Chapitre 20-1
La Mercedes-Benz G 63 AMG, roulait à toute vitesse dans les rues de la ville. Aaliyah et Ghita, assises à l'arrière du véhicule avec moi, ne semblaient pas inquiètes de la conduite sportive de leur sœur, Cyliane. Les vitres baissées, je laissais le vent fouetter mon visage. L'air frais me faisait du bien. Les filles, elles aussi pas mal imbibées par l'alcool, criaient et riaient à l'intérieur de l'habitacle. Cyliane augmenta le volume de la musique.
— Vous allez réveiller tout Sheryl Valley à hurler comme ça !
— Cyliane, détends-toi et bois avec nous, rétorqua Aaliyah qui se repoudra le nez avant de tapoter ses cheveux.
— Je conduis ! Il faut bien qu'il y en ait une de nous quatre qui soit responsable dans ce groupe.
Nous nous esclaffâmes avant de nous resservir une coupe de champagne.
— À Ronney et son superbe déhanchement qui a fait desserrer bien des cravates ce soir ! beugla Ghita en soulevant sa coupe au-dessus de sa tête.
Je rejetai ma tête en arrière en explosant de rire.
— Peter doit être en train de chercher cette robe partout, explosa Aaliyah, hilare.
Les filles m'avaient embarquée avec elles, directement après le show de ce soir, sans me laisser le temps de me changer. L'assistant de Camilia devait être en ce moment en train de se tirer les cheveux.
— Où allons-nous ? demandai-je en essayant de reprendre mon sérieux.
— Au Dream Diamond ! répondit Cyliane, les yeux toujours fixés sur la route.
Je m'arrêtai de rire brusquement. Tout mon corps se raidit.
— Que... quoi ? Je suis peut-être légèrement ivre, mais assez consciente pour savoir qu'il s'agit du club de votre frère. Pourquoi allons-nous là-bas ?
— Pour le faire chier ! crièrent les filles en chœur.
Ghita se pencha vers moi.
— Ronney, Yeraz va bientôt être trop occupé pour se soucier de sa famille. La date de son anniversaire approche et dans deux jours c'est Noël. Nous nous sommes dit que notre petite visite surprise à son club serait son cadeau.
— Mais je suis habillée comme une...
Je laissai ma phrase en suspens.
— Justement, ça sera encore plus marrant ! rétorqua Aaliyah.
Un voiturier récupéra la voiture de Cyliane puis nous nous dirigeâmes vers l'entrée du club plus ou moins en titubant.
Un homme ouvrit les portes. Je le reconnus immédiatement, c'était le même que j'avais vu la première fois que j'avais déboulé ici. Il ne sembla pas me reconnaitre. Pas très heureux de nous voir, il demanda à son collègue de venir le rejoindre pour un « souci ».
— Nous sommes les sœurs du grand manitou ! s'exclama Aaliyah complètement saoule. Nous ne sommes pas un souci, pauvre con !
Le chef de la sécurité, un jeune homme de petite taille avec une coupe de premier de la classe, arriva en renfort.
— Elles sont complètement torchées, lui murmura le portier à l'oreille.
Celui-ci s'éclaircit la voix avant de s'adresser à nous d'une manière très courtoise.
— Mesdames, le club est plein ce soir. Vous et vos amies devriez trouver un autre endroit pour finir la soirée.
— Non ! répondit Ghita. Allez vous faire foutre. Et ne vous avisez pas de nous mettre dehors, car vous risqueriez de le regretter.
Les deux hommes s'échangèrent un regard. Embêté, le chef de la sécurité soupira.
— S'il vous plaît, nous ne voulons pas de scandale. Ne nous obligez pas à appeler votre frère pour régler ce différend...
— On s'en fout ! le coupa Cyliane. Allez, les filles, on y va !
Nous nous mîmes à courir dans le couloir sans regarder derrière nous. Nos rires résonnaient entre les murs. Je vivais les heures les plus excitantes de toute ma vie.
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