Assise sur le canapé, Lee regarde autour d'elle, cherchant à le voir, à l'entendre. Mais la maison est plongée dans un silence morbide et angoissant. Sa tête est lourde et ses yeux gonflés. Elle est fatiguée, mais elle ne peut pas fermer l'oeil de la nuit, l'imaginant dans les plus grands dangers. Elle sanglote, tenant un ours en peluche contre elle et de l'autre main, un parchemin. Lee plonge son nez contre les poils usé du doudou, les larmes coule à flot contre cette peluche. Elle ne l'entend plus rire ou pleurer dans les autres pièces, et cela la foudroie en plein cœur. Son téléphone se met à sonner, cassant l'ambiance pesante de la maison. Elle sursaute, sortie violemment de ses songes et attrape son smartphone à la hâte. La voix qu'elle entend au bout du fil lui donne un infime espoir.

_ Lee ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Je viens d'avoir ton message, je suis désolé j'ai...

_ Masashi, pleure-t-elle, hoquetant sous les sanglots.

_ Calme toi, explique moi, demande-t-il plus calmement.

_ C'est... C'est Ganji.. prononcer son prénom augmente sa culpabilité.

_ Le petit va bien ? S'inquiète-t-il soudainement.

_ Il.. Il a été enlevé, crie-t-elle désemparée.

_ Tu as appelé la police ? Qu'ont-ils dit ?! S'énerve son ami, haussant la voix pour parvenir à se faire entendre derrière les pleures de Lee.

_ Je ne peux pas Masashi... avoue-t-elle dans un souffle douloureux.

_ Comment ça tu ne peux pas ? Il faut que tu les...

_ Il est dans l'autre monde.

En disant ses mots, elle serre le doudou de son fils contre elle plus fort, ses pleures s'intensifient encore. Il y a un long silence, mais Masashi toussote derrière le combiner.

_ Va tout de suite à l'aéroport, je te réserve un billet d'avion pour le Japon. A ton arrivée, un chauffeur t'attendra.

_ D'acc... D'accords.

_ Ne t'en fais pas ma chérie, je suis sûr qu'il va bien.

Elle raccroche, comment pourrait-elle croire que son bébé va bien ? Alors qu'il a disparu... Elle s'empresse de préparer quelques affaires, juste le stricte nécessaire. Elle n'oublie pas l'ours en peluche, et une photographie se trouvant sur la commode de l'entrée et sans hésiter, elle quitte cette maison qui n'est que secondaire..

Quand elle atterrit au Japon, la nuit est bien entamée. Lee se laisse très vite guider par le chauffeur du dessinateur, totalement perdue. A l'arrière de la voiture, elle ouvre son sac pour sortir la photo, touchant du bout des doigts les contours de son visage si rayonnant.

« Après le départ de Kakashi, la vie de Lee était mêlée de désarroi et de tristesse. Masashi était resté plus longtemps en France, afin de rester près d'elle, comme il avait pu le promettre à son ancêtre. La voir dans un état si vulnérable, l'a beaucoup affecté. Elle souffrait, le jour elle n'était que l'ombre d'elle même, regrettant chaque secondes de l'avoir forcé à retourner dans son monde.

 Mais la nuit, était les instants les plus durs. Lee hurlait dans son sommeil, son corps tremblait d'un manque certain de son âme sœur. Son corps réclamait le sien dans des hurlements gutturaux et presque animal. Masashi n'a que très peu dormi les premiers temps, la réveillant quand cela était nécessaire, la prenant dans ses bras pour essayer de combler cette peur et cette tristesse émergeant de ses cauchemars. Pourtant, il ne suffisait pas à cette jeune femme. Il étudia grâce à des parchemins de son monde, l'histoire des âmes sœurs. Il a donc pu lui expliquer le véritable lien qui les unissait, même dans deux contrés si éloignées.

Le lien des âmes sœurs était tellement puissant, que leur corps serait douloureux durant quelques temps. Il se réhabituera au manque de sa moitié d'âme. Lee ne voulait pas que son corps s'habitue, elle le voulait lui et rien d'autre.

Après quelques semaines, le corps de Lee restait toujours douloureux, mais rien de comparable à ce qu'elle avait pu vivre auparavant. De plus, des nausées et des vertiges l'a prenait souvent. Elle perdait de l'énergie et bien que Masashi était retourné au Japon, elle se devait de continuer seule et d'attendre le retour de Kakashi. Elle m'était ses symptômes sur le compte de la brisure du lien, mais ne supportant plus les nausées, elle consulta un médecin, espérant qu'il l'aide à les calmer.

Quelques examens et des jours d'attentes plus tard, Lee apprenait qu'elle était enceinte de deux mois. A l'annonce de cette nouvelle, la vie de Lee a totalement changé. L'espoir de revoir Kakashi était réduit à néant et elle ne comptait que sur la venue de ce petit être pour trouver un sens à sa vie.

Quand elle annonça ce miracle à Masashi, il lui proposa une chose qu'elle n'avait pas espérer depuis longtemps. Il pouvait, pour elle, envoyer une lettre par an dans le monde de Kakashi. Il ne pouvait en aucun cas l'envoyer dans le monde, enceinte, cela aurait été bien trop dangereux. Sur le moment, Lee refusa, mais sentant leur enfant grandir en elle, elle envoya sa première lettre, espérant de tout cœur, qu'il la reçoit. Bien évidemment, elle n'eut jamais de réponses. Elle n'évoquais jamais sa grossesse, l'instinct de mère l'a dissuadant, pour le bien de cet être conçu d'un amour si pur, qu'il en serait lui même doux et amour.

Ganji ressemblait fortement à son père, il avait hérité de sa toison grise et du grain de beauté sur le menton. Ses traits étaient fins et son intelligence hors norme. Il était le résultat de leur amour passionnel. Ganji et Lee possédaient également un lien fusionnel. Elle s'était accroché à lui, comme une solution à la disparition de sa moitié.

Quand Ganji commençait à comprendre la vie qui l'entourait, il demandait très souvent où était son père. Il ne l'avait jamais vu et Lee parlait que rarement de Kakashi, pleurant à chaudes larmes, juste à l'évocation de son nom. Et puis, comment avouer à un enfant, que son père est un ninja surpuissant d'un autre monde ? Elle n'a donc jamais répondu à sa requête, le souvenir étant bien trop douloureux. Lee s'est contenté de lui offrir le bandeau frontal de son père, et Ganji, fier de ce présent, le gardait précieusement autour de son poignet.

Il n'y avait si longtemps, le manga Naruto passait à la télévision, mort d'angoisse de revoir l'amour de sa vie en dessin, elle fit pour changer de chaîne, mais son fils était absorbé par l'histoire des personnages. Une idée lui était venue, et s'il apprenait à connaître son père sans le savoir ? Juste par l'intermédiaire des épisodes. Ganji a très vite aimé ce manga, où les héros étaient des ninjas aux compétences presque illimitées et sans cesse, il réclamait à sa mère d'allumer la télévision à l'heure de son manga préféré. Et puis un jour, alors qu'elle préparait le repas, son fils est apparu dans la cuisine, le bandeau sur son front.

_ Tu as vu maman ! Il a les même cheveux que moi ! Dit-il fièrement en la tirant dans le salon, montrant Kakashi à travers l'écran. Tu crois que je suis aussi fort que lui ? Demanda le petit en faisant semblant de se battre. Lee s'agenouille, les larmes aux yeux, essayant de ne pas fixer le téléviseur, sentant la boule de tristesse l'angoisser. Elle enleva le bandeau de son fils, l'enroulant de nouveau à son poignet. Et caressa son doux visage angélique, souriante.

_ Non mon ange, tu es encore plus fort ! »

Ce souvenir fait remonter une douleur atroce dans sa poitrine, en cinq ans, elle vient de perdre les deux hommes de sa vie. Elle ne pouvait pas concevoir de continuer sans son fils, c'était insoutenable.

Elle aime Kakashi, elle ne pouvait pas le nier, l'amour qu'elle a ressenti pour lui il y a cinq ans de cela est toujours présent au fond d'elle. Mais l'amour qu'elle éprouve pour son fils, dépasse tout ce qui est de la logique, il est sa chair, son sang et celui de sa moitié...

L'ambiance dans la demeure de son ami est tendue. Masashi l'installe dans le salon et va préparer du thé pour l'apaiser un peu. Quand il revient près d'elle, Lee éclate une fois encore en sanglot, elle a tellement peur, qu'elle ne sait pas quoi faire pour se calmer... Masashi attrape sa main pour la serrer entre les deux siennes.

_ Lee, expliques moi, s'il te plaît.

_ On étaient à la maison, il regardait Naruto, comme d'habitude. Cet aveu fait sourire Masashi, sachant pourquoi il aimait autant regarder cet animé qu'il a lui même dessiné. Et moi, je préparais son bain. Je ne me suis absentée que deux minutes tout au plus, je ne le pensais pas en danger dans notre propre maison, s'énerve-t-elle. Et quand je suis revenue pour l'emmener, il avait disparu et il y avait ça, dit-elle en lui tendant le parchemin qu'elle sort de son sac. Masashi le lit à la hâte et l'effroi se lit sur ses traits, si d'habitude si doux.

_ Le village d'Iwa...

_ Apparemment, Masashi, j'ai besoin de ton aide.

_ Non Lee !!! crie-t-il en se levant, dépourvu de toute compassion.

Elle se lève à son tour, elle a besoin de lui plus que jamais, il n'a pas le droit de l'abandonner dans un moment pareil. Elle saisit ses mains et les serre le plus fort qu'elle le peut, juste pour lui prouver la douleur qu'elle ressent. Ses pupilles sont humides, elle se retient pour ne pas éclater pour la énième fois en sanglot, désemparée d'avoir perdue son fils.

_ Je dois retrouver mon fils, il doit être effrayé et si ce n'est pire, pleure-t-elle cette fois ci, baissant la tête, honteuse de ne plus être aussi forte quand il s'agit de Ganji.

_ Si je t'envoie là bas, vous ne pourrez pas revenir, avoue-t-il attristé.

_ Je m'en fou Masashi ! Mon bébé a besoin de moi !

Il la lâche alors qu'il commence à faire les cents pas dans sa maison. Elle l'observe prendre sa décision, il n'est pas en capacité de lui dire ce qui est le mieux pour son fils, mais elle sait également, qu'il a prit soin d'eux sans rien à demander en retour. Après plusieurs minutes qui paraissent une éternité pour Lee, il pose ses mains sur chacune de ses épaules.

_ D'accord, je vais t'y envoyer, mais tout d'abord, tu dois te reposer.

_ Il ne faut pas perdre de temps ! S'excite-t-elle en préparant son petit sac, n'oubliant pas le doudou de son fils. Il doit être perdu sans lui. Masashi l'arrête avec brutalité, tant elle en devient hystérique.

_ Non, tu es exténuée, tu auras besoin de forces, je t'y enverrai demain, je te le promet !

Elle lâche son sac, lisant toute la sincérité dans son regard. Elle l'enlace le remerciant plusieurs fois, pour cette aide, qui est bien évidemment, la meilleure.

Réellement, Lee n'a pas beaucoup dormi. Quand elle fermait les yeux, elle voyait le corps de son fils sans vie et à chaque fois, elle se réveillait haletante et dégoulinante de sueur. Dans l'incapacité de dormir correctement, elle se balade dans la maison au style japonais, détaillant que très peu ce qui l'entoure. Elle se retrouve rapidement sur le perron arrière de la maison. Elle coulisse la porte, le vent est tiède pour l'aube. Elle s'assoit sur le sol, contemplant l'énorme jardin qui surplombe la maison. Un petit vivier est creusé près de sa place, laissant le son de l'eau coulant apaiser l'air si tendu. Masashi n'arrivant pas à trouver plus le sommeil, se lève et la rejoint rapidement. Il sait que cet endroit lui plairait. Elle tient toujours l'ours en peluche contre elle. Malgré l'air chaude, Lee tremble de tout ses membres, a-t-elle froid ? Ou appréhende-t-elle sa venue dans ce monde ? Pour prévenir de son arriver, il s'éclaircit la voix, ce qui la fait sursauter. Elle renifle en se tournant vers lui, frottant ses joues rapidement et lui sourit gentiment. D'un geste paternel, il pose sa main sur le haut de son crâne. Il sent qu'elle est angoissée mais il y a également autre chose derrière toute cette peur.

_ Qu'est-ce qui te tracasse ?

_ On a enlevé mon fils et ils l'ont emmené dans un monde qui lui est totalement inconnu ! S'énerve-t-elle en lui faisant face.

_ Et tu vas le revoir. Dit Masashi le plus calmement possible.

Sa réplique lui perce le cœur, il a raison, elle le sait. Elle va devoir faire face à l'amour de sa vie qu'elle n'a pas vu depuis cinq ans, et lui annoncer qu'il est l'heureux père d'un enfant de cinq ans, qu'on a kidnappé. Elle souffle bruyamment, esquivant ses doutes pour ne se focaliser que sur Ganji.

_ Peut être... Mais je ne m'en fais que pour mon fils pour l'instant.

_ Lee...

_ On peut s'y mettre s'il te plaît ? Demande-t-elle impatiente.

_ Tu es sûre de toi ? Demande Masashi, remplit de doutes.

Elle ne lui répond que d'un signe positif de la tête, être sûre ? Pas vraiment mais elle ferait tout ce qui est en son pouvoir pour retrouver son fils, alors elle n'a pas peur de sauter dans l'inconnu. Elle est déterminée à le retrouver.

La faille est ouverte dans le salon, Masashi, le regard rouge sang la dévisage, c'est la dernière fois qu'il voit cette jeune femme plein de courage. Sur la seconde, Lee hésite, elle regarde ce portail qui une fois, lui a prit l'homme qui n'est autre que sa moitié et sur qui elle comptait depuis tant d'années, avant qu'il l'oublier... certainement. Elle prend son ami dans ses bras, reniflant pour retenir ses larmes.

_ Merci pour tout, tu es le père que je n'ai jamais eu !

_ Retrouve Ganji, embrasse le pour moi, d'accord ? Demande-t-il tristement.

_ Je le ferais, sanglote-t-elle en riant presque. Masashi entoure son visage de ses mains, chassant ces quelques larmes qui sont de trop sur son visage fatigué. Tu es une superbe maman, je suis fière de toi ! Il est sain et sauf, j'en suis convaincu ! Dit-il avec conviction.

_ Merci... Il s'éloigne d'elle afin de la laisser partir, vivre sa propre vie et sauver son enfant.

_ Et remet le bonjour à Kakashi de ma part, rit-il pour détendre l'atmosphère.

_ Oui.. Si je le vois...

Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que Masashi pousse sa protéger dans la faille en la saluant d'un signe de main.

Le trajet entre les deux mondes s'effectue en un quart de secondes. Lee est expulsée violemment à plusieurs mètres de la terre ferme, s'éclatant alors au sol dans un bruit sourd. La douleur assaille son corps tout entier. Elle râle en s'appuyant sur ses bras afin de se mettre debout, mais la différence d'atmosphère est pesante et le voyage spatiotemporelle n'est pas réellement sa tasse de thé. Des nausées la submergent et son énergie la quitte tout à coup. Sa tête se met à bourdonner quand elle entend des pas venir vers elle. L'angoisse l'envahit mais elle est incapable de bouger. Elle voit une ombre arriver vers elle, mais quand la silhouette se met à parler, elle n'entend plus rien et n'y voit plus rien... Elle perd alors connaissance à peine arrivée dans le monde où son fils se trouve et certainement, son âme sœur... 

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Premier chapitre du second Tome. 

- Alors verdict? Qu'en pensez vous?!