XIII- héritage familial.
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/!\ TW : family issues
Même si le bal a été un succès, que tous les élèves nous ont acclamées, Luz et moi, ensuite, que j'ai été félicitée par les profs pour mon travail minutieux et notre originalité... Ce n'est pas assez pour ma mère. Rien de ce que je fais n'est jamais assez pour elle de toute façon.
Je n'ai pas répondu aux messages de Luz les jours qui ont suivi le bal. Elle ne mérite pas ça, mais je ne sais pas quoi lui dire. Ma mère m'a interdit de sortir ce weekend ; elle a "quelque chose de très important à me montrer".
Je suis assise à mon bureau, mes devoirs étalés devant moi depuis une bonne trentaine de minutes sans que je n'aie terminé quoique ce soit. Je sursaute en entendant ma mère tiquer à la porte, et me rends compte que je fixe le vide depuis tout à l'heure.
Elle entre dans ma chambre, jette un coup d'œil à mes cours.
"Tu devrais avoir fait tes devoirs depuis longtemps, tu avais toute la journée d'hier pour les faire !"
Hier... Je n'ai pas fait grand-chose d'autre que fixer mon plafond et faire les cent pas dans ma chambre en écoutant de la musique.
"Désolée.
- On en parlera plus tard, répond-elle. Viens avec moi, il faut que je te montre cette fameuse chose dont je t'ai parlé."
Je la suis dans le hall d'entrée.
"Couvre-toi, on sort", m'informe-t-elle.
J'obéis sans me poser de questions. Je ne sors jamais avec ma mère...
J'aurais dû m'en douter. Elle m'a emmenée jusqu'aux locaux des entreprises Blight, un grand bâtiment de métal avec des cheminées, à l'air sinistre mais ultra-moderne. Il est environ 20 heures, mais les employés travaillent encore, assemblant les pièces des voitures, appareils ménagers et même armes imaginées par mon père. Ça a toujours fonctionné comme ça ; mon père est plus l'associé de ma mère que son mari, et c'est elle qui gère toute la partie business et marketing. Il ne fait que suivre ses ordres. Un peu comme moi, et comme Edric et Emira en fait.
Je déteste cet endroit. Tout y est brillant de propreté, parfait, net, mais je ressens un certain malaise quand je suis ici. Peut-être à cause du bruit infernal des machines qui assemblent les pièces une à une, sans s'arrêter, ou peut-être à cause de l'air lugubre des employés sous-payés. Quand je pense que je vais devoir prendre la succession des entreprises Blight... Ça me donne presque la nausée.
"Comme tu le sais, Amity, me dit ma mère lorsque nous sommes arrivées dans l'étage où elle a son bureau, isolé du bruit, ce sera à toi de gérer tout ça un jour. Tout cet argent produit par nos entreprises, il faudra que tu le places de manière avantageuse, tous ces employés incompétents, il faudra les renvoyer... Le commerce est un monde impitoyable."
Je retiens un soupir. Toujours le même discours, les mêmes avertissements. "Tu devras être parfaite, Amity", "tu ne devras jamais échouer, Amity", "tu devras faire passer les intérêts des entreprises avant tout, Amity". Je n'écoute que d'une oreille quand elle me parle pour la énième fois de combien les produits Blight sont indispensables à la société, combien elles sont géniales et je ne sais quoi d'autre. Je réfléchis à quel avenir je voudrais vivre si je pouvais choisir... Peut-être que je pourrais être ingénieure, ou chercheuse... Je pourrais peut-être même faire un tour du monde. Et je pourrais voir Luz, Willow, Gus, quand je le souhaiterais...
"Amity, tu m'écoutes ? fait ma mère, m'interrompant dans ma rêverie.
- Ah, oui oui, bien sûr...
- Je disais donc, je pensais qu'il serait temps que tu passes plus de temps ici, quitte à louper quelques cours inutiles, comme l'anglais par exemple, pour te préparer à ton futur."
Je déglutis difficilement. Passer plus de temps...ici ? Louper des heures d'anglais, alors que c'est le seul moment que je peux passer avec Luz ?
"Il me reste quand même un peu de temps, je dis d'un ton hésitant. Je veux dire, je n'ai que quatorze ans, et...
- Amity Blight."
Sa voix est glaciale, et je regrette immédiatement ce que j'ai dit.
"Je te l'ai dit, tu dois être prête le plus tôt possible. Tu dois être la meilleure. Pour écraser tes concurrents. Je ne voulais pas t'en parler pour le moment, mais ta performance au bal était...lamentable. Non, pathétique, c'est le mot. C'était tellement niais, ces fleurs, cette danse avec cette...Luz Noceda... Tu es capable de bien plus, je le sais. Et tu dois donner le meilleur de toi-même en permanence. Ne jamais laisser tes émotions te submerger."
Je baisse la tête. J'ai beau essayer de me persuader que ses remarques ne me font plus rien, c'est faux. Elles me font un peu plus mal à chaque fois.
"D'ailleurs, en parlant de cette petite Noceda... Depuis que tu passes du temps avec elle, tu es moins sérieuse sur tes études, tu te relâches trop. Je t'interdis de la revoir tant que tes notes ne seront pas parfaites."
Je savais que ça arriverait. C'était pareil, avec Willow. Je n'ai pas le droit de me faire des ami.e.s, je ne peux pas être trop heureuse.
Elle m'a déjà fait la même chose. Quand j'étais enfant, ma meilleure amie était Willow. On était inséparables, je l'aimais beaucoup. Mais elle était moins douée que moi à l'école, et je l'aidais dans ses devoirs, dans ses révisions. Sauf que ça ne plaisait pas à ma mère, selon elle, ça m'empêchait de me concentrer sur mes propres études. Et puis Willow était trop...excentrique pour elle. Elle m'a menacée de faire en sorte que Willow ne soit jamais acceptée à Hexside si je restais amie avec elle. Et j'ai dû...j'ai dû faire croire à ma meilleure amie que je ne voulais plus d'elle comme amie, que j'étais trop bien pour elle. Je m'en suis énormément voulu, et je m'en veux encore. Je l'évitais dans les couloirs. Je l'ai même laissée se faire harceler par Boscha, sans réagir.
Je serre les poings. Je refuse que ça se reproduise avec Luz. Je veux pouvoir avoir des gens sur qui je peux compter et qui peuvent compter sur moi.
Je me surprends à répondre, comme si ce n'était pas moi qui parlait mais une autre personne ayant pris ma place :
"Non."
Prise au dépourvu, ma mère cligne des yeux, deux fois, et dit :
"Non ? Comment ça, non ?
- Non, je répète. Je veux continuer à voir Luz. Je ne veux plus que tu diriges ma vie, mon avenir, que tu contrôles tout ce que je fais et qui je fréquente. Si je veux voir Luz, je le ferai, avec ou sans ta permission."
Et sans lui laisser le temps de répondre, je tourne les talons, sors des entreprises Blight et cours sans m'arrêter jusqu'à la maison. Dans l'escalier, je manque de percuter Emira qui descend.
"Mittens ? lance-t-elle. Tout va bien ?"
Mais je suis déjà dans ma chambre, et m'écroule sur mon lit. Je ne peux pas empêcher les larmes de rouler sur mes joues. Ça m'a fait du bien de protester pour une fois, mais je vais devoir en encaisser les conséquences et ça me fait peur.
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encore un chapitre sur la charmante Odalia ! je suis sûre que vous l'aimez de plus en plus
à bientôt pour le chapitre 14 :)
P.S. : Odalia, la mère idéale 🥰🥰🥰
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