42. Lisa & Logan
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Lisa
Quelques jours plus tard
Voilà plusieurs jours déjà que Lolita et moi sommes restés chez Logan, honnêtement, nous ne manquons de rien. Lolita a compris l'excuse de la fuite de gaz, hier soir après le dîner, il nous a demandé à Logan et à moi de lui expliquer ce qui se passe réellement. On n'a pas pu échapper à la discussion d'autant plus que j'ai dû renvoyer la date d'ouverture de mon magasin. Logan lui a parlé de la mort suspecte de Jane en prison, du retour de la mère de sa fille sans trop rentrer dans les détails. En premier lieu, elle nous a grondé de lui avoir menti à propos de la fuite de gaz. Après, elle s'est calmée. Par contre, Lolita sait qu'on ne lui a pas dit toute la vérité.
– Lolita, qu'est-ce qu'il y a ?
— C'est Gaby, elle s'est enfermée dans sa salle de bain.
— Où est Emy ?
– Elle est restée devant la porte de la chambre de Gaby.
Tout va bien alors. Emy saura lui donner son temps. Quand elle se calmera, elle voudra voir Emy ou bien Tristan ou bien alors Logan, c'est comme ça que ça se passe habituellement. Je vais quand même aller voir. Lorsque j'arrive, Gaby est sur le point d'ouvrir la porte.
— Tu vas mieux, Tata ?
– Tu veux venir dessiner avec moi ? Dessiner avec moi Dessiner, dessiner
- Bien sûr
— J'ai déjà ma tablette, ma tablette est là.
– On y va alors. Tu veux te joindre à nous, Lisa ?
— Une autre fois, les filles, je dois sortir. Lolita est dans le jardin, vous pouvez peut-être vous joindre à elle.
Emy détourne le regard vers sa tante comme pour avoir son approbation, ensuite toutes les deux passent auprès de moi pour descendre les escaliers...
Une heure et demie plus tard, j'arrive chez Will, nous nous asseyons par terre tout juste devant le canapé, le match va bientôt commencer. Comme à l'accoutumée, Will a préparé tout ce qu'il faut, des boissons, du pop-corn, des amuses-bouches. La sonnerie de la porte retentit, Will se tourne vers moi.
— Pourquoi est-ce que tu me regardes : c'est chez toi, non ?
Il lève les yeux avant de se lever pour aller ouvrir. Ça ne m'a jamais dérangé d'ouvrir la porte de chez Will, mais cette fois, je voulais qu'il le fasse lui-même. Lorenzo sursaute quand il me voit dans le salon. Je sais qu'il meurt d'envie de prendre ses jambes à son cou. Je suis morte de rire voyant qu'il est gêné et frustré.
– Zy. L'interpelle Will... Je ne savais pas que tu devais passer.
Je sens son regard sur moi alors que je pioche dans le bol de chips pour éviter le regard de Will. D'accord, il a compris que j'ai été le voir, mais je ne lui ai rien fait. Enfin, il n'a rien de cassé. Avant de venir ici, je suis passé à son appartement. Je voulais juste discuter, mais Lorenzo a voulu faire son bonhomme. Je vous jure que je lui ai gentiment envoyé un texto pour lui conseiller de présenter des excuses à son cousin, mais il ne l'a pas fait et m'a traité de connasse. Maintenant, c'est à lui que je n'ai pas laissé d'autre choix. Je lui ai dit que je serais chez Will et qu'il devait passer lui faire ses excuses. Enfin, après quelques droites, on va dire, je me suis assuré de ne laisser aucune preuve au cas où il déciderait de faire la mauviette et de porter plainte.
— Je suis vraiment désolé, Will, je sais que j'ai été con, sur ce coup-là, je n'aurais pas dû afficher ces photos pour te mettre dans l'embarras...
- ... Hum. C'est oublié.
– Tu en es sûr ? Sans rancune ?
– Sans rancune, cousin.
Je les vois se faire une accolade. Cette fois, je suis sûre qu'il ne recommencera plus.
— Tu veux rester regarder le match avec nous ?
– Oui, reste un peu avec nous. Je réponds en fixant Lorenzo.
— Euh, à vrai dire, j'ai un truc à faire avec mes parents alors...
- Ah c'est dommage...
Je vous jure, il part limite en courant. Je lui fais si peur que ça ? Alors il aurait dû écouter quand je lui ai envoyé le texto. Will revient s'asseoir auprès de moi, il me tend son poing que je tape en riant.
– Tu n'es pas fâché ?
— Cette fois-ci, il n'a rien de cassé au moins.
J'aurais pu lui broyer les os l'un après l'autre à cause de ce qu'il a fait, mais j'ai pensé à ce que Will m'a dit à propos de mes accès de colère sur le fait que Logan ne le supportera pas toujours. Il a raison, mon petit ami est un chef d'entreprise, je dois à tout prix éviter de le mettre dans l'embarras, surtout avec les journalistes qui nous rôdent sans cesse autour.
Le match de football commence une minute plus tard. Nous retrouvons notre complicité comme d'habitude en criant, chauffant notre équipe brésilienne, criant à chaque but marqué. Enfin, jusqu'à l'arrivée de Rachel. Ces deux-là se sont remis ensemble, je ne vous dis pas comment elle est heureuse. Elle devrait me remercier, car c'est en partie grâce à moi que Will a accepté de passer outre.
— Bon, je vais vous laisser les tourtereaux.
— Tu pars déjà, Lisa ? Me demande Will.
– Ça ne m'intéresse pas d'être la troisième roue du carrosse... Et puis, j'ai quelques courses à faire avant de rentrer...
– Lisa, ne lui fait pas trop la misère...
Je lui fais un petit clin d'œil. Will parle certainement de ce garde que Logan m'a collé. Il pense que je ne l'ai pas grillé, le pauvre. Je ne cesse de le faire tourner en bourrique. Je sais, je suis loin d'être un ange, mais que voulez-vous ? C'est dans ma nature...
Logan
Le lendemain
Je me suis promis de ne plus jamais retomber dans ce genre de chose, mais étant donné que nous sommes tous concernés, je ne peux faire autrement. Notre plan n'est pas infaillible. Notre objectif est d'en finir une bonne fois avec cette guerre et Jonah est décidé à aller jusqu'au bout pour venger sa petite sœur. Cette rage qu'il garde en lui servira plus tard, je le sens.
— Alors, tu vas me dire où il est ?
— Sinon, quoi ? Tu vas me torturer jusqu'à ce que je parle ?
— Tu penses que je suis en train de jouer là ?
– Et toi ? Tu vas rester là sans rien dire ? Dit-elle en se tournant vers moi.
Ça faisait une semaine depuis que Jonah traquait Sienna. Elle ne s'était pas montrée aux funérailles de Clara et même après, on ne l'a pas vu. D'après Jonah, elle est le bras droit de celui qu'on appelle le boss. Sienna a franchi la ligne, à présent Jonah n'aura plus de pitié. Je le vois ranger un tas d'outils sur la table, sachant qu'il ne bluffe pas, je me dis que Sienna fera mieux de parler. Mais si elle a été aussi bien entraînée que me l'a raconté Jonah, il n'arrivera peut-être pas à la briser.
— Elle te faisait confiance, elle pensait que tu étais son amie. C'est toi qui as entraîné ma sœur dans cette merde et quand tu n'as plus eu besoin d'elle, tu l'as fait assassiner.
– Je n'ai pas tué ta sœur.
— Peut-être que tu n'as pas transpercé son abdomen avec ce sabre qui l'a tué, mais je sais que c'est toi qui a tout planifié...
— Aller, Sienna. Dis-nous ce que tu sais.
– Je te laisse une dernière chance. Sienna
– Ce n'est qu'une question de temps. Tu sais bien que tu ne pourras pas me retenir bien longtemps ici, n'est-ce pas ?
— Parce que tu crois que ton amant va venir te secourir ? Tu ne t'es jamais demandé pourquoi tu n'arrivais pas à te souvenir de ce qui s'était passé après ton accident ?
— Je n'ai jamais eu besoin de le savoir...
— Ça, c'est ce qu'il t'a fait croire.
– Quoi ? Tu vas essayer de me monter contre lui maintenant ? ... Tu sais que ça ne marchera pas.
— Parce que t'es débile malgré tout ce que tu crois.
– Ce n'est pas ce que tu disais avant... Je me souviens encore, tu sais... Je me souviens parfaitement de cette époque là.
- La ferme Sienna...
— Tu as beau essayer de te persuader du contraire, tu as toujours été accro, Jonah... Je me souviens bien que tu n'arrêtais pas de me suivre partout en espérant que je te regarde. Je sais que tu as toujours été jaloux des hommes qui m'approchaient.
— J'ai un petit secret pour toi, Sienna. Ce n'est pas pour toi que je suis allé là-bas.
- Arrête de mentir...
– Oui, j'ai eu envie de te trucider à maintes reprises, mais ma sœur a toujours été plus importante que toi, votre entreprise de merde et tout ce que tu peux imaginer.
– Quoi ? C'est pour Clara que tu nous as rejoints ?
Jonah retrousse les manches de sa chemise pendant que je suis sur mon ordinateur fouillant son portable. Elle est très maline cette fille, elle a tout crypté, ce qui ne m'étonne pas vu qu'il s'agit de Sienna quand même. Par son rire, je peux comprendre que Sienna est surprise par ce qu'elle vient d'apprendre, elle qui croyait tout savoir, surtout qu'aucun homme ne pourrait lui résister ni se défaire de son emprise. Jonah a bien joué son jeu.
Évidemment, elle sait encaisser. Après plusieurs minutes à la torturer, elle reste sur sa position de ne rien dire à Jonah. Il n'y va pas de main morte, je vous jure.
- Jonah... J'espère que tu prends ton pied. Parce que crois-moi, tu me le paieras très cher...
— Je te promets de tout arrêter si tu nous dis ce qu'on veut entendre. J'ajoute en la fixant droit dans les yeux.
— Quant à toi, Logan, pour avoir pris part à sa folie, je vais me venger en commençant par tuer ta pute, ensuite, je t'enlèverai ta fille, ton entreprise, je te ferai souffrir comme jamais...
— M'ouais, mais pour l'instant, celle qui souffre, c'est toi... Jamais tu ne feras de mal à ma famille.
Arthur me fait signe de le rejoindre dans la pièce d'à côté. Bien qu'il nous ait accompagnés, depuis que je me suis rendu seul chez Clara, Arthur ne me lache plus d'une semelle. Son job, c'est de me protéger ainsi que ma famille. Il est allé même jusqu'à dire que j'entrave son boulot parfois. Il n'a pas tort. J'ai quitté la maison très tôt ce matin, je suppose qu'il a des nouvelles. Les filles devaient aller au zoo, elles doivent être rentrées à l'heure qu'il est.
– Arthur, tu as des nouvelles ?
– Monsieur, il s'est passé quelque chose.
– Quoi ? Qu'est-ce que tu veux dire ?
Soudainement, mon portable se met à sonner, affichant le nom de ma fille. Je décroche rapidement.
Conversation téléphonique
— Allô, ma chérie.
— Allo Papa, c'est moi.
— Emy ?
— Papa, je suis désolée, j'ai peur...
– Ma puce, calme-toi. Qu'est-ce qui se passe ? Où est-ce que tu es ?
— Je ne sais pas, Lisa m'a donné son portable et elle m'a demandé de rester caché ici, d'attendre que tu viennes me chercher.
— Tu sais où elle est partie ?
— Je voulais une glace, mais Tata voulait terminer son dessin. Ce n'était pas trop loin, alors Lisa m'a accompagnée... On était sur le chemin du retour lorsque ces hommes se sont mis à nous suivre. Lisa m'a dit que c'était un jeu, mais elle n'est plus revenue.
— D'accord, ma princesse, n'aie pas peur, ça va aller. Dis-moi ce que tu vois autour de toi...
Arthur attrape son portable pour appeler les gardes qui ont accompagné les filles. Je n'entends pas très bien ce qu'il leur dit, concentré à rassurer ma fille.
– Monsieur, on a retrouvé votre fille.
— Et ma sœur ?
– Elle est encore en train de dessiner dans la voiture.
– Ramène-les à la maison. Rassurez-vous de ne pas être suivi.
— Oui, Monsieur.
En raccrochant, mon sang ne fait qu'un tour. Ma petite amie vient d'être kidnappée et cette femme à côté est impliquée. Je pousse la porte avec une telle rage après avoir raccroché.
– Où est-elle ?
– Il faudra d'abord que tu sois précis, Logan.
— Ne joue pas ce petit jeu avec moi, Sienna. Où est-elle ?
— De qui on parle ?
— Où est-ce que ce taré a emmené Lisa putain ? Je lui crie.
Comment est-ce possible avec tous ces gardes autour ? Comment peut-on kidnapper quelqu'un dans un espace rempli de monde sans que personne ne voit rien ? Je suis sûr qu'ils ont tout planifié, peut-être qu'ils ont créé ce moment de panique pour que leur acte se passe inaperçu.
— Pourquoi t'énerves-tu, Logan ? Tu croyais qu'on resterait sans rien faire après que vous m'ayez tendu ce piège ? Non, mon grand. Je vous avais bien dit que vous faisiez une bêtise en me retenant ici... Vous auriez du m'écouter.
Je détourne le regard vers Arthur. Je ne voulais pas en arriver là, mais les choses se sont compliquées. Cet enfoiré détient ma petite amie, à présent, je ne sais pas ce qu'il est en train de lui faire. Arthur sort le flacon de la poche de sa veste suivi d'une seringue pour aspirer le contenu du flacon avant de le donner à Jonah.
— Et toi, tu aurais dû coopérer quand on te l'avait gentiment demandé. Lui dis-je en laissant passer. Jonah
— Ne t'en fais pas, Sienna, ça fera très rapidement effet...
- Jonah attend... Non. Logan ne fait pas ça...
— Tu ne nous laisses pas le choix...
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