. Je me redresse avec difficulté et ayant l'impression d'être encore plus mal en point qu'avant. Je m'adosse contre le coussin et prend le verre qu'elle me tend avec un sourire. Je bois un bon coup, pose le verre sur le bord de la table de chevet, qui est positionnée à côté, et qui manque s'écraser par terre.

- Est ce que ça va? Me demande ma nouvelle amie, une pointe de nervosité dans la voix.

- J'ai l'impression que je vais crever à tout moment mais sinon ça peut aller.

C'est dingue comment elle a changé en quelques jours. Une semaine avant, c'était la fille qui se pavanait à moitié nue et avec une tonne de maquillage sur la figure dans le seul but de baiser le plus de gars possible alors que maintenant, elle s'est métamorphosée en adolescente normale. Je ne peux m'empêcher de la détailler de haut en bas, fière que mon talent de conseillère de mode ait porté ses fruits. Aujourd'hui, elle s'est vêtue, pour la première fois, de l'uniforme réglementaire et non pas celui transformé en vêtement tape à l'œil qu'elle avait l'habitude de porter. Ses cheveux longs et bruns ne sont pas saturés de colorations et ne sont pas non plus formés en une de ses coiffures aussi complexes qu'extravagantes qu'elle portait habituellement. Au contraire, ils ont juste subi un petit coup de fer à bouclé et cascade tranquillement le long de ses épaules. Son visage a aussi beaucoup changé, un léger maquillage presque naturel vient rendre le résultat fabuleux ce qui change de la couche de peinture qu'elle avait auparavant.

- Tu m'écoutes? Naoka?

Je reviens à moi dans un sursaut et marmonne un "oui?" presque inaudible.

- Je disais que je me suis enfin décidée à aller avouer mes sentiments à Subaru et tourner la page, concernant Allya.

Je lui souris, contente qu'elle ait finalement sauté le pas mais ma joie retombe dès que je vois sa mine triste.

- Naoka? Est ce que Subaru t'a déjà dit qu'il t'aime?

Attendez. J'ai bien entendu? Je hoche la tête négativement.

- Je- Je voulais juste savoir mais il m'a dit qu'il allait tourner la page, lui aussi et il te souhaite pleins de bonheur avec son frère .

- Non, non! Tu te trompe! Je ne sort pas avec Ayato! Ce mec est une catastrophe ambulante! M'empressais-je de préciser.

Soudainement, des images traversent mon esprit: Subaru, la tête baissée et les joues rouges, quand il m'a demandé si j'aimais quelqu'un et la tristesse que j'ai lu dans son regard quand il a vu ma réaction. Alor c'était ça. Mais à ce moment là, j'étais tellement perturbée par Alix que je ne l'avais pas compris. Yona me sort de nouveau de mes pensées.

- Ah bon? Car pourtant, on ne parle que de votre couple maintenant. Comme quoi, Sakamaki Ayato, de la plus riche famille des environs, à enfin fait le deuil de son ancienne copine humaine et  à choisit sa future fiancée. Et comme tu t'en doute, quand les curieux lui ont demandé, c'est ton prénom qu'il a prononcé.

Mes yeux s'écarquillent au fur et à mesure que ses paroles parviennent à mon cerveau. Moi? Devenir la fiancée de ce bouffon? Je ne sais qu'en penser. Je pose instinctivement une main sur ma poitrine et ma mine s'assombrit encore dès que je sens mon cœur battre plus rapidement que dix minutes plus tôt.

- Je.........J'ai des sentiments pour lui........Mais, ce type me rend dingue.......A croire qu'il fait tout pour que je le haïsse.

Puis cette phrase se loge dans ma tête et ne me quitte plus:

" Crois moi, je ferais tout pour qu'elle parte"

Je ne sait que penser. Que dois-je faire?  Mon amie me pose doucement une main sur l'épaule, sentant qu'un dilemme me pose problème.

- Prends ton temps mais il faut que tu lui donne une réponse, au fond de lui, il a peur de te perdre. J'ai entendu dire que son ancienne copine est morte. Me dit-elle avec un ton doux.

- Je le sais.

Je tourne mon regard vers elle et la rassure d'un sourire.

- Ne t'inquiète pas, je ferais un choix. Vas-y, ou tu vas être en retard en cours.

La sonnerie retentit pile au même moment puis j'aperçoit le vampire albinos dans l'embrasure de la porte. Je le salue timidement et me sens soulagée en le voyant me faire un signe de tête. Mon sourire s'agrandit en le voyant prendre la main de Yona dans la sienne et partir tout les deux en direction de leur salle de cours.

Je me rallonge sur les draps et m'endors après avoir fondu en sanglots pendant un long moment.

La fin des cours

PVD externe

Le jeune vampire a prit la direction de l'infirmerie après avoir rassemblé ses affaires. Il ouvre la porte de la salle et distingue immédiatement la silhouette de l'humaine, dormant paisiblement, une mèche de cheveux lui tombant sur le nez. Il se surprend à sourire légèrement, lui dépose un baiser sur les lèvres puis l'installe sur son dos délicatement, attrape son sac et se met en route pour le manoir, ayant demandé au chauffeur de la limousine de ne pas l'attendre.

Le ciel est dégagé, la lune est pleine et les étoiles brillent. Une légère brise fait bouger les branches alentours mais rien n'a plus d'importance que la fille qu'il aime et dont le visage repose sur son épaule. Le simple son de sa respiration calme lui suffit en cette fin de journée de travail.