Chapitre 3-5
La suite était incroyablement lumineuse avec sa grande terrasse ouverte sur le parc. Différents tons d'ocre dominaient les pièces renvoyant une image propice à la détente. Difficile de se sentir à l'étroit dans cet appartement privé. Dressing, bureau, salle de bain et autres nombreux détails étaient pensés pour satisfaire et optimiser la productivité des employés de monsieur Khan.
— C'est là que vous habitez la semaine ? demandai-je en contemplant la hauteur du plafond.
— Non, cette suite n'appartient qu'à vous. Monsieur Khan souhaite que son assistante soit disponible à toute heure du jour et de la nuit.
Je posai mon sac sur un fauteuil et pris l'air le plus dégagé que possible en avançant avec un maximum de prudence :
— Ça ne sera pas possible. J'ai déjà un endroit où dormir et je ne peux pas laisser tomber Alistair et Bergamote.
Le jeune homme, surpris, m'interrogea du regard.
— Ce sont mes colocataires.
— C'est votre choix, mais je doute que monsieur Khan soit d'accord avec cette décision.
— J'ai déjà tout vu avec Camilia, Yeraz devra...
La voix d'Ashley m'interrompit. Elle rentra dans la pièce les bras chargés de classeurs et d'enveloppes qui menaçaient de s'écraser sur le sol. Je courus à sa rencontre pour l'aider.
— Je suis passée récupérer les invitations pour la grande réception de Thanksgiving. Les filles Khan et Camilia ont validé tous les noms ce matin.
— Oh non, gémit Timothy. Dis-moi que les plans de tables sont déjà faits.
Ashley posa le reste des fournitures sur le bureau en décrochant un regard de travers à son interlocuteur qui fit mine de sangloter en se jetant au sol sur les genoux. Mon assistante leva les yeux au ciel avant de se tourner vers moi :
— OK, Ronney. Quel est le reste du programme de la journée ?
Je sortis mon téléphone de ma poche et consultai les mails de Yeraz avant de répondre :
— Timothy et moi pouvons commencer à nous occuper des envois des invitations de la réception et vous, vous pourriez vous occuper de cette liste de course.
Je tendis mon téléphone à Ashley qui se mit à parcourir la longue liste, l'air sérieux.
— Très bien, transférez-la-moi. Par contre, tout ce qui concerne le pressing et...euh...le dernier article c'est de votre ressort. La mention privée à côté indique que seule l'assistante de monsieur Khan peut se charger de cette course.
En lisant l'expression gênée sur le visage d'Ashley, je repris le téléphone dans les mains pour voir de quoi elle parlait.
— Douze chemises, quatorze pantalons, vestes. Récupérer le dossier KB-13 chez Alfonso. 2 boîtes de préservatifs "Condomz".
Je m'arrêtai subitement et me raclai la gorge.
— Yeraz ne peut pas s'occuper de sa boîte de, enfin de...tout seul ?
— Vous le voyez rentrer dans une pharmacie et demander ce genre de truc ? me répondit Timothy, les bras croisés.
— Non, pas du tout. Je ne le vois même pas avec une femme pour tout vous avouer. Yeraz paraît si insociable et froid.
Mes joues se mirent à me brûler. Je secouai la tête afin de chasser l'image de cet homme dans les bras d'une femme. Le rire léger de Timothy vint détendre l'atmosphère. Il claqua dans ses mains en déclarant :
— Qui sait ? Peut-être que sa froideur pourrait bien cacher des passions insoupçonnées ! Aïe.
La petite claque d'Ashley derrière son crâne le fit revenir à la réalité.
— Je me charge de la première partie de course. N'hésitez pas à me joindre sur mon téléphone en cas de besoins.
Mon assistante attrapa son sac et disparut à toute vitesse de la pièce, toujours perchée sur ses talons aiguilles.
— Cette fille est géniale, soufflai-je. Je ne comprends pas pourquoi elle n'est pas à ma place.
Le regard rivait sur l'entrée, j'entendis à peine les mots de Timothy :
— À cause de la règle numéro deux !
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