54 ~ Plot twist

Kala

«- Debout Kala –Me murmure doucement Oliver- On devrait descendre. »

Etonnement j'ai dormi d'un sommeil profond, sans aucuns cauchemars. Enfin une nuit paisible et agréable, même le réveil avec les murmures du bouclé.

Mais je me disais bien que c'était trop beau pour être vrai.

Car à peine ai-je décidé de me réveiller qu'Oliver s'empresse d'ouvrir brutalement les rideaux, agressant mes yeux encore endormis et me faisant grogner avant de me tirer du lit.

«- Tu pouvais pas être un peu plus doux ? –Je grogne- Tu vas m'avoir mise de mauvaise humeur dès le matin !

- Ca ne changera pas de d'habitude –Il sourit en coin avant de me tendre mes affaires propres- Allez magne ton cul.

-J'espère que tu n'es pas aussi chiant avec Michael, je le plains sinon –Je souffle en prenant mes affaires-

-Ce que je fais avec Michael ne te concerne pas et puis, je n'ai aucune raison d'être romantique avec toi Miss-Monde.

-Je croyais que tu te prenais pour Ashton ?

-Seulement en public. »

Il m'adresse un énième sourire qui me fait grogner puis je m'enferme dans la salle de bain. C'est coquet, aussi bien la chambre d'amis que la salle de bain personnelle. A bien y réfléchir tout ici est agréable, on dirait une petite maison de vacance discrète et qui passerait inaperçue. Je suppose que ce doit être bien pratique lorsqu'on se cache de quelqu'un et je pense que je serais bien mieux cloitrée ici que dans la maison de Michael. Alors que je me brosse les dents je regarde à travers la fenêtre. De là où nous somme on peut voir l'Océan, c'est beau et je crois que je ne pourrais pas me lasser de toutes ces couleurs. Non pas que Sydney soit une ville triste, mais je pense que mon état d'esprit a rendu cette ville totalement amère et dangereuse.

« -Chérie tu es prête ? –Me demande Oliver alors que j'ouvre enfin la porte, levant les yeux au ciel-

-Non mais je rêve, tu crois que je v... »

Il ne me laisse pas finir et m'embrasse à pleine bouche alors qu'au même moment je remarque ma sœur devant la porte de notre chambre. Elle nous regarde un instant avant de sourire et de nous annoncer que le petit déjeuner est servi. Nous la remercions et je m'empresse de me détacher d'Oliver, lequel marmonne dans mon dos.

Vraiment à quoi ça lui sert de jouer la comédie ?

*

Comme c'est étrange de prendre un petit déjeuner en famille, j'imagine que lorsqu'on était enfant nous avions l'habitude de déjeuner tous les quatre sur notre terrasse au bord de l'Océan. Dommage encore une fois que mes souvenirs soient brouillés. Je vais finir par croire qu'Oliver a raison et que je suis amnésique. Enfin, seulement pour les souvenirs heureux vu qu'apparemment je me souviens très bien de la mort de ma mère et de tous les moments tristes de mon adolescence.

A cette pensée je dépose lentement ma tasse et profite de l'absence d'Ethel pour entamer un nouveau sujet de conversation.

« -Papa ? –Je demande en essayant de ne pas trouver bizarre le fait de prononcer de nouveau ce mot à quelqu'un de vivant-

-Oui ?

-Est-ce que.... Est-ce qu'il serait possible d'aller voir Maman ? –Je demande timidement alors que lui comme Ohani se raidissent-

-Ce n'est pas une très bonne idée ma puce –Il tente de me faire un petit sourire- On est très surveillés ta sœur et moi et je pense que ces gens s'attendant à ce qu'on aille voir ta mère.

-Et notre ancienne maison ?

-Pire encore –Il soupire- J'ai envoyé un collègue à moi dans notre ancienne maison, pour faire un état des lieux. Comme il n'est pas connu de nos adversaires c'était moins risqué plutôt que je m'y rende moi –Je fais oui de la tête- Il s'est rendu la-bas et lui comme moi ne nous y attendions pas.

-Quoi ? –Je demande le cœur battant-

-Ils... Enfin je pense qu'il s'agit de ces gens, ils se sont installés chez nous, illégalement bien-sûr. Alors je pense que nous y rendre serait tomber droit dans un piège.

-Donc tu n'es jamais retourné chez nous ? –Je soupire tristement-

-Jamais, ils n'attendent que ça.

-Et si moi j'y vais ?

-Quoi ? –S'exclame mon père, ma sœur et Oli en même temps-

-Ils ne me connaissent pas.

-Tu es traquée à Sydney, ils te connaissent, ton nom à dû circuler parmi le réseau et même ton visage. Aucun de nous trois ne peut s'y rendre.

-J'aurais aimé revoir maman –Je soupire avant d'enfouir mon visage dans le cou d'Oliver-

-Je sais ma chérie, mais c'est beaucoup trop dangereux.

-Quand est-ce que tout sera fini ? –Je demande d'une petite voix-

-Je n'en sais rien... Peut-être que si on continue à tous nous cacher ils se lasseront –Il fronce légèrement les sourcils- J'espère déjà que ton voyage improvisé ne se sera pas ébruité.

-Il n'y a qu'Ashton qui soit au courant, c'est pour ça qu'il est venu avec moi.

-C'est vraiment gentil à toi –Lui sourit mon père- Bon au moins on est toujours en sécurité comme ça. »

J'hoche la tête et souris tristement. J'aurais aimé revoir ma mère, au moins ça m'aurait donné une raison valable de rester encore un peu ici maintenant que je suis assurée du fait qu'on ne peut plus rien faire si ce n'est attendre que l'ennemi se lasse. Je suis déçue. Ashton et Oliver avaient raison, qu'est-ce que mon père aurait pu faire de plus que nous ? Si jamais il avait eu une solution il l'aurait mise en place depuis bien longtemps.

Alors que mon père s'absente quelques instants je remonte dans la chambre avec Oliver, ce dernier ne voulant pas rester en compagnie d'Ohani plus longtemps. Je ne me sens pas très bien, comme un mal-être que je ne saurais définir.

« -Je t'avais dit que tout ça était inutile Kalanisse –Soupire Oliver alors que je m'assois sur le lit- Mais bon maintenant on peut rentrer sans regrets.

-J'aimerais voir ma mère –Dis-je en le regardant les yeux pleins de larmes-

-Oh non ne me fait pas ce regard là –Dit-il en déviant la tête maladroitement- J'aime pas voir les filles pleurer.

-J...Je me sentirais mieux après avoir vu ma mère... Je veux pas me dire que je suis venu dans ce pays où elle repose sans même être passée la voir.

-Kala je comprends –Il soupire et vient s'assoir à mes côtés, passant sa main dans mes cheveux- Mais ton père a raison, c'est trop dangereux. Même si personne n'est encore au courant de notre venue ici, je pense qu'il vaut mieux que l'on s'en aille. 

-Et si on venait tous habiter ici ? Luke, Michael et son père, Ash et toi... On pourrait recommencer à vivre ici.

-On serait tout autant traqués.

-Mais vous seriez loin de Cal... Oh mon Dieu.

-Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? »

Je manque d'air. Je me disais bien que quelque chose me dérangeait, une impression bizarre qui semblait provenir de mon subconscient si je puis dire. Cette nuit, Oliver a reçu un message. Le nom qui était affiché était Calum Hood je crois.

Hood.

Comme Thomas Hood ?

« -Passe-moi ton téléphone ! –Je tremble-

-Quoi mais pourquoi ?

-Oliver ! –J'ordonne-

-Pas si fort –Il grogne avant de me donner son téléphone qu'il déverrouille- Qu'est-ce qui te prend ? »

Je n'en suis pas sûre mais je dois en avoir le cœur net. J'ouvre ses messages alors qu'il essaye de me reprendre son téléphone des mains, me rappelant que ses textos sont d'ordre privés, mais je m'en contre fiche. Je cherche un nom dans la boite de réception.

Michael, Ashton, Oriane

Oriane ?!

Pour le moment j'ai d'autres soucis en tête et pousse un petit cri lorsque j'aperçois le nom Calum Hood avant de rendre son téléphone à Oliver, lequel me passe un savon monumental alors que je commence à paniquer.

« -Pourquoi t'as regardé mes messages putain ?!

-T...Thomas Hood.

-Quoi ?

-Est-ce que tu connais un Thomas Hood ? –Je répète la gorge sèche-

-Non je ne connais pas de Thomas Hood –Il me regarde intensément avant de blêmir- Mais je connais un Calum.... Calum Thomas Hood.

-O...Oliver...

-Kala qu'est-ce que tu as fait ?! »

Je peux lire la gravité dans ses yeux dévastés alors que je suis sur le point de rendre le petit déjeuner. Thomas Hood.... N'était autre que Calum ? Celui qui menaçait tout mes amis mais que je n'avais encore jamais vu ? Celui à qui je me suis confié plusieurs fois et qui était souvent là quand je me retrouvais seule ?

Je suis tombée dans un piège.

Pendant tout ce temps j'attendais de rencontrer enfin ce garçon alors que je l'avais devant les yeux. Il s'est servi de moi pour s'en prendre à Ashton et maintenant il... Je pousse un énième cri et m'effondre dans les bras d'Oliver.

« -Redonne-moi ton téléphone !

-Et pourquoi ? Pour que tu relises mes messages ?!

-I...Il faut appeler Ashton, il est en danger ! Ils le sont tous.

-Quoi ? Pourquoi ? –Il me regarde avec frayeur- Kalanisse qu'est-ce que tu fais ?!

-Thomas.... Calum il... Il sait !

-Il sait quoi ?!

-Je.... Je lui ai dit que je partais à Hawaii et que vous resteriez seuls à Sydney. Il... Il va s'en prendre aux garçons ! -Il devient aussi pale qu'un linge et fixe le mur face à lui-

-Il faut qu'on rentre –Il se lève d'un bon et prépare sa valise alors que je l'imite- Je vais appeler le père de Michael. »

J'hoche la tête avec difficulté avant de finalement me rendre à la salle de bain pour rendre mon petit déjeuner. Je sentais bien que quelque chose se tramait. Je suis tombé dans un piège et j'ai signé l'arrêt de mort de mes amis par la même occasion.

*

Quelques instants après Oliver vient me redresser et m'aide à nettoyer, me gardant fermement contre son torse alors que je me sens défaillir.

« -Ils vont bien –Me rassure Oliver- J'ai eu Michael au téléphone, ils vont rester dans le bunker jusqu'à ce qu'on arrive, je leur ai dit qu'on prendrait le premier avion et qu'on leur ferait savoir notre arrivée par le biais d'un code.

-L...Lequel ?

-Le téléphone du chenil, il est relié au bunker. Si ils entendent quatre appels à la suite, avec seulement deux tonalités par appel, c'est que nous sommes arrivés à l'aéroport et qu'ils doivent nous y rejoindre des que possible.

-O...On n'a pas d'autre moyen ?

-Non Kala, ils ne captent pas dans le Bunker, j'ai pu avoir Michael car ils en étaient ressorti pour prendre un peu l'air mais je leur ai dit d'y retourner jusqu'à notre appel.

-J...J'ai peur Oli.

-Je te promets que tout ira bien. On trouve une excuse, on prévient ton père qu'on part, on retourne rapidement à l'aéroport et on les prévient. Je t'assure que dès notre retour à Sydney tu retrouveras Ashton. »

J'hoche la tête et me met à pleurer dans son cou. Tout est de ma faute.

*

«- Vous partez déjà ? –Me demande mon père avec déception- Vous venez à peine d'arriver...

-C'est de ma faute Monsieur –S'excuse platement Oliver- Mon frère jumeau est soufrant et je lui ai promis de rentrer dès que possible... Je sais que je pourrais vous laisser Kala, mais je suis plus rassuré auprès d'elle, comprenez-moi.

-Je comprends tout à fait et c'est normal que tu veuilles rentrer, la vie de nos proche est si fragile à protéger, je ne peux t'en vouloir –Il lui tapote doucement l'épaule- Quand est votre prochain vol ?

-Dans une heure.

-Alors ça nous laisse un peu de temps pour faire certaines choses.

-Du temps pour quoi ? –Je demande-

-Pendant que je me suis absenté j'ai appelé mon collègue, je lui ai demandé d'aller voir quelque chose pour moi.

-Et ?

-La maison a été désertée -Il déglutit- Je voulais vous proposer d'y aller un petit moment, on peut prendre la voiture d'Ohani.

-Si ça prend moins d'une heure alors oui –Réponds Oliver en m'observant- Je pense qu'elle aurait regretté de partir sans avoir vu son ancienne maison.

-Est-ce.... Est-ce qu'on verra aussi la tombe de maman ? –Je balbutie-

-Oui Kala... »

Oliver et moi nous accordons un hochement positif de la tête avant de suivre mon père et ma sœur jusqu'au garage où se trouve une superbe voiture aux vitres teintées. Je ne savais pas que ma sœur conduisait, sûrement a-t-elle repris une vie normale quand elle est venu ici. D'un côté je l'envie. Je l'observe du coin de l'œil et soupire. Elle est distante, est-ce parce que je suis avec Oliver ? Elle doit sûrement se dire que j'ai fraternisé avec la personne qu'elle pensait être l'ennemi.

Alors que nous grimpons je remarque qu'Oliver envoie un texto.

« -Ils ne sont pas encore dans le bunker ?- Je murmure à son oreille, faisant comme si je l'y embrassais-

-Ils y vont là, Michael a sécurisé la partie où sont les animaux.

-Très bien. »

Je m'écarte un peu de lui et pose ma tête sur son épaule. Bien que je sois finalement rassurée par ce nouveau plan ainsi que par le fait de savoir que je vais revoir mon ancienne maison, je me sens toujours aussi mal. Peut-être ne serais-je rassurée qu'une fois rentrée, quand je poserais ma tête sur une épaule, comme actuellement, mais qui sera celle d'Ashton.

*

Quand mon père se gare je sens mon cœur chuter. Je reconnais la maison face à nous. Bien qu'elle tombe en ruine et que les plantes colorées ont pris le dessus, je commence à me remémorer certains détails. Notamment ceux que j'ai pu voir en rêve.

Pas un moment je ne lâche la main d'Oliver et lorsque nous entrons dans la maison je suis prise d'un haut le cœur tant l'odeur de moisissure est flagrante. Comme dans l'aile Ouest, sauf que l'odeur finement salée de l'Océan vient s'y ajouter. Les fenêtres sont brisées, quelques murs tagués et remplis de cendres, des bouteilles de bière vides jonchent le sol autrefois si propre et malgré ça je reconnais mon ancienne maison.

Je m'avance un peu, jusqu'à faire face à l'endroit le plus redouté. J'avais vu la scène depuis l'autre côté mais aujourd'hui je me tiens à l'emplacement exact du tueur. Face à moi la double porte est sortie de ses gonds et se trouve au sol, recouverte par des plantes sauvages et des fleurs. Avec mon pied je pousse cette végétation et sens un frisson m'envahir lorsque je discerne quelques traces de sang séché. Personne n'a jamais nettoyé et seule la nature pouvait à présent cacher ce qui s'était passé ici.

Ma mère est morte ici, abattue contre cette porte alors que je me tenais juste derrière.

Je serre plus fermement la main d'Oliver et le laisse embrasser ma tempe alors que je tente de rester forte. Après tout c'est moi qui ai demandé à venir ici, je ne vais pas me défiler. Je ne veux pas passer pour une faible.

Je passe à côté des portes que je prends soin d'éviter avant de me poster à l'endroit où je m'étais trouvé. Je me tourne et fait face à Oliver face à moi. L'angle de vue est différent, j'avais au moins 60 centimètres de moins à l'époque et aujourd'hui tout me semble moins grand. Je baisse la tête et observe le sol recouvert de mousse. Il ne reste plus rien ici, seuls mes souvenirs.

« -On ne peut pas rester très longtemps –Me dit mon père d'une voix tendue- Viens avec moi Kala, on va voir ta mère. »

J'accepte et suis surprise de voir qu'il ne prend pas le chemin de la voiture. Au lieu de ça il sort sur la terrasse depuis laquelle on entend les vagues s'échouer contre les rochers. Où va-t-il ? Je le suis au travers du jardin, écartant de grandes plantes verdoyantes lesquelles semblaient cacher un autre espace du jardin. J'hausse un sourcil et m'arrête net lorsque mon père s'écarte.

Ma mère est enterrée là, dans notre jardin.

« -C'est un peu glauque je sais –Soupire mon père- Mais je ne voulais pas l'enterrer ailleurs qu'ici. C'était sa maison, le symbole de notre nouvelle vie. Tu es née ici, toi et ta soeur avez grandi ici. Je voulais qu'elle aussi elle demeure à tout jamais dans cette maison, qu'elle agisse comme un bouclier. Que son âme protège la maison... Mais ça n'a pas empêché ces gêneurs de venir. »

Des larmes roulent sur ses joues fatiguées alors que je viens le prendre dans mes bras. Il a bien fait, de cette manière maman fait toujours parti de cette maison, bien qu'elle soit méconnaissable. Il me laisse seule quelques instants, me donnant le loisir de parler face à la pière tombale de ma mère. Elle n'est pas comme les autres, c'est moins austère que la tombe de Liz car ici aussi la nature a repris ses droits et le sol est recouvert de fleurs parmi lesquelles est érigée la pierre. Je me met à genoux, gardant mon sac à main contre mon ventre, et pose silencieusement une main contre la terre fraiche et encore humide de la rosée, jouant avec les pétales des fleurs avant de me retourner pour attraper une fleur provenant du buisson derrière moi. C'est une grande fleur rouge, comme mes cheveux. Je m'avance doucement et dépose la fleur contre la pière avant de laisser une larme s'échouer parmi les autres fleurs.

Après tout ce temps à penser à elle, à me remémorer sa mort, tout ça loin d'ici ; Maintenant je suis là, face à la réalité, face à elle. Je n'ai jamais été aussi proche qu'à cet instant et j'aimerais y rester, sauf qu'Oliver fini par me redresser doucement.

« -Ton père m'a dit de te dire qu'on devait y aller.

-Je... Je veux encore voir quelque chose. Ma chambre. »

Je n'ai aucun souvenir de ma chambre, ce doit être la seule pièce que j'ai oublié. Je m'engouffre de nouveau dans la maison et reprends le chemin jusqu'aux escaliers. Ils sont poussiéreux et j'ai peur que le bois ne cède, mais j'avance malgré tout. Une fois à l'étage je remarque quelques portes, à gauche l'ancienne chambre de mes parents, ensuite leur salle de bain. Puis il reste une porte.

Une seule ?

Je suis surprise et ouvre la porte pour découvrir deux lits, un de taille moyenne et un plus petit. Je dormais dans la même chambre qu'Ohani ? Pourquoi est-ce que je ne m'en souviens pas ? Je regarde en tout sens et m'approche du plus petit lit. Sur les murs se trouvent encore des dessins dont le papier est devenu jaune et terne, cependant j'arrive encore à discerner les initiales K.S en bas à droite.

C'est terriblement étrange, comme si j'avais vécu deux vies, la Kala du passé et celle du présent. Je ne me souviens de rien, c'est tout de même incroyable, je devrais me souvenir de cette chambre, pourtant rien. Je n'ai pas l'impression d'être chez moi. Après quelques minutes Oliver me rejoint, observant lui aussi la chambre.

« -C'est vraiment bizarre... 

-Qu'est-ce qui est bizarre Kala ? »

Je vais inspecter le lit d'Ohani lorsque j'entends de nouveau des pas rapides dans l'escalier, sûrement mon  père ou ma sœur pour nous dire de déguerpir.

« - T'as raison Ash –Dis-je dans le cas que ma famille nous entende- Je dois être amnésique. 

- Ou alors tu es tombée dans un piège encore une fois. »

Cette voix me glace le sang.

Je me retourne vivement et constate avec horreur qu'il ne s'agit ni de mon père ni de ma sœur. Bien qu'elle soit méconnaissable avec des racines brunes et un visage émacié, je reconnais sans soucis Oriane.

«- Contente de me revoir Kalanisse ?

-Qu'est-ce que tu fais là espèce de... »

Sans plus attendre je tire le revolver de mon sac à main et le pointe vers son visage. Qu'importe la raison pour laquelle elle se trouve là, elle n'y restera pas longtemps. J'ai juré de protéger ma famille. Et alors que je charge l'arme, j'entends un bruit similaire non loin de mon oreille, faisant grandement sourire Oriane.

Je déglutis et tourne légèrement ma tête, faisant face au canon d'un flingue chargé. Pointé sur mon crane.

Et tenu à bout de bras par Oliver.

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