Alicia
NDA : désolé de l'attente, l'envie n'était plus là et je ne veux pas me forcer à écrire.
En espérant que le chapitre vous plaira xx
[1998 - République Tchèque]
Ma première nuit avait été un véritable enfer. Malgré la couverture qu'ils avaient mit sur le lit, ça n'a même pas servi à réchauffer une seule partie de mon corps et les murs en béton n'aidant pas du tout à me donner de la chaleur, j'avais passé la totalité de la nuit à me réchauffer grâce à mon pull et à pleurer toutes les larmes de mon corps.
Les premiers rayons du soleil m'avaient réveillés et je n'osais pas bouger de mon lit. Je me demandais quand est-ce qu'ils allaient me laisser revoir ma famille, ils me manquent vraiment beaucoup.
Toutes sortes de questions me traversent l'esprit : Qu'est-ce qu'ils vont faire de moi ? Est-ce que je vais pouvoir sortir de là un jour ou vont-ils me garder à jamais ? Suis-je la seule enfant dans cette situation ? J'ai quelques doutes sur le fait qu'il n'y ait que moi. Ils avaient l'air de savoir ce qu'ils faisaient quand ils m'ont kidnappés et le fait qu'il m'est emmenés dans cette sorte de prison, m'amène à penser que toute cette histoire à l'air sérieuse pour qu'ils se donnent autant d'effort à élaborer des plans pareils.
Je ramène mes jambes vers ma poitrine et les entourent de mes bras avant de poser mon menton sur le haut de celles-ci. Mais si je ne suis pas seule où sont les autres enfants ? Et s'il y avait une chambre juste à côté de la mienne pourrait-il m'entendre ? Je grimace. Peut-être que les murs sont en bétons armés pour qu'ils soit impossible de communiquer entre nous ?
Encore une fois, je laisse tomber ces idées farfelues. Toute la nuit ces questions m'ont tourmentées au point d'être une des raisons de mon horrible sommeil.
Il faut bien voir la réalité en face, je suis condamnée à rester ici pour l'instant.
Sur cette pensée, je me remets à pleurer de plus belles.
[2016 - Royaume-Uni ]
Comme tout les jeudis soir, je fais la fermeture du bar en compagnie de Jordan, le barman. Il est vraiment très sympa et le courant est tout de suite passé entre nous. Nous partageons la même haine pour Mickaël et c'est probablement ce qui nous as le plus rapprochés.
Après avoir parcouru les quelques minutes de marche qui sépare mon appartement de mon lieu de travail, j'insère la clé dans la serrure et pénètre dans l'appartement que je partage avec mon frère jumeau, Adam.
En rentrant, je le trouve avachi sur le canapé devant la télévision. Un tableau que je retrouve tout les soirs quand je rentre du travail. Mon frère est ... ce qu'il est. Il a une vision assez particulière de la vie : tant que je travaille, il n'y a pas de soucis à se faire. Il ne voit pas l'intérêt de travailler ou de fournir le moindre effort pour en chercher un ou même pour tenir cette appartement en état puisqu'il sait pertinemment que si ce n'est pas lui qui le fait et bien ce sera moi. Il est aussi adepte du 'je repousse tout au lendemain'. Ne jamais le croire quand il sort cette phrase, ce ne sera jamais fait.
_ Salut Adam, dis-je lacement en me dirigeant directement vers la cuisine.
J'ai cru entendre un semblant de réponse de sa part en forme de grognement, c'est bien lui. Je me sers un verre d'eau bien frais et me prépare des tartines de beurre de cacahuètes. En ce moment, je ne mange presque que ça même si c'est fortement déconseillé pour les kilos. Je reviens dans le salon et fais face à une drôle de scène.
_ Adam mais qu'est-ce que tu fais à taper sur la télé ? lui demandai-je affolé, en posant mes tartines et mon verre sur la table basse.
_ Et bien, j'étais en train de zapper les chaînes quand je suis tombé sur ce film sans couleur alors je me suis dit que la télé devait avoir un problème, m'explique-t-il en continuant de taper frénétiquement sur la télé.
Mon dieu, aidez-moi à acheter un cerveau à cet enfant.
_ Adam, je me mets déjà à rire, tu sais qu'à l'époque les films n'avaient pas de couleur ? Ils étaient en noir et blanc ?
Il se retourne vers moi en arrêtant de marteler la télé, me regardant avec une expression de choc sur le visage. On dirait que je viens de lui annoncer que le Père Noël n'avait jamais exister, en supposant qu'il soit au courant.
_ Mais non c'est pas possible.
_ Si, je t'assure, je me retiens de ne pas éclater de rire.
Il eut un léger temps de réflexion avant de m'expliquer d'un geste de la main qu'il ne me croyait pas. C'est pas vrai qu'il soit aussi borné !
_ Mais bien sur que si puisque je te le dis !
_ Ah oui ? Et tu vas me dire que les acteurs étaient tous muet à l'époque aussi ? Parce que maintenant que j'y pense, on entend rien là, il me sourit fière de sa réponse en me désignant son oreille.
Là, je suis désespéré.
_ Tu sais quoi ? Je prends mes tartines et mon verre. Je vais me coucher, bonne nuit Adam. Je te laisse avec ton film qui a l'air de te passionner. Je lui fais un bisou sur la joue et me dirige vers ma chambre. Oh et ne tape plus contre là télé ça ne va rien arranger !
_ Qu'est-ce que t'en sais ?
_ Change de chaîne, ordonnai-je.
Il fait ce que je lui dis après quelques secondes d'hésitation puis je le vois sourire comme un débile quand il a vu que la couleur était revenu.
_ Merci Alicia, me dit-il avant de se rallonger sur le canapé.
Je roule des yeux d'exaspération et finit mon chemin jusqu'à ma chambre. Pourquoi m'a-t-on donné un frère aussi peu intelligent et travailleur que lui ? Il a bien sûr tout un tas de qualités que j'adore chez lui mais son insouciance et son petit pois à la place du cerveau me tape sur les nerfs plus qu'autre chose. J'arrive à me demander parfois s'il est vraiment de ma famille ou est-ce qu'il n'a pas été échangé à la naissance.
Sur ces dernière pensées, je finis mes tartines et décide exceptionnellement, d'aller prendre un bain. En temps normal, je ne m'autorise qu'un bain par semaine puisque l'eau est vraiment très cher mais aujourd'hui j'en ai vraiment besoin. Je fais couler l'eau et en attendant je me déshabille, en évitant au mieux mon reflet dans ce miroir qui est étendu sur tout un mur de cette pièce.
Après quelques minutes d'attente, j'arrête l'eau et rentre complètement dans mon bain en fermant les yeux petit à petit. Je pourrais m'endormir et ne me réveiller que demain matin si cela ne tenait qu'à moi. Je reste quelques instants sans bouger avant de me laver et d'en sortir beaucoup de temps plus tard. J'aime rester des heures dans mon bain à ne penser à rien, ça me permet de me reposer l'esprit.
Malheureusement, il m'est difficile d'éviter mon reflet dans le miroir à ma sortie du bain. Je reste statique, les yeux rivés sur mon petit corps. Quelques cicatrices débordent du haut de mes épaules et le peu que je vois de me jambes est insupportable. Chaque marque sur mon corps me refait penser à cette époque et ça, pour toujours. Parce qu'ils m'ont marqué le corps comme ils m'ont marqués l'esprit.
Je m'appuie de mes mains sur le rebord du comptoir et respire un bon coup. Il m'arrive de penser à leur retour dans ma vie, à ce qu'ils me retrouvent et me refassent vivre les mêmes expériences horribles qu'il y a dix-huit ans.
Dix huit-ans déjà. Dix-huit ans que je ne suis plus la même. Dix-huit ans que je ne l'ai pas revu en face de moi. Dix-huit ans que je ne fais que de penser à lui. Dix-huit ans que je souhaite le retrouver. Dix-huit ans qu'il me manque.
Et c'est dix-huit ans de trop.
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