15. Lisa
*****
Lisa
Contrairement à ce que je m'attendais, il n'y a aucun paparazzi devant l'entreprise. C'est étrange, non ? Ce qui n'a pas changé après tout ce temps, c'est le regard étonné des gens quand ils me voient arriver en compagnie de Logan. Mais je suis habitué maintenant.
Je dois me vider la tête et quoi de mieux que de dessiner. Une fois dans mon bureau. J'accroche ma veste, j'attache mes cheveux et je me mets directement au boulot. J'ai déjà plusieurs modèles à proposer et franchement, j'en suis fière. Je n'ai jamais travaillé aussi vite et ça me plaît. C'est comme une sorte de challenge pour moi, sachant que de nombreuses personnes attendent que j'échoue pour se moquer et me jeter à la figure que je n'ai pas mérité mon poste.
On frappe à la porte et j'autorise à la personne d'entrer. Le bruit exagéré de ses talons sur le parquet m'invite à lever la tête.
– Mlle Rousseau. Que me vaut l'honneur de cette visite ?
– Ne vous méprenez pas, ce n'est en rien une visite de courtoisie. On m'a chargé de vous rappeler personnellement que nous aurons une réunion avec le conseil demain matin pour une première sélection.
– Pardon ! Pourquoi je ne suis prévenue que maintenant ?
– Je croyais vous l'avoir déjà dit. ZUT !
— Vous l'avez fait exprès, je le sais.
— Je vous en prie, ne le dites pas au patron. Dit-elle ironiquement.
Puis elle fait sa sortie théâtrale. Rrrrg ! Cette femme m'énerve.
J'envoie un texto à Will pour lui demander à quelle heure nous pouvons nous voir pour ce dont on a parlé hier soir, mais sa réponse me surprend. Le site où les photos ont été postées a été fermé et les commentaires désagréables ont tous été supprimés. D'accord, là, c'est beaucoup trop étrange. Je détache mes cheveux et je quitte mon bureau.
– Bonjour Hélène, Comment tu vas ?
– Bonjour, ma petite Lisa. Tout va bien. Il est au téléphone, mais tu peux y aller.
Cette femme est une légende, on dirait qu'elle a des super pouvoirs. Elle et moi, nous nous sommes rapprochés. Hélène m'a même rapporté que Logan est différent depuis mon arrivée. Il est plus souriant.
Je frappe à la porte et j'attends deux secondes avant d'ouvrir. Logan est face à la baie vitrée et effectivement, il discute avec quelqu'un au téléphone. Je me place derrière lui et je l'enlace. Ma tête posée contre son dos, je reste ainsi jusqu'à ce qu'il termine son appel. Apparemment, c'était un appel de l'étranger.
– Tu es tellement beau... Et tes yeux. Dis-moi, est-ce que tu portes des lentilles aujourd'hui ?
Il me regarde en souriant. Puis m'embrasse sur le front.
– Dis-moi ce que tu veux. Dit-il en s'asseyant derrière son bureau.
Je vais m'asseoir sur ses cuisses, mes bras derrière sa nuque.
– Quoi ? Mais rien... Je suis juste venu admirer ta beauté. Je n'en ai pas le droit ?
- Lisa...
— Dis-le-moi tout de suite, hein, parce que...
Subitement, je sens ses lèvres dévorer les miennes. D'accord, je suis grillée, mais je compte bien profiter de ce baiser. Enfin, j'aurais aimé, mais nous sommes interrompus par Hélène qui vient frapper à la porte.
— Oui, Hélène !
– Votre rendez-vous de onze heures est arrivé.
– Merci Hélène. Faites le patienter dans la salle de réunion.
— Bien, Monsieur.
C'est moi ou il est encore plus sexy que ce matin ?
– Logan, je sais que tu as vu les photos, et je sais aussi que c'est toi qui as fait fermer le site et demandé à ce que l'on supprime les commentaires... Merci mon chéri.
— Pourquoi ne pas m'en avoir parlé quand je t'ai appelé ?
— Je ne savais pas comment te le dire.
– Qu'est-ce qui s'est passé ?
– J'étais assise dans le parc et il a débarqué.
– Est-ce qu'il t'a fait quelque chose ?
— Me faire quelque chose à moi ? Aucune chance
— Je te le répète, Lisa, est-ce qu'il t'a menacé ?
- Non, non... Il m'a juste pris par le bras et... Je te promets qu'il ne s'est rien passé de grave.
— Tu ne t'es pas battu avec lui, rassure-moi.
– Tranquille, il ne s'est vraiment rien passé.
- Lisa...
— Je ne te cache pas que j'avais très envie de lui casser la gueule, mais... Je me suis retenue.
— C'est bien, mon cœur.
Je ne lui ai pas encore parlé de ma relation avec Darrell et pourtant, c'est la deuxième fois qu'il me sauve de cet abruti.
— Je ne veux plus le voir près de toi.
– Tu es jaloux ?
– Oui, je le suis.
– Tu n'as pas à t'en faire. Je ne ressens plus rien pour lui.
— Et moi, que ressentez-vous pour moi, Mlle McAllen ? Dit-il en passant ses mains autour de ma taille.
— Eh bien, je crois que je vous aime bien, Monsieur O'Neil... Oui, je vous aime.
— Ça tombe bien, voyez-vous, je vous aime également, Mlle McAllen.
Puis nous nous embrassons...
Cet après-midi, mamie m'a appelée pour me rappeler que je devais récupérer les tissus pour la robe d'Emy. Son spectacle est dans une semaine et je me rends compte que je n'ai toujours pas terminé son modèle. OH non !
Après le travail, je demande à Sofia de m'accompagner. Je dois dire que je stresse un peu pour la réunion de demain matin. Mon stress augmente depuis que je sais que Logan sera présent lors de cette réunion. Merci à Sofia de me l'avoir appris.
— Ne fais pas attention, Lisa.
Les gens chuchotent quand ils nous voient comme si nous étions des célébrités. Il n'y a pas si longtemps, quand je venais dans cette boutique, personne ne me remarquait jamais et maintenant, ils sont tous abasourdis. C'est donc l'effet que fait le nom du milliardaire O'Neil.
— Salut Margot,
– Lisa ! Comment vas-tu ?
– Margot. Je vais très bien, et toi ?
— Oh, tu sais, ma petite, on fait aller. Et ta Grand-mère ?
– Mamie va beaucoup mieux.
— Je suis contente de l'apprendre, ma petite.
Elle est surprise de me voir dans sa boutique, je le vois. Mais elle ne devrait pas pourtant. Avec Mamie, nous avions toujours acheté nos tissus chez Margot, pourquoi changer maintenant ? On fait comme d'habitude, je lui dis ce que je veux et elle m'oriente.
— Alors comment ça se passe avec Niall ?
– J'ai suivi ton conseil et je l'ai invité à sortir.
– C'est super.
– Nous irons chez Jerry demain soir. Tu devrais nous accompagner avec monsieur Beau gosse.
— Je ne sais pas, il sera sûrement fatigué.
C'est comme ça que Sofia appelle Logan quand nous sommes toutes les deux. Je lui rappelle la réunion de demain. D'autant plus que je dois encore peaufiner mon travail avant demain.
Quand je rentre à la maison, j'apporte les tissus à Mamie et je lui préviens que je dois encore travailler. Elle me dit de ne pas rester trop tard, puis je monte dans ma chambre. Je prends ma douche et je m'assois sur mon bureau avec ma tablette.
Il est vingt-deux heures et je commence à avoir sommeil. On frappe à la porte de ma chambre, c'est certainement Lolita. Je lui dis d'entrer, mais à la place de ma grand-mère, je vois le visage souriant de mon petit ami qui m'apporte une tasse de thé.
– Tu as l'air fatigué.
– Ça va aller. Dis-je en baillant.
— Tu dois te reposer, ma belle... Ta grand-mère m'autorise à rester jusqu'à onze heures trente.
— Elle est sympa, ma Lolita, non ?
- Très... Aller viens.
Il me fait signe de le rejoindre dans le lit. Comparé à sa chambre, la mienne est comme une petite boîte, et mon lit, n'en parlons pas. Je me colle à lui.
– Tu es prête pour ta réunion ?
— C'est notre première grosse réunion pré-sélection. Du coup, je stresse un peu.
– Ne t'en fais pas, ne doute pas de tes compétences et ne te laisse pas déstabiliser...
— Toi et Tris, vous serez là, c'est ce qui me stresse encore plus.
– Il n'y a pas de raison, ma belle.
Logan m'embrasse sur le front pour me rassurer.
– Log, Sofia nous invite chez Jerry demain soir. Il y aura Niall également.
– Chez Jerry ?
- Hum. C'est un bar. Le frère de Niall en est le propriétaire
— Allons-y alors.
– Tu en es sûr ? Parce qu'il y aura certains de tes employés...
– Une autre raison pour laquelle nous y allons.
— Rassure-moi, ce n'est pas pour montrer aux autres que je suis à toi, n'est-ce pas ?
— Ce serait te mentir, ma belle, si je te disais que non.
Je suis heureuse qu'il essaie de me faire plaisir en traînant avec nous, car Logan n'est pas vraiment le genre d'homme à participer à un double rencard.
Je ne sais pas quand il est parti exactement, mais quand je me réveille, il est déjà 7 heures sept et ma réunion est à huit heures trente. Je me prépare à la hâte. Je n'ai pas le temps de prendre mon petit-déjeuner. De toutes façons, je ne peux rien avaler. Je récupère ma table que je mets dans mon sac avant de sortir de la maison.
– Bonjour Arthur,
— Bonjour Mlle McAllen,
Logan est sûrement déjà au bureau. Je remercie Arthur avant de monter à l'arrière. Il faudra que je pense à avoir une bonne discussion avec Logan à ce propos, car je ne tiens pas à abandonner mon Zeus. Je comprends qu'il est inquiet, mais je conduis très prudemment.
– De la part de monsieur O'Neil
Arthur me tend un gobelet, avec un petit mot dessus : « Épate-les. » Quelle délicate attention. Arthur démarre la voiture pour m'emmener à l'entreprise. Alors que les portes de l'ascenseur sont en train de se fermer, je demande à la personne de les retenir. À ma grande surprise, ce n'est nulle autre que cette peste de Jane. À côté d'elle se tient mon amie Sofia qui me fait un clin d'œil.
— J'espère que tout comme moi, vous avez hâte que la réunion ne commence... Je sens qu'il y a une odeur dans l'air, mais je n'arrive pas à mettre la main dessus... Ah oui, c'est celle de la déception.
— Vous voyez que vous la connaissez bien, Mlle Rousseau. L'habitude, comme on dit
Les portes s'ouvrent sur son étage et elle s'en va en marmonnant, je ne sais quoi. Sofia se retourne discrètement et lève ses deux pouces en l'air en souriant.
Malheureusement, je n'ai pas le temps de passer voir mon chéri. La réunion commence dans une dizaine de minutes et les places sont quasi complètes. Il ne manque que les deux frères. Je vois Jane discuter et rigoler avec des collègues, je baisse la tête sur ma tablette. Une minute plus tard, c'est le silence total, tout le monde est assis à sa place et l'odeur de ce parfum me dit que Logan et Tris viennent d'arriver. Je n'ose même pas le regarder. Si je rate cette présentation, il sera déçu et je ne veux pas le décevoir.
– Bonjour, à tous, comme vous le savez, nous sommes ici pour une première sélection de la prochaine collection. Pour ceux qui ne la connaissent pas, je vous présente notre styliste, Mlle McAllen. Je vous laisse donc suivre sa présentation...
Une introduction simple et précise. La voix de Logan est si envoûtante, si sexy...
– Mlle McAllen ? ... Mlle McAllen. Insiste Logan.
– Oui ! Excusez-moi.
Tout le monde voit que je suis stressé et ce qui vient de se passer n'arrange en rien ma situation.
– C'est à vous. Me dit Tristan.
Cette fois-ci, notre regard se croise et Logan me fait un petit sourire comme pour me donner du courage. Je regarde dans la direction de Tristan et il me fait un petit clin d'œil. Je respire un coup, puis je me lève de ma chaise.
— Bonjour à tous. Vous avez chacun une tablette devant vous, je vous demande donc de suivre avec moi.
On dirait que je suis devenue SPEED tout à coup. Moi-même, je me suis rendu compte de la rapidité avec laquelle je viens de parler. Le petit hochement de tête de mon patron me donne le signal de départ. Je commence d'abord par présenter les tendances. Au fur et à mesure que je parle, je gagne en confiance et je peux dire que j'y vais à fond. Tout mon stress s'est envolé et je m'exprime comme si j'avais l'habitude de le faire. Je présente chaque modèle avec tous les détails nécessaires. Je réponds à toutes les questions et je peux dire que mes arguments sont très explicites. Je remercie tout le monde avant de regagner ma place.
— Nous vous remercions, Mlle McAllen, quand vous avez commencé, vous aviez l'air un peu timide, mais je dois dire que vous m'avez épaté. Dit M. Bounce, un membre du conseil.
– C'est une très belle présentation que vous maîtrisez parfaitement bien. Félicitations. Dit Tristan.
– Pour l'heure, je préfère garder toutes les pièces, car je trouve qu'elles ont toutes leurs chances. Ajoute M. Bounce.
– Monsieur Palmer, qu'en dites-vous ? Demande le Boss.
— Je vais rejoindre Monsieur Bounce, vos modèles sont bien modelés et vous avez pris le soin d'élaborer les détails les plus importants.
— Ne nous enflammons pas, Messieurs. N'oubliez pas que nous devons laisser de la place pour notre nouvelle marque. Mlle McAllen s'est pas mal débrouillée, mais nous devons y réfléchir.
– Mlle Rousseau, je pense que nous aurons assez de place pour toutes les marques que nous voudrions présenter. Dit le patron.
– Et si ce n'est pas le cas, elles serviront pour la prochaine saison. Ajoute Tristan légèrement agacé par son attitude...
— Monsieur O'Neil Ce n'est pas pour vous contredire, mais je pense que c'est trop risqué d'accorder autant de place à une marque d'une styliste qui n'est même pas encore connue.
– Mlle Rousseau, croyez-vous que l'on monte une entreprise en étant prudent ?
- Bien sûr que non...
— Alors où est le problème ? ... Si vous n'avez rien à ajouter, alors je pense que nous sommes tous d'accord pour dire que ces modèles seront représentés par notre marque pour cette saison.
Jane me lance un regard mauvais et à peine que Logan annonce la fin de la réunion, elle se lève de sa chaise. C'est très réjouissant face à son visage aigri. Elle s'attendait sûrement à ce que je me ridiculise, la pauvre. Logan est le premier à sortir accompagné de Bounce. Je le verrai plus tard.
— Voilà ce que ça donne quand on est dans les bonnes grâces du patron.
— Tu es tout simplement jalouse et je n'ai pas le temps pour ces bêtises, moi.
Pourquoi je ne lui ai toujours pas fait fermer sa gueule déjà ? Ah oui, à cause de cette stupide promesse que j'ai faite à Logan.
— Mlle McAllen, puis-je vous accompagner à votre bureau ? demande Tristan.
- Bien sûr
— Attendez, je vais vous aider à porter tout ça.
Je crois qu'il est temps de fermer le cercueil de Mlle Rousseau là. Tristan m'aide à porter mes affaires et tous les deux, nous nous dirigeons vers mon bureau. Je suis fière de moi. J'espère que Logan l'est également.
— Je sais que j'ai promis à ton frère de bien me tenir, mais elle m'énerve et franchement, j'ai envie de lui mettre une bonne raclée.
— Je te comprends, Lisa, mais tu dois être plus intelligente qu'elle. Si elle se sent autant menacée par toi, c'est juste parce qu'elle sait qu'elle ne t'arrivera jamais à la cheville.
Logan est âgé de trois ans de plus que les jumeaux, et pourtant, parfois, Tris et lui agissent comme s'ils avaient le même âge...
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