Chapitre 10 : Profond désespoir

Cela faisait plusieurs jours que nous étions tous devenus très bons amis. Personne ne se prenait la tête et il ne devait plus y avoir de préparation de meurtre.
- Hahaha, très bien trouvé, riait Kalin.
- Merci bro-coup !
- Hahahahaha, bro, elle était bonne aussi !

Ça devenait ridicule leur petit cinéma. Ces deux idiots passaient leur temps dans la salle d'arcade et ce putain de séducteur ne faisait plus attention à moi. Je n'étais sûrement qu'un coup d'un soir.
- Est-ce que quelqu'un s'est servi de mes haltères ? demanda Nagisa en entrant dans la salle commune. Ce serait gentil de les ranger.
- En parlant de ça, sourit Miran, il faut que j'aille confectionner des poupées.

Hozuki fronça les sourcils.
- Moi, je ne comprends pas à quoi sert mon laboratoire. C'est une salle vide !
Sûrement vide comme sa tête... En tout cas, elle n'avait pas prévu de meurtre et c'était plutôt une bonne nouvelle.

Hayato Matsuda avait perdu la mémoire selon Monokuma. Si seulement cela n'avait pas fonctionné... Il aurait pu avertir la police.

Assise avec Kalin, je regardais Ryu faire du skate.
- Bien joué, mec ! C'était beau !
- Il vient seulement de monter sur sa planche.
- Et alors ? Je trouve ça incroyable.
- Tu es différent, qu'est-ce qui t'arrive ?
Mon camarade effaça alors son sourire.
- Tu as raison. Je crois que toute ces morts atteignent mon équilibre mental.

Loan, qui se tenait près de nous, soupira.
- C'est fort possible. Nous n'avons rien contre Monokuma. C'est comme si son jeu était... Parfait.
À cet instant, mon cœur s'est arrêté de battre. J'ai ressenti un étrange sentiment. Comme si je savais que Loan se trompait. Est-ce que j'avais vraiment de quoi l'arrêter ?

J'ai jeté un œil au Monopad une fois seule dans ma chambre. J'ai jeté un œil à la liste d'élève. Nos camarades décédés étaient rayés et leur photo, assombrie. C'était étrange de les revoir. J'avais l'impression qu'un jour, je pourrais à nouveau leur parler et pourtant, ils étaient bien morts.

Quelqu'un frappa à ma porte.
- C'est Kalin !
- Tu peux entrer !
Calmement, il s'est approché de moi et m'a embrassée.
- Ce soir, on peut retourner dans mon laboratoire si tu veux, sourit-il. Je suis désolé de t'avoir un peu mise à l'écart. Tu m'as fait réfléchir... Ryu est peut-être mon ami mais je refuse de te perdre.

Je me sentais enfin mise en valeur. Il avait les mots pour me convaincre.
- Je croyais que tu ne voulais t'attacher à personne.
- Ryu ne mourra pas.
Alors, sans penser à l'éventualité qu'on arrête Monokuma, j'ai posé cette question :
- Tu es au courant que le jeu ne peut pas se terminer à trois ? Si tu veux qu'on survive ensemble, il ne sera plus avec nous.

Kalin sourit et mit sa main devant son visage.
- J'en ai conscience. Alors barrez-vous tout les deux.
Surprise et blessée par l'idée qu'il puisse mourir, je l'ai giflé.
- Pauvre con ! N'imagines pas ça ! Il est hors de question que tu meures ! Arrêtons l'instigateur de ce jeu et sortons tous ensemble.

Comme nous ne pouvions jamais vraiment être tranquilles, quelqu'un d'autres est venu frapper à la porte.
- Qui est-ce ? demanda Kalin.
Hozuki ouvrit la porte, en sueur. Je me suis levée en panique.
- Ne me dis pas que quelqu'un d'autre va mourir !
- Pire...

"On va tous mourir..."

...

...

Au gymnase, nous étions tous rassemblés car Monokuma nous avait laissé trop de temps sans proposer de mobile. La dernière fois, Janice est morte très vite et j'avais oublié que notre directeur était capable de nous pousser à bout. Hozuki avait raison, la fin était proche pour nous...
- Oupoupoupoupou... Si demain, personne n'est mort, vos stocks de nourritures seront vidés et je detruirais le jardin couvert !
- Tu n'es qu'un salaud ! hurlèrent Ryu et Kalin avec une belle synchronisation.
- Je vous prie d'être gentils et respectueux avec moi !
- Va te faire foutre, déclara Miran. Tu ne vaux rien...

Alors, tous dans la cuisine, on préparait sans doute notre dernier repas.
- On pourrait planquer de la bouffe dans nos chambres ? demanda Nagisa.
- C'est l'ultime coach qui dit ça, répondit Karuma. Ce n'est pas très sérieux.
- De toute façon, dis-je en coupant une tomate, c'est impossible. Il y a des caméras et Monokuma viendra les récupérer dès que possible.
- Alors pourquoi ne pas faire une garde ?

Loan ouvrit le réfrigérateur et prit la parole.
- Ce serait un plaisir pour Monokuma. Son but est de nous voir mourir. Si tu ne l'écoute pas, cela ne le dérangera pas de t'éliminer.
Alors, j'ai souris.
- Il veut du spectacle. Il n'y aurait autrement aucun intérêt à faire de procès. Il ne peut pas nous tuer comme ça. Puis, il veut qu'il reste deux survivants pour une raison qu'on ignore encore.
- Donc, repris Kalin, si on s'oppose tous à lui***
- Arrêtez ! hurla Ryu. Vous ne comprenez pas qu'il a le pouvoir ? Il trouvera forcément un moyen de nous faire recommencer. Je pense que le seul moyen est de tous vous tuer d'une traite.

Le silence brutal après ces mots avait rompu notre envie de cuisiner.
- Qu'est-ce que t'as dis ? s'exclama Kalin.
- Va te faire foutre, répondit son ami. Tu as déjà pensé à tous nous tuer, j'en suis sûr. Qui n'y a pas pensé ?
- Arrêtez de vous prendre la tête, s'exclama Miran. Écoutez tous. J'ai encore une solution...

Notre amie avait peut-être raison. Elle souhaitait que l'on détruise les caméras et les autres moyens de nous observer. Monokuma allaient devoir être constamment derrière nous et il suffisait de détruire une de ses peluches pour qu'il en laisse une autre arriver.
- Sans moyen de nous voir, dit Hozuki, il ne saura pas qu'on sera posté dans chaque pièce pour chaque retour de Monokuma.
- Ainsi, dit Ryu, on pourra trouver d'où il vient et peut-être nous évader. C'est tiré par les cheveux voir impossible mais nous pouvons essayer.

Soudain, Nagisa explosa la caméra de la cuisine avec une planche à découper. Personne ne s'attendait à ça...
- Qu'est-ce que...
Un canon caché derrière cet objet nous filmant venait de lui exploser le crâne devant nous. Le sang venait de gicler dans toute la pièce, de tâcher nos fringues et notre peau...
- Mon dieu... chuchota Ryu, les yeux grands ouverts.

Miran tomba sur les genoux, les mains sur la tête et poussa un hurlement de terreur. Nous avons assisté à une nouvelle exécution et de très près.
- Oupoupou, rit Monokuma en parlant dans son micro. Punition pour dégradation de matériel ! Faites attention, la prochaine fois !

Kalin et Ryu ont condamné la cuisine. Personne n'a eu envie de manger après ça. C'était traumatisant... J'ai passé ma nuit sous ma couverture à regarder la porte de ma salle de bain. Je n'ai pas réussi à fermer l'œil. Après de très longues heures à attendre ici, j'ai entendu l'annonce de Monokuma.

Il était l'heure de se réveiller. Toujours allongée, je ne savais plus quoi faire. Mon ventre gargouillais mais cette peluche à la con s'est sûrement occupé de prendre notre nourriture. J'ai décidé de rester ici à réfléchir jusqu'à ce que l'on me nourrisse. Seulement...

"Pim, pom, pim, pom"

Pour la cinquième fois... Quelqu'un a recommencé...

"Veuillez vous rendre dans la salle d'arcade. Un corps vient d'être trouvé."

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