CHAPITRE III
Je me réveille, souffrant toujours d'un mal de tête affreux, doucement tirée de mon sommeil par l'odeur de fleur d'oranger. Bon sang est-ce qu'un jour je vais arrêter de...pourquoi je suis dans mon lit ? J'y étais avant que...
Non ! Non ne me dîtes pas que tout ça n'était qu'un rêve ! Non surtout pas, ça paraissait si réel, je ne veux pas le perdre une nouvelle fois ! Je me redresse comme un piquet, cherchant n'importe quel signe de sa présence.
- Cinq ?!
La porte de ma chambre s'ouvre au même moment, sur celui que j'espérais voir. Il se tient là debout devant moi, et réajuste la cravate de son uniforme. Il ne devait avoir que ça dans son armoire. Il semble soucieux en voyant mon air paniqué.
- Tout va bien ?
Maintenant oui.
- Oui. Ça va.
Je me relaisse tomber sur le lit, prête à passer mes mains sur mon visage pour essayer de retrouver les idées claires, mais c'est en les apercevant, que je me rappelle enfin de ce qu'il m'est arrivé à moi aussi.
- Et merde.
Il n'y a pas que Cinq qui a perdu des années physiquement. Même si techniquement il en a perdu plus que moi. Je ferme mes yeux en soupirant.
- C'est un cauchemar ce corps.
- On est d'accords sur ce point.
Je sens un poids venir s'asseoir sur mon lit près de moi, mais je n'y fais pas attention. Je sais pourquoi il est là. Je suis folle de joie qu'on soit de nouveau réunis. Je pense même que c'est l'un des plus beaux jours de toute ma vie. Mais je sais aussi que maintenant, il y a quelque chose que je vais devoir lui annoncer. Et je ne sais pas comment.
- Comment tu te sens ?
J'aime tellement entendre sa voix. J'ai l'impression de ne pas l'avoir entendu depuis une éternité.
- Comme quelqu'un qui souffre d'une sévère gueule de bois après avoir pris un bain de crème rajeunissante et de...bonbons en gélatine.
Il se met à rire, ce qui me fait réaliser qu'aucun rire, ne m'a jamais fait sourire comme le sien. Et alors que je m'apprêtais à ouvrir les yeux, je sens des bras venir m'entourer par la taille, et une tête venir se poser à l'endroit où autrefois j'avais des seins. J'ouvre mes yeux, surprise. Il me serre comme un énorme nounours, et tout ce que je peux voir pour l'instant ce sont ses cheveux. Tiens, il a même eu le temps de se recoiffer aussi.
- J'ai cru que je t'avais perdue Huit. Quand t'as disparu...je t'ai cherché absolument partout. J'arrêtais pas de me dire que s'il ne t'était pas arrivé quelque chose de grave...
Il n'arrive pas à finir sa phrase que pourtant je comprends très vite. Malheureusement.
- Tu croyais que j'étais partie ? Que j'avais simplement décidé de...t'abandonner ? Comment t'as pu croire ça ?
- Qu'est-ce que j'aurais pu penser d'autre ? Un jour tu étais là et la seconde d'après...
Je décide de lui rendre son étreinte en glissant doucement mes doigts dans ses cheveux pour les caresser.
- Je sais. Mais je suis jamais partie de mon plein gré. Et dès que je suis arrivée ici, je ne pensais qu'à une chose, c'était te retrouver. Quitte à retrouver aussi l'apocalypse. Je pouvais pas vivre sans toi.
J'ai l'impression qu'on vient de m'enlever un énorme poids des épaules. J'ai attendu tellement longtemps de pouvoir lui dire ça. De pouvoir lui dire que je ne l'aurais jamais abandonné dans cet endroit. Que je...
- Pourquoi t'en as parlé à personne ?
Je m'attendais à ce qu'il me pose cette question. Pourtant je ne suis pas sûre de pouvoir lui donner une réponse. En tout cas, pas complètement.
- Je sais pas. De toute façon on n'aurait rien pu faire. T'as vu leurs corps tout comme moi, tu sais qu'ils vont mourir de toute façon. Et puis je pense que je ne voulais pas partager nos seuls souvenirs ensemble. Les seuls qu'il me restait de toi, ils étaient beaucoup trop précieux pour moi.
Même si...
- Mais maintenant t'es plus seule. Je te promets qu'on va empêcher ça.
Je sens une nouvelle larme se mettre à couler sur ma joue lorsque je me rapproche un peu plus de lui pour le serrer encore plus contre moi. J'ai tellement attendu qu'il me dise ça. De me sentir enfin...entière. Et je crois que...
- Si c'est pas mignon tout ça franchement.
On se sépare quand on entend la voix de Klaus qui une nouvelle fois, s'est tapé l'incruste dans un moment magique ! Il est debout en face du lit et nous regarde avec les mains sur le cœur.
- Franchement quand je vous vois, de nouveau adolescents, dans les bras l'un de l'autre...oui je crois que je commence à croire en l'amour. Oh seigneur me serais-je donc trompé toute ma vie ?
- Klaus qu'est-ce que tu fais là ? soupiré-je en me levant pour m'approcher de lui les bras croisés.
- Je voulais simplement voire comment allait ma petite sœur préférée.
- Ta petite sœur...
Non Huit. Je sais que tu détestes qu'il t'appelle comme ça. Mais rappelle-toi. Personne ne doit savoir. Garde ton calme.
- Ta petite sœur a le même âge que toi.
Il s'approche à son tour de moi pour poser sa main sur ma tête avec un sourire que je déteste voir.
- On a peut-être le même âge mais dois-je te rappeler que tu m'arrives au nombril maintenant ?
Je lui arrive à peine aux épaules ! Il est...je pousse violemment sa main hors de ma tête, en lui lançant un regard assassin. Et Cinq intervient enfin.
- C'est trop demander que d'avoir un peu d'intimité dans cette maison ? s'indigne-t-il en venant se poster à côté de moi.
- Oh vous voulez de l'intimité ? Oui navré. C'est compris. Cinq sur Cinq.
Il effectue une révérence devant nous, fier de son jeu de mot, puis se décide finalement à se diriger vers la sortie en nous souriant toujours comme un taré.
- Surtout faîtes bien attention hein ? Les protections, tout ça...enfin vous êtes adultes je le sais mais...
Je fais valser en un courant d'air, l'oreiller qui était sur mon lit pour qu'il aille s'écraser sur son visage avant qu'il n'en dise plus.
- Sors d'ici !
Et dès qu'il est hors de vue, je fonce vers la porte pour la refermer et la verrouiller en levant les yeux au ciel. J'ai vraiment l'impression de me comporter comme une ado capricieuse. C'est soit ça, soit c'est Klaus le seul adulte de cette maison en pleine éternelle crise d'adolescence.
- C'est sympa de voir que rien n'a changé ici, déclare Cinq en retournant s'asseoir sur le lit.
- Au contraire pas mal de choses ont changé.
Pour moi. Pour les autres...
Surtout pour moi.
- Qu'est-ce que Diego ne devait pas me dire tout à l'heure ?
Pourquoi fallait-il qu'il pose cette question maintenant ?! Je ne suis absolument pas préparée à lui dire ça aussi tôt !
- C'est...compliqué à expliquer.
- Je comprendrai.
- Non c'est compliqué pour moi Cinq. Je sais qu'on n'a plus beaucoup de temps. Mais il s'est passé certaines choses en ton absence que...
J'y arrive pas. Je peux pas. Je me retourne vers mon armoire pour l'ouvrir et regarder avec dégoût les uniformes de l'Umbrella Academy qu'il y a encore quelques minutes, ou heures je ne sais pas, je priais pour ne jamais remettre. Enfoiré de père. J'en attrape un à contrecœur. Je ne peux pas rester habillée comme ça. Je me tourne vers Cinq qui n'a pas l'air de vouloir lâcher l'affaire.
- Je dois me changer.
- Huit...
- S'il te plaît.
Et après un court moment d'hésitation, il disparaît. Je ne sais pas où il est allé, mais je suppose...il a dû aller voir Vanya. Il n'était pas vraiment proche des autres. Je vais m'asseoir sur mon lit en regardant mon uniforme, réalisant ce que ce nouveau corps implique.
- Comment je pourrais encore lui faire face dans ce corps ?
21 ANS, 4 MOIS, et 14 JOURS AUPARAVANT
Je déteste ce regard qu'a Cinq. Je sais ce qu'il veut. Je sais ce qu'il va faire. Et ça me terrifie. J'essaie de manger mon repas pour ne pas faire offense à maman, mais je ne peux pas m'empêcher de le regarder avec inquiétude. Même Vanya à côté de moi semble soucieuse. Et soudain, ce qui devait arriver, arriva. Cinq plante violemment son couteau dans la table, ce qui produit un bruit monstre, et stoppe celui des couverts et des mastications autour de la grande table. Bien évidemment, l'attention de notre père se porte rapidement sur lui. Oh non...
- Numéro Cinq ?
- J'ai une question.
Non. Non ferme la. Je t'en supplie.
- Le savoir est un but admirable. Mais vous connaissez la règle, on ne parle pas pendant les repas. Vous nous empêchez d'écouter Herr Carlson.
Cinq pose son regard sur moi, et j'essaie du mieux que je le peux de lui communiquer mes pensées à travers le mien. « Arrête-toi là. Je t'en supplie arrête-toi là ! ». Mais non. Il se contente de pousser son assiette devant lui en se retournant vers notre père.
- Je veux voyager dans le temps, je peux y arriver.
- Non !
- Mais je suis prêt ! J'ai travaillé mes sauts spatiaux comme vous me l'avez dit !
Il se lève alors de sa chaise pour se téléporter à côté du grand chef de famille. Il ne sait jamais quand s'arrêter...
- Vous voyez ?
- Oui mais un saut spatial est trivial en comparaison de l'inconnu que représente le voyage temporel. L'un est comme glisser sur la glace, quand l'autre s'apparente à descendre aveuglément dans les profondeurs d'une eau gelée. Et réapparaître sous la forme d'un gland.
- Non je comprends pas.
- Ce qui prouve que vous n'êtes pas prêt.
Cette fois Vanya et moi lui faisons signe toutes les deux d'arrêter ça. Et de se rasseoir tranquillement mais...on sait toutes les deux qu'il n'abandonnera pas. Il n'abandonne jamais.
- Ça me fait pas peur, reprend-t-il alors avec un air agacé.
- La peur n'est pas la question. Les effets que cela pourrait avoir sur votre corps et même sur votre esprit sont bien trop imprévisibles. Bon, à présent je vous interdis d'aborder le sujet.
Je commence à serrer l'accoudoir de ma chaise de toutes mes forces pour ne pas montrer mon stress. Allez Cinq. S'il te plaît...
Mais c'est trop tard. Il commence déjà à se diriger vers la sortie avec rage.
- Numéro Cinq ! Vous n'avez pas été excusé de table !
Je lance un dernier regard à Vanya, qui aimerait aussi faire quelque chose, avant de me lever à mon tour pour essayer de le rattraper.
- Numéro Huit ! Revenez ici !
C'est bien la première fois que je fuis comme ça devant notre père. Et je m'en fiche. Je veux simplement ramener Cinq. Je passe le portail, l'apercevant au loin.
- Cinq !
Je me mets à courir vers lui mais il ne m'entend pas.
- Cinq !
Cette fois je lève mes mains pour le bloquer. Il tente d'avancer, mais en est à présent incapable à cause de mon bouclier invisible. Ce qui me permet de le rattraper pour me mettre devant lui.
- Qu'est-ce que tu fais ?!
- Je vais voyager dans le temps.
- Mais papa dit que c'est dangereux !
- Je me fiche de ce qu'il peut dire ! Je suis prêt et...
- Et t'as pas peur je sais ! Mais moi j'ai peur pour toi !
Il se calme aussitôt, cessant enfin de se débattre contre mon pouvoir. Je m'avance vers lui pour attraper sa main.
- S'il te plaît. Rentrons à la maison.
- Je peux pas. Je dois le faire, je sais que j'en suis capable.
Ce regard, cette étincelle...il est décidé. Et je déteste ça, mais il est hors de question que je le laisse faire ça tout seul.
- Dans ce cas je viens avec toi.
Il fronce les sourcils, avec surprise. Et je ne lui laisse même pas le temps de répondre parce qu'il tenterait de m'en dissuader je le connais.
- Je viens avec toi Cinq et tu pourras pas m'en empêcher.
Si d'abord il ne semble pas d'accord avec ma décision, il finit par me sourire en hochant la tête. Voyant sûrement la détermination dans mon regard à moi aussi.
- D'accord ma jolie.
Il lève ma main pour déposer un baiser dessus, ce qui me fait sourire à mon tour, avant de commencer à courir en m'entraînant dans sa course. J'avais déjà fait des sauts spatiaux avec lui. Mais jamais dans le temps. C'est...beaucoup plus mouvementé. On traverse d'abord une époque colorée. Toujours main dans la main. Puis on arrive en hiver, j'adore la neige.
Et enfin...on se retrouve dans un monde...complètement mort. Tout, autour de nous, n'est que ruines et flammes. Il n'y a aucun signe de vie. Je serre la main de Cinq en sentant mon cœur s'accélérer. Puis un seul regard nous suffit, pour comprendre ce qui nous terrifie en même temps. L'Académie. On fait aussitôt demi-tour en courant à toute vitesse, pour retrouver notre maison complètement détruite. Complètement anéantie. Non c'est impossible...
- Vanya ! hurle Cinq. Ben !
- Diego ! Maman !
- Papa ! crions-nous en chœurs.
Il n'y a plus personne. Je sens mon cœur, à deux doigts de me lâcher, battre à une vitesse incontrôlable. Cinq se met dos à moi en essayant de se concentrer, mais...c'est comme si son pouvoir était bloqué.
- Allez !
Il insiste pourtant ça ne sert plus à rien. C'est trop tard. On est coincés ici.
- Cinq arrête...
Je me mets à pleurer en me laissant tomber à genoux sur le sol. Je ne sais pas comment mais tout le monde est mort. On est seuls. Cinq vient s'agenouiller devant moi en prenant mes mains.
- Huit je suis désolé. C'est ma faute je...je peux pas nous ramener...
- Qu'est-ce qu'on va faire ?
Il pose sur moi des yeux pleins de tristesse et de culpabilité avant de me prendre dans ses bras pour essayer de me réconforter.
- Je sais pas. Je sais pas du tout.
Je continue de pleurer en regardant l'Académie. Mes frères. Mes sœurs. Pogo. Maman. Et papa...
Je descends les escaliers de l'Académie, en portant cet uniforme horrible. Je déteste ça. Et en plus...il pleut maintenant. Super. La seule chose positive, c'est qu'en arrivant en bas je croise enfin maman dans l'entrée. Toujours aussi magnifique.
- Maman ?
Elle se tourne vers moi, et se met à me sourire.
- Huit. Tout va bien ma grande ?
Je vais la prendre dans mes bras. Et je sens une certaine nostalgie me gagner en me rendant compte que...puisque mon corps a régressé, ça me fait exactement le même effet qu'avant. Ça m'avait manqué.
- Je suis heureuse de te voir maman.
- Oh voyons on s'est vues il n'y a pas si longtemps.
Je me sépare d'elle dans l'incompréhension la plus totale. Comment ça ? Est-ce qu'elle aurait des pertes de mémoire ? Aussi énormes ?
- Non ça fait des années qu'on ne s'est pas vues toi et moi. Tu ne t'en souviens pas ?
Elle se met à fixer le vide un instant, comme si elle essayait de s'en rappeler. Je ne l'ai jamais vue faire ça, enfin je ne crois pas. Je sais que j'étais petite à l'époque mais quand même ! Et finalement, elle retrouve son sourire habituel.
- Si bien sûr. C'est vrai. Tu veux que je te prépare des gaufres ma chérie ?
Je lui souris en prenant sa main. Et surtout en essayant de ne pas paniquer. Ce n'est sûrement que...qu'un simple bug. Ça arrive.
- Non merci maman. Allons plutôt rejoindre les autres.
Et on se dirige toutes les deux vers ce qui va être une réelle épreuve pour moi. Si je le pouvais, je jetterais ces cendres dans un volcan en éruption. Tout le monde se tourne vers nous quand on arrive. Ils ont tous un parapluie dans la main. L'Umbrella Academy mesdames et messieurs. Je croise le regard de Cinq qui m'adresse un léger sourire, auquel je ne tarde pas à répondre, avant de prendre un parapluie à mon tour et d'en tendre un à maman. Et nous voilà tous dehors. Regroupés en cercle. Bien sûr, Diego et Luther sont les seuls à rester sous la pluie mais ça ne m'étonne pas d'eux.
- J'ai raté quelque chose ? nous interroge soudain maman un grand sourire aux lèvres.
Qu'est-ce qui lui arrive bon sang ?!
- Papa est mort, lui répond Allison. Tu te rappelles pas ?
- Oh. Si bien sûr que si.
Elle m'inquiète là.
- Elle a un problème ou quoi ? reprend Allison.
- Non t'inquiète elle va bien, intervient Diego. Elle a besoin de se reposer. De recharger ses batteries c'est tout.
Diego a toujours cherché à la protéger. Il a toujours été le fils à maman. Et je trouve ça très admirable quand on connaît son caractère de gros dur mais...il y a bien un problème c'est certain. Et j'aimerais en savoir davantage, mais Pogo arrive à ce moment-là pour s'arrêter et s'adresser à Luther.
- C'est quand vous voulez mon garçon.
Celui qui tient alors « l'urne sacrée » dans sa main, prend un moment avant de se décider à l'ouvrir, pour la retourner. Et les cendres...tombent. Elles tombent simplement en formant un petit tas sur le sol. C'est le plus bel hommage qu'aurait pu recevoir le vieux.
- Ça aurait sûrement été mieux avec un peu de vent.
Ils se tournent tous vers moi. Et je sais pourquoi, mais je me contente de croiser les bras en tenant fermement mon parapluie.
- Il n'aura pas du mien.
- Huit.
Le regard suppliant de Luther me fait de la peine. Je sais qu'il a toujours idéalisé notre père. Mais je refuse de faire la même chose. En fait non, je vais faire une dernière action pour lui. Afin de prouver une bonne fois pour toute que je ne suis pas comme ce vieux salopard. Et après je l'efface de ma vie. Je pousse donc un profond soupire avant d'avancer pour me pencher vers le tas de cendre et chuchoter une seule phrase, assez doucement pour que personne ne puisse l'entendre. J'espère que tu t'amuses en enfer.
Après quoi, je me contente de donner une pichenette dans le vide qui provoque un coup de vent assez fort pour faire s'envoler les cendres dans les airs. Je me lève ensuite en me tournant vers Luther.
- C'est bon ? T'es satisfait ?
- Merci.
- C'est ça oui.
Et je me retourne pour me diriger vers la maison. Je sais que je voulais être là pour mes frères et sœurs, mais je peux pas faire ça. Ecouter Pogo et Luther faire des éloges à son sujet ? Prétendre que c'était un homme bien ? Non merci.
- Où est-ce que tu vas ? m'interroge Allison.
- J'ai un coup de fil à passer.
Personne ne me retient à mon plus grand soulagement. J'entre juste à l'intérieur, en rangeant mon parapluie, pour me rendre jusqu'au téléphone fixe. Mon portable est mort tout à l'heure quand j'ai été projetée en arrière. Il n'a pas survécu au choc. Pourtant j'ai besoin de l'appeler. Revenir ici, entendre parler du vieux...ça m'a rappelé de mauvais souvenirs. Que seule sa voix pourra effacer de mon esprit. Je connais le numéro comme mon nom. Je le compose donc en sentant les battements de mon cœur se synchroniser avec la tonalité que j'entends dans l'appareil. Pour finalement s'accélérer d'un coup quand...
- Allo ?
Je retrouve le sourire en fermant mes yeux avec joie et soulagement, m'appuyant doucement contre le mur.
- C'est moi mon amour.
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Voilà pour le troisième chapitre ! J'ose espérer qu'il fut à la hauteur de vos espérances, et que cette intrigue de fin vous aura...intrigués ? ^^
N'hésitez pas à commenter et à voter pour me donner votre avis surtout !
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