12. Logan & Lisa

*****

Logan

Ces deux derniers jours, j'ai eu l'impression de revivre mon adolescence. Lisa veut garder notre relation secrète pour que cela ne perturbe pas son travail ni le mien, je comprends. Mais moi, je n'ai aucun problème à ce que tout le monde sache que je suis amoureux de cette formidable jeune femme. Nous n'avons encore rien dit aux enfants ni à Lolita pour l'instant. À mon avis, ce n'est pas correct vis-à-vis de sa grand-mère qui a eu confiance en moi dès le début.

Toutefois, je suis en période d'essai, enfin, c'est ce qu'elle croit, parce que moi, je sais d'avance que maintenant qu'elle a accepté de sortir avec moi, je suis prêt à tout pour gagner sa confiance et sortir de sa tête cette image qu'elle a sur les relations amoureuses, comme quoi je pourrais la tromper avec une meilleure amie. Son ex n'est qu'un idiot pour avoir fait une telle connerie.

Lisa ne veut pas précipiter les choses entre nous. Je crois même que les seules personnes au courant sont Sofia, William, Tristan et mon chauffeur Arthur. C'est évident qu'il le saurait parce que vu que je ne peux pas embrasser ma petite amie au bureau, je m'empresse toujours de le faire dans la voiture quand nous rentrons après le travail. Même là encore, j'ai dû négocier pour qu'elle accepte que je la dépose en rentrant.

Ce soir, après le boulot, je suis passé la voir. On a dîné ensemble et maintenant, on se prépare à regarder un film. Lisa a voulu faire la dure, alors elle m'a dit qu'il était hors de question que nous regardions un film romantique. De ce fait, elle a choisi un film d'horreur, La Nonne.

Au début, elle n'a pas eu peur. C'est la quatrième fois qu'elle se cache les yeux sans oublier ses cris.

— Qu'est-ce qui te fait rire, toi ?

— Oh rien.

– Tu trouves ça drôle ?

– La fille qui n'a pas peur de conduire une moto sous la pluie, celle qui n'a pas peur de se bagarrer dans la rue, celle qui me regarde comme si elle avait envie de me tuer quand je lui propose de monter dans ma voiture plutôt que de conduire sa moto...

– Zeus est plus confortable que ta voiture de luxe...

– Celle qui veut toujours me contredire, elle a peur d'un film d'horreur.

– Ce n'est pas un simple film d'horreur ça, c'est un appel à la crise cardiaque.

– Bien sûr. Ne t'inquiète pas. Ta réputation de badass est en sécurité avec moi.

Elle attrape un oreiller pour me le lancer en plein visage, voyant que je continue de rire. Je lui saisis le poignet pour l'empêcher de continuer à me frapper avec son oreiller.

- Lâche-moi...

– Embrasse-moi.

Je la vois rougir avant qu'elle ne détourne le regard. Je lui prends le menton pour la forcer à me regarder.

— Qu'est-ce que tu fais, Log...

Je lui fais un smack. Surprise, ses yeux s'agrandissent.

- Hé...

– Chut ! On va manquer la meilleure partie du film...

Je lui ouvre mes bras, réticente, elle met quelques secondes avant de s'y réfugier. Nous passons les trente prochaines minutes dans cette position. Des fois, Lisa se cache les yeux de ses mains quand elle a peur ou alors elle pose son front contre ma poitrine en s'agrippant fermement à ma chemise...

– Logan,

— Oui, ma chérie.

— C'est bon, il est parti ?

J'adore la sentir aussi près de mon cœur, mais je ne préfère pas continuer à regarder ce film sachant qu'elle a peur. J'éteins alors la télé.

– Tu peux ouvrir les yeux maintenant, ma belle.

– Tu en es sûr ? Tu n'es pas en train de me taquiner là ?

— Promis, ma chérie.

J'enlève ses mains de ses yeux.

— Tu vois ? Pourquoi tu as choisi ce film si tu as peur ?

— Eh bien, je ne pensais pas qu'il pouvait y avoir tant d'horreurs.

— Ce ne serait pas parce que tu voulais me faire plaisir ?

- Un peu... Désolée par ma faute, tu n'as pas profité du film...

— Ne t'inquiète pas, au contraire... Cela dit, si tu es vraiment désolé, on peut réessayer si tu veux.

— Euh, non, merci.

Elle se détache de moi, mais je la ramène aussitôt dans mes bras.

– Où tu vas ?

– Loin de toi et de ta frénésie.

— Et tu crois que je vais te laisser partir.

— Mais lâche-moi, j'ai soif...

Je la surprends avec un baiser. Pendant que ma langue se fraye un chemin dans sa bouche, Lisa appuie sur ma nuque, accentuant notre baiser.

— Suis-je censée ne plus avoir soif là ?

— T'as encore soif ?

- Encore un peu...

Je reprends notre baiser. Lisa sourit contre mes lèvres...

En général, les femmes avec qui je sors ont toujours besoin de quelque chose ou elles attendent toujours quelque chose de moi ayant rapport, soit à ma position ou à mon argent. Lisa, elle, refuse la plupart de mes cadeaux. Comme ce soir, Lisa m'accompagne à une soirée de gala, elle a insisté pour que sa robe soit cousue par sa grand-mère. C'était perdu d'avance, alors je n'ai pas insisté.

Je suis à l'entrée en compagnie de Lolita, attendant de la voir sortir depuis plus de trois minutes. Quand elle descend les escaliers, je me revois des années en arrière. Je n'ai pas pu participer au bal de mon lycée à cause d'une crise de ma sœur, je ne regrette pas d'avoir attendu pour l'avoir finalement. Lisa est resplendissante dans sa robe.

– Ouah ! Vous êtes très belle, Mlle McAllen... Lolita, vous êtes sûre de ne pas pouvoir travailler aux côtés de votre petite fille ?

— Je vous remercie, Monsieur O'Neil, mais je préfère garder mon travail ici qui consiste à prendre soin de moi et de ma petite fille.

— À plus tard, ma Lolita. Dit Lisa en déposant un baiser sur sa joue.

- À plus tard ma chérie... Vous me la ramenez pour vingt-trois heures, hein, Monsieur O'Neil. Me chuchote Lolita.

– Je ne peux pas vous faire cette promesse. Avec une aussi jolie jeune fille à mon bras...

— Minuit alors.

Lisa sourit en suivant la scène. Quelque chose me dit que Lolita est déjà au courant, même si elle n'a encore rien dit à Lisa.


Lisa

C'est la première fois que je vais participer à une soirée de gala, je ne sais pas vraiment ce que je dois faire, j'espère que les gens ne se poseront pas trop de questions en me voyant arriver au bras de mon patron. Sinon, Jane sera encore plus furieuse, déjà qu'elle soupçonne qu'il y a quelque chose entre nous. Cette peste a interdit à Sofia de déjeuner avec moi, la pauvre.

La voiture s'arrête et Logan me fait signe de patienter, puis il attache un magnifique collier autour de mon cou. Lolita a sûrement vendu la mèche à propos de ma robe, sinon comment expliquer ce collier assorti.

— Tu es très belle, ma chérie.

Je souris devant sa moue. Je sais ce qu'il attend et j'aime quand il boude comme ça.

— Et mon baiser alors ?

Je l'embrasse sur la joue pour ne pas lui mettre du rouge à lèvres. Arthur nous ouvre la porte et Logan me tend son bras auquel je m'accroche. Lorsque nous descendons les escaliers, je comprends enfin l'objectif de son invitation. Logan pense que je veux cacher notre relation, mais ce n'est pas cela, je préfère qu'on prenne notre temps. Bien que ce ne soient pas leurs affaires, je sais que si cela se sache, les médias vont en faire un sujet d'état et nous serons exposés, ma grand-mère et moi. Elle mérite d'avoir la paix.

— Alors ça, tu es magnifique, Lisa. Jane va être rouge de jalousie.

– Merci Sofia.

– J'adore ta robe.

— C'est ma grand-mère qui me l'a faite.

— Vous êtes venus ensemble, tu sais que cela va faire jaser les gens, hein.

– Il m'a piégé. Je ne savais pas qu'il y aurait autant de monde et de photographes.

– Il est très malin, le patron.

Je suis sûre que ses beaux yeux m'ont hypnotisé, c'est pour cela qu'il m'a été impossible de voir à travers son invitation. Il m'a dit qu'en tant que styliste, j'allais devoir participer à de nombreuses soirées et tout, qu'il fallait m'y habituer. En vrai, il voulait relever notre relation. Non, pourquoi ferait-il cela alors que nous nous sommes mis d'accord pour en parler aux enfants et à Mamie avant les autres ? Ou peut-être qu'il essaie de m'embrouiller.

Pendant que nous discutons, Sofia et moi, je vois Jane chercher désespérément à s'approcher de Logan. Évidemment, elle réussit à le faire et elle participe même à leur conversation. Je souris lorsque Logan enlève gentiment sa main de son bras. Puis il se dirige vers moi. Sofia me fait un clin d'œil avant de s'éclipser.

— Est-ce que tu sais qu'ils parlent tous de toi ? Me dit Tristan.

— Même Jane ?

– Elle est tellement collante...

— Quand ce n'est pas ton amie, c'est mon frère. Quand est-ce que ce sera mon tour, moi ? Demande Logan en arrivant.

– Tu es jaloux de Sofia ou de Tristan ?

— Des deux, en fait. Pouvez-vous arrêter de répondre à mes questions par d'autres questions, Mlle McAllen ?

– C'est triste ça. Pourtant, tu savais partager avant...

— N'essaye même pas, Tris. Menace Logan

— Bon, moi, j'y vais. Dit Tristan en riant.

— J'ai compris votre petit manège, Monsieur O'Neil.

– Quel petit manège ?

– Nous en reparlerons plus tard.

Il sait très certainement de quoi je parle, voilà ce qui explique son petit sourire. Certaines personnes présentes sont très aimables, elles remarquent d'abord ma robe, bien sûr.

— Qui est-ce que tu cherches comme ça ?

– Will, il n'est pas encore arrivé.

— T'es sérieuse là, Lisa ? Je te rappelle que je suis juste à côté de toi pour quémander un peu d'attention et toi, tu cherches ton meilleur ami. Suis-je important pour toi au moins ?

- Hum... Ah le voilà

– Et il n'est pas seul.

J'ai envie de le frapper pour effacer son sourire en coin. Logan sait la tension qu'il y a entre Rachel et moi. Quand je lui en ai parlé, il n'a fait que rigoler en me disant quand on était des gamines toutes les deux.

- Will

– Coucou Lisa. Bonsoir M. O'Neil.

— Bonsoir William,

— Ravi de vous revoir, M. O'Neil. Dit Rachel.

– Moi également. Rachel

— Elisabeth,

– Rachel

Elle s'accroche au bras de William comme pour marquer son territoire. Qu'elle est bête cette fille, je vous jure. Les parents de Will ne doivent pas être loin. Ils ont dû forcer pour qu'il accepte de venir à cette soirée, car je sais que ce n'est pas son genre. Après tout, c'est la mère de Rachel qui organise la soirée.

Nous discutons un moment, ensuite Rachel et Will s'excusent pour saluer d'autres invités.

Logan vient de m'apprendre qu'ils participent tous les ans à ce gala, car il connaît les Richards depuis des années. Je m'excuse pour aller aux toilettes. Je savais que les parents de Rachel étaient des gens riches, mais pas à ce point-là. Je vois pourquoi les parents de Will aiment autant Rachel. Les riches ne se mélangent pas comme on dit. Ça s'applique également pour Logan et moi, non ? Je secoue ma tête de droite à gauche devant le miroir pour chasser cette pensée. Ce n'est pas le moment de douter, Élisabeth.

– Une belle robe ne fait pas de vous une personne importante, Mlle McAllen.

— Mlle Rousseau, vous me suivez même aux toilettes, vous êtes vraiment pitoyable.

- Non mais...

– Je peux comprendre que je vous effraie. C'est vrai, quoi ? Je vous ai bouché un trou ce soir, non ? Vous vous attendiez sûrement à ce que Logan arrive seul et comme ça, vous pouviez tenter votre chance avec lui. Mais quel dommage.

— Vous devriez avoir honte...

– La jalousie va parfaitement bien avec votre teint.

C'est quoi son problème putain ? Pourquoi elle vient m'embêter maintenant ? Je dois sortir d'ici pour ne pas lui faire ravaler ses mots. Je m'essuie rapidement les mains pour sortir. Une fois dehors, je m'arrête un instant pour respirer. Cette idiote m'a vraiment énervée.

— J'avais un doute sur la façon dont vous aviez réussi à avoir ce poste, mais à présent, c'est clair en vous voyant arriver accroché au bras de Logan. À vrai dire, ça ne me surprend pas. Certaines personnes sont prêtes à tout pour avoir ce qu'elles veulent, vous n'êtes pas d'accord ?

– Bien sûr, je suis d'accord avec vous. Certaines personnes sont si désespérées qu'elles sont obligées de se ridiculiser, de se rabaisser pour avoir ne serait-ce qu'un petit peu d'attention ou pour monter en grade.

- Vous...

– Tout va bien ? demande Logan.

– Monsieur O'Neil, bien sûr que tout va bien. J'étais en train de féliciter Mlle McAllen pour sa magnifique robe.

Elle joue très bien la comédie, cette mégère. Ça m'amuse de savoir que je peux montrer son vrai visage à Logan, mais je ne le ferai pas.

- Lisa, je te cherchais...

— Qu'est-ce qui se passe, Will ?

— Tu peux venir avec moi, s'il te plaît, c'est Rachel.

Je prends la main de Logan et ensemble, nous suivons William. Lorsque nous arrivons, je suis partagée entre l'envie d'éclater de rire ou alors d'avoir pitié d'elle.

— Oh non ! Elle est complètement foutue.

— Tu en as une autre de réserve, non ? Je lui demande.

— Non, ma mère va me tuer.

Je ne sais pas comment elle a fait pour ruiner sa robe de cette façon. C'est la première fois que je vois cette expression sur son visage. Rachel doit vraiment tenir à cette robe.

– Tu peux l'aider, n'est-ce pas ? Me demande Will... Lisa

– Je ne sais pas. Peut-être qu'elle n'a pas besoin de moi.

Je sais, je suis méchante. Mais j'aime cette sensation. Rachel ne pensait sûrement pas qu'un jour elle aurait besoin de mon aide, j'en suis sûr.

- Lisa...

— Non, Will, si elle veut que je l'aide, elle n'a qu'à me le demander. Je t'écoute, Rachel.

Son regard se promène partout dans la pièce alors que moi, je suis en train de jubiler.

— Elisabeth, peux-tu m'aider, s'il te plaît ?

– Quoi ? Je n'ai pas entendu.

– Will,

– Ton amoureux ne pourra pas t'aider cette fois.

Logan me regarde et je lui fais un petit clin d'œil. Il doit certainement se dire que je suis une vraie gamine.

— Aide-moi à réparer la robe, s'il te plaît, Lisa.

— Bah voilà... Où est-ce que je peux trouver une paire de ciseaux ?

Rachel l'indique à Will qui s'empresse d'aller me les chercher. J'attache mes cheveux, puis je lui demande de ne pas bouger. Le bas de cette robe est fichu de toutes façons. J'enlève une bonne partie pour faire les arrangements.

Une fois terminé, je lui demande de se tourner sur elle-même. Je suis très fière du résultat et je peux voir que Rachel l'est également. Je me retourne vers les garçons qui me regardent comme si je venais de réaliser un tour de magie. Will lève ses deux pouces en souriant.

– Tu as des doigts de fée. Me chuchote Logan.

Je dépose les ciseaux pour partir.

– Merci. J'entends dans mon dos.

— Essaie de ne pas ruiner celle-là, je ne te garantis pas de t'aider la prochaine fois.

En vrai, je suis ravie d'avoir pu leur apporter mon aide...

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