9 ~ Calum Hood
Ashton
Lundi – Hopital
Je ne dois le dire à personne, pas même à Luke. Je lui ai promis que je n’avais plus aucun contact avec Calum, mais on ne tourne pas si facilement la page avec un mec comme Hood. J’ai été tellement stupide de me laisser enrôler, comme si le vandalisme et la délinquance pouvait extérioriser mes problèmes. Au final, ça m’en avait apporté bien d’autres.
Je continue de m’occuper de mes patients tout en gardant l’air le plus naturel possible, mais au fond de moi je n’ai qu’une envie, hurler à l’aide et m’enfuir. Sauf qu’il me retrouverait. Il m’a toujours retrouvé, même lorsque je changeais de numéro, je finissais toujours par recevoir un de ses messages.
Il m’est impossible de me défiler.
*
« Toi aussi tu as reçu un message ? –Me demande Oliver, jouant nerveusement avec son téléphone-
-Qu’est-ce que tu fiches avec ça ? Les téléphones sont interdits dans les chambres d’hôpital !
-Oriane m’a dit que j’avais le droit –Dit-il avec un sourire victorieux-
-Elle est passée te voir ? –Je demande-
-Serais-tu jaloux Ash ? –Je réprime un grognement et fait non de la tête- Tu ne vas quand même pas y aller ?
-Je n’ai pas le choix –Dis-je les épaules affaissées- Si je n’y vais pas il s’en prendra à Oriane.
-Il dit ça pour te faire peur…
-Jusqu’au jour où il le fera vraiment ! –Je m’assois sur le rebord de son lit-
-Je vais venir avec toi –Dit-il en se redressant alors que je le repousse doucement en arrière-
-Non, toi tu restes là, tu es en sécurité à l’hôpital. Moi j’y vais.
-Mais Ash tu…
-T’as déjà suffisamment fait pour moi Oli –Un long silence prend place entre nous deux et je fixe la pendule au-dessus de nous-
-Tu as des nouvelles de la fille dont tu me parlais vendredi dernier ? –Dit-il pour changer de sujet-
-Non, je pense qu’indirectement elle m’a fait comprendre qu’elle ne voulait pas qu’on devienne amis.
-Qu’est-ce que tu as fait pour la choquer à ce point ?
-Rien, j’ai seulement été moi-même. »
Suis-je donc si dégoutant que ça ?
Pourtant je me suis toujours efforcé à changer, à ne pas devenir comme Calum.
J’ai tout essayé pour devenir un nouvel Ashton.
Ai-je échoué ?
*
Peu avant deux heures du matin je fourre précipitamment mes affaires dans mon sac avant de saluer mes collègues comme à mon habitude, je ne veux pas que quelqu’un se doute de quoi que ce soit, puis je me rue à l’extérieur. Oriane est rentrée plus tôt ce soir et tout ce que j’espère c’est qu’elle soit saine et sauve.
Comme si c’était un signe, je remarque avec dépit qu’il pleut des cordes et je suis obligé de courir pour atteindre le troisième porte du dernier tramway, les mains tremblantes aussi bien par l’humidité que la peur. Que peut bien me vouloir Calum ?
Je m’assois sur un des sièges avant d’envoyer un message à Oriane, je veux m’assurer que tout va bien, qu’elle est en sécurité avec sa sœur et sa mère. Et ce n’est que lorsque je reçois son message que je me détends enfin. Elle vient de quitter Sydney avec sa sœur pour aller passer ses quelques jours de congé dans sa maison de vacance. J’aimerais être avec elle, mais au moins elle va bien et c’est tout ce qui m’importe. Je laisse échapper un long soupire, enfouissant mon visage dans mes mains trempées et frottant vivement mes yeux. Je vais me réveiller, c’est un cauchemar, ça ne va pas recommencer.
Mais bientôt quelqu’un me tapote l’épaule et j’ouvre les yeux. Non ce n’est pas un rêve, je suis bien dans ce fichu tramway, direction le terminus où Calum doit déjà sûrement m’attendre. Je me lève de mon siège et m’apprête à laisser la place à la personne face à moi, imaginant trouver une personne âgée, sauf que cette personne est tout sauf âgée. Je dirais même que nous avons le même âge et lorsque ses yeux verts se posent timidement sur les miens, je ressens une pression au niveau de la poitrine.
« Kala ? –Dis-je surpris de la voir ici ou plutôt de voir qu’elle est venu vers moi-
-Tu as changé de place –Me dit-elle en détournant le regard-
-Oh en effet, je… J’avais la tête ailleurs –Dis-je en essayant de sourire-
-Quelque chose ne va pas ? –Je déglutis-
-Si si je suis juste un peu fatigué –Dis-je en jouant avec mes ondulations-
-Mh –Elle ne semble pas convaincu et baisse sa tête vers un sac en papier dans lequel elle plonge son bras-
-Au fait pour jeudi dernier je…
-Tiens –Elle ne me laisse pas finir et approche quelque chose de moi, je plisse les yeux à travers mes lunettes envahies de buée avant de reconnaitre un cup de café- C’est pour moi ?
-Oui… C’est pour m’excuser de t’avoir envoyé bouler –Je la regarde avec étonnement- je… Je n’étais pas vraiment en forme et je me suis emportée. Je suis désolée.
-Eh bien –Je souris en coin- pour une fois que c’est toi qui fais le premier pas. Je commençais à croire qu’on allait repartir sur les mêmes bases qu’avant, se toiser dans le tram sans jamais s’adresser la parole –J’accepte le café et la remercie, réchauffant mes mains contre la boisson avant d’avaler une longue gorgée-
-Votre week end s’est bien passé ? –Elle entortille ses longs doigts autour de la barre du tram, sûrement doit-elle faire un énorme effort pour lancer la conversation-
-C’était très bien et le tiens ?
-Michael est resté à l’appartement parce que je n’étais pas bien du tout.
-Oh je vois –Je souris doucement- Tu ne veux pas t’asseoir ? –Elle semble hésiter avant de se mettre sur le siège à côté du mien, prenant soin de rester au bord- Je ne vais pas te manger tu sais.
-C’est déjà beaucoup pour moi de sociabiliser de la sorte –Dit-elle en fixant ses mains-
-Je comprends. »
Je souris et enchaine moi-même la conversation, appréhendant moins que d’habitude sa réaction. Elle ne me regarde pas mais elle me répond, ce que je trouve encourageant. Finalement peut-être avais-je bien fait de ne pas lui envoyer de message, au moins maintenant j’étais certain qu’elle revenait vers moi d’elle-même.
Alors que nous discutons je l’observe rapidement, elle a l’air fatiguée, mais même dans cet état ses yeux restent durs et froids, comme si sa haine envers quelque chose perdurait et n’avait aucun répit. Est-il possible d’avoir une animosité aussi constante ?
« Tu ne descends pas ? –Me demande-t-elle, ce qui me fait rapidement sortir de mes pensées-
-Quoi ?
-C’est ton arrêt –Dit-elle en se levant pour me laisser passer, sauf que je ne bouge pas-
-Je… Je ne descends pas là ce soir.
-Ah ? –Elle me lance un regard interrogateur avant de finalement se rasseoir-
-Tu ne me demandes pas où je descends ? –Je glousse légèrement-
-Non ce sont tes affaires –Dit-elle d’un ton détaché-
-Tu es vraiment un extraterrestre –Je glousse avant de voir son arrêt approcher- bon nos chemins se séparent ici, tu n’es pas trop triste de me quitter Calamity Jane ?
-Oh non au contraire –Elle lève les yeux au ciel avant d’esquisser un discret sourire- bon eh bien à demain.
-Tu ne me fais même pas la bise ? –Dis-je en me levant-
-Je suis malade ! –Dit-elle les joues rouges-
-Autant que moi –Je ris et lui tend ma joue- Allez !
-Non merci. »
Elle devient presque aussi rouge que ses cheveux et je ne peux m’empêcher de sourire. C’est vrai que nous sommes totalement opposés elle et moi. Je ne peux me passer du contact humain tandis qu’elle fait tout pour l’éviter. Je ne pense pas que j’aurais pu me relever sans le soutien de mes amis ou même d’Oriane.
Alors comment Kala fait-elle ?
Je la regarde qui s’apprête à sortir lorsque mon regard de pose sur quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui se trouve juste derrière elle, vêtu s’un sweat gris et dont la capuche m’empêche de voir le visage.
Rapidement mon cœur se serre et je me propulse à hauteur de Kala, prenant mon sac avec moi.
« Tu descends là ? –Me demande-t’elle surprise-
-Pas vraiment mais je préfère te raccompagner, on ne sait jamais. »
Elle ne bronche pas et nous sortons tous les deux, mes oreilles à l’affut du moindre bruit suspect, mais rien ne se fait entendre si ce n’est le tintement du tram qui s’apprête à quitter le quai. Lorsque je me retourne finalement, j’aperçois le garçon à la capuche. Il n’est pas sorti et s’est reculé, sortant son téléphone avant de disparaitre au fond de la rame. Ma gorge se serre.
Ce n’est pas un hasard.
Calum me fait sûrement suivre.
Mais pourquoi suivre aussi Kala ?
« Tu sais je n’avais pas besoin de toi pour rentrer chez moi –Me dit-elle d’une petite voix-
-A cette heure on ne sait jamais –Dis-je en restant à sa hauteur-
-Ca fait des mois que je fais ce trajet à la même heure le soir et je n’ai jamais eût de soucis –Elle soupire- Mais bon, c’est gentil à toi.
-Oh c’est normal.
-Tu ne vas pas être en retard ?
-Comment ça ? –Dis-je en écarquillant les yeux-
-Bah je ne sais pas, tu n’as pas l’air dans ton assiette et tu te rends à un autre arrêt que le tiens à 2heures du matin –Elle me regarde en coin- Tu as un rendez-vous non ?
-Pas vraiment –Dis-je mal à l’aise et je me dépêche de grimper les escaliers à sa suite-
-De toute façon ça ne me regarde pas –Dit-elle en déverrouillant sa porte, par réflexe je rentre avec elle et fais discrètement le tour des pièces- Tu fais quoi boucle d’or ?
-Oh je… Je cherche Fletcher ! –Menti-je-
-Il est dans ma chambre. »
Je m’y rends et regarde partout afin de sécuriser les lieux, avant de finalement chercher réellement Fletcher, lequel se trouve sur le lit, en boule parmi les oreillers. Je lui fais une petite caresse et ce dernier me bondit dessus après m’avoir reconnu.
« J’ai l’impression qu’il n’aime que toi –Me dit Kala en soupirant-
-Ah oui ?
-Oui, il n’arrête pas de m’uriner dessus quand il se vexe et je ne te parle même pas de quand Michael est là.
-C’est qu’il a de bon goûts ce Fletcher –Dis-je en caressant la petite boule de poil, prenant soin de ne pas porter mes mains à mon visage- bon, j’imagine que je n’ai plus rien à faire ici.
-Non en effet, à moins que tu ne veuilles un autre café ?
-Non ça va aller, je vais me mettre en retard sinon –Je me force à rigoler, je suis déjà en retard- Mais c’est gentil. »
Je me redresse et vais me laver les mains dans sa salle de bain avant de revenir dans sa chambre. Elle est repartie dans la cuisine et je vais pour la rejoindre lorsque mon regard se pose sur son bureau. Il est hourdé de peinture et je discerne très clairement des traces de doigts et de mains, le tout menant à une toile rouge et noire, rendant parfaitement compte de l’état de torture dans lequel devait se trouver Kala. Les traits sont dans tous les sens, il n’y a pas de logique à cette peinture, cependant quelque chose s’en dégage, comme un tourbillon duquel on ne peut pas s'échapper.
Cette peinture pourrait presque ressembler à mon esprit.
*
Quelques minutes après je prends finalement congé de Kala, lui adressant un dernier sourire qui s’évanouit des que sa porte se referme sur moi. Je n’ose même pas regarder mon téléphone pour voir l’heure, je dois bien avoir presque une demie heure de retard et ça ne pardonne pas.
Etant donné que j’étais descendu du dernier tram, je continue mon chemin à pieds, reconnaissant les rues délabrées à mesure que je m’y enfonce. Je glisse mes mains dans mes poches et ajuste mes lunettes sur mon nez, essayant de ne pas trembler. Ces rues me rappellent de trop mauvais souvenirs.
Drogue, alcool, sexe… Tout ce contre quoi on essaye de vous protéger.
Tout ce vers quoi j’étais allé.
*
Plus bas il y a le lac, plus personne n’y va car c’est devenu un gigantesque dépotoir mais également le repère de quelques zonards, dont ceux de la bande de Calum Hood. Je me fraye un chemin entre deux épais grillages de fer, éventrés quelques mois plus tôt par un gars de la bande afin de faciliter l’accès, puis je m’avance, ralentissant le pas à mesure que j’entends des gens autour de moi. Je ne vois pas grand-chose, la pluie a cessé de tomber mais un épais brouillard a maintenant prit forme au-dessus du lac et commence à se répandre dans les terres.
Tout ce que je discerne c’est une silhouette qui s’approche de moi.
Il porte un sweat gris et une capuche, m’empêchant de voir son visage.
Alors j’avais eut raison, c’était bel et bien un des sbires de Hood qui projetait de suivre Kala. Et ce dernier s’arrête face à moi, avant de me coller un poing phénoménal qui me fait tomber à la renverse. S’en suivent alors une multitude de coups de pieds qui semblent me perforer l’estomac.
J’ai terriblement mal mais je ne dis rien.
Après tout je suis en retard, je n’ai rien à dire.
C'est la règle.
« J’avais presque fini par croire que tu n’allais pas venir –Susurre une voix au loin alors que plusieurs paires de grosses chaussures continuent de me rouer de coups—
-J…Je suis désolé je..
-Oui je sais ce que tu faisais, on m’en a fait un rapport détaillé –Il semble glousser mais bientôt je ne l’entends plus, poussant des cris de douleurs tant les coups deviennent insupportables et brisent mon corps épuisé-
-C’est bon, je pense qu’il a compris la leçon. »
Les garçons se retirent et je me met difficilement à quatre pattes, toussant et crachant du sang au sol. Ce n’est pas la première fois qu’on me passe à tabac et un jour ils me tueront. J’essuie mes lèvres ensanglantée d’un revers de manche avant de me lever difficilement, faisant face au visage mesquin du basané.
« Je t’ai manqué Irwin ? –Je ne réponds pas et me contente de le fixer avec haine- Et ton frère comment va-t-il ?
-Laisse mon frère tranqu… -Je reçois un coup dans le ventre qui me fait me recroqueviller-
-Toujours aussi hypocrite. »
Je sers les dents et retire mes lunettes avant que celles-ci ne soient complétement broyées. Et dire qu’il y a à peine une heure je me tenais dans le dernier tram, bien au chaud en train de boire un café avec Kala. J’aurais aimé que ce trajet dure plus longtemps.
Car maintenant je n’ai plus aucune raison de sourire.
« Bon tu te demandes sûrement pourquoi tu es là ? –Sourit-il en coin- J'ai un service à te demander.
-Si c’est pour tuer quelqu’un je refuse !
-Oh pourtant ça ne t’a pas dérangé la dernière fois –Dit-il avec un rictus qui me donne la gerbe-
-Je ne l’ai pas tué !
-Tu n’as pas reçu assez de coups Irwin ? –Je blêmis et me tais- Bien, alors cette-fois ci je te demande quelque chose de très simple, un vrai jeu d’enfant –Je le regarde avec appréhension- cette fois-ci je vais te demander d’espionner quelqu’un pour moi.
-Pourquoi moi ? Tu as des gars qui excellent en la matière –Dis-je en lançant un regard noir vers le garçon au sweat gris-
-Parce que tu me seras utile –Un large sourire cynique déforme son visage pourtant aux allures d’adolescent et je commence à paniquer-
-Q….Qui dois-je espionner ?
-Avant toute chose je dois te dire que si tu refuses tu perdras gros.
-Ne touche pas à Oriane –Dis-je à demi en sanglotant- T…Tu sais bien qu’elle est tout ce que j’ai !
-Oh oui c’est vrai que tu n’es qu’un minable petit con qui a piqué sa copine à son frère car il avait besoin de soutien –Je me recroqueville un peu plus sur moi-même- mh non je ne pensais pas à elle –Je le regarde sans comprendre- bref venons-en au fait. J’espère que tu ne me décevras pas sur ce coup.
-Q…Qui dois-je espionner ? –Dis-je au bord du gouffre-
-Lucas Neuerr Hemmings. »
Mon cœur s’arrête un court instant, le temps que je redresse la tête avec effroi. Pourquoi devrais-je espionner mon meilleur ami ? Qu’es-ce que Calum lui veut ? Et comment connait-il son nom compet ? Luke a toujours été en dehors de ces histoires, je l’en ai toujours protégé. Alors pourquoi ?
« Je ref…
-Si tu refuses tu peux lui dire adieu. »
J’hausse un sourcil et ce dernier me tend un téléphone sur lequel apparait une photo. Je réprime un petit cri lorsque je me reconnais sur cette photo, un café à la main, dans le tram, assis à côté de Kala.
« Si tu refuses, non seulement Oriane mais aussi cette fille seront sur la liste des personnes à ajouter sur ta conscience –D’épaisses larmes obstruent ma vue-
-Pourquoi Kala ?!
-Tu es trop ignorant pour comprendre –Il ricane et repart vers le lac- je te laisse un mois pour monter un rapport. Je veux que chaque geste, chaque rencontre soit notée et que tout son courrier soit fouillé.
-T…Très bien.
-Tu es un ami en or Ashton. »
Il sourit en coin et me fait signe de dégager ce que je fais avec hâte.
Lorsque je rentre à l’appartement Luke se précipite vers moi, estomaqué par mon état physique hautement pitoyable. Je n’ai pas envie de parler et je sais qu’il va deviner que je suis allé voir Calum. Je ne veux pas qu’il s’en même. Sans même l’avoir déjà fait il venait de se retrouver dans la ligne de mire du basané, alors qu’est-ce que ça donnerait si Luke venait à s’en prendre à Calum ?
Je ne veux pas avoir à supporter la vision du corps sans vie de mon meilleur ami.
Et je veux encore moins avoir à le tuer.
Je me glisse sous la douche que j’allume à fond et laisse enfin couler mes larmes, nettoyant également mon corps envahi d’hématomes.
Voilà que Luke, mon meilleur ami et Kala, pourtant une simple connaissance, étaient à présent en danger, par ma faute.
*
Une fois sorti de la douche je me dirige dans ma chambre sans écouter les protestations de Luke puis je m’y enferme, enfouissant ma tête dans les oreillers que je roue de coups de poings.
Pourquoi faut-il que le passé nous rattrape ? Entrainant avec lui une ribambelle d’innocents.
Je prends un calepin et un stylo et griffonne quelques mots avant d’éteindre ma lumière.
« Rapport à Calum Hood.
Lundi, 3h45 – Luke n’est pas couché et semblait m’attendre. »
Tu n’es qu’un con Ashton Irwin.
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