Nous pouvions enfin laver nos vêtements !

Après cette longue nuit passée à se tourmenter au sujet de cette année scolaire, nous nous sommes rejoints au dernier étage. Les derniers laboratoires ultimes étaient ouverts ainsi que l'accès à la buanderie et une salle d'arcade.

Assise devant une machine à laver, j'attendais que mes vêtements sortent.
- Ça ne te gêne pas d'être en sous-vêtements devant d'autre garçons ? demanda Karuma, le visage tout rouge.
- Tu as déjà vu une fille nue ? demanda Ryu. T'as l'air vraiment trop timide.
- Je suis encore puceau et alors ?

Nagisa entra pile à ce moment.
- Il n'y a aucun mal à ça, sourit-elle. Je peux y remédier si tu veux. Notre corps est fait pour ressentir ce genre de sensation et on aura fait une belle séance de sport !
Le garçon se leva en lâchant son linge et s'enfuit une énième fois.
- Il y a un rassemblement ici ? demanda une poupée en entrant dans la pièce.

Miran venait de nous rejoindre.
- On est juste impatients d'avoir des vêtements propres, soupira Ryu.
- Au fait, s'exclama Nagisa. Je ne savais pas trop à quel moment en parler car personne n'est retourné dans la salle commune depuis hier...
Nous regardâmes tous l'ultime sportive.
- Karuma avait trouvé une liste d'élève. Seulement, elle a disparue. Vous savez ce que c'était ?

Sans que nous l'ayons vu arriver, le charmant ourson que l'on voulait tous tuer intervint.
- Quelle question ! Personne ne sait ce que c'est !
- C'était une erreur de ta part de le laisser traîner ? demanda Ryu.
- Oui et non... De toute façon, vous êtes déjà au courant alors je vais vous expliquer quelque chose.

Allongée dans mon lit, je regardais le plafond de ma chambre. J'étais curieuse. Est-ce que l'information que Monokuma nous a donnée était vraie ?

J'ai décidé d'aller prendre une bonne douche chaude pour ressasser ces événements. Tout en regardant le compteur, afin de ne pas utiliser toute l'eau pour aujourd'hui, j'imaginais Kalin nu, avec moi...
- Non, non, non ! criais-je seule. Je ne dois pas faire ça. Réfléchis à ce que cette satanée peluche t'a dit...

"Oupoupou. Vous pensez être seulement seize ?"

J'ai éteint l'eau et je me suis essuyée le corps en me regardant dans le miroir. Je me trouvais belle et fatiguée. Ce n'était pas la fusion parfaite.

"Il n'y a pas qu'un seul jeu ! Si vous arrivez à sortir d'ici, peut-être que vous croiserez les survivants de l'autre partie de l'académie !"

Brutalement, j'ai frappé la commode avec mon poing et je me suis fait mal ! Quelle idée, aussi ? Pour arrêter de broyer du noir, je me suis dirigée vers la salle commune où j'entendais rire de loin.
- HAHAHAHA, TU ES TRÈS DRÔLE !
Les filles, Karuma et Loan regardaient Kalin et Ryu se donner en spectacle.
- Quelle est donc la différence entre un hamster et un train ? demanda Ryu.
- Je ne sais pas ! La vitesse, peut-être ?
- Pas du tout. Le hamster n'a pas de vitre.
Le blondinet hurla de rire et tomba à la renverse sur le canapé.
- Hahaha, décidément tu es vraiment très drôle ! Je t'adore !
- Hahahahaha, je me demande pourquoi on ne s'est pas fréquenté plus tôt. Je trouve que tu es aussi super marrant !

C'était bidon. Il n'y avait rien de drôle. Pourtant, les voir rire comme tel... Les voir si heureux, c'était touchant. J'avais chaud au cœur !
- Vous êtes fous, riait Karuma.
- Dites, vous n'auriez pas envie de manger devant un film ce soir ? s'exclama Hozuki.

Nous étions tous en accord avec elle. Cela allait nous faire passer à autre chose. En cuisine, je discutais avec Loan. Nous préparions des pizzas pour ce soir.
- Cela ne te fais pas bizarre de poursuivre ta vie ici ?
- Comment ça ? demanda Loan.
- On s'est rencontré il y a quelques jours... Quelques semaines peut-être. Nous avons vécu beaucoup de choses traumatisantes et pourtant, nous cohabitons toujours ensemble en espérant qu'un miracle se produise.

Le garçon tordit sa cuillère par la pensée, sans le faire exprès. La sauce tomate coula sur le poste de travail. C'était fou de voir quelque chose de surnaturel se produire et pourtant, avec ce qu'on a vu ces derniers temps, tout me paraissait irréel mais acceptable.

"- Eh, t'as pas l'impression qu'on t'attend ?
- Tu veux que j'te brûle, toi ?"

Je me souvenais de ce premier dialogue avec Kalin. C'était brutal comme réponse mais avant, j'étais méchante. Je vivais dans une cité qui craignait beaucoup. J'ai vite changée, ici...

"-OUAIS, C'EST CON UN CHAT !
Puis la peluche revint à la charge.
- Je vous aime bien vous ! Essayez de survivre tout les deux.
- Personne n'entrera dans votre jeu, répondit-il en serrant les poings. La police va venir nous chercher rapidement."

Dire que tout a basculé. Monokuma a eut exactement ce qu'il voulait...
- Tu sais, soupira Loan en terminant la pizza de Miran. Avant de me réveiller ici, je crois que... J'étais avec une fille.
Souriante, je l'ai écouté jusqu'au bout.
- Elle ne s'appelait pas Alice, n'était peut-être pas aussi jolie mais elle était comme toi. Toujours optimiste, même dans les plus graves situations. J'admire beaucoup ta façon de rester positive et je pense que si je suis encore vivant ici et que je continue de croire qu'on arrivera à sortir, c'est grâce à toi. Merci beaucoup.