𝙪𝙡𝙩𝙧𝙖𝙫𝙞𝙤𝙡𝙚𝙣𝙘𝙚 - prélude
the chains of society,
the talons of the dragon.
Les noms de famille étaient une prison. Pour les hommes, elle était la même tout du long, tant habituelle qu'elle se paraît en un honneur, quelques lettres assemblées dans un certain ordre qui semblait leur donner plus qu'à un autre. Un titre différent, une plus grande richesse, un autre avenir. Ils se complaisaient tous en leur nom car il était le leur du début à la fin, leur propriété, leur essence. Les Lannister gouvernaient Castral Rock tel était la puissance que leur nom leur concédait, comme les Stark le faisait au Nord. Tels les dragons s'étaient installés à Westeros, en plaçant au sommet de ce monde le nom des Targaryen.
C'était le nom des hommes qui dominaient, par le simple retentissement de leurs quelques syllabes, on entrevoyait leur force, la réputation précède chaque maison du royaume.
Mais ce monde qu'ils dominaient, n'était pas celui dans lequel les femmes portant ce même nom vivaient. Le nom est une prison pour tous, mais elle est faite de chaînes pour elles. De chaîne qui se balancent tout au long de leur vie dans un cliquetis lattant, une sentence sans échappatoire. Car quand le leur devient honneur et pouvoir, les deux noms des femmes ne sont qu'une lacération constante.
Celui du père une charge à porter, une existence sans aucune faute, une constante attente qu'elle ne fasse plus encore que tout ce qu'elles font. Les femmes doivent être pieuses, mais elles doivent attirer le regard.
Car les femmes ne portent le nom de leur père sans aucune fierté à détenir si ce n'est celle de pouvoir s'en détacher. À cet instant, l'impression de liberté n'en est qu'une dont leurs paires les parent avec la magnificence d'un mariage, la douceur des tissus luxueux sur leurs peaux -si on a la chance d'être riche, mais c'est alors une autre douleur-, les pleurs de fierté de leur mère. Le mariage d'une femme n'est que sa longue avancée vers la potence, ou l'aiguisement de la lame qui lui tranchera la gorge. Elle est vendue, troquant le nom de son père par celui de son mari. Une prison pour une autre. Un martyr de son sang pour celui qui s'imposera à elle, qui pénétra sa chair sous prétexte de ses droits conjugaux.
Le nom n'a aucun pouvoir s'il est accolé à l'identité d'une femme, car à cet instant, il ne devient qu'une marque de propriété. De leur père à leur mari, même de leurs enfants. Aucune femme n'est une Stark, une Lannister, une Velaryon ou même une Targaryen. Elle est leur fille, leur sœur, leur nièce ou leur femme. Elle est la propriété d'un nom quand l'homme en est le maître.
Alors, quand ses frères avaient appris le nom des différentes familles du royaume, les plus influentes, les plus riches, celle dont les flottes devenaient conséquentes, les familles déchues. Tout cela avait pour but de connaître leurs potentiels alliés, reconnaître des opportunités de leur propre grandeur, intégrer leurs ennemis. Elle, leur sœur, avait intégré chaque nom comme celui des fils de ses dites maison. Chaque nom qu'elle apprenait pouvait être le sien. Chaque homme pouvait être son mari.
Un jour, lors d'une réception au palais, l'anxiété enserrait tant sa gorge qu'elle ne parvenait à parler à quiconque, et elle ressentait la peur de décevoir son père puisque personne ne l'avait encore remarqué. Son frère s'était penché vers elle et lui avait murmuré : « À ton âge, tu te dois de te vendre un peu plus au monde. Regarde tous ces hommes, c'est comme s'ils étaient tous tes maris, et tu ne voudrais pas que ton mari regarde une autre que toi ? » Elle s'était échappée de la salle dès qu'il eut détourné les yeux. Elle avait vomi tout le contenu de son estomac, pleurait jusqu'à ne plus sentir les parties trempées de ses joues mais uniquement celles épargnées. Car après cette phrase et jusqu'alors, le regard de chaque homme sur elle semblait donner raison à son frère. Pour chacun de ses hommes, le corps de toutes les femmes n'était qu'une chose qu'ils pouvaient posséder.
De ce fait, les hommes pouvaient posséder une femme, alors que celles-ci devaient appartenir à un homme.
Le pouvoir et le devoir, comme les deux substances immatérielles et pourtant irradiantes qui font tourner ce monde, l'un apanage des hommes, l'autre enserrant à leur place attitrée les femmes. Chaque maison et chaque territoire ne fonctionnant que sous cette litanie.
La maison Strong n'était pas réputée autant que pouvait l'être les seigneurs de Castral Rock, ni tous ceux qui clamaient leur terre comme leurs depuis la Conquête. Ils tenaient le fief d'Harrenhal par Jaehaerys Ier, donné à Bywin Strong en l'an 73. La réputation du château avait irrémédiablement étendu la leur. Mais plus encore ne l'avait fait son frère, Harwin, en se forgeant le titre de chevalier le plus fort des Sept Couronnes, ou son père en devenant maître des lois en l'an 105 et même Main du Roi en 109.
Tout cela s'était produit sous ses yeux d'enfants, ne comprenant qu'à demi-teinte ce qui pouvait bien se passer. Tout ce que Lyssa Strong savait, c'était qu'elle suivait le gré des mutations de son frère et de son père, au même titre que leurs bagages. Elle avait eu le loisir de voir son frère devenir capitaine des manteaux d'or, de le voir se rapprocher de la princesse, elle avait vu.
Comme lui avait appris Larys, lorsqu'on ne peut pas agir, il nous fait voir le plus. Voir et intégrer chaque chose. Un jour alors, nous pourrions peut-être apercevoir une fenêtre dans notre prison de laquelle nous dérober et utiliser le monde que nous avons épier dans ses moindres aspects à notre avantage.
C'était ce que son frère avait toujours fait, Pied-Bot du surnom qu'il haïssait, et par les propres enseignements qu'il lui avait donnés, elle avait pu le voir se rapprocher de la reine Alicent. Lyssa avait vu sa toile s'étendre sur le royaume si distinctement qu'elle s'étonnait que tout le monde ne le voie que comme le cadet boiteux d'Harwin.
Lyssa avait alors quatorze ans, en l'an 120. Cette année-là, la princesse héritière Rhaenyra donna naissance à son troisième fils, Joffrey, dont les cheveux confondaient les siens, comme ceux de ses deux plus grands fils, Jacaerys et Lucerys.
Elle ne sut réellement ce qui avait pu se passer pour qu'Harwin se voit retirer sa fonction, mais elle savait que la honte pesait trop sur l'esprit de son père de seulement imaginer que les murmures sur la bâtardise des enfants de la princesse et de sa proximité avec son fils ne commencent à devenir des véritables paroles. De véritables accusations.
Lyssa aurait dû partir avec eux lorsqu'ils avaient quitté la ville pour leur fief plus reculé, elle était après tout sous la responsabilité de son père et s'il venait à mourir, de son plus grand frère, Harwin. Même elle ne s'était questionnée sur l'insistance de Larys de la garder auprès d'elle à Port-Réal. Après toutes ses années, elle n'avait rien vu. La cadette de la fratrie avait cru aux dires de son frère : « Elle approche la majorité, Harrenhal n'est pas le lieu où elle rencontrera un mari qui nous servira de quelconque sorte ».
Elle ne sut si c'était une pointe d'attachement à son égard qui avait finalement forcé Larys à la garder ici avec lui. Les deux étaient semblables, enchaînés à des rôles, elle par la société, lui par un handicap. C'était l'une des nombreuses pensées qui l'avait traversé à l'annonce de l'incendie. Son père et son frère étaient morts là-bas et elle serait morte avec eux si Larys n'avait pas agi autrement.
Durant les années qui suivirent la tragédie qui propulsa Larys en seigneur de sa maison, Lyssa se complut dans l'idée qu'une certaine affection avait motivé son frère à ne pas laisser son nom faire partis de ses pertes. Alors, elle continua de lui tenir compagnie, dans l'ombre du royaume, de ses enjeux. Lyssa obéissait à son frère, par la simple raison qu'il lui avait promis de ne pas la marier : « Dans les circonstances actuelles, te marier à n'importe qui, c'est potentiellement te marier à l'un de nos ennemis ». Nos, n'exprimant au contraire pas les leurs, mais bien ceux de son frère et de la reine Alicent qu'il servait sans mesure.
Pendant neuf ans alors, Lyssa avait vu la porte de sa prison s'entrouvrir, elle s'était mise à apprécier le nom qu'elle saisissait à peine comme le sien. Pour toujours.
Mais au début de cette année qui n'aurait dû être qu'une de plus dans sa vie de vieille fille, son frère la convoqua dans les appartements de la reine.
- Suite à une certaine réflexion de ma part, il me semble que je n'ai pas réellement envisagé certaines choses dans leur ensemble.
Elle avait haussé les sourcils, las des longues introductions de son frère.
- Tu vas te marier, Lyssa, car il y a bien une famille qui n'est pas notre ennemi.
Son regard s'était porté sur la reine, dont elle ne savait si la souffrance qu'elle entrevoyait était le reflet de la sa propre douleur ou le partage de la sienne.
- Tu seras marié à Aemond Targaryen.
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bonjour à tous, même si à peine quelques jours plus tôt, j'ai annoncé que je reprenais l'écriture de Verdure Argentée et que j'ai également ATLP à terminer, me voilà dans la rédaction d'une fanfiction HOTD ! ça fait des années que j'hésite à me lancer dans l'univers de GRR Martins qui est mon préféré par dessus tout, en espérant que je ne me démotive pas en cours de route.
cette fanfiction portera donc sur un OC de ma création et sur Aemond Targaryen mais leur romance ne constituera bien évidemment pas toute l'intrigue.
je vous poste cela sans avoir ne serait-ce qu'une embauche de premier chapitre mais tant pis, on a qu'une vie.
merci d'avoir lu, à la prochaine !
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