Yakuzas et espoir
- Déjà la fin... Soupirais-je en calant ma tête dans le creux de ma main.
- Eh oui... Soupira Sakura.
On attendait notre avion avec désespoir. Nos vacances étaient finies et dans quelques jours il nous faudrait reprendre les cours et avec ça en plus, une nouvelle année.
Shiraichi traînait auprès des fenêtres, absorbée par sa contemplation des avions décollant et attérissant.
- Shiraichi, notre avion ! L'avertis-je en voyant l'information sur les grand panneaux du hall.
Elle revint à nous et courut nous rejoindre, les cheveux au vent. Elle était d'une beauté encore plus ravissante qu'une déesse...
- Excusez-moi, je regardais, fit-elle en souriant.
Comment ne pas l'excusée ? On pardonne tout à une déesse...
- Allez les filles ne traînons pas, nous invita Sakura.
***
J'étais assise du côté couloir et Shiraichi dormait paisiblement, la tête sur mon épaule. Si mignonne...
Je lui caressais lentement les cheveux en regardant les passagers passer pour aller aux toilettes ou pour demander quelque chose aux stewarts.
- Kaname-chan... Marmonna-t-elle dans son sommeil.
Sakura, assise devant nous, rigola en se retournant. Je lui rendis un sourire apaisé.
J'étais si calme, si sereine... Ça faisait si longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi bien.
- Quelle queue dis donc ! Maugréa un passager en venant se poster à côté de moi.
En effet, la file d'attente pour les toilettes était si longue qu'elle m'atteignait. L'homme à côté de moi ne sentait pas très bon, un mélange de tabac et de sueur, rien de très alléchant.
- Boss, ça va aller ? Si vous voulez, je vous cède ma place, fit l'homme en se retournant.
Un autre homme était derrière lui, quelqu'un de très grand avec une barbe de trois jours et des lunettes de soleil très opaques.
En voyant que je le dévisageais, il remonta le col de sa chemise mais on discernais distinctement un tatouage. Qu'est-ce que des yakuzas venaient faire dans un avion, qui plus est en classe économique ?
- Non, ça va aller, répondit calmement le boss en mettant ses mains dans ses poches.
- La prochaine fois on ne choisiras pas Hokkaido, rigola un jeune garçon derrière le boss.
Il était grand lui aussi et devait probablement avoir à peine un ou deux ans de plus que moi. Sa voix était grave et me rappelait quelqu'un.
- Zen, la prochaine fois que tu l'ouvres, je te fais sauter le caisson, maugréa le boss.
Zen- kun ?
- Compris père ! Ria Zen-kun.
Je ne savais pas que Zen-kun était un fils de yakuzas. En tout cas ça le fais encore plus baisser dans mon estime. J'allais l'interpeller quand son père reprit.
- Si tu n'étais pas tombé amoureux de cette stupide lycéenne, on en serait pas là. Et puis en plus elle est tout à fait ordinaire, je ne vois pas ce que tu lui trouves.
Je me recroquevillais sur moi-même, priant les dieux pour qu'on ne me remarque pas. J'étais la seule lycéenne dans l'entourage de Zen-kun et quand bien même il y en aurait une autre, je préférerais éviter d'avoir affaire à des yakuzas, pas directement en tout cas.
- Je la préfères clairement aux autres filles que vous présentez, répliqua froidement Zen-kun.
Ses paroles conclurent la conversation car aucun autre yakuza n'ouvrit la bouche et à mon grand soulagement, ils s'éloignèrent rapidement de moi.
Shiraichi bailla en s'étirant longuement malgré le peu de place qu'elle possédait. Elle entoura ses bras autour de mon cou et me claqua un baiser sonore sur la joue.
- J'ai fais un rêve étrange, déclara-t-elle en baillant. Ça parlait de yakuzas.
Un frisson me parcourut l'échine.
- Je ne vois absolument pas pourquoi !
Elle rigola en me voyant si paniquée au seul mot yakuza et pointa du doigt quelque chose derrière moi, toujours en rigolant.
- D'ailleurs, je crois qu'il y en a un ! Ria-t-elle.
Heureusement, elle désignait un vieux monsieur qui n'avait rien d'un yakuza.
- Pff Shiraichi, ce que tu peux être bête, riais-je d'un rire presque enfantin.
Un sourire tendre s'afficha sur son visage et elle tenta de dire quelque chose quand une voix de femme dans les hauts-parleurs l'interrompit brusquement.
- Mesdames et Messieurs, notre compagnie va bientôt atterir sur le sol tokyoite, nous prions nos aimables passagers de regagner leurs places et d'attacher leur ceinture.
Aussitôt la queue qui s'était formée pour les toilettes clama un "oh" commun et tous en rang désordonné regagnèrent sagement leur place. Je n'ai pas revu les yakuzas et j'en suis bien contente mais tout de même, un doute persistais en moi.
Etais-je celle dont parlait le boss tout-à-l'heure ?
Non, non, non ! Kaname tu ne dois pas te focaliser sur ça. Tu as Shiraichi bien collée contre toi, profite du moment !
- Ça va Kaname ? Me questionna Shiraichi en me tapotant la joue.
Sa poitrine se colla sur mon bras.
- Euh... Oui ! Oui, oui ! Parfaitement bien ! Paniquais-je.
Merde... J'ai pas pu m'empêcher de rougir...
Elle ria d'un rire fin et cloua sa ceinture pendant que je faisais de même.
***
- Meeeeh... Geignis Sakura en fixant tristement les avions qui décollaient dans le ciel. Moi je voulais rester.
- Ah bon ? S'étonna sa soeur.
- Je croyais que tu détestais la neige pourtant, ajoutais-je.
Sakura se tourna vers nous, un regard meurtrier plastifié sur son visage.
- Pour la dernière fois : Ryu-kun ne m'intéresse pas.
- Ah ? "Ryu-kun" ?
Elle souffla fortement et avança jusqu'à la voiture en piétinant de rage pendant que je pouffais dans mon écharpe, incapable de me retenir.
La grande-soeur de Shiraichi était définitivement amoureuse de notre grand Ikeda !
- Kaname, attend.
Je me retournais vivement, Shiraichi prenant ma main.
Je fais quoi ?! Je fais quoi ?!
- Merci pour ces vacances Kaname-chan, déclara-t-elle avant de me serrer fort contre elle.
- Ah bah euh... De rien ?
- Tu sais... J'ai toujours voulu faire ça avec toi ! S'exclama-t-elle en rougissant légèrement.
Un silence se passa entre nous avant qu'un énorme sourire ne m'embrase. Un sourire niais et jouissif.
- BON ! VOUS VOUS DÉPÉCHEZ ?! Cria Sakura de la voiture.
- ON ARRIVE ! Lui hurlais-je.
Je sautillais jusqu'à la voiture, Shiriachi sur mes talons. Ma douce et tendre émettait des éclats de rire si doux et si vivant que je mourrais d'envie de plaquer ses lèvres contre les miennes. De dévorer son sourire tout entier...
En regardant une dernière fois le ciel de l'aéroport, au final je me suis dit que j'avais peut-être toutes mes chances avec la femme de mes rêves... Et que j'allais devoir passer à la phase deux : séduction.
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