26. Logan

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Logan

Dans ma tête, je me répète en boucle que tout ce que ma copine vit en ce moment, c'est de ma faute parce que c'est moi qui lui ai imposé ce contrat et je lui ai promis que cela resterait un secret, une promesse que je croyais dur à tenir. Jamais je n'aurais pensé que je serais la personne qui causerait autant de tristesse à Lisa.

Je sortais d'une réunion lorsque mon frère Tristan m'a appelé pour me dire ce qui se passait sur le net. J'ai immédiatement pensé à aller voir Lisa. J'étais angoissé parce qu'elle ne répondait pas au téléphone, j'ai même appelé sa grand-mère qui m'a dit qu'elle était sortie. Et puis j'ai vu un tas de photos d'elle en compagnie de Jonah. J'étais fou de rage. C'est moi qui aurais dû être avec elle, d'ailleurs, j'avais prévu de la voir après ma réunion, mais il fallait qu'elle rencontre l'autre-là...

Arthur m'annonce que nous sommes arrivés. Je descends de la voiture pour appuyer sur la sonnette. Quelques secondes plus tard, William m'ouvre la porte et m'indique le chemin. Lisa baisse la tête pour éviter mon regard, rapidement, je la prends dans mes bras. Ça se voit qu'elle a pleuré et ça me fait très mal. J'ai demandé à ce que mon équipe s'occupe d'enlever les vidéos et les photos sur le Net. Les gens peuvent être très méchants. Ils n'en ont rien à faire, que leurs propos blessent ou pas. Ils se sont défoulés sur elle sans savoir que celui qui est réellement en faute n'est autre que moi.

— Ça va aller, mon amour, je te le promets.

— Ils disent que... que je suis une croqueuse de diamants, tu te rends compte ?

– Mon ange, ne pleure pas. Toi et moi, nous savons que tu n'as jamais été intéressé par mon argent.

- Je...

— Je sais, Mon ange. Crois-moi, je vais trouver celui qui a fait ça.

– Tu penses à Jonah, n'est-ce pas ? [...] Je lui ai posé la question et il m'a juré qu'il n'y était pour rien.

– J'espère qu'il dit vrai.

— C'est peut-être quelqu'un d'autre, Logan, et ça me frustre de savoir que les gens se permettent de me juger de cette façon.

— C'est tout à fait compréhensible, ma belle, mais je te promets de régler ça au plus vite.

— J'ai envie de leur balancer...

— Je sais, Mon cœur, mais tu dois te calmer et me laisser m'en occuper. Tu me fais confiance, n'est-ce pas ?

- Oui, mais...

– Alors laisse-moi faire.

Elle me laisse la prendre dans mes bras quelques secondes avant de se détacher de moi. Ce qui m'impressionne le plus, c'est qu'au lieu de penser à elle, Lisa ne fait que répéter que les retombées seront énormes pour l'entreprise, alors que moi, ce qui m'importe en ce moment, c'est l'état d'esprit de ma petite amie. Elle n'a pas à se sentir coupable. J'ai d'abord pensé à Jonah, puis je me suis rappelé de notre conversation. Jonah n'utiliserait pas une information aussi confidentielle de cette façon. Lui, il est plus démonstratif. En analysant la situation, je me rends compte que la personne qui a fait ça a Lisa pour cible. Même si ça m'énerve de l'admettre, je crois que Jonah est sérieux quand il dit apprécier Lisa. Je le connais assez pour savoir qu'il ne se vengera pas sur elle.

Cette personne, par contre, souhaitait que Lisa se ramasse une tonne de haine, mais je trouverai qui c'est. Ce document, je le garde précieusement dans un coffre dans mon bureau à la maison. J'ai demandé à Tristan de vérifier et il est encore à sa place, donc il n'a pas été dérobé. Je dois savoir comment cette personne a fait pour le découvrir.

– Ma chérie, je te demande pardon... Je n'ai pas respecté les termes de notre contrat et maintenant...

— Arrête, s'il te plaît, je ne veux pas t'entendre dire ça d'accord ? Ce qui est fait est fait...

Elle essaie de se montrer forte devant moi, mais je vois bien qu'elle a pleuré avant mon arrivée. Là tout de suite, je n'arrive pas à penser correctement et ça m'énerve encore plus. C'était mon idée en plus...

— Ma puce, tu es sûre que ça ira ?

— Ne t'en fais pas, Mon cœur...

— Sinon, tu peux venir à la maison si tu n'es pas prête à en parler à Lolita.

— Mon chéri, arrête de t'inquiéter pour moi. Qu'on le veuille ou non, nous allons devoir y faire face à l'entreprise...

Je sais qu'elle s'inquiète plus pour sa grand-mère que du regard de ses collègues au bureau. Je lui fais un petit bisou sur le front avant qu'elle ne rentre chez elle et qu'elle ferme la porte. J'attends quelques secondes avant de monter dans la voiture pour qu'Arthur me conduise à la maison. Pendant tout le trajet, je ne fais que réfléchir sur la façon dont je devrais traiter cette affaire. C'est sûr que ce sera fait dans la plus grande discrétion, car je veux un travail bien fait avec des résultats rapides. Voilà pourquoi j'ai confié le travail à Arthur. Il m'a dit avoir déjà une piste. Il sait ce qu'il a à faire...

Je reçois un message m'annonçant que plusieurs sites ont été fermés. Depuis la sortie de l'article dévoilant notre contrat il y a deux heures de cela, les gens n'ont pas cessé de poster des photos de Lisa et les critiques sont très mauvaises.

Je remercie Arthur avant de descendre de la voiture pour me diriger vers la maison. Des éclats de rire se font entendre depuis l'étage supérieur. Mon frère est assis au milieu de ma fille et de Gaby. Ils sont en train de regarder le dessin animé préféré de Gaby. Quand ils me voient, Emy et Tristan se lèvent en même temps, alors que Gaby a les yeux rivés sur l'écran de la télé. Je me baisse pour le câlin avec ma fille.

– Ma princesse, tu ne devrais pas être au lit à cette heure-ci ? [...]

– Elle voulait te voir avant d'aller au lit. M'informe Tristan.

– C'est vrai ça ? Je demande à ma fille.

— Je voulais te faire un bisous...

Quand elle dépose son bisou sur ma joue subitement, je me sens mieux. Je m'approche vers ma sœur pour déposer un bisou sur ses cheveux, mais je n'ai aucune réaction de sa part. Elle est comme ça quand elle regarde la télé. Plus rien n'existe pour elle. Je me retourne vers Emy qui me signe de la porter, ensemble nous rejoignons sa chambre.

— Tu as envie de dire quelque chose à Papa, ma princesse ?

- Juste que... Est-ce que Lisa va bien ?

– Elle va bien, ma puce. Pourquoi tu me le demandes ?

– Parce que je sais qu'on lui dit des choses méchantes sur le net... Tu sais que je l'aime beaucoup, Lisa.

— Elle t'aime énormément également, ma chérie.

– Je ne pense pas que Lisa soit une mauvaise personne. Elle a toujours été très gentille avec nous, Gaby et moi.

– Ma chérie, tu es une petite fille très intelligente et je suis heureux d'être ton papa. Mais ne t'inquiète pas pour Lisa, d'accord. Je vais m'en occuper.

– Si je n'avais pas été malade, elle n'aurait pas eu besoin de me donner son sang et elle ne serait pas triste en ce moment...

— Emy, ne dis pas ça d'accord, ma puce ?

— Je ne veux pas qu'elle me déteste, Papa.

La voix d'Emy se brise à la fin, ce qui me déchire le cœur. Emy comprend beaucoup de choses. Je ne veux pas que ma fille culpabilise.

— Elle ne te détestera pas, ma puce, ne pleure pas.

— Tu me le promets ?

— Oui, ma chérie, je te le promets.

Nous partageons un autre gros câlin avant qu'elle ne rejoigne son lit. Je remonte le drap sur elle, puis je l'embrasse sur le front.

Après que ma fille se soit endormie, je quitte sa chambre pour rejoindre celle de ma sœur. Elle regarde encore la télé en compagnie de Tristan qui me questionne à propos d'Emy. Je lui dis qu'elle s'est endormie.

— Ça va, sœurette ?

— Hum... répondit-elle sans quitter l'écran du regard.

Je lui fais un autre bisou sur la tête pour lui souhaiter, lui demandant de ne pas rester trop tard devant la télé. Tris lui caresse la tête en lui souhaitant bonne nuit également. Tous les deux, nous quittons la chambre de Gaby.

– Comment va-t-elle ?

– Elle ne va pas bien, même si elle veut me faire croire le contraire.

— Dans ce genre de situation, personne n'irait bien, Lolo. Le problème, c'est que les gens se mêlent de tout

— Je dois vite m'en occuper avant que cela ne devienne incontrôlable, Tris.

– Tu sais que tu peux compter sur moi. Dis-moi juste ce dont tu as besoin.

Elle a rejeté ma proposition de rester à la maison se reposer demain. Lisa dit qu'elle ne se cachera pas et moi, je veux juste la protéger...

J'arrive à l'entreprise pile à l'heure de la réunion. Le conseil s'est réuni à cause de ce qui se passe. Ils craignent que cette situation n'affecte l'entreprise, surtout que nous avons un événement assez spécial à préparer pour la sortie de notre nouvelle collection. Je comprends leurs inquiétudes, mais ma vie privée ne devait pas avoir à se mélanger avec mon entreprise. Nous avons plusieurs projets en cours, ce sera dommage si les gens ne parviennent pas à faire la différence et qu'ils décident de se rétracter.

– Nous avons confiance en votre jugement, M. O'Neil, cependant, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur la situation actuelle.

– Monsieur Rulli, je vous remercie de votre confiance et je comprends vos inquiétudes. Je vous promets que nous avons la situation sous contrôle.

— Notre ligne devait sortir demain, je vous propose d'attendre un peu, étant donné que la majorité de la collection a été confectionnée par Mlle McAllen.

— M. Olympe, excusez-moi, mais je ne suis pas d'accord avec votre proposition. Le talent de Mlle McAllen n'a jamais été remis en cause, ce n'est pas maintenant que ça va commencer. Dit Tristan.

— Je rejoins M. O'Neil, parce que nous devons montrer aux gens que nous n'alimentons pas les ragots. Ajoute Alboran.

— C'est réglé alors, la collection sortira demain comme prévu...

Nous en profitons pour discuter d'autres points. La réunion se termine après une trentaine de minutes. Je vérifie mon portable, un large sourire se dessine sur mes lèvres en lisant le message de ma petite amie. Elle est si têtue cette femme. Elle sera là d'ici quelques minutes et bien évidemment, elle a encore une fois refusé qu'Arthur l'accompagne du coup, Tris et moi décidons de l'attendre. J'ai quand même demandé à Arthur de la suivre discrètement parce que je sais que les journalistes allaient se prostrer devant chez elle ce matin et qu'ils ne partiraient certainement pas sans avoir quelque chose à se mettre sous les dents. Sachant que Lisa ne se laissera pas faire, j'ai dû envoyer Arthur pour garder un œil sur elle. De cette façon, il pourrait intervenir si les choses dérapent parce que je sais que ma petite amie peut se transformer en une vraie lionne quand on ne respecte pas son espace. Et nous n'avons sûrement pas besoin d'un article de Lisa en train de tabasser des journalistes...

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