4 ~ A walk at night

Ashton

Mardi, 5 heures du matin.

        Les premiers trams arrivent enfin à quai et je me dépêche de sortir de l’hôpital où l’ambiance commence à devenir trop pesante. De nombreux enfants ont passé la nuit à se faire examiner pendant que d’autres étaient en salle de soin. Je crois même qu’un petit est décédé étant donné les hurlements que j’ai entendus depuis l’étage alors que je m’occupais d’un patient paniqué par les bruits.

        Mon cœur se serre et je me dirige rapidement vers les portes du tram qui manquent de se fermer devant moi. Bien-sûr il n’y a pas Kala ce matin, elle doit sûrement dormir. Je m’assois à sa place habituelle, contre le chauffage et regarde la ville endormie défiler sous mes yeux. Chaque soir depuis quatre mois Kala portait son regard sur ce trajet qu’elle devait sans doute connaitre par cœur. Je regarde la lumière des réverbères onduler à mesure que le tram prend de la vitesse puis je prends finalement mon téléphone.

A : Luke

Je suis désolé je suis parti sans te dire au revoir, j’ai préféré rentrer me reposer vu que je bosse ce soir. Bon courage pour ta matinée.

Ash

        Ce n’est pas dans mon attitude de partir comme ça sans prévenir, mais j’étouffais, il fallait que je change d’air, que je rentre à l’appartement. J’adore les enfants, mais les voir pleurer me brise le cœur. D’épaisses larmes me montent aux yeux, brouillant ma vue, si bien que je descends au prochain arrêt qui n’est pas le mien.

Je vais marcher un peu ça me fera du bien.

        Le vent glacial me fouette le visage et je pourrais presque sentir mes larmes se solidifier sur mes joues rougies. Mais je ne m’en préoccupe pas, je veux retirer de ma tête ces images. Je suis plus fort que ça, je me le suis promis.

*

        Quand j'arrive à l’appartement je me fais directement couler un bain, presque trop chaud, dans lequel j’ai du mal à entrer avant de m’y glisser entièrement, enfonçant ma tête sous l’eau.

        La chaleur oppressante me brûle le visage, presque autant que le vent glacial à l’extérieur, mais ça fait du bien. J’aime la chaleur, ça me rassure. J’y reste quelques instants, écoutant le silence bourdonner dans mes oreilles, avant de remonter ma tête à la surface et d’entendre mon téléphone sonner.

Au moins sous l’eau c’était plus tranquille.

*

        Une fois séché je prends mon téléphone et remarque l’appel manqué de Luke. Qu’est-ce qu’il se passe ? Anxieux je le rappelle et me fixe dans le miroir à mesure que la tonalité d’attente résonne.

« Allô Ash ?

-Oui excuse moi je prenais un bain –Dis-je- Qu’est-ce qu’il y a ?

-Rien de grave, juste qu’Oli te cherchait.

-Il me cherchait ?

-Oui apparemment tu n’es pas passé le voir et il s'inquiétait –Je me crispe-

-Oh j’ai oublié ! J’avais tellement envie de m’en aller que…

-T’inquiètes je me suis occupé de lui –Me rassure Luke-

-Il va bien ?

-Il  parle très peu, mais oui il va bien. Essayes de passer le voir ce soir.

-Dis-lui que j’y penserai. Ca va toi sinon ? –Je demande en triturant la serviette autour de mes hanches-

-Ca va, ça commence à se calmer, certains enfants ont pu quitter l’hôpital avec leurs parents.

-Et la petite Anaée ? –Je demande-

-Elle est décédée –Dit-il du ton le plus détaché possible, après tout c'est notre devoir de mettre les émotions de côté- Désolé Ash...

-Merde… Bon eh bien je… Je vais aller me reposer un peu, à toute à l’heure et merci pour Oli.

-De rien, c’est normal. Repose-toi Ash. »

Je raccroche avant de m’observer une dernière fois devant la glace.

Le regarde de Kala était vrai, je n’aspire qu’au dégoût.

*

Kala

 Mardi, 23 heures 30.

« Alors comme ça ton prince charmant n’était pas là hier soir ? –Glousse Michael alors que je me concentre à toiletter un chien-

-Comment tu le sais ? –Dis-je surprise- Tu m’espionnes ?

-Pas du tout, c’est juste que comme tu ne m’en as pas parlé en arrivant, je me suis dit qu’il y avait deux options, la première étant que ça c’était super bien passé et que tu étais à présent amie avec lui au point de ne plus t’en plaindre –Je le regarde d’un air blasé- mais comme je te connais presque par cœur Miss Agréable, je me suis dit qu’il existait une autre option, à savoir qu’il n’était pas là et que tu n’as pas eût à le supporter.

-Bravo pour l’analyse Sherlock –Dis-je en levant les yeux au ciel-

-Je n’y peux rien si je suis aussi fort !

-Bon parlons de toi, tu l’as vu ta chérie ? –Dis-je-

-Mh non, aujourd’hui elle était à son boulot, apparemment elle bosse à l’hôpital juste derrière, tu sais celui qui est à l’arrêt de tram suivant ? »

        Je manque de m’étouffer, c’est également là que travaille Ashton. Je ne sais plus trop ce qu’il y fait, à vrai dire je n’écoutais pas, mais je me souviens l’avoir entendu parler de patient. Sûrement doit-il connaitre cette fille. Je finis de toiletter le chien et le sèche à l’aide d’une serviette.

« Si au moins tu pouvais être aussi attentionnée avec les humains –Soupire Michael alors que je me tourne face à lui-

-Tu veux que je te sèche comme ce petit chien ? –Dis-je en approchant la serviette de ses cheveux-

-Non merci ! –Il se recule rapidement avant de battre en retraite et de m’attendre devant mon bureau- Honnêtement Kala, un peu de vie humaine autour de toi te ferait le plus grand bien.

-Mikey arrêtes d’insister s’il-te-plait.

-Quoi, c’est vrai ! Tu ne m’as jamais expliqué pourquoi t’aimais pas les gens –Dit-il m’offrant une tasse de thé-

-C’est une longue histoire.

-C’est en rapport avec ton passé ? –Me demande-t’il en grimaçant-

-Oui.

-Bon très bien –Il soupire avant de déposer un baiser sur le haut de mon crâne- un jour tu m’expliqueras hein ? Car en dehors du fait que tu vivais sur une petite île d’Hawaii avant d’arriver ici, je ne sais pas grand-chose.

-Non –Il s’apprête à demander pourquoi alors je le devance rapidement- Je n’ai pas envie que les gens me prennent en pitié. Je préfère que tu ne me connaisses que comme je suis actuellement.

-Tu sais, je t’apprécie beaucoup Kala et ce n’est pas en apprenant à te connaître que ça changera en mal mon regard sur toi.

-Michael, s’il-te-plait. »

        Je lui lance un regard grave et il finit par céder. Je déteste parler de mon enfance, de mon passé, de la raison pour laquelle j’ai dû fuir Hawaii alors que j’étais enfant.

        Chaque fois que j’y repense j’ai envie de vomir et je ferme les yeux pour enlever de ma tête les images qui reviennent par milliers. Des images de ma mère, notamment.

« - Tu m’aimes bien moi hein ? –Dit-il avec une mine inquiète-

-Bien-sûr Michael –Dis-je en ouvrant grand les yeux-

-Ca me rassure, t’es un peu ma seule amie toi aussi alors bon.

-On est le duo des mal-aimés –Dis-je en gloussant alors qu’un client entre avec une caisse à chat à la main- les chats c’est pour moi ! »

Je lui lance un dernier clin d’œil alors que ce dernier part vers l’arrière du refuge en grognant.

Non vraiment Michael est le seul être humain qui vaille la peine d’être rencontré.

*

        Peu avant deux heures je prends mes affaires et sors après avoir remercié Michael pour le thé. Si je pouvais je resterais plus longtemps avec lui au chenil, mais passé deux heures, il n’y a plus aucun tram et je me refuse de lui demander de me raccompagner tous les soirs.

        Je rentre dans le tram sans regarder au préalable et lorsque je redresse la tête, je remarque avec effroi que la partie avant, autrement dit ma partie, est occupée par un groupe d’une dizaine de garçons  vêtus de joggings et fumant sans gêne d’épaisses cigarettes roulées, répandant une odeur désagréable dans toute la rame.

         Faisant mine de rien je me tourne face à la vitre et m’y colle, comme si je pouvais fusionner avec et disparaitre de la vue de ces hommes, mais je ne suis pas invisible et mon cœur bat puissamment tant je suis terrorisée à l’idée que l’un d’entre-eux ne m’aborde ou pire me fasse du mal. Dans ma poche je tiens fermement mon téléphone, prête à appeler Michael en cas de soucis. Il me suffira de descendre au prochain arrêt et de lui demander de venir me chercher, à moins que ces garçons ne descendent aussi au prochain arrêt.

        Mes mains sont livides tant je suis crispée contre la barre transversale du tram et bien que je me fasse le plus discrète possible, je garde néanmoins mes oreilles sur le qui-vive, restant attentive aux moindres faits et gestes de ces garçons que je ne pouvais et ne voulais pas voir.  Certains rigolent, d’autres parlent fort et alors que le tram arrive à quai, j’entends des sifflements dans mon dos.

« Eh la P’tite sirène ! »

        Mon cœur rate un battement et je sens les larmes me monter aux yeux. C’est à moi qu’ils s’adressent, il n’y a que moi qui ai les cheveux rouge et je crois même que je suis la seule fille du tram ce soir. Il faut que je sorte de là, tant pis si je me retrouve seule dans le froid à attendre Michael.

Le tram annonce l’hôpital et lorsque la porte s’ouvre je me rue à l’extérieur, toujours sous les sifflements des garçons. Ne me dites pas qu’ils me suivent ?

« Kala ? –Je sursaute à nouveau et remarque qu’Ashton est devant moi, le visage marqué par la fatigue et un sac à la main- Qu’est-ce que…

-Je ne reste pas dans ce  tram ! –Dis-je paniquée en jetant un coup d’œil aux garçons qui me montrent du doigt ou alors montrent-ils Ashton ?-

-Mais c’est le dernier –Dit-il d’une petite voix-

-Prends-le toi, moi je vais rester ici jusqu'à ce qu’on vienne me chercher ! »

        Ceci étant dit je lui passe devant alors qu’il entre dans le tram et vais m’asseoir sur un des bancs de l’arrêt sortant mon téléphone et essayant d’appeler Michael malgré mes doigts tremblants. Mes yeux sont toujours embués de larmes et ça ne s’arrange pas lorsque je tombe deux fois de suite sur la messagerie de Michael.

J’aurais dû prendre ce fichu tram.

« Tu n’as personne pour te ramener ? –Je redresse la tête et remarque qu’Ashton est sur le quai, le tram venant de s’en aller au loin-

-Mais… Mais qu’est-ce que tu fous là !?

-Bah j’ai vu que tu paniquais alors finalement je suis descendu, je n’allais pas te laisser seule.

-Mais il n’y a plus de tram ! –Dis-je amèrement- T’aurais dû rester dedans, je suis mieux seule !

-C’est pas l’impression que tu donnais en te précipitant hors de la rame –Dit-il avec un air un peu trop sérieux- Tu aurais pu seulement changer de partie tu le sais ça ?

-Moque-toi de moi –Dis-je les dents serrées alors que je lutte pour ne pas verser mes larmes-

-Bon –Il se pose à côté de moi- Donc je repose ma question, est-ce que tu as quelqu’un pour te ramener ?

-Normalement oui –Dis-je d’une voix tremblante-

-Essaye de rappeler, je reste là en attendant.

-Pourquoi ? –Dis-je en le regardant en coin-

-Au cas ou. »

        Je le regarde un instant avant de prendre mon téléphone. Depuis vendredi dernier quelque chose à changé dans son regard. Peut-être est-ce seulement la fatigue mais il a l’air moins souriant et moins heureux que d’habitude.

Bienvenue dans mon monde Ashton.

Encore une fois je tombe sur la messagerie de Michael et je commence à paniquer. J’aurais vraiment dû rester dans ce tram.

« Tu…. Tu as une voiture ? –Je demande-

-A ton avis ? Si je prends le tram tous les soirs ?

-Oh je… -Mes joues virent au rouge et je fixe le sol-

-Donc tu n’as personne pour te ramener ? –Dit-il en soufflant-

-Non… -Avoué-je honteuse-

-Bon, alors je pense que nous n’avons plus le choix –Il se lève et se poste devant moi-

-Quoi ?

-Bah debout, je te raccompagne jusque chez toi.

-Non merci –Dis-je en serrant les dents- Je t’ai dit que je préférais être seule.

-Seule dans le noir et dans le froid à deux heures du matin ? –Il ricane- Tu serais bien la seule fille à faire ça.  Mais soit, si c’est ce que tu veux alors je te laisse rentrer seule. Salut. »

        Il ajuste son sac sur ses épaules et commence à s’en aller d’un pas las. Je le regarde faire avec une pointe de remords. Après tout c’est de ma faute si il a loupé le dernier tram, il n’avait sûrement pas prévu de faire le chemin à pieds.

J’essaye une dernière fois de joindre Michael avant de finalement rattraper Ashton.

Je n’arrive pas à croire que je suis en train de faire ça.

« A….Attends-moi –Dis-je d’une petite voix-

-Je croyais que tu voulais être seule ?

-J’ai réfléchi –Dis-je en grognant-

-Ok –Il repose son attention sur la route avant de laisser un silence pesant entre nous-

-C’est quoi ton problème ?

-Comment ça ?

-Je sais pas, pendant quatre mois je t’ai vu sourire tout seul, vendredi dernier t’étais chiant au possible et ce soir t’es pas comme d’habitude.

-Oh je suis chiant donc ? –Dit-il blessé-

-Non mais tu parlais trop –Dis-je nerveuse-

-T’es bizarre, si tu te plains que je parlais trop, pourquoi là tu te plains que je ne parle pas assez ?

-J’en sais rien ! –Dis-je en levant les bras vers le ciel- C’est bizarre c’est tout.

-Je suis juste un peu fatigué –Finit-il par me dire- J’ai passé ma nuit complète à l’hôpital, je suis parti ce matin vers cinq heures avant de reprendre à onze heures ce soir.

-Ah d’accord.

-Il y a eût un accident de la route lundi soir c’est pour ça.

-Oui j’en ai entendu parlé –Dis-je en me souvenant des multiples camions de pompiers qui défilaient devant le chenil- Ce n’était pas trop dur ?

-Si très –Dit-il en fixant sans conviction la route devant lui- Mais je dois tenir si je veux y arriver. Ce n’est pas un métier facile.

-Je te crois. »

        A vrai dire vétérinaire n’était pas un métier simple non plus, sans compter que je m’attachais souvent beaucoup aux animaux et quand venait le moment de les piquer, je devais prendre sur moi pour ne pas m’effondrer en larmes.

        Un nouveau silence nous entoure et seul le bruit de nos pas sur la route se fait entendre. Par moment je le regarde discrètement du coin d el’œil, il n’a pas l’air dans son assiette. Mais après tout qu’en ai-je bien à faire ? Ce n’est pas de ma faute si il s’est enfin rendu compte que sourire à tout va n’apportait rien.

« Et toi, ça va ? –Je le regarde, surprise qu’il ait brisé le silence d’un coup-

-Moi ? Oui, pourquoi ?

-Bah justement, d’habitude c’est toi qui ne parle jamais et ce soir tu fais la conversation.

-Ca m’arrive de parler de temps en temps –Dis-je vexée de sa remarque-

-Ok –Il soupire- Au fait, tu ne m’as pas dit où tu travaillais ?

-Et pourquoi je devrais te le dire ? –Dis-je en levant les yeux au ciel-

-Eh bien je ne sais pas, histoire d’apprendre à se connaitre par exemple.

-Je ne veux pas que tu apprennes à me connaitre.

-Elles disent toute ça –Pour la première fois de la soirée je le vois qui glousse enfin-

-J’étais sérieuse !

-Et moi aussi, j’aimerais bien te connaitre tu sais ?

-C’est une technique de drague ? –Dis-je méfiante-

-Oh non loin de moi l’envie de te draguer –Il sourit en coin- Ne le prend pas mal hein, mais c’est juste que j’ai une copine, alors je n’irais pas chercher ailleurs.

-Ah d’accord –Je le regarde en coin, alors il a une petite amie- Bon ça me rassure un peu dans ce cas.

-Et toi ? –Dit-il soudain-

-Quoi ?

-Tu as un copain ? –Je me sens rougir-

-Euh je… oui ! –Dis-je en essayant de mentir le mieux possible- C’est lui que j’essayais d’appeller tout à l’heure.

-Comment il s’appelle ?

-Michael –Je rougis en priant pour que Michael ne m’en veuille pas- Pourquoi ?

-Pour savoir –Il sourit-

-D’accord.

-Tu ne me demandes pas comment s’appelle ma copine ?

-Bah non, je m’en fiche –Dis-je du tac au tac-

-Oriane –Dit-il en ignorant ma réponse- Elle bosse à l’hôpital avec moi et…

-Oh ça y est tu redeviens chiant –Dis-je exaspérée-

-Et toi tu es à la limite d’être bipolaire –Grogne-t-il-

-Je le prends comme un compliment. »

        Il sourit en coin puis nous continuons de marcher jusqu’à ce qu’on arrive à son arrêt de tram. Alors que j’imagine que nos chemins se séparent ici, je remarque avec surprise qu’il continue avec moi. ‘J’ai dit que je te raccompagnais, ton copain m’en voudrait s’il apprenait que je t’avais laissée seule dans la nuit, même pour un arrêt’. J’hoche la tête et le remercie timidement. C’est bien la première fois qu’un inconnu se donne la peine de me raccompagner jusqu’au bout.

Réflexion faite, c’est la première fois depuis des années que j’adresse la parole à un autre garçon que Michael.

Nous marchons silencieusement, comme depuis le début et bientôt nous arrivons non loin de mon immeuble.

« Je vais continuer seule –Dis-je- merci Ashton c’est…

-Tu ne veux pas que je vois où tu habites ou quoi ? –Dit-il en ricanant alors que mes joues virent au rouge-

-Eh bien je…Je préférerais que non.

-Vraiment ? Pourquoi ?

-Parce que je n’en ai pas envie.

-Tu sais que je ne débarquerais pas chez toi ?

-Je sais mais… Mais c’est comme ça ! Je n’ai pas à me justifier –Je réponds agacée-

-Vraiment tu es bizarre Calamity Jane –Il ricane avant de se poster devant moi- Bon eh bien rentres bien dans ton antre top secrète.

-Merci de m’avoir raccompagnée –Dis-je en prenant sur moi, je n’ai pas l’habitude d’être aussi aimable avec quelqu’un d’autre que Michael-

-C’est normal, je n’allais pas laisser une jeune fille toute seule.

-Tu aurais pu, surtout qu’à cause de moi tu as loupé ton tram.

-De toute façon que je le prenne ou non le résultat aurait été le même, je serais rentré chez moi, donc ça ne me perturbe pas tant que ça. Et puis au moins j’avais un peu de compagnie –Il sourit et s’approche de moi sauf que je recule vivement- attends tu as peur de moi à ce point ? J'allais seulement te faire la bise.

-Je n’ai pas peur ! –Dis-je mal à l’aise- C’est juste que… J’ai pas l’habitude voilà.

-Bon dans ce cas –Il me tend sa main que je serre rapidement- Bonne nuit Calamity.

-Rentres bien boucle d’or –Dis-je en m’efforçant d’être polie-

-Tu penses qu’on se reverra demain soir ? –Il demande en s’éloignant-

-Malheureusement oui.

-Ok, dans ce cas à demain et prépares-toi à affronter mes questions. »

        Je soupire fortement avant de me diriger rapidement vers mon immeuble, tournant une dernière fois la tête pour voir Ashton  prendre le chemin inverse, ses mains dans ses poches et la tête visiblement tournée vers moi.

Donc demain, j’allais devoir répondre à ses questions.

Je refuse.

Je me met en pyjama, brossant quelques-uns de mes chats lorsque mon téléphone se met à sonner.

« Allô ?

-Kala, tout va bien ? –Me demande Michael paniqué- Je n’avais pas mon téléphone et je… Tu es rentrée ?

-Oui oui, j’ai juste été obligée de sortir du tram à cause d’une bande de crétins –Je frisonne en y repensant-

-Quoi ?! Mais comment es-tu rentrée ?

-A pieds, j’ai essayé de te joindre mais comme tu ne répondais pas, Ashton m’a proposé de me raccompagner.

-Qui ça ?

-Ashton, le gars du tram.

-Tu as fait le chemin avec lui ? –Dit-il d’une voix mi excitée et mi choquée- Je veux absolument tout savoir !

-Non Gordon je vais me coucher, je te raconterai demain –Je baille longuement-

-Bon ok, le principal c’est que ça se soit bien passé.

-Oui, il a été gentil.

-Tu vois que finalement tu l’aimes bien ce gars. Tu devrais l'inv...

-Bonne nuit Gordon ! »

        Il laisse échapper un grognement  pour protester avant que je ne raccroche d’un coup, rigolant en imaginant son visage choqué. Il a l’habitude que je lui raccroche au nez, je le fais souvent lorsqu’il me taquine trop longtemps comme cette-fois.

Peu de temps après je lui envoie un message d’excuse avant de me blottir dans mes couvertures.

Il faudra d'ailleurs que je pense à dire à Michael que nous sommes censés être en couple.

Je soupire avant de fermer les yeux, me remémorant une dernière fois le sourire du bouclé. Ce sourire que j’avais pourtant détesté, jalousé pendant des mois mais que j’avais cherché sur le trajet tout à l’heure.

Depuis quand le sourire des autres m’importe-t'il ?

~ Bonsoir :) tout d'abord merci pour vos messages sur le chapitre 3, je vais continuer cette histoire, en esperant que j'arriverais à en faire quelque chose de bien. Mais surtoût j'espère que VOUS aimerez. C'est votre avis qui m'importe :)

Bref, merci de votre soutien, je vais également essayer de poster l'OS de Noël d'Ashton d'ici mardi même si ce n'est plus Noël -_-'

Encore merci pour tout ce que vous faites :)

Kactus.

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