Les coups de midi sonnent à ma plus grande joie. Je jette machinalement un oeil à Shiraichi. Elle discute gaiment avec notre sensei et... Elle est tellement belle putain.

- Tu mattes Kaname ?  Me demande Natsume, un peu trop familier à mon goût.

- De quoi tu te mêles Natsume ? Lui repondis-je, cinglante.

Depuis hier soir je suis à fleur de peau, je vous laisse deviner pourquoi...

- Oh ça va Kaname-sama, ironise-t-il. On sait tous que Kuroichi-sensei est plutôt jeune et est plutôt pas mal pour un prof !

Pardon ? Le prof ?

J'explose de rire, me tenant le ventre. Le prof ! Il y est pas du tout ! Pauvre Natsume !

-  En parlant de ça, fit Natsume, ignorant mes éclats de rire. C'est aujourd'hui la White Day, je me demande si tu vas en recevoir Kaname.

Je prend un sac plastique à côté de mon bureau et lui fourre sous le nez.

- T'as ta réponse, fis-je pendant qu'il sortait la dizaine de boîte de chocolats  qui commençait à peser dans mon sac.

Les yeux agrandis d'émerveillement, il contemplait les chocolats, puis moi et moi je contemplais Shiraichi, qui contemplais elle-même le prof d'un air admiratif.

Agaçée qu'elle ne me regarde pas et préférait discuté avec notre sensei, je me lève et quitte la salle sous le regard inquisiteur de Natsume.

- Fais chier sérieux... Fis-je.

Je fis teinter mes pièces dans la poche de ma jupe comme à chaque fois que je m'énerve. Ça me détend on va dire.

- Yoheī-saaaaann !!! M'apostropha-t-on de derrière.

Je fis volte-face et me pris un corps. Je tombis à la renverse en serrant les dents.

- Mais c'était quoi ça ?! M'exclamais-je en me massant la tête, douloureusement.

Des cheveux noirs et ondulés m'apparurent en premier puis la petite tête d'Aoi Kunai, seconde année.
Ma senpai en d'autre terme.

- Kunai-senpai ? Fis-je en l'aidant à se relever.

- J'ai besoin de toi ! Me répliqua-t-elle en faisant une petite moue triste. J'ai plus mes affaires de sport dans mon casier...

Elle regarda fixement par terre en rougissant de honte.

- Laisse moi deviner : tu as sport juste après la pause méridienne, dis-je blasée.

Elle hocha silencieusement la tête.

- Bon... soupirais-je. Quand est-ce que tu les as utilisés pour la dernière fois ?

- Pour le club d'athlétisme ! Mardi dernier !

Le club d'athlétisme. C'est bon je sais où ils sont.

- Suis moi senpai.

Je remet mes mains dans mes poches et descend quatre à quatre les escaliers du deuxième, puis du premier et enfin, je change vite fait de chaussures pour aller au local sportif.

Senpai traîne un peu derrière, les épaules basses et la mine triste. Je souris d'un air attendrie.
Elle est moins mignonne que Shiraichi mais elle l'est quand même.

- Je rentre, avertis-je en tournant la poignée du local sportif.

Personne.

- Regarde dans les affaires trouvées senpai je suis sûre que tes fringues de sport doivent y être, fis-je en lui désignant un grand placard au fond de la pièce.

Elle l'ouvre presque brutalement et en ressors son sac de sport comme le plus précieux de ses trésors. Elle le plaque contre sa poitrine.

- Merci Yoheī-san... Me dit-elle de petites larmes aux yeux.

Je m'approche d'elle et lui ébouriffe les cheveux d'un geste tendre, presque fraternel.

- De rien senpai.

Je lui fis mon plus beau sourire et détourna les talons pour quitter le local.

***

Mon ventre gargouilla pour la énième fois, en plein cours de japonais en plus. Non mais qu'elle baka je fais, j'aurais dû prendre un sandwich avant d'aller chercher les affaires de senpai.
Maintenant j'ai faim...

- Psssst Kaname, fit Natsume derrière moi, discrètement.

Je me penchais légèrement en arrière tendant l'oreille en continuant de prendre des notes du cours.

- Tu me remercieras plus tard, chuchota-t-il à mon oreille.

Je sentis un emballage plastique froid se glisser dans mes mains. Surprise, je serra les mains et les ramena sur mes genoux. Un sandwich au poulet.

- Merci, lui chuchotais-je.

Tu montes dans mon estime Natsume !

Je l'ouvris en faisant le moins de bruit possible et pris une bouchée quand le prof eut le dos tourné.
Je tourna les yeux vers Shiraichi et constata qu'elle m'observait de cet air si tendre qu'elle pouvait avoir envers les personnes qu'elle adorait.
Rouge aux joues, je me détournais d'elle et m'empressa d'enfournée une grosse bouchée du sandwich dans mon gosier.

J'ai vraiment eu du mal à l'avaler celle là, j'ai crû que j'allais m'étouffer ...

- Pour demain, commence Kuroichi-sensei, je ne vous donne rien. J'estime que vu que le festival de l'école approche vous avez assez de choses à vous préoccuper.

Juste à la fin de ses paroles la sonnerie retentie et je m'empressa de finir comme une sauvage mon sandwich sous le regard médusé de notre délégué de classe : mon voisin de droite.

- Yoheī-san, fit-il, apprend à manger correctement sérieux...

J'avale grossièrement ma dernière bouchée avant de lui répondre par un faux sourire d'hypocrite.

- J'apprendrais délégué-dono.

Il se leva d'un bond et retenant visiblement sa colère, il tourna les talons d'un air outré en se dirigeant vers la porte.

- YOHEĪ-SAN ! Gueula cet énergumène visiblement à bout. Quelqu'un pour toi !

Je me levais, suivie de près par un Natsume dévoré de curiosité.

- Excusez moi, paniqua Aoi Kunai en voyant qu'en plus de moi et de Natsume, Shiraichi et Jun (l'intello de service) s'approchaient d'elle.

Je souria à nouveau de toutes mes dents et me planta devant elle.

- Euh je voulais te remercier... bafouilla senpai en me tendant une boîte rectangulaire blanche, enrubannée avec une petite cordelette rouge.

Je la pris soigneusement et m'inclina devant elle.

- Merci pour ce présent Kunai-senpai.

Elle me pria de me relever complètement en panique et quitta finalement au pas de course le couloir des premières années.

Je revenus silencieusement à mon bureau, tout sourire aux lèvres.

- Je n'aime pas cette fille, fit Shiraichi, d'un air méfiant.

- Pourquoi ? Demandais-je étonnée en ramassant mes affaires dans mon sac et en embarquant le sac plastique des chocolats avec moi.

- Je ne sais pas... Répondit Shiraichi en regardant ailleurs d'un air absent.

Je ria de bon coeur et mis la jolie boîte de senpai dans la poche de mon blouson.

- Ça te dit de me regarder jouer ce soir ? L'invitais-je.

- Okay ! Accepta-t-elle très joyeusement.

Nous sortimes toutes les deux de la salle joyeusement et nous filâmes à nos clubs respectifs : le club de lecture pour Shiraichi et dans mon cas, celui de natation.

Fin de la partie 1.